28/11/2009
Modigliani
« Ton devoir réel est de sauver ton rêve »
- Amadeo Modigliani -
Né au sein d'une famille juive de Livourne, Amedeo est le quatrième enfant d'un homme d'affaire ruiné et d'Eugénie Garsin. Son enfance est pauvre et marquée par la maladie. À 14 ans, il subit une attaque de typhoïde et deux ans plus tard une tuberculose. En 1898, son frère de 26 ans, Emmanuel, est condamné à six mois de prison pour anarchisme. En 1902, il s'inscrit à l'école libre du nu, la Scuola Libera di Nudo de l'Accademia di Belle Arti à Florence dirigée par le professeur Giovanni Fattori, le peintre chef de file des Macchiaioli, à Florenceet l'année suivante à l'Institut des Arts de Venise où il fréquente les bas-fonds. Quatre ans plus tard il déménage à Paris alors le centre de l'avant-garde dans le Bateau-Lavoir, un phalanstèrepour prolétaires de Montmartre. D'abord influencé par Toulouse-Lautrec, il s'inspire de Paul Cézanne, du cubisme et de la période bleue de Picasso. Il est remarqué pour sa vitesse d'exécution. Il ne retouche jamais ses tableaux mais ceux qui ont posé pour lui ont dit que c'était comme avoir son âme mise à nu. En 1909, il fait un court séjour à Livourne, malade et usé par son mode de vie. Il revient à Paris et loue un studio à Montparnasse. Il se considère au début plus comme un sculpteur que comme un peintre, se consacrant à cet art après que Paul Guillaume, un jeune et ambitieux négociant, lui a présenté Constantin Brancusi. Il découvre l'art nègre et cambodgien au Musée de l'Homme. Ses statues sont reconnaissables à leurs yeux en amande, la bouche petite, les nez fins et longs et les cous allongés. Une série fut présentée au Salon d'automnede 1912, mais sa mauvaise santé lui fait abandonner cette voie brutalement ; les poussières et l'épuisement l'obligent à se consacrer seulement à la peinture.
Il fait le portrait des habitués de Montparnasse, comme Soutine qui avait un « gosier en pente », Diego Rivera,Juan Gris, Léopold Survage, Max Jacob, Blaise Cendrars, Foujita, Jean Cocteau et Raymond Radiguet... Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il essaye de s'engager dans l'armée mais sa santé précaire le fait réformer. Connu comme « Modì » par ses amis, Amedeo est magnétique pour la gent féminine. Il a beaucoup d'aventures jusqu'à ce que Béatrice Hastings entre dans sa vie. Elle reste avec lui pendant presque deux ans, étant le modèle pour plusieurs portraits comme « Madame Pompadour ». Sous l'effet de l'alcool, il est maussade et violent mais à jeun il est gracieusement timide et charmant, citant Dante Alighieri et récitant des poèmes du comte de Lautréamont Les Chants de Maldoror dont il garde un recueil en permanence auprès de lui. En 1916, il se lie avec le poète et marchand d'art polonais Léopold Zborowski et sa femme Hanka. Modigliani le peint plusieurs fois ne faisant payer que dix francs par portrait.
" Le bonheur est un ange au visage grave."
- Amadéo Modigliani -
Son ami le peintre Maurice Vlaminck disait de lui: " Je l'ai vu ayant faim, je l'ai vu ivre, je l'ai vu riche de quelque argent, jamais je n'ai vu Modigliani manquer de grandeur et de générosité. Jamais je n'ai surpris chez lui le moindre sentiment bas. Je l'ai vu irascible, irrité d'être obigé de constater que la puissancede l'argent, qu'il méprisait tant, dominait parfois sa volonté et sa fierté. je revois Modigliani assis à une table de café de la Rotonde. Je revois son pur profil de Romain, son regard autoritaire; je revois aussi ses mains fines, des mains racées aux doigts nerveux, ces mains intelligentes, tracer d'un seul trait un desin sans hésitation."
13:54 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : peinture, art, amour, sculpture, rencontre, humain
Commentaires
J'aime sa peinture. Elle ne laisse pas intact. Et j'aime sa parole, aussi. " Ton devoir réel est de sauver ton rêve".......à la mesure de ce géant, n'est-ce pas ?
Écrit par : anne des ocreries | 28/11/2009
Superbe article, vraiment.
Écrit par : serge | 28/11/2009
Souvent, le regard de ces femmes peintes est porté sans les yeux, au-delà, ... ce regard est tout le visage et toute la lumière, il est l'exploration et la ventilation de tout le corps irradié...
Écrit par : Gilbert Pinna, le blog graphique | 28/11/2009
bONJOUR
ABSOLUMENT SUPERBE avec toutes les émotions possibles
j'ai toujours été interessé par cet artiste grandiose malgré
sa vie de misère qu'il s'est infligé .
Le diaporama de portrait avec cette musique est une grande réussite
et tes commentaires complètent à bon escient la vie de cet artiste d'exception
Et dire qu'à present ses oeuvres valent une fortune....
Merci pour ce merveilleux cadeau !
Écrit par : alex | 30/11/2009
bel article et superbes reproductions.
"Le 3 décembre 1917 a lieu le premier vernissage de Modigliani, mais l'exposition est fermée quelques heures plus tard pour indécence."
Écrit par : rotko | 30/11/2009
@ alex: Immense artiste, je trouve... Histoire d'amour tragique cependant avec Jeanne!
Bonne jounée à toi Alex.
Écrit par : helenablue | 30/11/2009
@rotko: Hum, il y a presque un siécle, les moeurs et les seuils de tolérance à la décence ont bien changé !! A l'époque c'était sans doute trop cru alors que maintenant cela parait tellement poétique au regard de tout ce que l'on peut voir dans les expos!
Écrit par : helenablue | 30/11/2009
Magnifiques toiles. Je n'avais jamais vu quelques-unes d'entre elles.
Il était très poète, aussi. « Ton devoir réel est de sauver ton rêve », je retiens !
Écrit par : Guillaume L. | 25/05/2011
Découvert en 1968, je tombe sous le charme d'Amadeo. J'ai commencé à peindre grâce à lui. J'ai senti cette émotion dans chacune de ses toiles. Je ne peux m'empêcher de penser à lui et à sa vie depuis 46 ans. J'ai visité le cimetière de Père Lachaise et je n'ai pas trouvé la tombe du couple. Sur le web, on la voit. Elle doit être proche de celle de Mr Coquatrix et presque dans l'alignement de celle de Mr Salvador. Probablement que le temps a usé la pierre et que les noms s'effacent.
Alors, si vous lisez ce mail, inquiétons-nous de cette lente disparition par usure et manque d'entretien.
Écrit par : NELIS | 25/06/2012
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