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20/06/2013

Simon Hantaï

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 " Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l'état de ceux qui n'ont encore rien vu ; se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s'arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre les yeux fermés. "

- Simon Hantaï -

 

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L'exposition qui se tient jusqu'au 2 septembre au centre Pompidou de Paris est la première de grande ampleur depuis plus de 35 ans consacrée à cette figure de l'abstraction en France. 

Après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 1982, "le peintre n'a plus voulu exposer et s'est volontairement mis en retrait du monde de l'art", rappelle Alfred Pacquement, directeur du musée national d'Art moderne et commissaire de l'exposition. L'artiste n'est plus apparu que ponctuellement lorsqu'il a fait des donations de certaines de ses oeuvres au musée d'Art moderne de la Ville de Paris et au Centre Pompidou. 

L'exposition, éblouissante, déploie plus de 130 peintures, la plupart de très grand format. Elles sont présentées de façon chronologique, de 1949 jusqu'aux années 1990. 

 

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Né dans un village hongrois en 1922, dans une famille de paysans catholiques souabes, le jeune homme étudie à l'école des Beaux-Arts de Budapest. Il y rencontre en 1945 Zsuzsa, une jeune étudiante juive qui deviendra sa femme. 

 

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Ayant reçu une bourse (jamais versée) pour la France, Hantaï et son épouse quittent la Hongrie en 1948. Le couple visite l'Italie puis arrive à Paris, sans un sou. 

Un jour de 1952, Hantaï dépose une petite oeuvre devant la porte d'André Breton. Le poète décide de l'exposer. Le peintre entre dans le groupe des surréalistes qu'il quittera trois ans plus tard. 

Ayant découvert Jackson Pollock, Hantaï se tourne vers l'abstraction gestuelle. Il peint rapidement, racle la peinture avec un morceau de réveille-matin: cela donne "Sexe-Prime" (1955). 

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Intellectuel, le peintre consacre l'année 1959 à deux toiles monumentales, qu'il travaille simultanément. Le matin, il réalise "Ecriture rose", couvrant la toile de textes religieux et philosophiques, superposant les encres, le rose finissant par émerger sans jamais avoir été utilisé comme couleur. L'après-midi, il passe à "A Galla Placidia", en référence au mausolée de Ravenne. 

 

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Dans les années 1960, l'artiste change de "méthode" et se tourne vers le pliage. La toile est froissée, pliée, roulée, puis recouverte de peinture souvent monochrome. 

"Hantaï disait peindre comme un aveugle, sans voir ce qu'allait donner le résultat final", souligne M. Pacquement. La toile était ensuite déployée, tendue et l'oeuvre se découvrait. 

 

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L'écrivain Dominique Fourcade, co-commissaire de l'exposition, qui, comme M. Pacquement, a bien connu l'artiste, se souvient avec émotion de la façon dont l'artiste concevait ses "Tabulas", grands tableaux des années 1970. Réalisés avec une technique de noeuds placés à intervalles réguliers, ils se présentent comme un quadrillage de rectangles monochromes. 

 

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"Les toiles étaient si grandes qu'Hantaï ne pouvait pas les défaire tout seul. Il attendait le retour de ses enfants, ou à défaut des visiteurs. Chacun tirait. C'était comme une détonation, une explosion de lumière et de couleur". 

L'innovation a ses revers: en 1982, les "Tabulas Lilas", pliages en blanc sur blanc, peints sur de la toile à drap non préparée parviennent à produire une lumière lilas diffuse et mystérieuse. Ils sont présentés au mur et au sol dans la galerie Jean Fournier à Paris. "C'était divin", se souvient M. Fourcade. Las, en un mois et demi, la lumière du jour avait fait jaunir de façon irréversible les toiles. Il n'en reste qu'une en bon état, que la famille Hantaï a accepté de prêter sous des conditions d'éclairage protectrices. 

 

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A 60 ans, Hantaï se retire et cesse peu à peu de peindre. L'exposition s'achève sur un humble petit "Pliage à usage domestique" (1990), fait de salissures sur un chiffon...  ( Source AFP )

 

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Commentaires

voila encore un artiste que tu me fait découvrir, ton commentaire et les reproductions diverses et variées donnent une juste idée de qui il était, je suis étonné qu'il ait pu passer inapperçu dans toutes les revues d'art que je lisais?
Merci pour cette remise à niveau.

Écrit par : alex | 20/06/2013

intéressant...

Écrit par : Lorka | 20/06/2013

Merci pour cette promenade qui donne envie de séjourner dans les bleus.

Écrit par : manouche | 20/06/2013

J'ai vu cette expo au Centre Pompidou il y a quelques jours, et vous mettez en scène avec élégance le dispositif dont il bénéficie (mais qui n'attire pas les foules, ce qui est aussi bien, d'ailleurs).

Simon Hantaï peint comme il réfléchit : un jour il rencontre l'obstacle ultime lié à l'interrogation sur la finalité de sa peinture. Il en tire, comme d'un trait, la conclusion qui s'impose à lui - mais ses oeuvres vivent toujours.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 20/06/2013

Oui, son oeuvre est un cheminement. Ce en quoi il est intéressant. Tous les peintres n'ont pas un regard et une démarche intellectuelle par rapport à leur peinture, ce qui peut aussi se comprendre et c'est ce qui interpelle chez Hantaï.

Écrit par : helenablue | 20/06/2013

Il y a là de jolies oeuvres ! J'aime beaucoup la 7ième, si on compte à partir du bas...

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 22/06/2013

Ah, j'aime quand tu nous présente un artiste ! A chaque fois, c'est un nouveau voyage. Merci !

Écrit par : anne des ocreries | 24/06/2013

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