26/12/2011
Du rêve
" Le rêve procède à une véritable déconstruction de l'univers du dormeur et à une fabrication de "mondes possibles". Autrement dit, le rêve est un inlassable fabricant d'hypothèses. C'est là sa principale dynamique. Il puise évidemment ses matériaux dans l'expérience du rêveur, ses perceptions, ses pensées, ses souvenirs, ses problèmes surtout! Il fragmente ces matériaux en éléments discrets et les recombine en assemblages nouveaux qu'il présente au dormeur comme des scènes vécues, ainsi que l'on projetterait un film. De là, cette sensation d'étrangeté. Il est à la fois expérience intime, mais aussi externe puisque le rêve est perception."
- Tobie Nathan - La nouvelle interprétation des rêves -
18:57 Publié dans psychologie, réflexion | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : tobie nathan, livre, réflexion, le rêve, interprétation, état d'âme, partage, collage, art, humain
Commentaires
"le rêve pour ressourcer notre programme"... mmh, ça me titille d'en savoir plus.
Écrit par : laure | 27/12/2011
N'importe qui peut dire n'importe quoi à ce sujet, (le rêve)
puisqu'il relève de l'interprétation la plus suggestive qui soit.
Écrit par : Yvan L. | 27/12/2011
Bien sûr de lui, comme Freud dans ses délires d'interprétation des rêves, ce sympatique Furet du Nord pour débusquer nos petits lapins enfouis au plus intime...
Écrit par : Manouche | 27/12/2011
@ Laure:
je ne vais pas échafauder une théorie sur le rêve, d'autres gens bien plus brillants que moi s'y sont frotté, pourtant il y a de ça, je crois. J'ai pendant des années noté mes rêves, ce processus, disons cette discipline fait qu'on s'en souvient pour peu qu'on prenne la peine d'écrire avant de mettre le pied à terre. Encore aujourd'hui, même si je pratique moins, je me souviens de bon nombre d'entre eux et oui, je crois qu'ils sont là pour nous réguler, pour résoudre des conflits ou les mettre en avant, pour nous alerter, pour nous ressourcer aussi, pour faire face aux multiples sollicitations de notre vie diurne. Si certains rêves nous frappent plus que d'autres c'est que parfois ils sont récurrents et reviennent jusqu'à ce qu'on ait trouvé la bonne solutions pour notre propre équilibre interne.
par contre, je reste intimement persuadé qu'on est seul à pouvoir interpréter judicieusement ses rêves. A moins d'avoir une relation particulièrement intime avec quelqu'un qui nous connaît plus que bien, nous avons chacun notre propre mécanique et nos propres dispositions à pouvoir faire de cette matière fantastique la meilleure utilisation. Chaque individu est unique et chacun de ses rêves l'est aussi!
Écrit par : helenablue | 27/12/2011
@ Yvan:
peut-être sont-ce les poètes qui peuvent en parler de la manière la plus proche de chaque réalité. l'onirisme est fascinant de possibles. Plus jeune mon père ne supportait pas que je passe des heures assise dans l'herbe ou allongée sur mon lit à rêvasser, il trouvait que c'était une perte de temps, tout comme lire d'ailleurs! Chaque jour je me remercie d'avoir résister aux injonctions paternelles et d'avoir continuer à croire que c'était vital pour moi de rêver et parfois même de croire à mes rêves, je m'y suis accrochée comme un noyé à une bouée et j'en ai fait un carburant qui avec le temps est devenu une sorte de complétude. Rêver, c'est pour moi une respiration de mla psyché, nul ne peut en donner une explication qui me satisfasse entièrement mais ce qui est certain c'est que tout comme Bachelard, je revendique ce droit de rêver. L'imaginaire qui nous traverse, qui nous nourrit, qui nous transcende aussi parfois, cette voie royale de la sublimation et de l'imagination est à encourager et à exprimer. Je ne conçois pas de vivre sans rêver!
Écrit par : helenablue | 27/12/2011
@ Manouche:
Le Furet du Nord, longtemps la plus grande librairie d'Europe, à ce qui se dit!
Écrit par : helenablue | 27/12/2011
Tu as raison Helena, ça m'intéresse.
Une fois sur deux, je tente d'analyser mes rêves.
Parfois, je me dis que ça n'en vaut pas la peine, que ce n'était qu'une défragmentation de mon esprit, un maelstrom coloré. Le rêve, c'est du cinéma surréaliste gratuit.
Quelquefois en revanche, le rêve est trop savoureusement symbolique pour qu'on ne tente pas de l'analyser. Par exemple, il m'arrive fréquemment de rêver que mon appartement est en vérité une maison, et qu'il y a tout un sous-sol un peu poussiéreux mais magnifique que je n'exploite pas, dans lequel je n'ose pas descendre. On m'a suggéré que c'étaient peut-être des talents et rêves que je ne développais pas assez, or c'est précisément ce que je croyais aussi. D'ailleurs c'est vrai.
Mais il est quant à moi névrotique de vouloir analyser tous ses rêves. Si la symbolique est trop puissante et s'impose à nous, on prend le message. Sinon, on apprécie le spectacle.
Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 27/12/2011
Tout le temps de ma thérapie, je passais des nuits entières à faire le ménage dans une grande maison. J'abattais des murs, je découvrais des fenêtres obstruées, et des portes inouvrables. J'ai jamais autant fait les poussières, j'ai jamais autant repeint, fouillé et dégagé dans ma grande demeure qu'à cette période de ma vie. J'aimais vraiment et la jouissance est intacte en moi quand enfin la lumière reprenait son dû et qu'alors je faisais découvertes sur découvertes, tantôt un tableau, tantôt un livre, voire une montagne de livres, tantôt une vieille photo ou une robe. Je me souviens bien de cette robe fourreau bleue pendue derrière une porte dont je n'avais jusqu'alors pas la moindre idée. Mon sous-sol était obscur et mystérieux, en reflet j'y voyais des multitudes de bouteilles de vins et des coffres, un nombre de coffres comme ceux qu'utilisent les pirates étourdissant. Une vraie caverne d'Ali-Baba.
En ce moment c'est étrange, toutes les nuits depuis plus d'un mois ou presque, une femme intervient et me demande qui je suis, je m'exécute et je parle, je parle, je me justifie et la liste est plus longue que la liste d'épicerie que me confiait ma mère en période de courses abondantes!
Névrotique de vouloir analyser tous ses rêves, oui sans doute. Moi j'en aime la puissance et j'en aime aussi le contact qu'ils me donnent avec mon monde imaginaire nourrit de toutes mes espérances et de toutes mes frustrations. Je n'ose même pas te dire combien de fois j'ai descendu un grand escalier admirée de tous avec mon boa en plumes!!
:-)
Écrit par : helenablue | 27/12/2011
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