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15/11/2010

échange

 

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 - Photo Man Ray -

 

 

Aujourd'hui, c'est étrange, j'ai parlé à ma soeur, cela faisait tellement longtemps qu'on n'avait pas échangé nos voix et nos coeurs. Elle vient de mettre au monde son troisième enfant alors que moi je suis presque à deux doigts de devenir grand-mère, elle quarante, moi quarante cinq printemps, notre problématique, disons notre équation n'est plus vraiment la même, pourtant c'est ma soeur, petite par la généalogie mais grande aussi du coeur. On se parle, elle me parle, et surtout elle me parle, elle n'a de cesse de me parler, elle parle et parle encore... c'est qu'elle a cru que ça allait changer, que d'avoir enfanté permettrait l'union et puis l'illusion que tout pouvait encore recommencer. Quoi!  C'est si normal et si naturel que je ne pouvais même pas la contrarier en lui disant que c'était peine perdue. Elle voudrait tant pouvoir avoir une mère qu'il l'aime et la respecte et la comprenne, par Dieu! on en est tous là. Certains l'ont perdu jeune, certains ne l'ont même pas connu, d'autres font avec et aimeraient que ce soit différent et puis il y a nous, ceux qui doivent par la force des choses s'en protéger, c'est pas le plus facile, au contraire, loin de là. Faire son deuil de sa maman de son vivant, c'est la pire chose qu'il soit, en fin je m'aventure, là je ne parle que pour moi, dans le fond pour être tout à fait honnête, j'ai une mère répertoriée comme telle et toujours en vie, sauf que dans la réalité, elle est plus morte que vive, et surtout elle a depuis un bail décroché, pas si facile à vivre, pas pire non plus, juste c'est ainsi.

Mais bon, faut comprendre. Baigner dans la folie depuis sa tendre enfance et une fois rendues à l'âge où on peut se rendre compte vraiment que c'est çà qu'on a vécu et qu'on est les seules à pouvoir le voir, à pouvoir le comprendre, à pouvoir l'accepter, rien de bien simple, de bien limpide, et de bien acceptable!

Pourtant c'est nécessaire, et c'est le seul moyen d'être mère à son tour, du mieux qu'on puisse l'être...

Toujours séparer le bon grain de l'ivraie! Tant de choses nous échappent, et tant de choses aussi sont à notre portée. Ne jamais oublier ce qu'on a fait de nous, et ce qu'on veut en faire...

 

Commentaires

Héléna!!! Tes mots m'ont tellement touchée, je te suis depuis un moment sur ton blog, mais je suis rarement intervenue. Tu es tellement secouée que ton orthographe est foutue... ça va te paraître vraiment... incongru mais si tu apprends vraiment à écrire - comme tu en as le talent et le goût - tu vas beaucoup avancer dans la recherche de toi-mêrm; je sais, tu vas détester ce que je te dis mais c'est ainsi. Avec TOUT mon amour. LILY

Écrit par : Breuning Liliane | 15/11/2010

Comment pourrais-je détester quel qu'un qui me fait avancer...
Tu sais Lily, s'il n'y avait que l'orthographe que celà détruise avec ce que j'ai vécu, la géographie aussi et même un certain sens de l'histoire, ce serait un moindre mal, je pense, oui, à force de travail et de travail honnête que je puisse arriver à surmonter l'obstacle, mais ce n'est pas le pire des handicaps, loin s'en faut.
Mais si tu me dis que mon orthographe est foutue, là, tu vois , c'est comme si tu me disais, c'est peine perdue.
Je suis un peu fière, et je l'ai acquis de longue lutte, alors là, c'est un coup dur pour moi.
C'est déjà difficile de faire un tel parcours et puis d'en parler tant bien que mal, que de penser que ce qui compte vous dessert, ça fait mal!

Mais merci.
Il ne suffit pas d'écrire, encore faut-il le faire bien, sinon les gens butent sur la forme et en oublie le fond, ça m"est insupportable...

Peut-être faut-il que je range mon crayon, ma plume, mon sillon, mon labour, ma quête, ma raison de vivre...

Écrit par : helenablue | 15/11/2010

Exact ! il y a des mères qui ne peuvent pas, ne savent pas ou ne veulent pas être des mamans - ça arrive. "Faire avec" est la seule solution viable....et tu l'as suffisamment compris pour te remettre debout. On a que ce qu'on a, finalement, et vogue le navire.....
Ce qu'il y a de chouette, c'est que tant bien que mal, on réussit à "faire avec".
ça requinque, de savoir ça.

Écrit par : anne des ocreries | 15/11/2010

Vraiment salut Héléna!
je pensais JAMAIS que tu allais me répondre, je voulais simplement te dire que si tu t'exprimais sans faire de fautes d'orthographe, tu pourrais te faire comprendre de gens qui sont mieux à même de t'entendre et te comprendre. J'ai pas besoin de te dire (tu es bien assez maligne) qu'il y a plein de livres d'orthographe, et même il suffit d'aller sur le net dès qu'on a une hésitation. Je t'aime, Héléna, tu me touches beaucoup, et si JAMAIS t'avais envie de discuter un peu avec moi, t'as mon e-mail. Tu connais les Tiger Lilies??? Je crois (je suis même sûre) qu'il sont faits pour toi (et moi) . Je t'embrasse. Lily

Écrit par : Breuning Liliane | 15/11/2010

Notre patrimoine familial, c'est un peu comme les données d'entrée d'un exo de maths.... faut résoudre le pb avec les hypothèses imposées, sinon ça sort de l'épure et on se plante....
Le parallèle est peut-être un peu tiré par les cheveux, mais Anne, ci-dessus, a résumé mon opinion : il faut "faire avec", avancer avec ce patrimoine, même si certains ressemblent davantage à des boulets qu'à des moteurs...
Courage et n'oublie pas que je pense a toi
Gros Kissous ma belle
Am'

Écrit par : amelie | 16/11/2010

@Hélènablue
Aujourd'hui, tu es sur une belle voix/voie grâce à laquelle tu t'es réappropriée ton identité et tu le montres en temps réel par tes écrits-cris, sur ton blog.
Je salue ton courage christique de t'exposer si crucifiée par tant d'effroyables lâchetés qui n'ont cessé de te dévorer mais tu as ressuscité! Tu reviens à toi , en de sublimes textes que la vérité et l'humanité de tes tribulations immortaliseront .
Rien qu'à rassembler TOUT ce que tu écris sur ton blog depuis ces trois années, pour commencer, constituerait un chef-d'oeuvre, en soi!
Ton problème c'est que tu n'es pas consciente de ton génie d'écrivaine! Que faudrait-il donc pour t'en convaincre?
Concernant ton orthographe, cela ne dépasse pas les lapsus ou maladresses de quelqu'un qui ne s'est pas relu, sans plus, à mon avis.
Cela fait partie prenante et organique des textes d'Hélènablue qui sont viscéraux , lesquels, le plus souvent, empruntent les lettres sonores du cri de douleur et des gémissements tonitruants que les lettres pacifiées dans une normalité fade ne peuvent assouvir.
D'après ce que j'ai eu la chance de lire de toi , il y a comme deux grandes saisons d'écriture qui se déploient en/de toi: la tornade et l'accalmie.
Je présume que c'est plutôt dans" les textes tornades" que tu ne te relis pas comme si , une fois lâchés, libérés, accouchés, tu ne voulais plus les revoir; non pas que tu veuilles les renier mais juste par "demande de répit" et comme je te comprends!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 16/11/2010

@ Mokhtar:

Oh! je suis impressionnée et touchée Mokhtar de ton analyse qui est complétement juste, il est de ces textes que tu appelles " tornade " qui viennent comme cela d'un jet, que je n'écris qu'en une fois et que je ne reprends pas, sans doute est-ce là une erreur, mais étonnament je n'en vois que les fautes qu'aprés un temps de repos ou quand on me les signale, en effet comme si une fois hors de moi, je ne tenais pas vraiment à les relire, je ne sais pas pourquoi, une demande de répit, oui, car il m'en coûte parfois, bien plus que cela ne transpire sauf pour certains comme toi qui me lisent entre les lignes...
Génie d'écrivaine, come tu y vas fort! Je sais, ce n'est pas la première fois que tu le le dis et que tu m'encourages, me soutiens, et m'insufles l'énergie pour le faire, d'autres aussi et beaucoup ici, d'où sans doute cette prise de risque sur cet espace qui m'est devenu nécessaire pour même écrire par ailleurs de manière plus dense. Un jour, je te promets tu auras je l'espère l'occasion de pouvoir lire de moi quelque chose de plus consistant et de plus abouti, entre cris et récit, tourments et accalmie, de la poésie même et ma petite musique qui te toucheras peut-être autant que ce que je produis ici.
C'est un peu cet endroit, comme un laboratoire, et aussi un cheminement, de me permettre aux yeux de quelques uns et de dévoiler de moi ce qu'il m'est possible de faire au travers des mots, et de prendre le risque parfois d'aller au-delà, me permet aussi d'exorciser et de puiser encore plus profond dans mes ressources et dans mon imaginaire et dans mon inconscient, dans cette somme de ressentis, de leçons de choses, de rencontres, de tranches de vie...
Merci à toi de ton humanité et de ton regard bienveilant sur ce que je fais ici, merci de ta grande amitié aussi.
Accepte toute la mienne en retour,
Helenablue

Écrit par : helenablue | 16/11/2010

@Hélènablue
Je vois, déjà, à l'horizon se profiler tes textes, sortant tout frais et chauds de ton grand "laboratoire"!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 16/11/2010

Je ne suis pas personnellement concerné par les rapport "mère-fille"... étant un homme... en revanche, par l'entremise des personnes qui ont partagé ma vie, j'y ai souvent été confronté. Ils sont parfois d'une violence extrême... pas forcément par les gestes mais par les mots ce qui est parfois pire... et je ressens cela avec un immense malaise... rien que de lire ces mots, ça me fait mal, je ne sais pas pourquoi... Trouver un adversaire en la personne qui devrait être un roc, un havre de paix est, à mon avis, un déséquilibre qui met du temps à être rétabli. Mais cela donne aussi une force énorme qui permet à certaines femmes de déplacer des montagnes...
Et en faisant le bilan autour de moi, je suis TRES étonné de voir à quel point les relations mères-filles conflictuelles voire destructrices sont répandues...

Écrit par : steph | 16/11/2010

À te lire ce matin, voilà l'exemple parfait de ce qui te "plus que qualifie" à mes/nos yeux, tu dis, pour nous tous, l'indisable.
Il y a quelques jours c'était l'anniversaire du décès de ma mère, comment l'oublier, tous les 11 novembre! Et comment pourais-je l' oublier, elle, qui nous a tout donné, absolument tout, malgré la maladie, la sienne, celle de mon père, quel courage, quel amour pour ses enfants.
Lorsque je lis de tels témoignages sur ces grands pans d'absences, de négligences infligées je ne peux que me demander, comment y aurais-je survécu dans pareilles circonstances. L'espoir existe, l'espoir réside, il se vérifie un peu tous les jours dans ta façon de partager avec nous tous tes prises de conscience si fondamentales, comment survivre, comment se remettre à vivre avec tous ces "malgrés".
Toute petite mise au point, il n'y a pas de faute lorsque l'on apprend à mieux lire entre les lignes.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 16/11/2010

@ steph:

Je crois en partie que cela tient à l'effet miroir, la petite fille se structure sur sa mère et la mère se retrouve dans sa fille, ce pourquoi il est plus difficile de "couper le cordon" pour l'une et de le permettre pour l'autre, ce qui engendre souvent des conflits de territoire, pourrait-on dire.
Dans le métier que j'exerce c'est stupéfiant de voir à quel point comme tu le dis toi même les relations méres-filles sont rarement harmonieuses.

Dans mon cas, comme dans celui de ma soeur, ce n'est pas tant le conflit finalement qui est difficile c'est l'empoisement d'une telle relation, malgré sa volonté d'être une bonne mère sans doute, ma mère n'a pas pu l'être, aggravé par ce non-dit qu'est l'inceste et de son pouvoir destructeurs des âmes, ce qui m'a conduite d'ailleurs à mieux comprendre et à explorer les interactivités et interactions trans-générationelles inconscientes, disons pour donner un sens à un comportement maternel qui n'en avait pas du tout... C'est plus difficile pour ma soeur encore pour le moment car cela demande du temps et beaucoup de soi-même pour pouvoir enfin exonérer celle qui n'a pas pu donner ce qu'elle n'a pas reçu, et qui plutôt que de faire autrement a fait plus de la même chose.

Je n'ai eu que des fils, et longtemps j'ai pensé, à raison, avec le recul, que je n'aurais pas pu être une bonne mère pour ma fille, mais maintenant le chemin parcouru et au vue de ce que je suis devenue, j'aurais avec grand plaisir une fille...
J'aurai tout loisir à donner cet amour " transmettant " à mes belles-filles en partie et à mes petites filles si un jour j'ai le bonheur d'être grand-mère.

Écrit par : helenablue | 16/11/2010

oui c'est vrai, il y aurait de quoi faire des livres sur ces relations... ah pardon, on me fait signe ds l'oreillette que c'est déjà fait... :-)

Écrit par : steph | 16/11/2010

il y a une section "contacter l'auteur"? désolé si je suis indiscret ou lourd ;-)

Écrit par : steph | 16/11/2010

@ MakesmewonderHum!:

Oui, l'espoir existe, et il réside ici et dans le coeur de toutes ces personnes qui doivent faire sans l'amour ou avec le désamour... Ce n'est pas un voyage facile mais c'est la vie dans toute sa splendeur!
La créativité, la recherche, un travail sur soi aussi et puis l'amour et l'amitié qu'on rencontre ailleurs et dont on se nourrit, c'est tout cela qui permet de faire ce chemin.
Merci pour la tienne qui te " plus-que qualifie " à mes yeux.
Bises.
Blue

Écrit par : helenablue | 16/11/2010

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