24/12/2011
Joyeux Noël à tous!
- La mère Noël par Alberto Vargas -
Hier soir, j'ai fêté Noël avec mes fils, leurs douces et mon grand homme. C'était une tablée chaleureuse, grouillante, animée, rieuse et goulue, comme je les aime. On s'est tous choyés, aimés et régalés de ma pintade farcie au porto. Un délicieux moment en famille, régénérant, simple et apaisant J'ai ressenti plusieurs fois cette sensation qu'on peut avoir après un travail bien fait, une sorte de fierté mêlée de tendresse. Mon plus beau cadeau de Noël était là, autour de cette table blanche et dorée, réchauffée par le feu crépitant dans l'âtre me réchauffant les reins, et illuminée de multiples bougies que j'avais parsemé dans toute la pièce pour que la fête soit douce et poétique.
Demain c'est toute ma belle-famille qui débarque. Mes enfants pourront ainsi festoyer de nouveau avec leur grand-père et leur grand-mère paternels, leur oncle, leur tante, leurs cousins et cousines. On va être une flopée, je ne sais pas comment on va pouvoir tous se mettre mais peu importe, on se débrouillera. On se connaît tous depuis si longtemps maintenant. C'est beau une famille, une famille unie, tolérante, ouverte, respectueuse des uns et des autres. C'est un bien précieux à entretenir, j'en sais quelque chose moi qui ait tant souffert des relations toujours difficiles avec mes propres parents et qui ait eu à grandir dans une famille de fous!
Noël! Beaucoup l'appréhende, pour certains c'est une corvée, pour d'autres un stress, pour d'autres enfin un grand moment de bonheur. Je pense à tous ceux qui sont sur le carreau, qui n'ont pas où aller, qui sont seuls, ou en prison, ou malade au fond d'un lit d'hôpital. Je pense à cette mère brisée que j'ai croisé hier qui a perdu ses deux enfants d'un coup dans un accident de voiture après une soirée trop arrosée, ou à cette autre qui a depuis huit mois son grand dans le coma et qui m'avouait ne pas pouvoir fêter quoique ce soit alors qu'elle a deux enfants qui attendent pourtant leur part de rêve. Je pense à mon papa et ma maman qui n'ont pas encore trouvé comment revoir leurs enfants et leurs petits enfants. J'aimerais les aider à faire ce qu'il faut, pourtant je sais que c'est bien inutile, ils ne m'entendent pas, pas encore. Le temps peut-être finira par avoir raison de leur incapacité à m'aimer comme je suis.
Quand je suis comme aujourd'hui au lendemain d'une grande lapée émotionnelle de petits bonheurs, je me sens le coeur grand ouvert. Une chaleur généreuse m'impulse à donner et j'ai envie de dire tout cet amour qui me nourrit, envie de le dire et envie de l'offrir à vous tous qui passez par ici et plus particulièrement encore à ceux qui comptent dans ma vie de femme, dans ma vie écrivaine, dans ma vie amoureuse, dans ma vie de blogueuse.
Joyeux Noël à tous!
Blue
11:11 Publié dans art, art de vivre | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : blue, christian mistral, quand les hommes vivront d'amour, écriture, art, dessin, pin-up, vargas, noël, voeux, bonheur, partage, humain
Commentaires
Merci, généreuse, de si bien partager ton bonheur,très heureux Noël!
Écrit par : Manouche | 24/12/2011
Joyeux "Joyeux Noël".
Écrit par : gaétan | 24/12/2011
happy et chaud noel
Écrit par : laurence | 24/12/2011
Ollé alors!
http://www.corradocordova.it/galleria.htm
Et contre toutes les prisons, celles de l' intérieur de soi, les pires souvent!
Écrit par : versus | 24/12/2011
Call them tonight. Don't wait, my love. Try again. Never stop.
Écrit par : Christian Mistral | 24/12/2011
j'ai appelé maman, juste après avoir lu ta phrase. C'est papa qui a décroché. Papa toujours aussi bref, il a juste eu le temps de me dire qu'il vieillissait et il m'a passé ma mère. Elle semblait émue, et ne savait pas très bien par quel bout appréhender la conversation. Je l'ai aidée, je lui ai fait parler d'elle et c'est comme ça que j'ai appris qu'elle et mon père s'occupaient d'une association qui visite bénévolement les gens en prison. Elle m'en a parlé avec beaucoup de passion, m'a dit se sentir ainsi utile, m'a confié recevoir autant qu'elle donne. Elle accompagne plus spécialement des gens en fin de vie en prison, un hôpital qui ne s'occupe que de ça, elle m'a parlé de toute la détresse qu'on y trouve et du petit peu d'espérance qu'elle peut donner à ces gens abandonnés de tous. Je l'ai écouté un long moment, elle n'a pas cherché à savoir comment j'allais mais m'a questionné sur mes enfants, ses petits-enfants. Et a terminé son monologue sur la vieillesse et sur sa peur de finir seule. Là, j'ai pas tenu à en entendre davantage et lui ai souhaité un joyeux Noël. Voilà, c'est tout. J'ai eu une drôle de sensation en raccrochant, je ne sais pas définir l'émotion qui m'a étreinte, pas eu le temps de la sonder. Mon fils aîné, rentrant du boulot, s'est jeté dans mes bras en me faisant un gros baiser et en me glissant dans l'oreille un "je t'aime maman".
En fait, j'ai un pincement au coeur, tu sais. Tout ce beau gâchis relationnel me chamboule, mais que puis-je faire de plus?
Écrit par : helenablue | 24/12/2011
T'appelles ça un gâchis?
Blue...
Dors là-dessus deux ou trois nuits.
You did good, Missy.
Écrit par : Christian Mistral | 24/12/2011
Continue de laisser parler ton âme gentille dame, une telle richesse s'en dégage. Merci de tous tes mots.
Écrit par : Suzanne | 24/12/2011
Merci Suzanne, merci vraiment du fond du coeur.
Écrit par : helenablue | 24/12/2011
Happy chrystimas dear Blue!
Écrit par : bizak | 25/12/2011
Thanks dear Bizak!
Écrit par : helenablue | 25/12/2011
@ manouche:
Joyeux Noël à toi radieuse!
Écrit par : helenablue | 25/12/2011
@ Laurence:
Je pense bien à toi itou et te souhaite la meilleure journée possible...
Écrit par : helenablue | 25/12/2011
@ Versus:
Oui, les pires prisons peuvent être en soi, n'est-on pas parfois son pire ennemi? néanmoins, la vie carcérale doit être une sacrée épreuve pour un individu!
Merci pour la musique, elle met du baume au coeur!
Écrit par : helenablue | 25/12/2011
@ Gaétan:
Pareillement!
Écrit par : helenablue | 25/12/2011
Bonjour Héléna, je suis votre blog depuis un bout de temps je n'ai jamais commenté, aujourd'hui je tiens à le faire parce que votre commentaire m'a touchée. Je suis arrivée au bout d'un temps à me réconcilier avec ma mère, je n'étalerai pas ici mon histoire, tout ce que je veux vous dire, c'est que vous êtes sur la bonne voie, ne lâchez pas prise, ne les lâchez pas, vos parents font parti de vous, de votre histoire, de ce que vous êtes aujourd'hui. Si votre maman ne vous a pas vraiment comprise, soyez sûre qu'elle vous a entendue, il est certainement impossible pour elle d'accepter ce qui est inacceptable et son incapacité à l'époque des faits à vous protéger la laisse sur la défensive.Le fait qu'elle s'investisse dans un activité aussi lourde que celle d'accompagner des prisonniers en fin de vie démontre d'une certaine manière, un caractère fort et une empathie, que peu de personnes peuvent offrir. Je pense et j'en suis même sûre, que cette force là, en dépit de sa faiblesse (en famille) elle vous l'a transmise.
Je vous souhaite de Bonnes fêtes.
Écrit par : catherine | 25/12/2011
Bonnes Fêtes à vous aussi Catherine et merci pour votre commentaire.
J'ai sans conteste hérité ça de ma mère, oui. En bien des points je lui ressemble et même si j'ai mis du temps à l'accepter, aujourd'hui je le reconnais. Je ne sais pas si nous arriverons elle et moi un jour à nous rencontrer. Ce qui nous a désuni est d'une telle violence que je sais qu'elle ne pourra jamais voir en face l'étendue de cette souffrance qu'elle m'a fait vivre bien malgré elle. J'ai appris à l'exonérer pour ce qu'elle n'a pas pu faire pour moi, je sais qu'elle a fait du mieux qu'elle a pu, je suis encore en vie tout de même! Je ne lâcherai pas, soyez certaine parce que je sais que nos parents font partie de nous et que je le veuille ou non je suis sa fille et je porte en moi ce qu'elle m'a transmis.
Etonnamment, avant de vous lire, j'ai pensé lui proposer de l'accompagner en prison, de partager avec elle sa démarche peut-être justement pour entrer en contact avec ce qui l'anime et sur ce qui l'aide à vivre. Comme elle me l'a dit au téléphone, c'est une manière pour elle de se sentir humaine, ce qu'elle donne à ces êtres bannis du monde lui est rendu au centuple. Je ne sais pas si je suis complètement prête à faire cette démarche vers elle, mais ça fait son chemin. ma relation à ma mère m'a tellement empoisonné l'existence, j'ai mis tellement de temps à m'en extirper que j'ai encore une petite crainte d'à nouveau me faire prendre dans les mailles de son filet. Nous ne partageons pas la même réalité, mais je pense néanmoins qu'il doit y avoir un moyen peut-être infime mais certain de trouver un point de jonction entre elle et moi. L'empathie est peut-être ce point là!
Écrit par : helenablue | 26/12/2011
Je me lève, lendemain de souper de Noël avec ce qui me reste de famille, ce qui me reste de plus précieux. Un lendemain vide et rempli à la fois, des émotions de la veille et des absences d'aujourd'hui. Ton vidéo me rempli d'une telle nostalgie, alors que les Noël de mon enfance étaient bercés par les voix qu'on y retrouve, et d'autres, des souvenirs de ce qui n'est plus, mais qui vit toujours en mon coeur.
J'en profite pour te remercier de ta générosité, tendresse et tes mots, qui me surprennent toujours au tournant, de par leur justesse et leur profondeur, et qui me rejoignent, à chaque fois. Meilleurs voeux xx
Écrit par : swan_pr | 26/12/2011
Meilleurs voeux à toi aussi, belle Swann. Je t'embrasse fort.
Écrit par : helenablue | 27/12/2011
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