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01/05/2013

Anse à la barque

Entre Sainte Anne et Saint François, l’Anse-à-la-Barque, mouillage anticyclonique, est un site magnifique. Je viens d'y vivre huit jours de rêve et j'ai vu la Guadeloupe comme je ne l'avais pas encore vue. Nous étions dix. Dix à investir la maison d'hôte d'un couple d'amis commun. Nous ne nous connaissions pas tous et le premier soir nous avons tout de suite pensé au dix petits nègres. Qui allait être le premier à passer à la trappe! La vue de la terrasse de cette maison blanche accrochée à la colline était juste sublime et changeante suivant les différentes lumières du jour. Nous prenions sur une grande table blanche, elle aussi, nos petits déjeuners festifs et pantragruéliques colorés par des grandes assiettes carrées de fruits frais. L'ambiance a toujours été bonne et joyeuse. Nous avions en commun, je crois, le désir que les choses se passent au mieux et aussi l'envie de passer du bon temps ensemble. Nous étions tous là pour nous détendre. L'air de la mer, la chaleur, la beauté des paysages, l'ambiance particulière qui se dégage de cette vie insulaire, le rythme qui change, le goût de se laisser faire et puis l'extrême gentillesse de nos hôtes ont donné le ton. Ce fut une semaine bleue à foison.

 

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 JB, notre hôte est un organisateur hors-pair. Il nous a concoté très vite un programme au poil pour nous faire découvrir les trésors du coin. Chaque jour a eu son lot d'émotions et de découvertes. Arrivés en fin de journée Samedi, nous étions déjà en pleine action le lendemain au coeur du marché local de St François. Quelle ambiance! Quittant un Nord froid et gris, se retrouver en si peu de temps plongée dans un tableau aux mille couleurs toutes plus vives les unes que les autres, au milieu de " Qu'est ce que tu veux doudou?" avec l'accent créole et des étals de fruits et légumes débordants d'exotisme est on ne peut plus stimulant pour l'esprit et l'imaginaire. Les petits boudins et les gratins de chistophines dans leurs barquettes alu chez le boucher-traiteur à l'angle de la place avec son affichette très drôle sur le paiement comptant, les dizaines de bouteilles de rhum arrangé rangées bien gentiment sur une toile cirée à l'entrée du marché (on les a tous goûtés), les carioles d'ananas frais, la marchande de fleurs qui fait rêver avec ces bouquets atypiques nous ont tous plongés dans l'ambiance et c'est en très peu de temps qu'on s'est tropicalisé!

 

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Le temps est changeant sous les Tropiques, et souvent il tourne passant d'un soleil de plomb à une pluie diluvienne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Les premiers jours furent plutôt couverts et mouillés avec quelques belles pointes de soleil fort, mais le tout premier jour ressemblait plutôt au temps qu'on a sur la côte bretonne, pas étonnant qu'ils soient si nombreux dans le coin: les bretons. D'ailleurs La Pointe des châteaux, péninsule située à l'extrême Est de l'île de Grande-Terre, à quelques kilométres de St François, large bande littorale balayée par des vents souvent violents, fait tout de suite penser à la Bretagne et ses falaises ventées. L'escalade de la "Grande-Croix" située au sommet de la Pointe des Châteaux offre une vue magnifique et c'est le souffle coupé qu'on a pu admirer de là-haut l'île de la Désirade éructant au large de l'océan et qu'on s'est donné des frayeurs en s'approchant du vide avec en bas une mer enragée se fracassant contre les rochers. Là nous est revenu nos dix petits nègres. Hé,hé, comme nous étions tous, c'était pas compliqué!

 

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J'avais emmené plein de lectures mais je n'ai pas pu tout lire et n'ai ouvert et fini que deux de la dizaine de livres que j'avais emmenée. Lou, histoire d'une femme libre de Françoise Giroud (vous en reparlerai) et surtout Le démon de Selby Jr. qui m'a scotchée. Je n'avais pas été remuée à ce point par une écriture depuis celle de Christian Mistral avec son Valium et son Vautour. Pourtant j'avais déjà lu ce livre il ya plus de vingt ans mais n'en avais pas gardé de souvenir marquant. Il faut dire que je n'étais pas tout à fait la même non plus, que depuis j'ai changé et suis plus en contact avec moi-même que je ne l'étais. C'est un ami très cher qui me l'avait fait lire. Notre amitié particulière nous permettait à l'époque de beaucoup partager et de frissonner ensemble, puis nous nous sommes perdus de vue pendant plus de deux bonnes dizaines d'années et voilà que par les mystérieux hasards de la toile nous nous sommes retrouvés, notre relation intacte a pu reprendre tous ses droits. Il m'a re-parlé de ce livre qu'il m'avait prêté, j'ai eu envie de le re-lire et je n'ai pas été déçue, bien au contraire. J'ai été secouée. Ce vertige éblouissant d'un don Juan moderne, aux prises avec ses obsessions sur le seuil de l'enfer est un véritable chef-d'oeuvre. Lire un ouvrage de cette nature au milieu des cocotiers peut paraître incongru, je le reconnais. Je ne suis pas à une surréalité près!

 

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Beaucoup de choses encore à raconter: Le marché aux poissons, les repas du soir, les Saintes, ma rencontre avec un prince charmant dans l'eau de la piscine, Caro, Kri-kri, le ti punch, la recette des bananes flambées du capitaine du bâteau, Françis, etc... J'en garde un peu pour demain et pour après-demain, le temps de distiller.

En attendant la suite, je vous souhaite à tous un excellent 1er Mai, et vous offre, plus couleur locale, une fleur d'hibiscus à la place du muguet...

 

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Commentaires

De quoi nous faire regretter de n'avoir pas été du voyage !

C'est finalement très sadique, tout ça... tandis qu'il fait gris sur Paris et que le muguet ne se porte pas dans les cheveux.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 01/05/2013

@ Dominique:

Hum, c'est une manière de voir... On pourrait aussi plutôt voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Du sadisme? Alors que je partage et qu'en fait vous étiez tous un peu avec moi en pensée!

Justement un peu de soleil dans le gris de cette journée, c'est plutôt insufflant, non?

Écrit par : helenablue | 01/05/2013

ce "sadisme" se voulait quand même humoristique !

J'apprécie votre compte-rendu de voyage auquel vous nous faites participer avec élan et joie.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 01/05/2013

@ Dominique:

:-)

Je le sais bien, j'ai voulu m'amuser un peu moi aussi... J'espère que vous ne m'en voulez pas...

Écrit par : helenablue | 01/05/2013

Ah si, je crois que je vais boycotter votre blog jusqu'à demain !

Écrit par : Dominique Hasselmann | 01/05/2013

:-)

Écrit par : helenablue | 01/05/2013

Une vision douce et idyllique... C'est si joli et léger, ce que tu racontes de ton escapade là-bas.
Parce que j'ai gardé un très mauvais souvenir de la Guadeloupe, du racisme ambiant, de l'agressivité de la population, de la difficulté d'être justement autre chose qu'un touriste émerveillé par la beauté de cette île, je peine à partager ton enthousiasme, mais je sais que dans la vie, tout n'est qu'une question de rencontres. Bien accompagnée, j'aurais peut-être moins souffert durant les quelques semaines que j'ai vécues la-bas...si loin de l'image d'Epinal qui se dégage de ton texte.

Écrit par : piedssurterre | 01/05/2013

@ Françoise:

Oui, chaque expérience est unique et j'avoue avoir eu de la chance. Ce qui n'a pas été le cas de tous mes amis présents, l'île étant homophobe. Une forme de racisme que je n'ai pas eu à vivre!
Ce que tu me dis rejoins l'expérience d'une de mes amies, tunisienne par sa mère et qui a vécu huit hivers de suite là-bas pour vendre des maillots de bains sur la plage, justement celle de St François. Devenue blonde par le soleil et brune de peau elle était montrée du doigt et n'a absolument pas pu s'intégrer tant le racisme dont tu parles était vibrant.
Je n'ai pas eu à en souffrir. Je ne me suis pas sentie touriste j'étais là dans un contexte privilégie, c'est vrai.
Tout dans la vie est affaire de rencontres, oui, c'est vrai aussi.

Écrit par : helenablue | 01/05/2013

Jolie nuque fleurie ! :)
Me parle pas d'ananas frais, je bave sur mon clavier....je les adore !!!!
Un endroit magnifiquement bleu, si je comprends bien, Uuuh ?

Écrit par : anne des ocreries | 01/05/2013

Oui, magnifiquement bleu, Anne!
Sont trop bons là-bas, z'ont un goût exacerbé, rien à voir avec les ananas d'ici!

Écrit par : helenablue | 01/05/2013

Les commentaires sont fermés.