16/12/2012
Et notre mouvement
- Photo Angelo Musco -
Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d’angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s’animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
A la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
A la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites.
- Paul Eluard -
12:08 Publié dans photographie, poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : photographie, poésie, eluard, émotion, art de vivre, partage, humain
Commentaires
Saurons-nous être au rendez-vous de nous-mêmes?
Écrit par : Mokhtar El Amraoui | 16/12/2012
Merci pour ces vers diamantins d'Eluard!
Sublime cet Angelo Musco, du musc d'ange!
C'est Jérôme Bosch photographe!
Écrit par : Mokhtar El Amraoui | 16/12/2012
« Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses » : brillant.
Brillant, brillant, brillant.
Une mixture de vues géniales, ce poème.
Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 16/12/2012
c'est un poème que je ne connaissais pas d'Eluard la contre plongée dans un sac en osier ferait penser à sa période DADA qui a été une de ses premieres metamorphoses artistiques
Écrit par : alex | 17/12/2012
T'as encore mis dans le mille !
Écrit par : anne des ocreries | 17/12/2012
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