Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/05/2010

odeur

Certains livres ont une odeur, une odeur particulière. Le dernier que j'ai eu en main le temps de le lire dans un sens et dans un autre avait l'odeur de tabac froid, le sien sans doute, parfois me prenait le geste entre deux sourires de contentement à peine esquissés de feuilleter les pages d'un geste vif et d'y plonger frémissantes mes narines. C'est incongru et étrange peut-être, pas la manière la plus naturelle d'appréhender l'oeuvre d'un auteur mais bon j'ai toujours eu un goût pour l'olfactif assez prononcé et un nez à la hauteur! Je l'ai remarqué il y a peu encore avec un autre ouvrage du même auteur mais dans mon sac à main depuis des semaines et qui lui, neuf et juste à l'odeur d'imprimerie, s'est embaumé de mon parfum voisin du flacon que je transbahute toujours avec moi. Je souris de penser qu'on pourrait donner des odeurs singulières à chaque ouvrage, certains de sperme ou d'alcool fort, de terres fraîchement labourées, de rues de villes, d'autres de sucs intimes et féminins de sueurs de sang ou d'herbe, d'autres encore pourraient évoquer l'héroïne du roman par un effluve diffus, mais je m'égare... Rien qu'avec les mots l'odeur fait surface et nous chatouille les naseaux, ces mots qui peuvent tant à la fois évoquer la douceur ou l'âcre, le morbide ou le vivant, l'odeur de chair ou de cadavre, l'odeur même d'un sentiment...