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01/04/2013

Blog et misanthropie...

Pendant les quinze premières années de ma vie, papa et maman m'ont serinée qu'il fallait aimer les autres, les aimer comme soi-même! Equation compliquée pour quelqu'un qui ne s'aimait pas et qui ne se voyait même pas dans un miroir... Longtemps, et ça m'arrive encore, j'ai vécu dans le regard de l'autre et n'arrivais pas à agir sans me torturer de savoir ce qu'il allait penser de moi. Il m'a fallu batailler sec pour sortir de ça. Me suis brûlée les ailes, ai été manipulée, trompée, flouée, nombreux sont ceux qui viennent boire à la source du besoin que j'avais d'être aimée. J'ai bâti ma vie de couple sur cette sorte de fondation et j'ai oeuvré en pensant plus à mes proches qu'à moi-même.

J'ai mis du temps à comprendre qu'aimer n'était pas ce que je croyais, que ça n'était pas se sacrifier pour l'autre, que ça n'était pas une construction mentale mais un ressenti viscéral. Je me souviens parfaitement le jour où j'ai compris que je n'aimais pas mes enfants mais que je me faisais une idée de ce que devait être l'amour d'une mère. Quel déchirement! Quelle souffrance! Quel tsunami! Soit, j'avais des circonstances atténuantes, ma maman ne m'a jamais aimée, elle-même prisonnière de la même équation, celle qui prouve par a+b qu'on n'est rien sur cette terre. Sa mère lui a transmis, elle me l'a inculquée. Dieu que j'ai souffert de mesurer mon handicap et Dieu que j'ai depuis ce jour rattrapé du terrain.

On ne peut aimer l'autre si on ne s'aime pas. Mais comme c'est difficile de s'aimer quand on ne l'a pas été. J'ai travaillé plus de vingt longues années à récupérer ce possible et je travaille encore chaque jour à le consolider, je sais que c'est tout de même chez moi un peu fragile et que je peux encore m'améliorer. Quand j'ai créé mon blog, pour ouvrir mon espace intellectuel et spirituel et pour voyager au milieu des idées de chacun, je ne pensais pas à tout ce que cette aventure allait changer en moi. On ne peut plus jamais être le ou la même après une expérience comme celle-là.

Je suis passée au cours de ce parcours de presque cinq ans, de la confiance absolue en l'autre, cette sorte d'émerveillement naïf et philanthropique à une misanthropie mesurée. On ne peut aimer tout le monde, ce serait assimilé à n’aimer personne. On ne peut pas non plus être aimé de tout le monde, ça serait ne pas exister, être une chimère, un mythe, un conte de fée. Plus d'une fois j'ai pensé arrêter d'écrire et d'échanger. Tout blogueur sait à quel point cette passion est chronophage comme toutes les passions, mais ce n'est pas la vraie raison. Je me suis sentie devenir de plus en plus libre en apparence, j'avais le sentiment qu'enfin je tenais un moyen pour consolider mon parcours, mon cheminement. Le fait de lâcher ainsi des bouts de moi dans l'espace et ne plus craindre avec le temps les réactions d'autrui, me donnaient de la force, de l'énergie. Et de plus les quelques belles amitiés que j'ai pu y construire m'ont encouragée dans ce processus. Mais finalement suis-je vraiment si libre? Bloguer n'engage-t-il pas? N'est-t-il pas une responsabilité? Ne doit-on pas à nos lecteurs la note quotidienne ou hebdomadaire?

En écrivant il y a peu à Christian, lui demandant s'il n'était pas devenu misanthrope, il m'a posé cette question qui me taraude encore: Mais que sont donc le milliard de Facebookiens et les millions de blogueurs et tous ceux qui sont assis devant leur ordi au lieu de sortir rencontrer leurs semblables en personne?

Cette nouvelle façon de communiquer, de se rencontrer via les mots et les images est-elle  aussi généreuse qu'elle y paraît? Et si bloguer est philanthrope, ne pas bloguer est-il le contraire, donc misanthrope? 

J'aime bien me torturer parfois les méninges. J'aime donner du sens, j'aime creuser et tirer des enseignements des choses, des expériences. J'aimerais bien, aussi, avoir, si possible et si le coeur vous en dit, votre avis, oh que oui...

 

Commentaires

un blog c'est peut-être ce trop plein d'âme où chacun y colle ses mots ses images non pas pour séduire mais en réserve. Une sorte de grosse pochette surprise ou un xmas cracker. POUM!
Bzzz...

Écrit par : le bourdon masqué | 01/04/2013

La vie est un songe

« Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.

Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.

Comme on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer sans succès, et craindre sans raison,
Passer et repasser d'une à une autre envie,

Travailler avec peine et travailler sans fruit,
Le dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie ?
C'est un songe qui dure un peu plus qu'une nuit »
- Jacques Vallée des Barreaux -

Prendre son plaisir est acte dangereux.
Prendre sans laisser à l'autre la possibilité de rendre
C'est lui ôter sa capacité d'être un homme.
C'est l'acte suprême du misanthrope :
Haïr l'homme au point de ne pas lui reconnaître égale condition.

Mais...

Recevoir son plaisir n'est pas acte de misanthrope.
Reçois de tes amis ce que bon te semble.
C'est la liberté que t'offre tes songes.

Si tu sais recevoir tu seras capable de donner.

A ce que je lis et vois, tu reçois plus que tu ne prends. Non ?

Le mur ne fait pas le priant. Chacun adresse sa propre prière.
On remercie, on maudit, on appelle, on reproche, on supplie, on bénie, on pleure, on se réjouit, on demande, on se lamente, on chante, on psalmodie, on murmure....On s'adresse toujours.

Lorsque les temples sont détruits, il ne reste parfois qu'un mur qui est, à lui seul, tout un royaume.
Le royaume a sa porte, la porte de tes songes.
Tu la laisses ouverte aux voyageurs,... mais garde là.
Tu protégeras ton royaume et donc tes songes.
Tu es libre en ton royaume.

Quant à blog ou pas blog....
Il y a ceux qui ont leur âme faite pour les royaumes, d'autres pour les voyages.
Voyager quand on a un royaume, c'est connaître le destin d'Ulysse.
Voyager sans se connaître de royaume, c'est connaître l'errance du maudit, et donc se savoir sujet d'aucun royaume. On n'entretient aucun foyer, on ne porte que le feu de son camp.

Reçois ton plaisir, ce plaisir que l'autre vient en ton royaume te porter.

Et ne te prends pas la tête ne la frappe pas contre et entre tes murs.

A ta porte se présentera bien des visages, tu y liras la médiocrité des géants, et la grandeur des médiocres, et puis tu reconnaîtras ceux qui seront les sujets de ton royaume.

C'est ça un blog ? Toi qui en as un, et qui te questionnes sur sa légitimité ? C'est ça un blog ?
Parce que vu de loin ça y ressemble !
République, démocratie, anarchie, social démocratie, tyrannie, dictature...Tu as le choix.
Après tout, les royaumes sont comme les révolutions, et nos songes ..ils ne durent pas.

Quant à mon commentaire.. fais en ce que bon te semblera.
Je viens te rendre simplement réponse à la question tu vient de poser.

Écrit par : Astrid SHRIQUI GARAIN | 01/04/2013

quand bloguer ou facebooker répond à un besoin vital, on se pose pas de questions et on continue.

J'ai déjà essayé d'arrêter mais je suis revenue assez vite merci.

Écrit par : raymonde dit rainette | 01/04/2013

Tu t'ennuyais de moi LaVarte, c'est pour ça... avoues... hein?

Écrit par : La Rouge | 01/04/2013

Nos semblables, on les rencontre chaque jour, que ce soit chez soi, dehors, ou depuis son écran ; on les rencontre différemment selon les cas, mais on les rencontre. Je trouve que parfois on perd beaucoup de temps à chercher de bonnes réponses à de mauvaises questions.....

Écrit par : anne des ocreries | 01/04/2013

Je vais te répondre avant de réfléchir, autrement dit, dans la rapidité de l'instant. Mais peut-être que ça exige de la réflexion mais là, j'ai vraiment envie de répondre spontanément.

Pour moi, l'ultime entre deux êtres humains sera toujours de se rencontrer en personnes. Mais ceci n'empêche nullement de se parler par l'écrit via l'internet. Je blogue, je facebooke en plus de rencontrer en personnes. Je trouve passionnants les échanges par l'écrit. C'est un lieu d'échange : des liens, les découvertes, les petites nouvelles quotidiennes également.

Comme dans la vie, on a un budget temps autant que d'argent, j'ai opté pour facebook car les contacts sont plus nombreux et moins en profondeur qu'un blogue de confidence ou de réflexion.

Si je tenais un blogue de confidence ou de réflexion, je consacrerais beaucoup de temps à des échanges écrits, et en manquerait peut-être pour les rencontres en personnes. Facebook est un complément pour moi. Précieux d'ailleurs. Un exemple qui vient à peine de m'arriver. Je fréquente un comptoir de produits naturels dans ma région, et j'échangeais intensément avec la personne qui nous servait. Cet homme vient de me demander de se suivre sur facebook puisqu'il quitte ce comptoir. Cette fois, ça part de la rencontre entre quatre yeux et va vers facebook, mais c'est assez souvent l'inverse.

J'aime beaucoup rencontrer en vrai une personne avec qui j'ai échangé quelques mois ou quelques années via l'écrit. On se connait déjà, il y a des étapes qui se passent plus vite. Il y a moins de jugement porté sur le contenant (notre apparence), car on a déjà échangé sur le contenu. On se connait à ce niveau-là, l'on ne s'arrête plus sur ce qui accroche l'oeil ou l'oreille.

J'imagine que si j'avais moins de temps, ou étais dans une position de sociabiliser plus couramment en personnes, je mettrais moins de temps sur les échanges par écrit via l'Internet. Mais je ne pense pas que j'abandonnerais complètement. Parce que pour moi c'est un complément, une extension. Ça m'enlève rien, ça rajoute à ma vie sociale.

Écrit par : Venise | 02/04/2013

@ Le bourdon:

Un façon de transmettre, peut-être...

Écrit par : helenablue | 02/04/2013

l'utilité du blog pour moi ça a été de pouvoir dialoguer avec des personnes qui demeurent dans des endroits lointains que je ne serait surement pas allé chercher
cette une autre façon de découvrir, de voyager, de s'appercevoir que même éloignés les soucis ne diffèrent guère. Perso, j'aimerai pas rencontrer de visu les personnes avec qui je blogue, je me suis fait d'eux ma propre image et je ne votdrais ni les décevoir ni être déçu c'est comme l'interêt que j'ai porté à travers les livres pour des artistes peintres,dessinateur sculpteurs...au mieu j'aurais aimé leur envoyer une lettre mais l'idée de me rendre chez eux, dans leurs ateliers ne faisaient pas partie de mes idées. Le seul qui j'ai rencontré en 71 dans une librairie que je fréquentais c'était CESAR qui venait dédicasser son livre. A cette époque je suivais avec quelques autres jeunes les cours du soir des beaux-arts et j'avais vu ses bijoux compréssés dans un musée. Pour nous César s'etait embourgeoisé. On avait donc décidé d'aller lui dire nos 4 vérités,mais le jour venu je métais retrouvé seul. Avant de faire dédicacé son luvre j'ai mis en haut de la page une citation de GIACOMETTI:"Ce qui me plait dans les putes c'est quelles ne servent à ruen; elles sont là, c'est tout" ça m'avait valu une bonne heure de discussion avec Cesar et le lendemain, un dimanche, j'avais trouvé dans mon journal un article sur cet échange. Et jen'étais pas fier de moi car avant j'avais lu son livre et je trouvait que j'avais été assez injuste avec cet immigré comme moi, même si le journaliste avait aimé mes propos.
Aujourd'hui j'ai moins d'une dizaine de blogs dans mes favoris qui après des années m'interessent toujours autant.

Écrit par : alex | 02/04/2013

@ Astrid:

Oui, je me questionne sur sa légitimité parce que je me questionne sur la mienne et parce que les doutes font partie de ma vie...

Je peux paraître prendre des risques à ainsi me dévoiler. Nombreux sont ceux qui me mettent en garde et qui ne comprennent pas ce besoin que j'ai de dire et de communiquer, de me dire. Pourtant, me dire c'est exister. On m'a fait taire pendant tant d'années, et je me suis tue. Briser le silence, briser le secret dans lequel on m'avait plongée a été un parcours difficile et maintenant qu'il est en partie fait, il reste toujours des reliquats qui trainent, je l'étaye ici par mes questions, mes délires, mes recherches, mes rencontres et mon amour de l'art si je puis dire...

Je reçois beaucoup, c'est vrai, je donne aussi il me semble, je ne prends pas, non, je demande... Et j'aspire à transmettre, à faire comprendre et à me libérer... Je ne sais pas si j'y arrive, mais je ne le fais pas par altruisme, mais parce que c'est une nécessité pour moi. J'aimerai tant que le monde soit meilleur et que les humains s'ouvrent au meilleur d'eux-même.

Je ressens une immense fragilité dans mon identité et cet endroit me permet de me renforcer, en ça il est thérapeutique, en ça aussi je prends des risques mais je n'ai pas le choix pour avancer, pour comprendre, pour grandir... Rien n'aurait bougé chez moi et en moi si je ne m'étais pas à se point engagée dans ma vie et passionnée. Une sorte d'incandescence me pousse, et parfois, oui, aussi, elle m'effraie...
Mais tout mes doutes ne pourront m'enlever le plaisir que j'ai à écrire et à partager...

Merci d'être passée ici.

Écrit par : helenablue | 02/04/2013

@ Rainette:

Je blogue donc je suis!
:-)

Écrit par : helenablue | 02/04/2013

@ Anne:

Oui, bien sûr nos semblables on les rencontre que ce soit sur un blog ou sur FaceBook ou dans la vie. D'ailleurs bloguer ne se fait pas par l'opération du Saint Esprit!!
Mais une réflexion sur cette nouvelle forme de communication ne me paraît pas une perte de temps... j'aime bien comprendre pourquoi les choses se font et se défont, comprendre le pourquoi du comment, comprendre les incidences dans notre mode relationnel de ces moyens mis à notre disposition...

Écrit par : helenablue | 02/04/2013

On tourne toujours autour des mêmes questions. (pas plus ici qu'ailleurs ;-)
J'attends avec impatience le jour où on se demandera si se rencontrer "en vrai" c'est vraiment la vraie vie.

Écrit par : Claudio | 02/04/2013

@Claudio

Est-ce que de passer deux jours en famille ressemble à la vraie vie de ton quotidien ? ou à une représentation de la vie telle qu'elle se doit d'être vue, d'être vécue, d'être acceptablement visible ?
La chaleur d'une poignée de main ne sera jamais remplaçable, ni l'onde énergétique du corporel et surtout pas le regard. Est-ce à dire qu'au delà du sensitif il n' y ait pas de réels liens ? Non pas. Les relations dans le réel ne sont pas plus surfaites que sur les blogs, il y a juste la différence d'accoutumance quotidienne et l'écriture qui dissimule moins bien. Pas moins généreux et pas plus généreux.

Écrit par : Laure K. | 02/04/2013

Souvent le matin, avant la levée des ombres, très tôt à la courbure de la nuit, en un trait régulier comme un rituel quotidien, se tient la silhouette d'une femme, face à la mer, debout sur la grève. Elle regarde en silence le ressac, à cette heure où les lames de fond de ces fins de nuit lèchent de façon palpables encore celles de l'âme.
Elle revient à sa table et en écrit son voyage intérieur. Quotidiennement. L' écriture libre d' un ressac incessant. Par un miracle de technologie, un bon nombre de lecteurs accèdent à ses impressions quotidiennes. Là, où , jadis, personne d'autre qu' un ami ou une amie fidèles auraient pû lui répondre par courrier, quelques jours après, à distance. Cela donne à entendre de façon répétitive ce qui se transmettait avant comme un instant condensé d'un état d'âme intime.
Dans l'écriture elle peut s'emparer des lames et en tordre le fer ou en tendre des fils, jeter des lignes à l'eau, en fabriquer des ponts - joindre les deux bouts. Inlassablement. On n'écrit pas dans le vide. On écrit toujours vers quelqu' autre. On n'écrit toujours vers ceux qui manquent, sinon on n'écrit pas, dirait Duras.
Comme elle a le goût des autres, elle s'enquiert de savoir par quel chemin nous, nous y arrivons, à joindre les deux bouts ? Est-ce qu'on en a le courage suffisant, l'espace suffisant , la démesure suffisante ? Est-ce qu'on vit assez prudemment ou trop passionnément ?

Il y a des silhouette d'hommes et de femmes un peu partout en fait, entre les heures du jour et de la nuit, de la nuit et du jour. On ne peut pas leur demander de ne pas y être, et de ne pas ressasser, car ils sont libres.
Libres d'atteindre ou de se mettre hors d'atteinte. De là à en comprendre la raison, mille et un questionnements.
Est-ce à dire qu'on se sentirait plus vivant en bloguant ? Nous serions différemment en vie, ce n'est pas le même canal, ce n'est pas le même dispositif. Se rejoindre par le cordon de l'écrit est un médium tout à fait à part je trouve. Se rejoindre dans l'interstice des jours et des nuits là où se glissent les silences et les cris offrent une autre vie. Une communication que l'on évite d'avoir de soi à soi. On ne peut pas dire que nous soyons toujours nos meilleurs compagnons.

Est-ce que ça me fait du bien de confier mes errances, mes trouvailles, mes secrets, mes envies, mes délires ? oui, sans doute, sinon à qui pourrais-je me confier ? parce que la solitude est réelle. Mais à quoi bon ? Juste se sentir moins seule le soir m'enlève aussi d'autres découvertes, des temps de lecture, des temps pour moi, des temps à creuser mon sillon. La toile nous éparpille, et nous égare, nous réconcilie, nous met en appétit, mais malgré tout, nous laisse physiquement seul devant notre tasse ou notre verre, quoiqu'on en dise.
Il y manquera toujours vos regards, vos sourires, vos éclats de rires, le grain d'une voix. Le goût du monde est en cela irremplaçable.
Il y a de chouettes lieux de perdition cela dit ... et ça m'évite d'avoir à traîner dans les bars. Pas le temps, ni les moyens. Mais vu là où j'habite, mon cercle d'amis ressemblerait à une drôle de taverne.

Mais je ne vais pas cracher sur l'outil, sans cela je n'en serais pas là où j'en suis. J'existerais ailleurs et autrement, je serais peut-être même déjà parti de ce lieu isolé, tant la solitude aurait été insupportable.
Le blog d'Hélénablue est une sacrée cordée pour moi dans ces cinq années de blog. C'est tout ce que je peux en dire. J'ai rebricolé mes fils de vie, à la lueur de celle des autres, particulièrement éclairante ici, fichtrement éclairante, avec quelques fracas, quelques passages de la ligne rouge, et des perles précieuses.
On peut s'en lasser, comme on se lasse du ressac.
Je crois que je ne me lasserai jamais de regarder cette silhouette-là, de loin ou de prêt, ça s'appelle aimer, voyager, projeter, apprendre, se questionner, s'agrandir, accepter de ne pas comprendre, chercher aussi d'où nait cet attachement. J'ai mes réponses.
Trouver la bonne distance n'empêche pas de continuer à s'investir, tant que se profile des mises à l'eau tangibles, concrètes et humainement possibles.

Écrit par : Laure K. | 02/04/2013

Je ne crois pas que nous ayons encore sur ces nouveaux médiums tout le recul et la compréhension totale de tous les effets qu'ils ont sur et/ou apportent à nos vies. Grégarité nouvelle, presque trop facile parfois, sans vraiment trop d'entraves, autres qu'un minimum de respect et d'ouverture envers l'autre. De celle-ci, des liens plus puissants se tissent bien malgré l'impossible proximité physique qui souvent s'y rattache, c'est presque la nature de la bête, à moins de faire l'effort de la contourner lorsque, possible, l'occasion se présente à nous.
Personnellement, les autres "médias sociaux"à l'extérieur des blogues ne m'intéressent pas. Je préfère de loin les atriums et loggia particulier aux places publiques sans toutefoisl les condamner pour autant, libre aux gens de décider comment user des moyens. Je souffre un peu, souvent, de cette distance difficille à franchir entre-nous et en même temps, m'demande bien, combien d'entre-nous ferions de bons amis (es) si ce n' était justement de cette barrière virtuelle qui nous protège les uns des autres. Comment ne pas prendre en compte cette solitude qui est si souvent sous-jacente au travers des jours et faire en sorte que l'on se rapproche un peu, partageant un bout de banquette avant de se laisser à nouveau, moins seul par-contre. À quelques reprises nous avons vu des événements se préparer entre blogueurs, pour moi, il y a là une belle pâte, de quoi se réjouir sur les applications plus tangibles, le clavier des "Oyé, oyé bonnes gens". Suis inconfortable à départager la mysanthropie et son contraire comme effet direct de l'usage, d'y reconnaître une forme d'enfermement alors que j'y ai constaté instinctivement, plus souvent qu'autrement, l'ouverture et le partage. À couvert orageux, dans l'oeil de la tempête, parfois, faut dire, mais faut apprendre à vomir à babord et tribord pour naviguer ensemble, sur les bien frêles embarcations que la vie nous fournies. Je retiens " atomes crochus cherchant nouvelles molécules" pour mieux nous décrire.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 02/04/2013

J'aime l'idée de Christian, dans ce qu'elle évoque de général. Dans une perspective globale, tous les nouveaux médiums n'améliorent certes pas la qualité et l'authenticité des rapports entre être humains, si bien qu'on peut se demander si ça n'incite pas à se foutre de ses semblables, ne serait-ce qu'un petit peu.

Cela dit, on peut bloguer, facebooker, etc, et aimer autrui. Le seul vice, c'est l'extrême.

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 03/04/2013

Entre êtressss humains, dis-je bien... Voilà, on n'est pas seuls :-)

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 03/04/2013

des jours je rêve que jsuis un monarque punk sur Broadway st. qui d'un simple battement d'aile déclenche des cataclysmes à l'autre bout du monde

Écrit par : P Caza | 03/04/2013

@ Venise:

J'aime ta réflexion Venise et je suis plutôt d'accord avec tout ce que tu dis. Je crois aussi que l'ultime entre deux êtres humains est de se rencontrer en personne.

Une autre réflexion me vient suite à ce que tu écris, c'est justement ce rôle de l'écriture. Je crois n'avoir jamais autant écrit que depuis que j'ai découvert internet, je n'avais jamais jusqu'alors éprouvé la formidable expérience de l'interactivité juste par les mots et la puissance de feu de telles correspondances. D'être lue, d'ouvrir des échanges, de communiquer, tout cela est fascinant et fait avancer. Chacun y met son degré de sincérité, c'est certain, mais plus on tente d'approcher de sa vérité plus d'ainsi la livrer percute et fait grandir. C'est du moins ce que je ressens et ce qui m'arrive ici. Les doutes et les ressacs font partie de l'équation. Deux pas en avant, un pas en arrière, c'est toujours la même chanson.

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ Alex:

Interessante ta remarque sur préférer rester sur l'idée qu'on se fait de la personne plutôt que de la rencontrer... Pour ma part, je préfère finir par la voir, mais je comprends ce que tu veux dire. Par crainte d'être déçu ou par crainte de décevoir aussi, en rester à une relation plus distendue même si parfois très intime...

En tout cas, ici tu es fidèle!
:-)

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ Claudio:

Pfttt !! Nous les humains, ne nous posons-nous pas depuis des siècles les mêmes questions, hum?

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ Laure:

Magnifique ton commentaire, Laure, magnifique et musical, je trouve...
J'ai fait grâce à ce blog, et parce que j'y suis telle que je suis, des rencontres qui ont bouleversé ma vie, comme la notre...
Je dois beaucoup à cet endroit, je dois beaucoup à Blue! j'ai compris bien des choses sur moi, sur la vie, sur l'amour et l'amitié aussi, et sur la puissance des mots...
J'ai, oui, "le goût de l'autre", je ne sais pas dire pourquoi à ce point, mais j'en ai besoin. J'ai besoin de rencontrer, j'ai besoin d'interagir, j'ai besoin de me mesurer, j'ai besoin de partager, j'ai besoin de ressentir, de vibrer et tout ça est possible ici, ailleurs aussi.
Toi qui me connais bien, tu sais à quel point je suis la même ici ou là, cet endroit me ressemble. Peut-être que cette démarche est narcissique aussi, ce en quoi elle ne serait donc pas philanthropique mais pas non plus misanthropique, autre chose.. Un entre-deux...
Je réfléchis à tout ça, on en reparlera...

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ MmwH!:

C'est bien la nature de la bête, en effet Makes! Et je te rejoins quant à l'ouverture et le partage. En tout cas, c'est comme ça que je vis cette expérience et cette manière d'échanger. Je ne sais si nous pourrions être tous bons amis plus protégés par cette barrière virtuelle, mais j'ai l'espoir que oui! Et pour l'avoir expérimenté, j'ai noué des amitiés magnifiques ici qui se sont révélées être tout aussi belles faites de chair et d'os...

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ Vieux G.:

On peut en effet bloguer, facebooker et aimer autrui... J'en suis!

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

@ Pat Caza:

:-)

Écrit par : helenablue | 03/04/2013

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