16/02/2012
Bleu de Prusse
Je vous invite à découvrir le sensible et subtil premier recueil de poèmes de Guillaume Lajeunesse, notre VieuxG. tribal, magnifié par les illustrations de Stéphanie Locas.
16:44 Publié dans Livre, poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, livre, dessin, guillaume lajeunesse, partage, émotion, art, humain
24/12/2011
Joyeux Noël à tous!
- La mère Noël par Alberto Vargas -
Hier soir, j'ai fêté Noël avec mes fils, leurs douces et mon grand homme. C'était une tablée chaleureuse, grouillante, animée, rieuse et goulue, comme je les aime. On s'est tous choyés, aimés et régalés de ma pintade farcie au porto. Un délicieux moment en famille, régénérant, simple et apaisant J'ai ressenti plusieurs fois cette sensation qu'on peut avoir après un travail bien fait, une sorte de fierté mêlée de tendresse. Mon plus beau cadeau de Noël était là, autour de cette table blanche et dorée, réchauffée par le feu crépitant dans l'âtre me réchauffant les reins, et illuminée de multiples bougies que j'avais parsemé dans toute la pièce pour que la fête soit douce et poétique.
Demain c'est toute ma belle-famille qui débarque. Mes enfants pourront ainsi festoyer de nouveau avec leur grand-père et leur grand-mère paternels, leur oncle, leur tante, leurs cousins et cousines. On va être une flopée, je ne sais pas comment on va pouvoir tous se mettre mais peu importe, on se débrouillera. On se connaît tous depuis si longtemps maintenant. C'est beau une famille, une famille unie, tolérante, ouverte, respectueuse des uns et des autres. C'est un bien précieux à entretenir, j'en sais quelque chose moi qui ait tant souffert des relations toujours difficiles avec mes propres parents et qui ait eu à grandir dans une famille de fous!
Noël! Beaucoup l'appréhende, pour certains c'est une corvée, pour d'autres un stress, pour d'autres enfin un grand moment de bonheur. Je pense à tous ceux qui sont sur le carreau, qui n'ont pas où aller, qui sont seuls, ou en prison, ou malade au fond d'un lit d'hôpital. Je pense à cette mère brisée que j'ai croisé hier qui a perdu ses deux enfants d'un coup dans un accident de voiture après une soirée trop arrosée, ou à cette autre qui a depuis huit mois son grand dans le coma et qui m'avouait ne pas pouvoir fêter quoique ce soit alors qu'elle a deux enfants qui attendent pourtant leur part de rêve. Je pense à mon papa et ma maman qui n'ont pas encore trouvé comment revoir leurs enfants et leurs petits enfants. J'aimerais les aider à faire ce qu'il faut, pourtant je sais que c'est bien inutile, ils ne m'entendent pas, pas encore. Le temps peut-être finira par avoir raison de leur incapacité à m'aimer comme je suis.
Quand je suis comme aujourd'hui au lendemain d'une grande lapée émotionnelle de petits bonheurs, je me sens le coeur grand ouvert. Une chaleur généreuse m'impulse à donner et j'ai envie de dire tout cet amour qui me nourrit, envie de le dire et envie de l'offrir à vous tous qui passez par ici et plus particulièrement encore à ceux qui comptent dans ma vie de femme, dans ma vie écrivaine, dans ma vie amoureuse, dans ma vie de blogueuse.
Joyeux Noël à tous!
Blue
11:11 Publié dans art, art de vivre | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : blue, christian mistral, quand les hommes vivront d'amour, écriture, art, dessin, pin-up, vargas, noël, voeux, bonheur, partage, humain
21/03/2011
Mokhtar El Amraoui, de la poésie
- Noces cosmiques - Mokhtar El Amraoui -
J'ai beaucoup d'affection pour notre ami mateuro-bizertin Mokhtar El Amraoui. Pour l'homme d'abord, philanthrope, délicat et érudit et pour le poète, engagé, enveloppant et musical. J'ai déjà parlé ici de son recueil " Arpèges sur les ailes de mes ans" qui regroupe tous ses poèmes depuis son plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, deux recueils en un, en fait, Elans d'espoir et Rayons de lune pour funambule absent, un régal dont je goûte chaque jour un petit morceau. Son livre fait son petit bout de chemin et suscite dans son pays; certains de ses poèmes sont mis en scène, d'autres récités dans des classes ou des réunions littéraires, Mokhtar a même été convié à venir en parler à la télévision et à la radio dans le cadre des intermèdes littéraires sur Radio Tunis. J'aurais aimé vous mettre en lien cette interview passionnante et passionnée mais l'enregistrement est trop chaotique aussi je vais juste vous faire partager certaines de ses paroles:
" La poésie ne fonctionne pas en dehors d'un corps, d'une chronométrie biologique... la poésie et la vie sont intimement liées, ce sont les deux faces d'une même médaille en quelque sorte."
" La poésie est vitale pour moi. C'est mon oxygène, c'est mon être."
" J'essaie de faire passer cette passion poétique. L'enjeu pour moi est un enjeu de civilisation... La poésie est la mer qui englobe tous les autres arts. Si on n'a pas de perception poétique, on n'a rien."
" La poésie est une éducation de l'être, une éducation écologique, une éducation du regard, du respect de l'autre... Elle est une existence réelle, elle n'est pas une chimère, la poésie est un événement et un avènement. Quand je vous regarde, je regarde votre posture, vous êtes un poème, vous m'inspirez..."
" Le poème permet d'apprendre à respecter la fleur, le jardin, à écouter le vent, à entendre la beauté, à la saisir à travers tous les pores."
" Le poème doit chanter également cet amour, cette fusion entre les êtres... La femme est l'allégorie de la sève, sans femme il n'y a rien."
" Je dédie, dans mon recueil, un poème à ma mère, un vibrant hommage à cette femme qui m'a ouvert la grande porte de l'imaginaire. Grâce à elle et à travers ses contes qu'elle nous racontait, elle a ouvert mon acuité visuelle interne profonde et cosmique, sans le dire directement. Elle m'a appris à regarder les étoiles."
- Effluves - Mokhtar El Amraoui -
Voici, en plus, trois inédits de Mokhtar El Amraoui: le premier " Cris " écrit à 22 ans et, "Le triomphe de la patience", il y a quelques jours; deux poèmes hors du recueil, deux poèmes qui me touchent beaucoup, et puis un troisième auquel il tient plus particulièrement "Appels", sans doute par ce qu'il est en phase avec les préoccupations écologiques qui secouent le monde en ce moment. Il y a du prémonitoire voire du médiumnique dans la poésie de Mokhtar El Amraoui.
- Espoir - Mokhtar El Amraoui -
Cris
Elle se tait
Mais ses yeux me disent le ciel
De mes étoiles qui se lèvent
Et font pleurer la mer de mon naufrage
Où je m'agrippe à ses pas qui me fuient,
A son ombre qui se déplie sur cette herbe
Où la lune m'a tant de fois éclairé de ses bris,
Blessant mon coeur ensanglanté et ses cris!
Me voue-t-elle à l'enfer de l'oubli,
Moi qui lui offre toute ma vie?
Devrais-je patienter encore
Et rêver d'un ultime sursis?
- Mokhtar El Amraoui -
-Pensées - Mokhtar El Amraoui -
Le triomphe de la patience
Les ailes de mes mots assoiffés
S'envolent au loin,
Pour dire à ma bien-aimée
Les beaux rêves de nos lendemains.
L'espoir, pour les reprendre,
Caresse, de son velours tendre,
Les sourires de notre inéluctable retour
Dédiés aux cimes de nos enfances
Qui s'accrochent aux étoiles de nos fières espérances
Trop longtemps éteintes, mon amour!
Regarde-les! Elles se rallument après toutes nos souffrances,
Pour notre nouvelle naissance!
La clef de tout triomphe immense
Est le cri orageux de tant de fière patience!
- Mokhtar El Amraoui -
- Le rêve du phénix - Mokhtar El Amraoui -
Appels
Ne me téléphone plus !
Ce matin, je suis pris par ma caravane de nuages crieurs
Qui dégrafent les sceaux de tant de prairies
Gardées par les fiers aigles des premiers orbes immaculés !
Mon numéro, je l’ai donné à cet arbre qui agonise,
Pour l’entendre me gémir
Sa complainte d’électrocuté,
Dans la nuit de ses nids incendiés!
Ne m’appelle plus !
Je me suis évaporé en senteurs d’algues
Immergées dans la sueur des éboueurs édentés,
Le long des boulevards carnivores sans échos
Lacérés par l’acide des sirènes, aboyant
En battue, derrière ma dispersion d’anges clochardisés
Par la bouse des comptes en banque cravatés
Qui cravachent les rêves de nos insomnies étoilées !
Ne m’appelle plus
Mais crie ma gueule qui explose en pétales
Sacrifiés au cadavre incinéré de la dernière lune !
Gueule mes cris de mer plastifiée,
De poissons et d'oiseaux déboussolés
Par les Christophe Colomb des espoirs mazoutés
Englués dans les exponentielles des mensongères relances
Crachant leurs fers de lances
Aux millénaires bébés
Qui agonisent sans becquées !
- Mokhtar El Amraoui -
- Elleil - Mokhtar El Amraoui -
10:31 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : poésie, art, dessin, rencontre, mokhtar el amraoui, amitié, humain
08/03/2011
8 Mars
16:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : humour, journée de la femme, dessin, plantu, humain
20/11/2009
Foujita
Fujita Tsuguharu, devenu Léonard Foujita après sa conversion au christianisme est né à Tokyo (Shin-Ogawa, Uchigome) le 27 novembre 1886. Issu d’une famille de samouraïs, Léonard Foujita commence très tôt à dessiner. Élève brillant de l’école impériale des beaux-arts de Tokyo et après un brillant début de carrière dans son pays, il réussit à convaincre son père de le laisser partir en France. En 1913, il s’installe à Montparnasse. Le lendemain de son arrivée, il rencontre Ortiz de Zarate qui lui présente Picasso, Rivera, Apollinaire, Salmon, Derain et tous les autres. Très vite, il devient leur ami, et l’un des artistes les plus populaires de l’avant-guerre.
Foujita a son premier atelier au 5 rue Delambre à Montparnasse où il projette alors d'installer une baignoire avec l'eau chaude au robinet dès qu'il aura assez d'argent. Beaucoup de modèles y viennent pour apprécier ce luxe. Parmi eux, Man Ray et Kiki, qui pose courageusement nue pour Foujita dans la cour. Un autre portrait de Kiki intitulé Nu couché à la toile de Jouy la montre nue sur un fond blanc ivoire.
Les cinq premières années sont des années d’intense souffrance. La première épreuve étant de se retrouver lui-même comme artiste, alors qu’il découvre sans préparation le Fauvisme, le Cubisme et les premières tentatives abstraites. La seconde, celle de survivre à la misère de la guerre alors qu’il ne reçoit plus la pension de sa famille. En 1917, Chéron, le marchand de Soutine et de Modigliani, lui organise une première exposition personnelle très visitée, notamment par Picasso qui y demeure trois heures. Dès lors sa carrière est assurée. En 1918, il peint un premier paysage de la place du Tertre, sous la pluie. Son style est alors monochrome, sévère et proche du Douanier Rousseau. A Montmartre, il rejoint le soir dans les bistrots, bals et cabarets, ses amis Modigliani, Utrillo, Suzanne Valadon, Max Jacob, Juan Gris et le père Boyer qui peint son portrait (actuellement au Musée National d’Art Moderne de Tokyo).
Sa femme Youki raconte dans ses mémoires comment il s’amusait à faire vendre, en un temps record, tous les œufs de la crémière de la rue Lepic en dessinant son visage sur chacun et en signant chaque petit autoportrait. Il est avec Pascin, Kisling et van Dongen au centre de la fête des Années Folles qui secoue Paris entre 1918 et 1930. Au printemps 1939, revenant à Paris après neuf années passées en Amérique latine, en Chine et au Japon, ils s’installent à Montmartre. De la baie vitrée, il découvre le Sacré-Cœur qu’il peint de nombreuses fois. Il est alors voisin de deux de ses amis peintres Oguiss et Inokuma. Devant la menace allemande, le 23 mai 1940, il doit fuir Paris et s’embarquer pour le Japon. Ses meubles et ses tableaux sont conservés par ses amis montmartrois jusqu’à son retour en 1950. Il s’y installe alors et reprend après dix ans une carrière malheureusement interrompue. Il est naturalisé français en 1955. Il se convertit en 1959 après une illumination mystique qu'il a ressenti dans la basilique Saint Remi de Reims et décide de construire une chapelle romane à Reims même avec son parrain René Lalou qui dirigeait la maison de champagne Mumm, son dernier travail majeur sera la décoration de cette chapelle. Il meurt d'un cancer le 29 Janvier 1968 à Zurich, ses cendres reposent dans la chapelle Foujita
Message de Sylvie, expert de Foujita:
10:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : art, peinture, montparnasse, trait, dessin, vie, humain
04/11/2009
Antoine Watteau
" Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant."
- Baudelaire, Les Fleurs du mal, Les Phares, 1857 -
Par la suite, le peintre a la possibilité d’étudier toute une série de toiles baroques de Rubens, qui le marquent profondément. En 1709, Watteau remporte le second prix de Rome, puis est agréé par l’Académie de peinture en 1712, avant d’en être élu membre, en 1717.
Les toiles de Watteau reflètent l’influence des grands maîtres flamands, notamment de Rubens, et des Vénitiens. Mais l’artiste il y ajoute une certaine étrangeté par son goût des rendus vaporeux, la sensualité de sa palette et ses figures énigmatiques. Il est le peintre des réceptions mondaines de plein air, les fameuses « fêtes galantes », dont le chef-d’œuvre emblématique est Le Pèlerinage à l’île de Cythère, toile mélancolique et mystérieuse. Parmi ses autres sujets de prédilection figurent également les clowns (Pierrot) et les personnages de la commedia dell’arte.
Dans L’Enseigne de Gersaint, panneau réalisé pour la boutique d’un marchand d’art, Watteau représente ironiquement, sous la peinture sociale, la controverse entre la peinture du passé et celle du présent, que son œuvre a tenté de synthétiser.
Watteau meurt de la tuberculose en 1721, âgé de 37 ans. Ses œuvres influenceront les impressionnistes par la légèreté de l’air qui y circule, et feront l’admiration des poètes, en particulier de Baudelaire et de Verlaine.
Personnellement plus encore que ses toiles ce sont ses dessins qui me touchent par leur finesse et leur côté fragile et délicat. Il y a une telle grâce une sensibilité si particulière, une sorte d'intériorité aussi.
Notamment dans l'étude des visages et des expressions ...
Les 'Fêtes galantes', le recueil de poèmes mélancoliques de Paul Verlaine est inspiré des oeuvres de Watteau, et plus particulièrement du tableau présenté à l'Académie royale de peinture.
Éloigné de vos yeux, Madame, par des soins
Impérieux (j'en prends tous les dieux à témoins),
Je languis et je meurs, comme c'est ma coutume
En pareil cas, et vais, le coeur plein d'amertume,
A travers des soucis où votre ombre me suit,
Le jour dans mes pensers, dans mes rêves la nuit,
Et, la nuit et le jour, adorable, Madame!
Si bien qu'enfin, mon corps faisant place à mon âme,
Je deviendrai fantôme à mon tour aussi, moi,
At qu'alors, et parmi le lamentable émoi
Des enlacements vains et des désirs sans nombre,
Mon ombre se fondra en jamais en votre ombre.
En attendant, je suis, très chère, ton valet.
Tout se comporte-t-il là-bas comme il te plaît,
Ta perruche, ton chat, ton chien? La compagnie
Est-elle toujours belle? et cette Sylvanie
Dont j'eusse aimé l'oeil noir si le tien n'était bleu,
Et qui parfois me fit des signes, palsambleu!
Te sert-elle toujours de douce confidente?
Or, Madame, un projet impatient me hante
De conquérir le monde et tous ses trésors pour
Mettre à vos pieds ce gage - indigne - d'un amour
Égal à toutes les flammes les plus célèbres
Qui des grands coeurs aient fait resplendir les ténèbres.
Cléopâtre fut moins aimée, oui, sur ma foi!
Par Marc-Antoine et par César que vous par moi,
N'en doutez pas, Madame, et je saurai combattre
Comme César pour un sourire, ô Cléopâtre,
Et comme Antoine fuir au seul prix d'un baiser.
Sur ce, très chère, adieu. Car voilà trop causer,
Et le temps que l'on perd à lire une missive
N'aura jamais valu la peine qu'on l'écrive.
-"Lettre" de Paul Verlaine, les Fêtes galantes -
17:14 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art, dessin, fusain, peinture, émotion, rencontre, humain
24/09/2008
camenbert , vache qui rit & co
Benjamin Rabier est reconnu comme l’un des ancêtres de la bande dessinée par le guide de la Bande Dessinée 2005 où il figure en bonne place mais nous le connaissons tous pour ses dessins de la baleine bleue, de la vache qui rit et de Gédéon le canard.
Benjamin Rabier est né officiellement le 30 décembre 1864 mais dans son autobiographie, il dit être né en 1869... à la Roche-sur-Yon. À l’âge de 5 ans, Benjamin Rabier et ses parents déménagent pour la capitale, la famille habitera tout d’abord les buttes Chaumont puis Vaugirard.
Le 1e décembre 1885, il part pour effectuer son service militaire où il sera affecté au 33ème régiment d'infanterie à Arras. Durant son service militaire il franchira les échelons pour finir sergent major. Il sera aussi, à la suite d‘un concours, chargé de la décoration de la salle d'honneur de son régiment. Lors d’un voyage à Paris où il devait copier des aquarelles de bataille, il rencontre alors Sabatier et Caran d'Ache.
À la fin de son service militaire prendra fin en 1889, il devient comptable et à ses heures perdues dessinateur pour les revues « Le gil Bas », « L’assiette au beurre » et « le chat noir » . Homme moderne et artiste aux multiples talents et facettes, il s’intéressa très vite à tout ce qui est à la mode et participera à tout ce qu’il se « fait ».
Il publiera son premier album en 1896 et à cette époque il collabore régulièrement aux publications Arthème Fayard pour les collections « Jeunesse Illustré» et « Les belles images ». Son premier ouvrage sera « Tintin-Lutin » écrit en collaboration avec Fred Isly et publié en 1898 par Félix Juven. Cet ouvrage sera le premier de la nouvelle carrière de Benjamin Rabier. A travers ses différents ouvrages pour les enfants, il mettra un terme au vieux préjugé qui enfermait à l’époque le monde animal dans la morosité. Il va donner à ses animaux les mêmes tares, vices, malices, cruautés, etc... que les hommes « C’est alors un véritable zoo pris de folie qu’il lâche dans ses histoires ».
Benjamin Rabier, conteur impitoyable et moraliste qui à travers ses « comédies humaines » des bêtes dénonce haut et fort la cruauté bien réelle malheureusement de l‘espèce humaine. En 1906, il effectuera un travail colossal en illustrant en 4 ou 6 images les 240 fables de Jean de la Fontaine.
Il collaborera aussi de 1890 à 1920 à plus d’une cinquantaine de journaux humoristes et satiriques et son style sera alors reconnaissable entre tous. Il s’affirme à l’époque définitivement comme un maître du dessin animalier qui lui vaut encore aujourd’hui d’être cité comme l’un des fondateurs de la bande dessinée.
En 1923, il créa le célèbre canard Gédéon dont il dessinera les aventures jusqu’à la fin de sa vie. Il fait apparaître pour la première fois la cohérence d’un décor toujours soigné où s’inscrit le cycle des saisons. Il y aura au total 16 album d’aventures de Gédéon qui ont été rééditée dans les années 90 par les éditions Hoëbeke. Benjamin Rabier assisté par Émile Colh a aussi réalisé des films d’animations mettant en scène son petit héros « Gédéon ».
Benjamin Rabier, que ce soit grâce à la vache qui rit, à Gédéon et à la baleine bleu de la célèbre marque de sel, restera toujours l’un des dessinateurs les plus connus du siècle dernier mais aussi l’un des plus présents dans notre vie quotidienne.
22:04 Publié dans Bande Dessinée | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : bd, art, dessin, cuisine