Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/05/2011

Plissés

 

mode,art de vivre,issey miyaké,réflexion,prêt à porter,décoration,humain

 "J'ai toujours été davantage attiré par les gens dans la rue. J'ai sans cesse essayé de comprendre comment ils vivent et s'habillent."

- Issey Miyaké -

 

Pleat's Please.jpg

C'est sans doute le mélange d'un "cocotte" affectueux et d'une réponse plus pointue qu'un origami sur la visite de l'exposition de madame Grès que je me suis mise à penser à Issey Miyaké, ce créateur japonais fasciné par les plissés et maître en la matière. Les vêtements d'Issey sont étonnants, ils n'ont pas d'âge, se lavent en machine à 30°, ne se repassent pas, ne se froissent pas, s'adaptent à toutes les morphologies, dans mon jargon on dit qu'ils ont une grande vestibilité, ils sont atypiques, inclassables, artistiques, indémodables mais justement pas forcément du goût de tout le monde. J'en ai pas mal dans mon armoire et j'ai toujours un malin plaisir à en ressortir un de temps en temps, j'aime bien mélanger une pièce de cet acabit avec un jean, le côté précieux, théâtral et sculptural avec le vêtement le plus basique qui soit, j'apprécie assez cette sorte de contraste, tout comme le mélange des genres en matière de déco. Il y a un pont indéniable et un écho entre la mode et la décoration, l'art de se meubler et l'art de se vêtir ne sont que deux des nombreuses facettes de l'art de vivre. Ceux qui arrivent à franchir le rubicond de l'établi et du ce qu'il faut avoir chez soi ou sur soi, peuvent ainsi s'exprimer et développer leur style. Certains y arrivent, d'autres, pas. Parfois on est surpris, et c'est sans doute la toute la différence entre l'intérieur et l'extérieur, ce qu'on montre à tout le monde et ceux à qui on ouvre sa porte. J'ai souvent découvert des antinomies remarquables entre la manière dont une personne s'habille, très "branché", très "in", très "fashion" tel que c'est codifié et son intérieur, à l'inverse bigrement classique ou complètement désuet. Ce contraste n'existe plus quand la personne se libère des diktats de la mode et se permet de s'habiller comme elle le sent, comme elle a envie d'être vue ou perçue ou plutôt comme elle se voit et se perçoit, comme elle se sent bien, en congruence avec ce quelle porte. La relation avec sa maison est de même nature, l'intérieur respire comme l'extérieur, pas de surprise. Je me demande bien comment vit Issey d'ailleurs et à quoi ressemble son espace personnel entre les plis...