01/11/2009
Êtres humains
" C’est une erreur de croire que la pédagogie est une science de l’enfant et non pas de l’homme."
" Dans un moment d’emportement, un enfant violent frappe, un adulte violent tue. À un enfant naïf, on soutire son jouet ; à un adulte naïf on fait signer des traites. Un enfant déraisonnable dépense en bonbons l’argent du cahier; un adulte irresponsable dilapide son patrimoine au jeu."
" Enfant? Adulte? Il y a seulement des êtres humains. Seule existe une différence d’échelle entre les idées, les sentiments, les impulsions, les expériences de chacun d’eux."
- J. Korczak -
10:57 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : enfance, doisneau, photo, korcak, réflexion, pédagogie, psychologie, humains
Commentaires
Chère Hélèna,
merci de votre coucou chez Jalel. Je passe ici souvent, j'écris moins. Cette phrase de Korczak est émouvante. J'ai croisé deux êtres attachants qui ont , l'un travaillé avec lui, un pianiste que j'ai aimé, l'autre, une vieille dame, ayant planté son campement dans une maison de retraite, ici, et traduisant sans fin des lettres de Korczak, fidèlement.
Il était surprenant dans son rapport à l'enfant, d'une dureté apparente qui tenait les clés d'or du coeur.
C'est toujours très beau les escales chez vous, toujours....
Écrit par : Christiane | 01/11/2009
Ah, j'aime bien, helenablue. Voilà tant de vérités qui me plaisent dans cet exposé concis. J'adhère complètement, et essaie de le vivre avec le meilleur de moi.
Écrit par : Venise | 01/11/2009
Salut Hélèna,
Je revenais commenter le clip du trio aik hautbois, je crois qu'il n'y est plus mais je l'ai écouté hier. J'adore ce trio, que je ne connaissais pas, les 3 instruments, les petits balais du "drum", les joues qui se gonflent et dégonflent du hautboïste, il pourrait facilement enchanter un serpent, mais il a enchanté une grenouille, ça c'est sûr !
Thank's
ribbet
Écrit par : raynette | 01/11/2009
C'est fort, ce texte. Mais franchement ça m'embête l'inadéquation entre déraisonnable et irresponsable, là où les deux précédents exemples reprenaient le même adjectif dialectique (violent, naïf). Ce serait plus fort avec une troisième comparaison usant d'un qualificatif identique.
Écrit par : Christian Mistral | 02/11/2009
hé bin ? oùskisont les articles précédents ? a débloque la plateforme ??
Bah....les aléas du pixel....
Je suis d'accord avec ce cher vieux Janus K. Y a pas "d'enfants", sinon comme création des adultes pour mieux asservir les "encore tous neufs" d'entre les humains, et garder le pouvoir sur eux - sous couvert de "protection" et "d'éducation". Mais dès le début, nous sommes tous des êtres humains, il n'y a que des "états" de l'Humain. Nous passons de l'état d'enfance au reste, jusqu'à l'état de vieillesse. Etre humain ne se résume pas à l'adulte dans la force de l'âge.
Écrit par : anne des ocreries | 02/11/2009
Bonjour, c'est rigolo comme certaines photos inattendues peuvent déclencher des souvenirs plus qu'ancien.J'avai 4-5 ans quand mon père le samedi nous enmené vers 21 h jusqu'à la place manger un paquet de frites avec un soda; en chemin on fesait tous les deux la course jusqu'au panneau de sens interdit et c'était le premier qui arrivait à Taper sur le paneau qui avait gagné...
Côté cinéma le film qui a marqué mon intérêt pour le cinéma c'est " la belle et la bête" de Cocteau mais ta citation de Bacon ajoute à la façon d'approcher sa peinture pour comprendre son travail.
Écrit par : alex | 02/11/2009
@ Christian Mistral:
Je rentrais tranquillement chez moi à pied ce qui fait déjà une bonne trotte de mon lieu de travail, c’était la semaine dernière, il faisait frais mais soleil, j’étais perdue dans mes pensées comme souvent quand je marche, et puis sur le trottoir d’en face, sans que je ne m’en rende compte immédiatement, une maman accompagné de son fils, un petit bout de six ans je dirais, poursuivait le même chemin, c’est vrai qu’il y a pas mal d’école sur la route, elle lui hurlait dessus le frappait du pied pour le faire avancer plus vite pire qu’à un chien. Cela faisait peut-être déjà dix bonnes minutes, je la regardais plus intensément avec une sorte de bouillonnement intérieur qui grondait de plus en plus, ce n’est pourtant pas vraiment mon genre malgré ma"grande yeule" parfois de me mêler des affaires d’autrui mais là, va savoir ce qui s’est passé, mon mal de dent ou mes rappels à l’ordre de l’estomac ou quoi ou qu'est-ce, elle m’a apostrophé d’un regard noir entre deux voitures," C’est moi que tu regardes ! ", et j’ai répondu "OUI !" tout en traversant. " Qu’est ce que tu regardes comme çà, tu veux ma photo !" , elle vociférait, je me suis dit à ce moment là, tu fais quoi ma grande tu passes ton chemin ou tu fonces dans le tas j’ai pris une troisième voie, et doucement le plus qu’il m’était possible dans l’état de trouble intérieur dans lequel j’étais avec la vue du visage terrorisé de cet enfant, je lui ai dit "Vous rendez-vous compte que ce petit est un être humain et que vous lui parlez comme à un chien, voir pire ! ", " Mais de quoi je me mêle, c’est un sale gosse, c’est tout ! ", " Sale gosse peut-être mais un être humain, seriez vous prête à faire une expérience je vous parle et vous traite comme vous le traitez, et vous me direz ce que cela vous fait ! ", ben là j’étais moi même la première surprise de lui faire une proposition pareille, mais elle à dit oui en rigolant, alors je l’ai fait, j’ai vociféré et lancé des mots plus puissants que des coups de pied elle n’a pas tenu longtemps très vite elle m’a dit:" Mais tu me fais peur, t ‘es complètement folle ! ", on arrivait en bas de sa barre d’immeuble, une de ses amies était là, je connaissais cette dame nous avions nos enfants à la même école des années auparavant, elle lui raconte l’histoire, en arabe cette fois, ah là là dans quoi je m'étais embarquée, sa copine me regarde et me dit:"Viens, chez moi, on va boire un thé ensemble ", " OK, la Besse. ", " Quoi tu parles arabe, toi ! ", "Non, je connais juste choukrane et la Besse ! "… Je monte dans son appart, on boit le thé toutes les trois, de la marmaille qui piaille partout, on a discuté tranquillement, et on s’est quitté en bons termes, le gamin souriait.
C’est là sur le palier, en repartant que j’ai repensé à Janusz Korczak, à ce grand Monsieur qui avait travaillé toute sa vie sur la relation à l’enfant, pour et par les enfants, qui avait une autre vision de la pédagogie en rejet de ce qu’on appelait "la pédagogie noire", plus proche du dressage, et qui avait tant œuvré pour la cause des enfants jusqu’à donner sa vie pour eux et avec eux par respect pour eux et pour les valeurs qu’ils défendaient.
Pour le troisième qualificatif j'ai pensé à "flambeur".
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
@ Anne:
Oui, elle déconne un peu ma plate forme, j'ai des notes entières qui disparaissent notamment mon texte, dans le rétroviseur, je l'avais pas sauvegardé, vais tenter de le récrire!
Il y a encore pourtant des gens qui ne pensent pas comme ça, et qui ne l'entendent pas de cette manière qui ne comprennent pas que dés le départ et même in utéro on est en construction et qu'on garde le même cerveau toute sa vie, et que tout ce que l'on va vivre découvrir ressentir expérimenter est gravé en nous, nous forge, l'enfance en est une des étapes les plus importantes.
D'avoir mis au monde trois fils, et tout ce parcours spécifique qui est le mien m'en a fait plus prendre conscience encore, j'ai beaucoup appris de mes enfants, je leur ai donné beaucoup, leur donne encore, et suis récompensée au centuple; et surtout j'ai beaucoup compris et restauré de moi-même à leur contact.
On est à peine sorti du ventre de sa mère qu'on est l'être humain fragile en devenir et en besoin constant de nourriture, d'air et d'affection. On se prolonge toute sa vie en tentant de s'émmieuter pour passer le relais au mieux, on garde toujours l'enfant qu'on a été en soi, il vibre et s'exprime, on est un cheminement.
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
magnifique, Hélèna !
Écrit par : Christiane | 02/11/2009
Flambeur, fuck, oui: c'est parfait, si ça s'applique au kid comme à l'adulte.
Quand maman me battait, devant tout le monde comme c'était la mode en 1975 (1970 aussi, à bien y repenser, et 1978), y a jamais un enfant de chienne qui est intervenu, en arabe ou autrement (faut dire qu'on n'avait pas d'Arabes au Québec en ce temps-là: pas la mode). Y a deux ans, j'ai assommé un salaud qui brutalisait son kid, l'ai enfoncé dans un banc de neige, j'avais jamais usé de violence aussi soudainement, sauf que ça n'avait rien de soudain, ça ne faisait que ressortir de loin, pas comme si je guettais une opportunité depuis trente ans, c'est juste que je revenais du dépanneur, et je l'ai vu agir, vers les vingt heures, dans le noir de l'hiver, et je pouvais pas poursuivre mon chemin sans réagir, je croyais voir le petit mais en fait je ne l'ai vu qu'après, l'instant d'après, ses yeux noirs immenses et affolés qui passaient de son père écrasé dans la neige à moi immense le poing brandi vociférant, et bien sûr je me suis tu, enfin j'ai changé de ton et j'ai relevé le salaud, parce qu'il n'est pas bon pour un enfant de voir son père à terre, je pense...
Cesse de me tourmenter.
Écrit par : Christian Mistral | 02/11/2009
Oui, flambeur, pour le kid et pour l'adulte.
Scuze, je voulais pas te tourmenter, juste réfléchir à tout ça ...
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
Je me grouille, je me grouille. On dira ce qu'on voudra, quand j'étais plus jeune et avec une bonne râclée, je pensais pas mal plus vite.
Écrit par : Christian Mistral | 02/11/2009
Minute papillon!
Aujourd'hui, on peut prendre le temps...
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
Oué. T'as raison, je viens d'hériter d'une heure en plus, de mon côté. Mais se déguiser en heure qui recule ne fait pas rajeunir, right? Et pour la râclée il faudra repasser, chu baisé, tant que je me mettrai pas à rabougrir. A guy just can't catch a fucking break.
M'en vas me coucher. Kiss, LB.
Écrit par : Christian Mistral | 02/11/2009
Right!
Good sleep.
Kiss, BA.
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
@ raynette:
Contente que ça t'ai plu, touchée que ça t'ai charmé car ce sont des musiciens que j'aime beaucoup, moins heureuse que ma note ai disparu mais l'essentiel c'est que tu en ai profité...
xx
Blue
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
@ Venise:
Et je ne doute pas un instant que tu y arrives...
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
@ Christiane:
Quel bonheur de te retrouver, tes mots, ta sensibilité et ton amitié, doux à mon coeur tout ça! Merci d'être là.
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
@ Alex:
Joli souvenir, je t'entends même courir, hum pour le coiffer au poteau!
Oui, c'est vrai, ce petit livre d'entretiens avec Bacon m'en apprend beaucoup sur lui, sur son oeuvre, sur sa sensibilité et sa démarche, quoiqu'au fond pour être sincère, d'emblée je l'avais compris, viscéralement.
Écrit par : helenablue | 02/11/2009
Les commentaires sont fermés.