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23/09/2013

Satori

Dehors tout était d'un calme infini. Au loin le bruit du ressac. Une lune brillante dans une nuit noire. Une chaleur apaisante, douce, diffuse, un léger vent, une atmosphère soulagée. C'était bon d'être là, entière dans cette inconcevable immensité faisant corps à l'immobilité absolue, à l'éternité de l'instant, à l'immensité de cette beauté. Pas de passé, pas de futur, juste le présent. J'avais le sentiment d'avoir l'oeil plus aiguisé, l'oreille plus fine, la peau plus attentive, la bouche plus sensible, le nez plus réceptif aux effluves de l'air. Je me sentais dans un tout, en toutes choses, comme traversée par l'essence de chacune d'entre elles, une essence intérieure, profonde, sacrée. Un sorte d'absolu. Dégagée de toutes pensées. Nue. Libérée. Présente. Vivante. Au monde. Ressourcée.

 

Commentaires

Même à Paris, il arrive que l'on puisse éprouver un certain satori...

Kerouac en fit lui-même l'expérience...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jack_Kerouac

Écrit par : Dominique Hasselmann | 23/09/2013

Je crois que Satori est possible partout! Même dans son lit ou devant son ordi !
J'ignorais, pour Kerouac, merci.

Écrit par : helenablue | 23/09/2013

les yeux du dedans
ou ceux d'en dehors
Du moment
qu'il y a
le coeur à l'ouvrage
...

belle journée aux poètes et à tous leurs émissaires

Écrit par : jean-jacques | 23/09/2013

Joli satori, conjugué à l'imparfait,
le suivant, au présent ?

Écrit par : Lorka | 23/09/2013

heu... pour Kerouac, faut pas non plus être dupe d'un simple titre; si jamais tu lis le bouquin, tu verras que son "satori" est bien éloigné du tiens, plutôt une sorte d'anti-satori dirais-je même...

Écrit par : Le Plumitif | 23/09/2013

osti, me suis pas relu avant d'envoyer, ton satori est devenu pluriel...

Écrit par : Le Plumitif | 23/09/2013

@ Laure:

Après un sommeil agité et difficile, peuplé de violences sourdes et d'images ténébreuses, je me lève, un peu sonnée, et un peu désabusée aussi, alourdie par des soucis et des choses à faire dont je me passerai bien. Une sorte d'amertume au bout de la langue et une charge imposante sur les épaules me font m'asseoir devant mon clavier avec un poids double du mien. Et puis je relis mon "satori", je me replonge dans cet état de grâce comme on se remet dans le bain, je retrouve cette quintessence et là, comme par miracle, mon corps tout entier se détend, mon esprit s'allège, je revoie les étoiles de mémoire, je retrouve la mer et par une sorte d'étrange tour de passe-passe, mes sens de nouveau s'aiguisent. Le ronronnement de mon ordinateur me paraît un roulis et la lumière jaune de la lampe de mon bureau éclaire d'un coup d'un seul d'une autre manière l'air qui m'entoure, je me sens plus légère, et plus en relation, je ne subis plus, je suis, et sais que j'ai la solution !

Écrit par : helenablue | 24/09/2013

@ Plumitif:

Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre en allant lire deçi-delà sur ce livre de Kerouac, et que ça soit plutôt un anti-satori comme tu dis lui ressemble davantage !
:-)

Écrit par : helenablue | 24/09/2013

@ Jean-jacques:

Belle journée à vous et merci de votre message.

Écrit par : helenablue | 24/09/2013

"Satori" : Kerouac a choisi ce mot par antiphrase (je ne faisais allusion qu'à celui-ci et non à son contenu).

J'ai toujours aimé la couverture de ce livre (Gallimard, 1971, traduction par Jean Autret) avec une bouteille de couleur ambrée dans laquelle s'inscrivent, déformés, le nom de l'auteur, le titre du livre et le nom de l'éditeur.

Écrit par : Dominique Hasselmann | 24/09/2013

"C'est peut-être à ce moment-là que mon satori s'est produit. A ce moment-là ou comme ça. Ces longues et étonnantes conversations en français, cœur à cœur, avec des centaines de personnes, partout, et j'aimais vraiment cela, et je m'en donnais. Et il fallait le faire, parce qu'ils n'auraient pas pu me répondre sur des points de détail s'ils n'avaient pas compris chacun des mots que je disais."

(J.K., "Satori à Paris", page 58 de l'édition citée plus haut.)

Écrit par : Dominique Hasselmann | 24/09/2013

Je les connais, ces moments-là. L'éternité palpable.

Écrit par : anne des ocreries | 29/09/2013

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