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20/03/2009

souffle

 

vent_corse.jpg

 

 

"Un brin d'allumette suffit à enflammer la plage où vient mourir un livre. L'arbre de plein vent est solitaire. L'étreinte du vent l'est plus encore.
Comme l'incurieuse vérité serait exsangue s'il n'y avait pas ce brisant de rougeur au loin où ne sont point gravés le doute et le dit du présent. Nous avançons, abandonnant toute parole en nous le promettant."

- René Char -

 

 

 

05:28 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : rené char, photo, poésie

Commentaires

Je le repère toujours. Il est seul, loin des futaies, des forêts, des bosquets, des nationales.
C'est l'arbre solitaire.
Dédaigneux des platanes alignés et assassins, indifférent aux rondes formant clairières, allergique à la promiscuité des jungles, il pointe le ciel et cherche, tel un sourcier, la source.
C'est l'arbre solitaire.
Rescapé d'un feu de forêt, ses congénères décimés, il trône sur la falaise d'une calanque phocéenne, phare des âmes sensibles.
C'est l'arbre solitaire.
Anarchiste sublime, rétif aux lois de la nature, nul ne l'approche. On ne le voit que de dos, son visage est mystère. On s'interroge.
C'est l'arbre solitaire.
Proche des sommets, il se décale un brin pour troubler, s'installe sur les bords mais capte l'attention.
C'est l'arbre solitaire.
Il ne demande rien et reçoit. Sans rien faire, il guide. Il n'attend pas l'été. Il n'attend pas l'hiver. Les tempêtes le contournent, respectueuses.
C'est l'arbre solitaire.
Enigmatique, il impressionne sans le vouloir. Il ne sera pas table, ni journal, ni piano, encore moins allumette ou billot.
C'est l'arbre solitaire.
Sa quête assouvie, il se fera engrais, s'allongera sur le sol et s'y enfoncera, offrant ses vieilles cellules aux humains de demain.
C'est l'arbre cimetière.

Écrit par : Claudio | 20/03/2009

Bonjour Héléna,
Cet arbre accoté au vent, ce poème accoté à l'arbre et les mots effeuillés qui disent le feu et la folie d'être....
Où sont les racines des mots, dans quelle terre de rocaille et de soif ? L'homme hélant les chants de la bourrasque, jette l'encre aux rives des pages blanches. Sa parole ricoche sans fin sur les parois verticales de la solitude... Icare que n'éblouit plus aucun soleil... silence...

Écrit par : Christiane | 20/03/2009

on dirait un femme au sommet d'une montagne dont les cheveux sont emportés par une énorme bourrasque et qui resiste de tout son poids enraciné pour ne pas s'envoler dans les airs.

Écrit par : oAo | 20/03/2009

Très belle photo ! C'est de toi ??
Bisous du premier jour du printemps

Écrit par : Maca'dame | 20/03/2009

dis donc, il s'accroche malgré la bourasque !!
bel exemple de ténacité...

Écrit par : Ibid Norio | 20/03/2009

C'est l'arbre qui prend son air de plume au vent.
C'est l'algue sans son eau sans son ancre.
C'est la force farouche de la flexibilité.

Écrit par : Venise | 20/03/2009

c'est l'arbre roseau.

Écrit par : oAo | 20/03/2009

@ Claudio : Oh ! merci . Merci Claudio .

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

@ Christiane : oui , de ces silences qui en disent long ...
Amitiés
Helena

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

@ oAo : je suis cette femme là ... Arbre roseau , liane ...

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

@ maca'dam : non , cette photo n'est pas de moi ...
je t'embrasse printanier aussi .
Helena

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

@ Ibid Norio : cet arbre me ressemble !

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

@ Venise : la force farouche de la flexibilité , c'est vrai .
Avec toute mon amitié et ma tendresse ;
Helena

Écrit par : helenablue | 20/03/2009

Très beau passage de Char avec l'arbre soufflé ... Très poétique aussi.

Je t'invite, si le coeur t'en dit, à participer à notre texte à mille doigts, aux Château des Touches ...

Bisou blue

Écrit par : Servanne | 21/03/2009

Me rappelle un tableau de Spilliaert "le vertige"dont je me suis servi pour un collage et pour mes cours...

Écrit par : laurence | 21/03/2009

Je suis toujours ébahi, dans mes trop rares marches en forêt, de voir la végétation qui réussit à pousser sur les caps de pierre des collines dénudées.

Écrit par : gaétan | 22/03/2009

@ Servanne : Ok , je passe au Château , voir ce qu'il es est de ce texte à mille doigts ...

Bisous .
Hélèna

Écrit par : helenablue | 22/03/2009

@ laurence : Merci à toi , je ne connaissais pas ce peintre , et son tableau " vertige " est vraiment beau , oui , il y a de cela dans cette photo et dans ces vers de Char .
Amitiés
Hélèna

Écrit par : helenablue | 22/03/2009

@ gaétan : Oui , c'est toujours impressionnant cette force de la nature , qui arrive à s'installer dans des endroits aussi difficile , c'est puissant .

Écrit par : helenablue | 22/03/2009

Ton tout dernier message aurait-il été emporté par la bourrasque qui l'a précédé? Mélange des styles ! Reste de persistance rétinienne ?
Je ne sais ce qui restera de cette lutte entre les éléments, de l'acharnement du vent ou de la persévérance de cet arbre chevelu...
J'espère atteindre le jour où tout sera devenu sérénité !

Écrit par : Saravati | 22/03/2009

@ Saravati : Hum ... Bien vu Saravati . Je l'ai transformé , d'une question , je passe à une affirmation . Peut-on tout dire ?
Il reste forcément quel que chose de la lutte qu'elle quelle soit .
La sérénité , oui , y tendre , la vivre par moment . Quant à y arriver ... Une autre histoire! Pas sûre , finalement , en l'ayant secrètement espéré longtemps que ce soit possible à temps plein . Toujours ce besoin de repousser les limites , de bousculer les choses , d'avancer . Est ce possible sereinement ?Je n'ai pas la réponse .

Écrit par : helenablue | 22/03/2009

sérénité la concordance des portes d'entrées sur l'espace qui entoure parfois il suffit de vérifier si tout fonctionne...et la marche devient sure

Écrit par : laurence | 23/03/2009

@ laurence : cela paraît si simple , dit comme cela ...

Écrit par : helenablue | 23/03/2009

Les commentaires sont fermés.