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10/02/2011

le serpent qui danse

 

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- Pierre Bonnard -



podcast
- Serge Gainsbourg -

 

 

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur!

 

- Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal -

 

 

 

Commentaires

Uhmmmmmh.

Écrit par : Top Floor Man | 10/02/2011

très troublant ce tableau... je le regarderai volontiers quelques heures... mais j'ai mieux à faire, at the moment !

La chanson de Serge, quelle délicieuse madeleine...

Écrit par : laure K. | 10/02/2011

héhééé.....sensualité de fin d'hiver....On la sent pas loin, la sève printannière, ça commence à bouillonner dans l'envie de vivre ! :)

Écrit par : anne des ocreries | 10/02/2011

@ Top Floor Man:

N'est-ce pas...

Écrit par : helenablue | 10/02/2011

@ Laure:

Délicieuse madeleine, en effet...

Écrit par : helenablue | 10/02/2011

@ anne:

tu crois ?

Écrit par : helenablue | 10/02/2011

Ouaip !

Écrit par : anne des ocreries | 10/02/2011

Cette montée de sève dont tu parles, qu'on associe c'est vrai souvent au printemps et sans doute à juste titre, me semble pour ma part ne pas avoir de saison si ce n'est celle de l'amour qui ne connait pas le temps ...

Écrit par : helenablue | 11/02/2011

EUREKA ! Après le peuple tunisien, le peuple égyptien a gagné à son tour.

Écrit par : giulio | 11/02/2011

YES! Une sacrée bonne nouvelle! Et maintenant...?

Écrit par : helenablue | 11/02/2011

C'est la volonté de libération des peuples qui aura toujours le dernier mot.Spartacus n'est pas mort! Il se manifestera partout, là où il le faudra pour briser toutes les chaînes de l'immonde esclavage!
A propos du poème de Baudelaire:
On voit ici toute la ruse poétique du grand Charles; c'est grâce à la comparaison qu'il ouvre les portes de tant d'univers oniriques d'évasion de l'âme!
C'est cette plasticité de la danse ophidienne qui donne la mesure de ces évocations si chargées de symboles!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 12/02/2011

Et maintenant ? Ce n'est que la première page d'un grand livre. Cela prendra du temps. N'oublie pas qu'en 1946/47 l'armée française massacrait encore du gréviste pas loin de chez toi. Et à Bruxelles, en 1961, les gendarmes à cheval, qui chargent les grévistes sabre au clair! En Afrique du nord ils sont donc bien plus civilisés que nous ne l'étions à l'époque, droits de l'homme inclus, ce qui est remarquable, compte tenu du retard des années perdues à cause de la colonisation et de la post-colonisation. Et n'oublie pas tout ce qui était interdit chez nous il y moins de cinquante ans. Bon, ce qui est fait est fait. Quoiqu'il en soit, le grand livre de la démocratie sera vraiment ouvert au Maghreb et au Machrek lorsque une majorité de femmes du sud méditerranéen fréquentera régulièrement ton blog et se réjouira de Bonnard et Gainsbourg.

Écrit par : giulio | 12/02/2011

@ Mokhtar:

Oui, la volonté de libération des peuples a toujours le dernier mot, même si parfois il faut beaucoup trop de temps... Ce qui se passe est puissant et une chance pour les individus, en espérant avec force que cela puisse ouvrir à une vraie démocratie et non un nouveau joug d'une autre nature.

Quant à Baudelaire, je ne saurais mieux dire que toi, cette ouverture de tant d'univers oniriques d'évasion de l'âme...

Écrit par : helenablue | 12/02/2011

@ Giulio:

Je n'oublie pas , en effet, il y a encore pas si longtemps chez nous...

Mais je suis particulièrement sensible à ta conclusion quant aux femmes, car ce qui m'a frappée dans les denières images de liesse que j'ai pu voir c'est leur absence même ici à Paris! Alors, oui, je te rejoins, le grand livre de la démocratie sera vraiment ouvert quand elles pourront venir me lire et que je pourrais moi aussi les lire dans leurs blogs respectifs et qu'on poura toutes se réjouir de Bonnard et de Gainsbourg et faire d'autres découvertes insoupçonnées.

Écrit par : helenablue | 12/02/2011

@Hélènablue
En Tunisie, dans la révolution , il y a eu plus de femmes qu'en Egypte et cela s'est surtout vu dans les provinces; la majorité était des mères comme si symboliquement, elles ont enfanté cette révolution! Oui, les mères étaient vraiment très présentes en tant qu'enfantantes et nouvellement enfantées par leurs propres enfants : la jeunesse; c'est comme une renaissance rejetant la putride et mensongère "paternité" du sinistre dictateur Ben Ali!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 12/02/2011

J'ai personnellement trouvé que cette absence féminine était plus flagrante encore en Egypte, sans doute n'est-ce-pas dans leur culture, néanmoins je trouve cela dommage... En Tunisie, c'était moins tranché, en effet, et ce que tu me rapportes me rassure dans un certain sens, et l'image qui découle de tes propos me touche beaucoup, à ma petite échelle moi-même enfantée par mes propres fils! Je pense qu'il y a là matière à réfléchir et à prendre plus qu'en considération, le féminin devrait tempérer et adoucir un patriarcat trop marqué comme le masculin vient aussi inerver et équilibrer un matriarcat excessif.
Tu me connais suffisamment, je pense, pour savoir que j'attache beaucoup d'importance à l'équilibre du yin et du yang, et que toutes les sensibilités devraient avoir la possibilité de s'exprimer, déjà dans cette équation assez simple à priori et pourtant si pleine de subtilités et de paradoxes du féminin et du masculin!

Écrit par : helenablue | 12/02/2011

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