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02/04/2012

la salle des mots

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- Cécile Rouquié -

 

 

Commentaires

Han ! c'est fou ça !
Pourtant....j'ai comme une sensation d'étouffement...étrange !

Écrit par : anne des ocreries | 02/04/2012

il y a une faute juste au fond à droite, avec 2 litres de correcteur, ni vu ni connu.
Bzzz...

Écrit par : le bourdon masqué | 03/04/2012

Le confinement de la pensée entre quatre murs, serrées les phrases, les murs des prisons n'en sont pas moins symboliquement recouverts j'imagine. Est-ce que les mots sont emprisonnement aussi? parfois ?

Écrit par : Laure K. | 03/04/2012

je ne connaissai pas cette artiste et son travail d'écriture mural surprenant en même temps ça doit être difficile à lire? mICHEL Butor avait écrit un essai sur les mots dans la peinture;là il aurait eu un sacré travail

Écrit par : alex | 03/04/2012

Sa démarche est étonnante, parce qu'après avoir empli la pièce de mots, elle les efface, tout aussi émotionnant, je trouve:

http://vimeo.com/2806082

Écrit par : helenablue | 03/04/2012

@ Laure:

Pour ma part ils me libèrent autant ceux que je tente d'écrire que ceux que je lis.

J'ai fait un drôle de cauchemar dans la toute première partie de ma nuit, un genre de rêve comme je ne les aime pas mais qui sont récurrents dans ma vie. J'avais perdu dans un accident de voiture mon homme et deux de mes fils, c'était indicible. A l'enterrement l'église était pleine à craquer et tous les gens qui ont traversés ma vie et qui comptent encore pour beaucoup d'entre eux, étaient là. C'était une assemblée plutôt disparate, variée et de tous horizons, tu t'imagines. Barner, que tu connais, mon ingénieur du son préféré et mon beau-frère, et donc le frère d'un des cercueils présents avait enregistré un texte, car j'avais tenu absolument à écrire un texte pour ce moment si effrayant et cruel pour moi, et que bien entendu je n'étais pas en état de produire "live". Dans mon rêve je m'évanouis de douleur au moins une dizaine de fois. Je n'ai plus en mémoire la teneur de ce texte, mais ce qui m'a frappé c'est le long silence qui a suivi son écoute, un silence chargé de mots impossibles à formuler autrement qu'en se taisant. Ecris-t-on pour ne pas parler? Après que les corps de mes trois bien-aimés furent mis sous terre, je me suis retrouvée sur la grande table ovale de ma salle à manger, celles autour de laquelle nous avons déjà toi et moi plus d'une fois refait le monde, elle était recouverte de feuilles de papier, certaines étaient noires de mots, d'autres encore vierges et dans une sorte de rituel je m'y mets et j'écris, j'écris toute ma souffrance, tout mon sentiment d'injustice face à ce que je dois vivre et plus encore tout le bonheur que j'ai eu avec ces trois gars-là, l'amour, la passion, la patience. Mon rêve affreux qui démarrait par un couteau mortel planté dans mes entrailles se finissait par une ode à l'espoir et à la vie.
Je repense à Hemingway et à l'un de ses conseils pour l'écrivain: " Taisez-vous!". Et je se réitère en moi ce questionnement: Ecrit-on pour ne pas parler? Ecrit-on parce qu'il n'y a pas d'autres moyens pour exprimer au plus près sa relation au monde, la vision qu'on en a. Pour y voir plus clair, pour vivre plus en conscience, pour vivre plus intensément, parce qu'on a pas d'autres choix...

Les mots deviennent une prison peut-être s'ils ne sont pas justes, s'ils ne répondent pas à ce qui vraiment nous anime. Comme le " tu es maître du mot que tu n'a pas dit" mais tu peux aussi être plus maître encore si tu as dit le mot qu'il te fallait produire. " La parole est d'argent et le silence est d'or", et l'écriture, alors?

Je repense intensément encore à ce songe parce que ce n'est pas la première fois que mon inconscient m'envoie de nuit ces images cruelles de mort, toujours les mêmes, mais c'est la première fois en vingt cinq ans que l'écriture s'y infiltre et permette au cauchemar de torture qu'aurait du être ce film nocturne, un rêve lumineux...

Écrit par : helenablue | 03/04/2012

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