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09/07/2010

regrets et remords

Les regrets usent, les remords rongent, l'un dans l'autre ni les uns ni les autres ne sont bons, mais ils sont parfois salutaires et source et vain de les retenir. J'ai beaucoup oeuvré dans ma vie parfois à tort et à travers plutôt du genre kamikaze, plutôt du genre irréfléchie, et puis j'ai grandi bon an mal an, mea culpa je suis bien loin d'être un ange. J'ai fait souffrir j'ai fait mourir de chagrin j'ai truandé exaspéré influencé perverti et aussi inspiré dans le bon sens du terme, ouf, l'honneur est sauf ! mais j'ai détruit aussi, bousillé démonté réagi, trop sincèrement sans doute, tendu voulu voir aménagé.

Mes regrets sont plutôt légers au fond face à mes remords, il me semble que les prises de conscience sont des plus douloureuses quoique salvatrices, quoique non plus il ne suffise pas d'en prendre acte mais d'en prendre corps. Je regrette et profondément de n'avoir pas pu vivre ma vie d'une manière plus limpide et plus en adéquation avec mon moi profond, je regrette d'avoir mis tant de temps à aimer tant de temps à jouir tant de temps à comprendre tant de temps à m'ouvrir...

Mes remords sont costauds face à ces regrets, ils sont ma conscience neuve, ils sont douloureux. Je ne supporte pas l'idée d'avoir pu faire souffrir d'avoir pu manquer de discernement d'humanité de sagesse de congruence. Mes remords me taraudent me nuisent et m'aident en même temps, m'aident à devenir plus humaine plus compréhensive plus à l'écoute plus présente mais, grave, le prix à payer est de taille!

Ni les regrets ni les remords sont positivement dans l'élan de ce que devrait être la vie, au sens où je l'aspire, pourtant ils lestent ils balisent ils permettent de grandir, et puisqu'ils sont incontournables, le genre " mal nécessaire", je les vis à regret et sans remord.

La conscience est précieuse, la prise de conscience parfois douloureuse et l'inconscient salvateur, et c'est toute cette chimie qu'il nous faut gérer régler appréhender accepter, c'est notre être quoiqu'il en soit et parfois à des années lumière de ce qu'on s'imaginait, du moins pour moi.

Pour tout dire, même que j'irais jusqu'à dire que je n'osais même lui donner forme. Regrets et remords font partis de ma vie, mais n'en sont plus les maîtres... J'ose le ravissement et la conquête, l'autre et le possible, l'idéal et la réalité, le doute l'envie, l'appétit l'amour le pourquoi pas le "Dieu est-ce ça" le chaud devant l'aventure les lendemains qui chantent la déception la trahison même la confiance l'amitié l'échange les coeurs en pagaille le sexe l'ouverture la défaite l'erreur et la réalisation...

Je crois en l'humain en chacun de nous.

 

 

 

Commentaires

Bien dit. Les uns et les autres étant du passé, faut faire avec et tu le dis bien. Ne pouvant rien changer autant leur trouver un rôle.
Pour ma part, je me suis toujours insurgé contre ces esprits qui se croient modernes et libérés et vont répétant qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Je suis d'un avis totalement opposé. Je gère mieux la frustration et l'usure que la culpabilité et le rongement. Alors même si personne n'y échappe, dans le doute je m'abstiens. Et ma conscience ne s'en sors pas trop mal.

"Je crois en l'humain en chacun de nous" Tout pareil.

Écrit par : Claudio | 09/07/2010

"Je crois en l'humain en chacun de nous" Tout pareil.
Pas mieux! Le doute (engendré et par le regret et par le remords) est essentiel à notre progression. Douter sans cesse est un poison, ne jamais douter est un curare à diffusion lente. Toujours chercher l'équilibre entre les deux pôles. Bises la Blue

Écrit par : Zoë Lucider | 09/07/2010

Les remords? Ben oui, Blue, faut faire avec et esayer d'en faire des regrets dont l'ombre enrichit notre passé de notre intérieur, tout en mi-teintes et où ni anges ni démons n'ont leur place:

A quoi bon pleurer ce qui ne sera plus ?
Phalène effarouchée, baiser d'un seul matin,
passé après avoir beaucoup été attendu ?
Pas vraiment! Mais qu'importe, regretté sans fin!

Pourquoi cette gloriette de roses pour deux amants ?
quand seul deux feuilles par l'automne jaunies
restent dans le jardin dont tu t'es enfuie :
mon ombre et dans son ombre l'ombre de ton chant.

Écrit par : giulio | 10/07/2010

@ Giulio:

Faut faire avec en effet, et même si certaines prises de conscience sont douloureuses, elles ne manquent jamais de faire avancer pourvu qu'on ne se laisse pas empoisonner par elles, apprendre à avoir une certaine indulgence envers soi-même et puis apprendre aussi à ne pas forcément tout contrôler...
Les regrets, et les remords sont indissociables de la vie même, tout comme à l'opposé les sources de joies et de félicités...
Tout est une question d'équilibre comme le dit Zoë, et d'envie d'avancer aussi je crois vers son humanité.

Écrit par : helenablue | 11/07/2010

Belle réflexion sur le sujet, à laquelle je ne puis qu'opiner. Il faut vivre avec nos poids, qu'ils représentent. Ainsi que tu l'as dit, ils nous aident à devenir. Et l'aventure de l'humanité à conquérir, ça vaut la peine, je suis d'accord !

Écrit par : anne des ocreries | 11/07/2010

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