01/11/2011
Polisse
Synopsis:
Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.
Je voulais voir ce film de Maïwenn. Son premier film m'avait touchée au coeur. Je l'ai vu hier en fin de journée dans une salle comble. Mon voisin, un monsieur d'un âge avancé tenait sur sa cuisse la main de sa douce moitié. Il s'est endormi de suite et s'est mis à ronfler. Une sonnerie de téléphone au milieu du film l'a brusquement réveillé, un coup de fil que reçoit la brigade des mineurs annonçant qu'une maman toxico vient de kidnapper son bébé. A partir de là, j'ai franchement regretté qu'il se réveille, il n'a pas cessé de parler, donnant son avis, réagissant à toutes les scènes, commentant les propos des enfants de manière outrancière, manifestement dérangé par ce qu'il était obligé de regarder. C'est sans doute l'aspect le plus positif de ce film, alerter les consciences sur des réalités qu'on ne veut pas voir: la maltraitance, la pédophilie, toutes les formes d'abus sur les enfants, le dénuement aussi de certains parents et la violence à tous les étages si je puis m'exprimer ainsi. Sigh! Je n'ai pas aimé ce film. Plutôt, je n'ai pas été émue. Pourtant, j'aurais pu l'être. Mon cadet a adoré et craignait que j'aille le visionner, il avait peur que cela me remue trop et m'avait dit: "Maman, t'es sûre, c'est pas une bonne idée!", je l'avais tout de suite rassuré, ça ne pouvait pas être pire que je l'imaginais. Au fond, si ça l'était. En sortant je me suis demandé si c'était vraiment comme cela que ça se passait. Je repense par exemple à cette scène de la petite fille avec son grand-père. Ah! Est-ce vraiment ainsi que cela se déroule, le pépé peut comme cela l'interpeller et s'adresser à elle directement en lui demandant de dire sa vérité à lui? Et ces interrogatoires!? La victime parait revictimisée tellement ça se passe au milieu d'une bande de potaches. Il y a un sacré manque d'intimité, de retenue, d'introspection, de réflexion même. Sans doute n'est-ce pas la volonté du film qui veut juste montrer façon coup de poing plutôt que d'amener à éprouver, à comprendre en profondeur la détresse et l'incapacité qu'on a face à elle. Cette notion de groupe en permanence m'a dérangée, j'ai décroché et n'ai pas su rentrer dans l'histoire de ces membres de la brigade face à leurs propres démons et leurs propres difficultés. J'ai tellement le sentiment qu'il faut être bigrement bien cadré pour faire ce genre de métier! Alors malgré de belles prestations d'acteurs, j'ai trouvé pour ma part Kiberlain particulièrement juste et celui jouant son mari brillament pervers, je ne me suis pas investie dans les différentes histoires des uns et des autres et moins encore dans celle de la réalisatrice avec son personnage principal. Aborder ces sujets est audacieux et important mais je ne sais pas si finalement en l'occurrence ça ne les dessert pas. Est-ce qu'on comprend vraiment l'insoutenable dans la vie de ces enfants? Non, désolée, je ne fais pas partie de ces nombreux français qui trouve que c'est le meilleur film de l'année.
10:45 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : film, polisse, maïwenn, cinéma, maltraitance, brigade des mineurs, partage, humain
Commentaires
Pas vu, mais j'imagine le style reportage. Pour les "fonctionnaires de police" mon avis je le garde... à vue.
Bzzz... Hélèna.
Écrit par : le bourdon masqué | 01/11/2011
Cette cause et ses nombreuses facettes me semblerait mieux servie par de grandes enquêtes journalistiques et retransmisent dans les différents médias, avec publicité bien adaptée qui amène la société entière à y réfléchir. Ici, après signalement, c'est tout un système qui se met en place, d'abord et avant tout pour protéger les victimes. Les enfants n'assistent pas au procès, témoignent hors champ et sont questionnés par des gens relevant des tribunaux de la jeunesse avec l'encadrement approprié à chaque cas. Est-ce que tous sont signalés? Non, rien n'est parfait et il y a toujours les budgets auquels il faut consentir et le tralala administratif mais ce n'est pas une affaire de "polisse" c'est une structure sociale et juridique de soutient aux victimes. Les signalements commencent même à la crèche (nos garderies) et n'arrivez pas à l'hôpital avec un enfant qui a la moindre écchymose sans une solide explication, et, régulièrement, à la télévision il y a des publicités qui s'adressent directement aux enfants à propros de comportements a ne pas accepter. Aucune société n'est à l'abris de la détresse humaine sous toutes ses formes, souvent ayant comme premières victimes les enfants et dans le sillon plus large, les femmes, comment composer avec ces réalités sans détourner le regard comme société et poser les gestes qu'il faut pour évoluer.
Écrit par : MakesmewonderHum! | 01/11/2011
@ MmwH!:
J'ai le sentiment que dans ce domaine depuis le temps qu'on en parle toi et moi ici, que votre société est plus avancée que la notre pour traiter de ces maltraitances, celles faites aux enfants comme celles faites aux femmes. Oui cette cause serait mieux servie par de grands enquêtes, c'est certain mais ne serait pas vue par le plus grand nombre, sauf évidemment s'il y a une véritable volonté politique derrière et publicité à l'appui.
J'en parlais avec mon fils ce midi. Il m'a dit: " Ce film ne t'a pas plu? Pourquoi? Parce qu'il est grand public? " j'essaie de comprendre en profondeur ce qui m'a éloignée de ces images, il y a comme une réaction viscérale de ma part je crois face à toute instrumentalisation quelle qu'elle soit, là finalement la violence faite aux enfants sert une autre cause. Maïwenn montre plus à quel point elle affecte les adultes chargés de la gérer plutôt de transmettre à quel point celle que recoive chacun des enfants est hautement plus supérieure que ce que les adultes doivent encaisser en les écoutant car toute violence vécue dans sa chair est bien plus difficile à vivre que celle vécue dans la chair de l'autre. Je ne conteste pas que cette brigade des mineurs fait un travail remarquable et sans doute extrêmement difficile, là n'est pas mon propos, mais que la difficulté des adultes là pour protéger, pour entendre et pour recevoir la violence d'individus en incapacité de se défendre prenne le dessus, ne me rassure pas vraiment. Je crois malheureusement que des images telles qu'elles sont montrées là banalisent et mettent plus l'accent sur le fait qu'elles sont difficiles à recevoir plutôt que de parler de l'ignominie qu'est celle d'avoir à les vivre dans son corps et son âme d'enfant.
Écrit par : helenablue | 01/11/2011
Il faut toujours la volonté politique pour changer les choses avec les différents moteurs de changement bien en voix et bien en vue. Parmi tout cela, chez-vous, le fameux délais de prescription qui vous handicape sévèrement et dont les modalités doivent être misent à jour. Il y a quelques semaines, une congrégation a réglé pour un montant subtantiel, des poursuites en recours collectif, contre certains de ces prêtres et frères enseignants reconnus pédophiles et dont les actes remontent à partir de 1950 sans que cela empêche pour autant les poursuites criminelles.
Les parents abuseurs en tous genres et autres personnes en autorités ou pas qui sévissent auprès des enfants, s'exposent de façon permanente, point!
Écrit par : MakesmewonderHum! | 01/11/2011
oui vraiment ok la dessus la pression sociale enfin dans le bon sens...
Écrit par : laurence | 02/11/2011
Par contre, tu m'as donné envie de le voir, du coup ; jusque là, j'hésitais. Je suis curieuse de voir ce que ça va me faire, à moi.....
Écrit par : anne des ocreries | 02/11/2011
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