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01/04/2013

Blog et misanthropie...

Pendant les quinze premières années de ma vie, papa et maman m'ont serinée qu'il fallait aimer les autres, les aimer comme soi-même! Equation compliquée pour quelqu'un qui ne s'aimait pas et qui ne se voyait même pas dans un miroir... Longtemps, et ça m'arrive encore, j'ai vécu dans le regard de l'autre et n'arrivais pas à agir sans me torturer de savoir ce qu'il allait penser de moi. Il m'a fallu batailler sec pour sortir de ça. Me suis brûlée les ailes, ai été manipulée, trompée, flouée, nombreux sont ceux qui viennent boire à la source du besoin que j'avais d'être aimée. J'ai bâti ma vie de couple sur cette sorte de fondation et j'ai oeuvré en pensant plus à mes proches qu'à moi-même.

J'ai mis du temps à comprendre qu'aimer n'était pas ce que je croyais, que ça n'était pas se sacrifier pour l'autre, que ça n'était pas une construction mentale mais un ressenti viscéral. Je me souviens parfaitement le jour où j'ai compris que je n'aimais pas mes enfants mais que je me faisais une idée de ce que devait être l'amour d'une mère. Quel déchirement! Quelle souffrance! Quel tsunami! Soit, j'avais des circonstances atténuantes, ma maman ne m'a jamais aimée, elle-même prisonnière de la même équation, celle qui prouve par a+b qu'on n'est rien sur cette terre. Sa mère lui a transmis, elle me l'a inculquée. Dieu que j'ai souffert de mesurer mon handicap et Dieu que j'ai depuis ce jour rattrapé du terrain.

On ne peut aimer l'autre si on ne s'aime pas. Mais comme c'est difficile de s'aimer quand on ne l'a pas été. J'ai travaillé plus de vingt longues années à récupérer ce possible et je travaille encore chaque jour à le consolider, je sais que c'est tout de même chez moi un peu fragile et que je peux encore m'améliorer. Quand j'ai créé mon blog, pour ouvrir mon espace intellectuel et spirituel et pour voyager au milieu des idées de chacun, je ne pensais pas à tout ce que cette aventure allait changer en moi. On ne peut plus jamais être le ou la même après une expérience comme celle-là.

Je suis passée au cours de ce parcours de presque cinq ans, de la confiance absolue en l'autre, cette sorte d'émerveillement naïf et philanthropique à une misanthropie mesurée. On ne peut aimer tout le monde, ce serait assimilé à n’aimer personne. On ne peut pas non plus être aimé de tout le monde, ça serait ne pas exister, être une chimère, un mythe, un conte de fée. Plus d'une fois j'ai pensé arrêter d'écrire et d'échanger. Tout blogueur sait à quel point cette passion est chronophage comme toutes les passions, mais ce n'est pas la vraie raison. Je me suis sentie devenir de plus en plus libre en apparence, j'avais le sentiment qu'enfin je tenais un moyen pour consolider mon parcours, mon cheminement. Le fait de lâcher ainsi des bouts de moi dans l'espace et ne plus craindre avec le temps les réactions d'autrui, me donnaient de la force, de l'énergie. Et de plus les quelques belles amitiés que j'ai pu y construire m'ont encouragée dans ce processus. Mais finalement suis-je vraiment si libre? Bloguer n'engage-t-il pas? N'est-t-il pas une responsabilité? Ne doit-on pas à nos lecteurs la note quotidienne ou hebdomadaire?

En écrivant il y a peu à Christian, lui demandant s'il n'était pas devenu misanthrope, il m'a posé cette question qui me taraude encore: Mais que sont donc le milliard de Facebookiens et les millions de blogueurs et tous ceux qui sont assis devant leur ordi au lieu de sortir rencontrer leurs semblables en personne?

Cette nouvelle façon de communiquer, de se rencontrer via les mots et les images est-elle  aussi généreuse qu'elle y paraît? Et si bloguer est philanthrope, ne pas bloguer est-il le contraire, donc misanthrope? 

J'aime bien me torturer parfois les méninges. J'aime donner du sens, j'aime creuser et tirer des enseignements des choses, des expériences. J'aimerais bien, aussi, avoir, si possible et si le coeur vous en dit, votre avis, oh que oui...

 

20/02/2011

Moi

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- Bacon - Photo expo Beaubourg -

 

 

Le Crâne, un coeur avec sa vie secrète,

Les chemins de mon sang dissimulés,

Et les tunnels du rêve, ce Protée,

Les viscères, la nuque, le squelette.

Je suis ces choses. Et, je ne peux y croire.

Je suis aussi une épée, sa mémoire,

Celle d'un soleil seul et déclinant

Qui se disperse en or, ombre, néant.

Je suis celui qui voit les proues du port;

Je suis ce peu de livres, de gravures

Fatigués par le temps et son usure.

Je suis celui qui jalouse les mots.

Et, plus étrange, l'homme qui assemble

Des mots chez lui, dans un coin de sa chambre.

 

- Jorge Luis Borges ( 1899-1986 )-( La Rosa Profunda, 1975 )-

 

 

 

28/11/2010

jet

Le cours d'encre de ma plume jaillit de mes entrailles, percutant comme l'écriture permet.

 


26/11/2010

voir clair

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" Nous pourrions dire plus simplement: n'essayez pas de comprendre pour comprendre mais laissez-vous aller et acceptez d'être surpris. Accepter de voir en fermant les yeux. La demande paraît excentrique et pourtant il arrive que, pour y voir plus clair, nous fassions le choix de fermer les yeux. Ce n'est pas paradoxal, simplement cela requiert une vision qui n'est pas liée à la vue mais qui la dépasse. Voir clair consiste parfois à être au clair, ou à se mettre au clair, ce qui revient plus à prendre de la distance avec sa pensée. C'est tenter de prendre du recul pour ne pas juger à l'emporte-pièce. Regarder à l'intérieur de soi. La démarche est mentale et s'appuie sur une écoute sensorielle de soi-même. C'est un regard aveugle, un regard sans les yeux, un regard qui fonde une pensée éclairante."

- Sophie Marinopoulos - Le corps bavard -

 

 

08/07/2010

de l'écrivain

" Il me semble que si l'écrivain a une fonction, c'est bien de trouver des mots qui pouront s'adresser à autrui, le rejoindre et lui permettre de dialoguer avec lui-même. Bien souvent, les êtres sont coupés de leurs sources profondes. Or- j'éprouve en tant que lecteur- un bon texte permet de descendre en soi, se parcourir, découvrir des zones enfouies."

- Charles Juliet -

 

05/04/2010

agnès martin

 

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" When I think of art I think of beauty. Beauty is the mystery of life. It is not in the eye, it is in the mind."

- Agnès Martin -

 

29/03/2010

défifoto: auto-portrait

Un auto-portrait sous forme de puzzle d'images, de petits morceaux de soi qui nous évoquent nous suggèrent nous symbolisent ou dans un ombre et lumière un regard qui nous dit, un exercice ardu... J'avais déjà traité de ce sujet là par l'intermédiaire de la photo d'ailleurs mais surtout par le propos de Richard Avedon, la puissance évocatrice de la photo de rendre la réalité ou l'illusion de la réalité, avec ce paradoxe constant de savoir où elle se trouve puisqu'elle n'existe pas en soi et qu'on peut juste chacun tenter de l'exprimer et d'en refléter un soupçon, histoire d'avancer de partager de témoigner et de confronter. Et puis finalement après quelques détours et réflexions d'usage, mise en branle de matière grise écoute de ressenti, je suis tombée hier soir tard dans ma nuit d'insomnie sur l'image reflétant ce que je voulais dire, une fois de plus je déroge à l'usage qui veut qu'on poste une des siennes, je lui pique et me l'approprie un instant en espérant qu'il ne m'en voudra pas, merci le Barbare Erudit, je l'ai rencontrée là celle qui me dit le mieux, il y parle de l'amour de ses plumes, et c'est ce à quoi je voulais en venir, ici c'est un auto-portrait, ce blog d'helenablue, c'est ces petits bouts de levers de voile, c'est ma chair, c'est mon air, c'est mes doutes et mes envies, mes facettes, mes défauts, mes espoirs, mes lectures, mes rencontres, mon amour de l'art, mon goût pour l'écriture. Alors voilà, mon auto-portrait est là, tous les jours, dans tous les mots qui s'écoulent et me déroulent, de la pointe de ma plume bleue...

 

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18/10/2009

j'aime

 

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J'aime regarder écouter m'étendre apprendre comprendre aussi, j'aime la couleur la musique le bruit du vent dans les feuilles et celui du ressac, la poésie le piano la guitare les chansons à texte le poulet à la noix de coco le soleil sur ma peau les bains brûlants et parfumés la conversation le partage les rencontres le sourire les yeux qui pétillent qui expriment qui couvrent, les caresses les caresses les douces et les profondes, l'odeur de la terre du café le matin de l'encens le soir du papier d'arménie du chili con carne du vin chaud à la cannelle du N°, j'aime écrire lire deviner rêver imaginer projeter créer construire faire l'amour pendant des heures et ne rien faire du tout aussi réfléchir assise dans un fauteuil moelleux regarder un bon film dans des bras enveloppants m'inventer des histoires dans le creux de mon oreiller rayé danser danser à en perdre la tête grandir, j'aime mes fils leurs voix leurs délicates manières de me prendre dans leurs bras leurs présences leurs taquineries, j'aime le silence le repos la patience et presqu'autant la fébrilité le mouvement l'excitation, j'aime mon homme mon ange mes amis et amies mon frère ma petite soeur l'inconnu les nuits étoilées le noir l'espoir le bon bordeaux de préférence rouge les belles matières la cuisine la faire la déguster l'inventer le sexe les délires folies et autres fantaisies l'improbable l'impossible l'aventure, l'art la mode la beauté les mots l'extravagant les paysages d'Afrique noire les grands espaces l'horizon l'intimité la confiance la tendresse l'inaliénable le caractère le talent l'audace l'océan le désert les plats épicés la langue me désaltérer m'éprendre mettre au monde découvrir rugir rire à gorge déployée de bon coeur jouer entrer en contact respirer, j'aime être étonnée surprise conquise repue, j'aime aimer et l'être...