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15/07/2011

Blue Moon Mask

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- Blue Moon Mask -

 

 

Je pensais me connaître, en fait, je me découvre et chaque jour un peu plus. J'ai fait un long chemin semé d'embûches pour en arriver là où j'en suis, je ne devrais plus "être" depuis longtemps si ce n'est que la rage au ventre je me suis débattue et me débats encore avec mes anges et avec mes démons! " Le diable existe, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi", disait Charles Baudelaire. J'ai fait d'un petit rien ce que je suis aujourd'hui et pourtant, je n'y suis pas encore. On est si multiple, si étonnant, si imprévisible à soi-même parfois!

Souvent on parle d'une suite de masques qu'on porte ou qu'on sort à l'occasion. J'ai longtemps adhéré à cette théorie, celle des pelures d'oignons, qu'un masque en cache un autre et ainsi de suite. Plus maintenant. On n'est pas une suite de masques, on est tout en même temps, juste magnifiquement plongé dans l'aventure de la vie, avec ce qu'elle comporte de vivant, de tangible, d'inattendu.

Qui sait comment il ferait si on pointait sur lui une arme en lui demandant l'inacceptable tout en torturant devant lui son propre enfant, qui pourrait jurer ne jamais faire du mal à un être aimé, qui sait ce qui lui viendrait à l'esprit quand la passion l'étreint? Qui peut savoir face à une situation de détresse ou d'extrême urgence sachant parfaitement qu'il se met en danger venir en aide à son prochain?

On n'est pas une suite de masques, on est juste des êtres complexes modelés dans des histoires lointaines dont on essaie de faire une matière plus humaine. On est tous confronté à sa conscience, à son ressenti, servis par eux aussi. Et on a tous à apprendre des uns des autres, si on en prend le risque. Celui de se montrer tel que l'on est et celui de gagner en force à s'y mesurer.

Je n'avance pas masquée, j'avance telle quelle, armée et désarmée, confiante et apeurée, lumineuse et ténébreuse, curieuse et pétrie de choses et d'autres, lucide et bête, bonne et mauvaise, forte et fragile, injuste et fière, folle, entière, créative, aventurière, femme, humaine.

Blue.

 

 

Commentaires

Ouais ; et c'est bien que ce soit comme ça.

Écrit par : anne des ocreries | 15/07/2011

Tu es une femme à risques, donc bien vivante et qui te fréquente doit vite savoir ce que tu penses. Ce n'est pas courant de nos jours, le courage d'être. Il faut le saluer quand il est.
J'aime ton blog.Vivifiant et original.
Bravo.
Avec mon amitié,

Roger Dautais

Écrit par : Roger Dautais | 15/07/2011

Dear Blue,
C'est une problématique de l'extrême que tu soulèves là; celle de sa/ ses vérité(s) profonde(s) par rapport à nous-mêmes et aux autres et surtout la notion de responsabilité dans notre construction/connaissance de soi. Peut-on l'accomplir, en toute liberté , par-delà le bien et le mal? On est, certes, multiples, voire multipliés , au fil des épreuves auxquelles nous nous retrouvons confrontés mais cette découverte de soi doit suivre une éthique empathique où l'autre serait pris en compte en tant qu'entité à prendre en considération, à respecter dans son intégrité. C'est conscients de cette dialectique responsable que nous nous engagerons dans une démarche active et non plus passive, agissante et non plus agie seulement qui justifierait"facilement" bien des déboires et excès destructeurs de tout, sur tous les termes où les masques du regret ne seraient plus d'aucun secours, d'aucun recours. C'est pour cela que je considère qu'on assume bien mieux les découvertes/constructions de soi avec des garde-fous et balises.

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 15/07/2011

Oh Mokhtar! Je suis pour ma part pour la prise de risque, les balises, les garde-fous sont des constructions qui m'ont desservie longtemps. Je ne dis pas pour autant qu'il faut tout foutre en l'air, je pense pourtant et cela depuis longtemps qu'il faut se mesurer à soi-même et se mettre en danger et oser, y aller, percuter, enfoncer, faire tomber les murs et franchir les ornières.
Cela n'empêche pas la réflexion, ni le ressenti, ni le respect de l'autre, au contraire. Je crois que ça ouvre à des espaces inexplorés, d'autre manières de faire qu'on n'ose appréhender par peur, par pudeur, par sentiment de culpabilité.
L'éthique empathique, la bienveillance, l'a-priori bonté d'autrui, l'espérance... J'y ai cru, je l'ai pratiqué avant même de savoir vraiment qui j'étais, j'avais un tel besoin d'être aimée et reconnue, juste regardée, entendue et j'ai été plus d'une fois détruite par des individus en profitant.
Je préfère maintenant prendre le risque de faire et de dire, d'y aller. Pas revancharde, par l'étendard à la main, pas dans un souci de tout vouloir changer, pas non plus dans un esprit de pointer du doigt qui que ce soit, et de passer mon temps à dénoncer, non, juste me mettre à l'épreuve, pour aller au fond des choses, pour extirper ce poison et cette vision de la vie qui n'est pas la mienne, pour me rendre à moi-même. Alors il y a de la casse, du malheur, des dégâts... mais des joies aussi, des allégresses, des prises de conscience, du véritable.
Je crois qu'on ne peut estimer l'autre que lorsqu'on s'estime soi, on ne peut aimer véritablement que si on s'aime soi-même sinon on est toujours dans le besoin de recevoir ce qu'on n'arrive pas à se donner.
Alors on devient fort, et on devient mature et on peut se permettre d'à nouveau être l'enfant qui nous anime, celui qui n'a pas pu à un certain moment mais qui a ses droits, sa fraîcheur, sa loyauté, sa candeur, et son amour d'autrui pour ce qu'il est et non parce qu'il en attend en retour lui-même, et c'est là, je pense qu'on retrouve sa liberté et que naturellement on permet celle de l'autre.

Écrit par : helenablue | 15/07/2011

@ Roger Dautais:

Merci et bienvenu!

Écrit par : helenablue | 15/07/2011

Dear Blue,
Les nuances que tu viens d'apporter étaient nécessaires; j'y souscris totalement!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 15/07/2011

Les commentaires sont fermés.