28/12/2013
Je me souviens
En parcourant ma Blue Sphère, je suis tombée ce matin sur cette note de François Bon, sur les je me souviens des je me souviens. D'abord interpellée par le titre qui m'a tout de suite ramenée au Québec que je chéris, j'ai eu envie en cette fin d'année de tenter l'exercice sur ces fameux souvenirs qui me viendraient spontanément concernant l'année qui vient de passer. Et puis je me suis dis que ça pourrait être un petit jeu bien sympathique à proposer à mes amis blogueurs et mes amis lecteurs, pour se dérouiller la mémoire...
Sauriez-vous écrire dix à quinze de vos " je me souviens " de l'année ?
- Je me souviens de mon émotion dense quand j'ai vu le court-métrage de Laure ce petit rien, émotion décuplée par le souvenir des émotions au tournage et au mixage.
- Je me souviens de François Jullien.
- Je me souviens des mojitos.
- Je me souviens de Guillaume et les garçons, à table !
- Je me souviens d'avoir été frappée par le rouge de la terre au Maroc.
- Je me souviens avoir pris la décision de ne plus regarder les infos à la télé tant elles me déprimaient.
- Je me souviens qu'au cours de ce dîner j'ai été surprise par notre intimité spontanée.
- Je me souviens m'être dit souvent, " ça " faut pas que j'oublie, et maintenant que j'essaie de m'en souvenir rien ne vient.
- Je me souviens m'être pété l'arcade sourcilière en dansant un rock trop endiablé avec mon fils qui m'a fait perdre l'équilibre et m'a envoyée me fracasser contre la table du salon, je m'en souviens bien, c'était avant-hier et j'ai aujourd'hui l'oeil façon Rothko !
- Je me souviens de la mort de Mandela et de ma peine quand ma belle-maman est partie.
- Je me souviens du jardin de Bomarzo et de ma lettre à K.
- Je me souviens de ce rêve incroyable où tout paraissait simple, facile et fluide et où je me suis sentie légère comme jamais dans ma vie.
- Je me souviens du bonheur d'avoir retrouvé une vieille amie pas vue depuis quinze ans.
- Je me souviens des Tontons flingueurs.
- Je me souviens avoir passé beaucoup de temps ici avec toujours ce même plaisir, renouvelé.
16:59 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, blog, mémoire, partage, humain
09/03/2013
Sally Mann
10:13 Publié dans art, photographie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art, photographie, émotion, enfance, mémoire, partage, humain
26/01/2013
Yeah!
Quand j'aime, j'aime férocement.
23:15 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : amitié, amour, état d'âme, rock, mémoire, partage, humain
01/03/2011
hommage
13:09 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : hommage, annie girardot, témoignage, mémoire, alzheimer, maladie, humain
09/01/2011
arrêt sur image
La libido en berne
Je me traîne
Dans les méandres de la trace
Qu'il a plantée en moi.
Tenace.
Vorace.
Papa!
10:20 Publié dans état d'âme, fragments, poésie | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : état d'âme, état des lieux, inceste, blessure, mémoire, famille, poésie, humain
02/11/2010
mémoire
Le temps est un acide
Qui mord dans la matière
Et le temps est un fluide
D'essence meurtrière
L'esprit est un bureau
Où d'infinis tiroirs
Préservent la mémoire
Du coeur et de la peau...
- Christian Mistral - extrait " Comme les bulles " - Fontes -
22:19 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : art, peinture, dali, poésie, christian mistral, mémoire, recherche, rencontre, vivance, humain
27/03/2010
Forsythia
C'était plus fort que moi, cette floraison jaune et présage de printemps m'y ramenait inexorablement. J'ai mis des années à comprendre le rejet irrévocable de cette fleur annonciatrice de beaux jours et de lumière qui ne m'inspirait qu'ombre et sombres pensées. Je reste encore aujourd'hui stupéfaite de l'impact d'une image gravée au fond de l'inconscient, tout comme certaines odeurs d'ailleurs, ces sortes de madeleines empoisonnées. Et pourtant c'est un jour comme aujourd'hui que l'explication a jailli, en laissant mon regard baguenauder alentour, un jour comme ce matin tout pareil la nature de l'émotion revenant en boomerang, intacte: il y en avait UN, énorme à la porte d'entrée de la maison abritant les dix premières années de mon existence, un gros forsythia vigoureux et florifère qui chaque année annonçait la montée de séve et donc dans la foulée la demande plus gourmande des protagonistes qui ont tourmenté, traumatisé mon enfance, ce jaune là pétant de vie me donnait du gris mortifère à l'âme, du moins tant que le fantôme de l'inceste était là... Maintenant je ne tremble plus à l'évoquer, voire même le voir...
16:08 Publié dans fragments | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : enfance, souvenir, mémoire, état d'âme, psychologie, humain
07/03/2010
Pyrograve
A dire vrai pourtant gravé dans ma mémoire je n'y accédais pas d'emblée, l'évocation de pyrogravure dans un blog ami m'y a ramenée pourtant, l'effet boomerang... Au lycée, en cinquième j'ai souvenir d'une vaste cour plantée de modules préfabriqués à côté du bâtiment 19 ème, goudronnée austère mais vallonnée par ailleurs, j'y ai fait mes premiers gadins en skate! J'adorais ça, pyrograver, c'était au cours d'arts plastiques appliqués. J'aimais l'odeur du cramé dans le bois, j'aimais l'idée de la trace indéfectible, j'aimais y faire des arabesques et des phrases de style en lettres gothiques chiadées, j'y mettais tout mon coeur! Mais, oh ces "mais" qui ont tant ponctués ma jeunesse éprise de romantisme et d'éperdu, le prof, Père, de son état au sens religieux, m'avait prise en charité, grave, avec le recul et la lucidité acquise avec le temps et les dents, cela ne me paraît pas si étonnant mais sur le moment complètement. Je voulais absolument finir, la scène m'apparaît si clairement que j'en ai peur moi-même, finir disais-je une planchette bourrée de mots d'espoir et d'amour pour maman à l'occasion de la fête des mères, j'ai oublié la phrase si importante pour moi à graver dans la fibre de l'arbre, je voulais peaufiner et j'avais obtenu l'autorisation de venir en dehors des heures de cours sous la tutelle de mon professeur, ça va sans dire douze ans c'est pas grand pour une petite. Il m'a coûté cher cet extra, le bougre avait la main baladeuse plutôt en dessous du nombril et plutôt dans la culotte des filles, j'ai pourtant résister mais pas suffisamment, j'avais été à bonne école et je savais me laisser faire et lui le savait aussi, comment... il a dû le sentir sans doute comme tout bon chasseur. Sauf que je n'ai plus voulu y retourner et que cela a levé des inquiétudes, j'étais plutôt du genre qui roule, j'avais changé aprés, et toute l'affaire est sortie à grand bruit, la prof de science Nat s'en est mêlée, j'étais pas la première sauf que j'étais la première à avoir boycotté le cours de travaux manuels et puis ils ont étouffé l'affaire, on était chez les curés quand même!
Depuis, je n'ai plus jamais pyrogravé.
00:07 Publié dans fragments | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : mémoire, enfance, passé, histoire