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07/03/2010

Pyrograve

A dire vrai pourtant gravé dans ma mémoire je n'y accédais pas d'emblée, l'évocation de pyrogravure dans un blog ami m'y a ramenée pourtant, l'effet boomerang... Au lycée, en cinquième j'ai souvenir d'une vaste cour plantée de modules préfabriqués à côté du bâtiment 19 ème, goudronnée austère mais vallonnée par ailleurs, j'y ai fait mes premiers gadins en skate! J'adorais ça, pyrograver, c'était au cours d'arts plastiques appliqués. J'aimais l'odeur du cramé dans le bois, j'aimais l'idée de la trace indéfectible, j'aimais y faire des arabesques et des phrases de style en lettres gothiques chiadées, j'y mettais tout mon coeur! Mais, oh ces "mais" qui ont tant ponctués ma jeunesse éprise de romantisme et d'éperdu, le prof, Père, de son état au sens religieux, m'avait prise en charité, grave, avec le recul et la lucidité acquise avec le temps et les dents, cela ne me paraît pas si étonnant mais sur le moment complètement. Je voulais absolument finir, la scène m'apparaît si clairement que j'en ai peur moi-même, finir disais-je une planchette bourrée de mots d'espoir et d'amour pour maman à l'occasion de la fête des mères, j'ai oublié la phrase si importante pour moi à graver dans la fibre de l'arbre, je voulais peaufiner et j'avais obtenu l'autorisation de venir en dehors des heures de cours sous la tutelle de mon professeur, ça va sans dire douze ans c'est pas grand pour une petite. Il m'a coûté cher cet extra, le bougre avait la main baladeuse plutôt en dessous du nombril et plutôt dans la culotte des filles, j'ai pourtant résister mais pas suffisamment, j'avais été à bonne école et je savais me laisser faire et lui le savait aussi, comment... il a dû le sentir  sans doute comme tout bon chasseur. Sauf que je n'ai plus voulu y retourner et que cela a levé des inquiétudes, j'étais plutôt du genre qui roule, j'avais changé aprés, et toute l'affaire est sortie à grand bruit, la prof de science Nat s'en est mêlée, j'étais pas la première sauf que j'étais la première à avoir boycotté le cours de travaux manuels et puis ils ont étouffé l'affaire, on était chez les curés quand même!

Depuis, je n'ai plus jamais pyrogravé.

 

 

Commentaires

ça t'arrive de puer la merde par le cul, des fois, ou tu te nourris juste d'âmes ?

Écrit par : chien brun | 07/03/2010

Ah le salaud ! Il l'avait pressenti ou le savait, qui sait !

Bravo par contre à la petite Hélène de 12 ans d'avoir boycotté le cours et d'avoir permis, de mettre l'affaire au grand jour, si j'ai bien compris.

Je te comprends de ne pas avoir voulu refaire de pyrogravure.

xx

Écrit par : rainette | 07/03/2010

N'essaie pas de trouver un lien avec ce qu'écrit JP, il ne lit pas toujours les billets ! Tiens, ne le lis pas, ce sera encore mieux.

Écrit par : rainette | 07/03/2010

Oh, Blue, merde merde MERDE ! Pourquoi tu "les" as tous trouvés sur ta routre, ceux là !!! j'en chiale de rage et de colère, saletés de gens ! mais qu'on les CASTRE ! encore que ça ne suffirait même pas, chuis sûre....
J'ai des envie homicides, là, juste maintenant - qui heureusement ne sont que des bouffées de rage passagères, mais zut quoi ! Faudrait savoir les détecter, ces salopiots, et les mettre d'emblée sur la touche !

Écrit par : anne des ocreries | 07/03/2010

Hum, Anne, il y a une sorte de fatalité si je puis dire dans ce genre de processus, une revictimisation en quelque sorte inconsciente, le prédateur flaire tout aussi inconsciemment sa proie dans ce même dessein de rejouer la scène! N'ayant à cet âge là aucun souvenir de ce qui s'était passé dans ma plus petite enfance, je me souviens que cela m'avait pas mal torturée, le genre pourquoi moi? Avec la distance et la connaissance que j'ai maintenant des processus psychiques de répétition, cela n'a finalement pas de caractère surprenant, bon nombre d'enfants abusés se remettent adolescent et même adulte par la suite dans des situations de maltraitance assez semblables à ce qu'ils ont vécu. Pour sortir de ce processus il faut en prendre conscience et porter un regard valorisant sur soi. Cesser somme toute d'être une victime potentielle, ça m'a pris du temps ma petite soeur aussi qui a vécu des situations similaires et plus violentes encore... j'ai eu assez de chance, celle de rencontrer aussi des témoins généreux et des gens qui m'ont entendue, comme ma prof de sciences naturelles à l'époque, ce qui a certainement contribué à ce que je suis devenue et au travail de résilience que j'ai pu faire. Le pire étant de ne pas savoir ce qui nous est arrivé car alors pas moyen de le mettre dans la case adaptée nous permettant de reprendre en mains notre existence...

Écrit par : helenablue | 07/03/2010

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