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22/05/2011

Près de chez nous

" J'avais 12 mois quand papy m'a fait faire sa première fellation. Elle a bien failli me coûter la vie! Lui est mort et je suis toujours là. En cessant de me taire trente années après, j'ai fait sacrément le vide autour de moi. Maintenant je parle... même la bouche pleine."

 

Commentaires

T'as failli t'étouffer Blue ? C'est terrible, et oui, ça arrive encore dans nos familles fermées sur elles-mêmes ! Très difficile sinon impossible à comprendre par contre.

Écrit par : rainette | 22/05/2011

J'ai bien failli en mourir, étouffée, tout à fait, mais ça n'a pas fonctionné!
Personne ne pense que les bébés grandissent et qu'un jour ils peuvent récupérer la parole pour peut qu'on leur permette, ou pour peu qu'ils la prennent même si c'est interdit, et ça c'est pas un combat facile, crois-moi! ( j'ai failli écrire, croa moi!)

Écrit par : helenablue | 22/05/2011

Dear Blue,
Tu as eu le courage de parler de cette horreur. Cela t'a libérée et affranchi ta parole
militante contre l'inceste et son impunité.Cela aussi est en train de faire naître l'écrivaine que tu as toujours été! Merci d'avoir osé dire ce que d'autres enterrent malheureusement dans l'obscurité épouvantée de leurs écrasants silences qui les étouffent.
Ton "Près de chez nous" est un appel contre la peur , les dénis et l'hypocrisie!
Encore une fois, merci brave et grande Blue!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 22/05/2011

@ Mokhtar:

Tu sais, j'ai bien failli ne jamais savoir!
Alors comment pourrais-je me taire?

Mais je ne suis pas que ça! juste ce "ça " qui m'a été imposé enfant a fait celle que je suis maintenant. Parce que j'ai eu cette chance et cette volonté de ne pas m'accepter comme victime, même si parfois je ne peux m'en empêcher.
L'inceste est le pire des abus de pouvoir car il se passe au sein de la famille et est à mon sens le plus difficile à éradiquer et à comprendre, voire comme le dit rainette, impossible. Il l'est, pourtant. Mais il est particulièrement difficile par contre à accepter et à pardonner. Même si je n'aime pas cette notion de pardon et que je préfère celle de l'exonération.
C'est une suite de victimes les unes deriière les autres, de génération en génération. Si personne n'ose voir les choses en face et n'ose les nommer et les éprouver alors pas d'avancement possible, juste une patate chaude qu'on refile à la génération d'après.
Tout cela est un terrible gachis, effroyable et bien plus terrible qu'on ne veut le croire, qu'on ne peut le croire à moins de l'avoir soi-même vécu!
Je ne suis pas brave, je suis responsable, je suis mère et je suis voulant être, ça donne de quoi se battre et de quoi s'exprimer.

Écrit par : helenablue | 22/05/2011

@Héléna
En ayant vécu ce que tu avais vécu Héléna, particulièrement quand tu l'avais appris, c'est dire à un moment de ta vie où tu saisissais, tu comprenais le sens des mots prononcés et qui allaient droit, s'écraser et éxploser comme une bombe dans ta cervelle, tu venais de vivre un terrible cauchemar, aprés en avoir subi le premier, déjà, inconsciemment, dans ton berceau. Notre trés chère Héléna: le dire, le crier, le condamner est un honneur pour toi et une plaidoirie, pour toutes celles qui n'ont jamais pu parler et dire ce qui, jusqu'à nos jours, reste un tabou et qui est l'inceste. Merci, Héléna!

Écrit par : bizak | 22/05/2011

@ bizak:

Je ne suis pas la jeanne d'Arc de l'inceste et ne compte pas en faire mon étendart. Toute forme d'abus sur un enfant m'est insupportable et l'abus sexuel est sans doute un des plus destructeurs.
J'ignorais cette histoire de jeune homme abuseur jusqu'à tout à l'heure où avec des pincettes à table mes fils m'en ont parlé souhaitant avoir mon avis ou plutôt mon ressenti par rapport à cette histoire qui eux, forcément les touche puisqu'ils ont été confrontés à celle de leur mère. Evidemment c'est insoutenable, évidemment c'est monstrueux , évidemment tout cela est maintenu sous silence et reste un tabou. Comment même pouvoir en parler sans pour autant s'en sentir la première salie?
C'est pas aussi simple d'apprendre qu'on a vécu ce genre de choses, tu as raison, de mettre un mot dessus et d'en mesurer le sens, comme cela n'a pas été facile pour mes fils de l'accepter et de ne pas développer de haine à ce sujet, mais une sensibilité, une attention, qui me parait normale et salutaire.
En ce moment, par chez nous, on reparle du procés d'Outreau, je ne sais si c'est arrivé jusqu'à vous. Les enfants ont grandi, et les enfants maintenant devenus adultes parlent et disent toujours la même chose. C'était plus facile de ne pas les entendre quand ils étaient enfants, c'est différent maintenant qu'ils sont adultes. Néanmoins je peux dire qu'à ma toute petite échelle, j'ai vu des gens prendre les jambes à leur cou face à ce que je pouvaois dire, j'ai vu des amis de longue date ne plus m'adresser la parole me pensant folle ou ne pouvant pas la recevoir, ce que je peux comprendre et concevoir.
Cette nouvelle en plus de cette discussion dominicale a réveillé des réflexions et des interrogations sur ce sujet difficile et sensible. On sait que ça existe, on le sait tous. On a tous croisé une fois dans sa vie quelqu'un ou quelqu'une qui avait subi des abus ou enfant, ou adolescent ou adulte. Ce qui choque davantage c'est quand ces abus sont perpétrés sur un bébé, donc un enfant plus qu'incapable de se défendre et plus qu'incapable de comprendre ce qui lui arrive, pourtant il s'en souvient. Ce souvenir est une des choses les plus violentes que j'ai eu à revivre et à ressentir, celle d'avoir, comme je l'ai déjà dit, appris à sucer bien avant de parler!

Écrit par : helenablue | 22/05/2011

@Héléna
Quand tu dis que des amis ont pris leur distance vis à vis de toi, c'est cela le vrai tabou, en plus d'être soit même victime, on rencontre un mur dans la société, pas un mur en béton, mais un mur encore plus dur, plus résistant, à l'interieur des cranes des gens, pleins de préjugés et de pensées figées. Voilà où ton combat est exemplaire et digne, parce qu' il est le plus difficile et je considère que tu l'as gagné. Aujourd'hui, grace à ton blog, à cette fenêtre , tu en parles encore plus ouvertement, nous t'encourageons et t'appuyons à porter ta voix et celles des autres encore plus haut et plus loin!

Écrit par : bizak | 22/05/2011

@ bizak:

Les résistances viennent du fait que certaines paroles réveillent des vieilles douleurs enfouies qui empêchent de voir. Les préjugés et les pensées figées sont là pour protéger les individus de l'ombre d'eux-mêmes. Ce qui me pousse d'ailleurs à les inviter à les faire sauter mais ce n'est pas si simple. Moi la première, j'en ai eu longtemps et je ne suis pas la dernière non plus à encore en avoir, mais je reste attentive et ouverte. Quand je sens une grande résistance sur un sujet, c'est ou qu'il n'est pas conforme avec mon ressenti ou alors qu'il vient percuter de plein fouet une zone sensible.
Le combat que j'ai gagné est celui contre le secret engendré au sein de la famille par elle-même, j'ai coupé la chaîne de transmission générationelle, il me reste encore du travail avec moi-même et sans doute avec autrui dans ma manière d'évoquer et de partager mon expérience pour qu'elle puisse être utile.
Je ne peux en vouloir à ses amis de l'époque, j'étais particulièrement remontée et plutôt agressive et tranchante dans mes propos, je n'avais pas toute cette nuance que j'ai acquis avec le temps et l'avancement, j'étais au feu, battante et virulente.
J'ai dû par ma manière de faire en effrayer plus d'un!
Depuis je suis plus posée et plus sereine aussi, moins dans l'émotionnel, ce qui ne veut pas dire qu'une histoire comme celle que je rapporte aujourd'hui ne me fasse pas mal, ni ne me fasse bondir, disons que je suis plus mesurée dans mes propos, ce qui par ailleurs aide considérablement mes fils également, cette mesure et l'humour aussi permis par cette distanciation empirique.

Écrit par : helenablue | 22/05/2011

@Héléna
La voila, ta victoire Héléna, c'est ta sérénité et ton assurance dans la vie et tu regorges de force et de puissance plus que tu ne l'imagines, car ta victoire réside dans la confiance que tu as en toi-même et qui se repercutera sur tes fils et le mérite, aussi, d'avoir eu le courage de relever le défi.

Écrit par : bizak | 22/05/2011

Tu parles de "zone sensible", comme une surface sensible à certaine lumière, un éclairage trop cuisant peut griller en une seule passe cette fine couche. Il faut, un temps certain, une "practice" adaptée pour déverrouiller les secrets les plus enfouis. Un contenant solide lors des phases d'effusion. Hors l'entourage y est pour beaucoup dans cet accompagnement. Et s'il n'est pas là, alors mieux vaut ne pas ouvrir les vannes trop brusquement. A chacun son âge d'or.

Écrit par : laure K. | 23/05/2011

Oui, petits objectifs, chère Laure, ce parcours est intense et ingrat, trois pas en avant deux en arrière et surtout ne jamais franchir une étape qu'on est pas capable d'encaisser! Plus on démarre jeune, mieux c'est parce que le temps lui est incompressible, il avance à son rythme et son rythme n'est pas forcément celui auquel on tient!
Longtemps, j'ai mis la charrue avant les boeufs! Quand j'ai perdu les boeufs, je suis restée en larmes près de ma charrue et puis j'ai pris un âne, il avançait moins vite mais faisait son travail! L'important n'est pas tant le temps qu'on met à faire les choses que les faire...
Ne rien faire brusquement est sage, le savoir est déjà en soi une avancée de taille!
L'âge d'or n'est pas une donnée, il passe, parfois fugace, c'est un éclair et non un établi, chacun sait qu'il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le tapis, rien n'est jamais acquis, et les lauriers sont plus source d'ankylose que d'avancée.
Tout est toujours à recommencer et jamais on ne cesse d'apprendre, là est la vie.

Écrit par : helenablue | 23/05/2011

y a des vieux qui mériteraient qu'on les abandonne au mois d'août, comme les chiens sur les autoroutes.......

Hey ! t'as vachement survécu, pas vrai ????
Il est fini papy, et toi tu continues superbement !

Écrit par : anne des ocreries | 23/05/2011

Vachement, oui!
:-)

Écrit par : helenablue | 23/05/2011

Héléna bonjour ,
Je faisais des cauchemars , affreux cauchemars , je réveillais toute la famille , en sursaut m'agrippant à ma couverture , on vient me voir, me secouer pour me dire que je criais dans mon sommeil .
Ces cauchemars ont cessé le jour où un ami m'a demandé si je n'avais pas subi des attouchements de la part d'un proche , un oncle ou autre , je n'avais de réponse mais il m'est arrivé quelque chose par la suite , une image m'est apparue , comme un tableau de Magritte j'avais dans les mains un sexe d'homme dégoulinant et je me trouvais autour d'un lavabo , mon père à côté ou plutôt sa tête , je ne me rappelle en fait que de son regard , et rien d'autre, pas de son corps , ni du mien . Ce même regard qui m'a fait vivre encore un cauchemar la semaine dernière quand j'ai vu le regard de DSK , je me suis réveillée en sursaut , je criais quelqu'un est venu me flinguer avec des journaux en guise d'arme.
Aujourd'hui je n'ai que ces deux images mes mains autour d'un sexe visqueux et le regard de mon père , je ne sais pas ce qui s'est passé , je me disais depuis que je t'ai lu ce matin en sanglotant que peut-être je ne voulais pas voir la vérité en face d'où ces deux images sans corps , peut-être que je ne voulais pas douter de l'amour de mon père , d'un amour d'un père à sa fille , j'ai peur de savoir que je n'étais aimée comme sa fille , ce qui explique peut-être le manquement de puzzle dans mon histoire...
Héléna, jamais , jamais je n'ai raconté cette histoire à quiconque , c'est la première fois qu'elle sorte et grâce à toi, je vais avoir le courage d'aller un peu plus loin pour savoir ce qui s'est passé vraiment , enfin j'espère , j'espère avoir le courage.

Écrit par : A. | 23/05/2011

@Héléna
Hier dans mon dernier commentaire, j'avais écris une phrase, que j'avais immédiatement effacée. Mais aujourd'hui, je vais te la dire ou te l'écrire et cela en raison de ce témoignage bouleversant de A.: Après courage de relever le défi...".Crois moi, des gens viendront vers toi pour s'ouvrir et dire leur vécu douloureux et enfoui, car (et je mesure mes mots, même si je suis pas croyant), comme Jésus qui a pris la souffrance du monde et nous guerrit en retour.
Ce thème, Héléna sur l'inceste est d'une grande intensité, il mérite tous nos efforts, tout notre soutien; et ton courage et ton blog sont un veritable catharsis.
Héléna, mieux encore que nos efforts et notre soutien, tu as notre amour!

Écrit par : bizak | 23/05/2011

@ A:

C'est courageux de ta part d'oser mettre des mots sur ces images qui te hantent et dont tu cherches le sens. C'est évidemment difficile d'appréhender son histoire quand elle cache des loups pareils et on préfère, c'est naturel, s'en raconter une autre pour préserver l'image du père ou de la mère. Pourtant quoqi'il se soit passé et même si ça va peut-être être très douloureux, une fois qu'on est allé au devant de son histoire on peut redevenir acteur de sa vie et non plus agi par ses fantômes du passé. C'est un long chemin qui se fait par étapes, doucement, sans forcer mais qui en vaut la peine.
Séparer le bon grain de l'ivraie, voilà ce qui se passe après qu'on a pu éprouvé toutes les émotions difficiles et bloquées, de haine, de colère, d'impuissance et de honte. On en sort grandi même si la vérité n'est pas belle, c'est juste que c'est arrivé.

Tu vois, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui si je n'avais pas fait tout se parcours, il m'a constuite et m'a faite, et malgré toutes les horreurs que j'ai eu à éprouver, je n'hésiterais pas une seconde à refaire cette route car elle m'a rendue à moi-même et a permis à mes enfants de se libérer du poids de ce secret qu'inconsciemment eux-mêmes avaient aussi à porter.
Mon coeur t'accompagne, n'aie pas peur, et n'aie pas honte, le courage tu l'as puisque déjà tu arrives ici à en parler.
N'hésite pas, si tu en as besoin, je suis là pour t'entendre.
Avec toute mon amitié.
Hélèna

Écrit par : helenablue | 23/05/2011

@ bizak:

Euh, Jésus? C'est un peu fort tout de même, je suis bien loin d'être un ange et encore moins le messie!
Bon, en tout cas merci pour ton amitié!

Dans un processus d'abus, une parole libérée en libère une autre. Quand une victime arrive à parler de ce qu'elle a vécu , ellepermet à une autre de le faire aussi; c'est un processus que j'ai moi-même expérimenté. J'ai lu à l'époque de ma thérapie un grand nombre de témoignages tous plus horribles les uns que les autres, et puis aussi le très beau livre de Marie Cardinale: " les mots pour le dire", et tous ces livres m'ont beaucoup aidé. D'un seul coup on se sent moins seul et moins isolé avec sa souffrance et ça permet de mieux l'appréhender. Alors si ma parole à son tour peut aussi faire cet effet, j'en suis vraiment touchée.

Écrit par : helenablue | 23/05/2011

Vous n'arrêterez jamais, n'est-ce pas? ni n'arriverez à quoi que ce soit. Vous tournerez sans fin comme un chien courant après sa queue ou un serpent qui digère déjà la sienne. Vous évoquerez des abus sans nommer les coupables, et vous vous réchaufferez dans vos bras mutuels abstraits, satisfaits de faire pitié, intimement victimes. Vous dénoncerez sans nommer, vous commenterez sans vous identifier, vous participerez au vaste chaos babélien et vous me dégoûterez jusqu'à ce que j'en crève.

Il y a de vraies urgences aujourd'hui auxquelles on peut s'adresser: on peut sauver des enfants, des adultes torturés... Se complaire, se vautrer, s'entreflatter dans le cyberespace quand on est adulte, survivant et fort, gratter ses bobos et gémir a gogo, c'est cheapo.

Ça va faire, le niaisage!

Écrit par : Christian Mistral | 24/05/2011

Vous êtes fort dans votre malin plaisir à souffler du vent quand ça vous prend juste pour démontrer votre dépassement à toute chose? Si A. a réussi à dire quelques mots dans ce blog, c'est déjà un soulagement pour elle et nous l'en encourageons à perséverer. Concernant les urgences d'aujourd'hui auquelles on peut s'adresser, c'est possible au Quebec où il y'a une sacrée avancée dans les droit de la femme, ce n'est pas forcément le cas ailleurs; Chacun à ses moyens , ses possiblités et sa façon, pour se prendre en charge et à son rythme; ce n'est pas un vol de menu larcin pour prendre papa et maman et aller saisir les instances concernées, quand on connait certains résultats rapportés et vécus plus dramatiquement. Ce genre de sortie de votre part, blesse plus et confine la victime à plus de mutisme. Un tabou se combat, par d'autres moyens que ceux que vous proposez, et surtout pas par des donneurs de leçon.
Se complaire, se vautrer, s'entreflatter, vous dites! Franchement, vous n'allez pas de main morte, si je puis dire!

Écrit par : bizak | 24/05/2011

En vous lisant Monsieur Mistral je ne savais si c’était du lard ou du cochon, mais pour sauver les autres encore faut il transmettre « proprement » ? pour donner aux enfants il faut savoir quoi leurs donner !
Votre réflexion me rappelle la charité chrétienne tellement « clean » , au lieu de faire le ménage chez soi , il est plus facile de le faire chez le voisin , son foutoire est plus facile a accepter que le notre ! et puis la confession reste dans le secret du confessionnal !
Dans cet esprit on perpétue le cercle infernal , qui est celui de l’inceste dans les gènes , je fait a mes enfants ce que mes parents m’ont fait et que leurs parents leurs ont fait !!!!! en se regardant dans un miroir , l’image est elle la mienne ou celle de toute mon ascendance.
Allez ! sauvons les enfants du voisin les adultes torturés par des bourreaux étrangers , on aura fait notre bonne action , nous serons propres , notre âme apaisée , habillons nos enfants de blancs pour assister a l’office !!!!!!

Écrit par : rv | 24/05/2011

Reconnaître qu'on a été une victime, en prendre conscience est la première étape d'un long processus. Quand on découvre à l'âge adulte des choses qu'on a vécu enfant sans le savoir, c'est pas si simple; Il faut d'abord les accepter et les digérer, ça n'est pas l'adulte qui a peur mais c'est l'enfant qu'il est encore à l'intérieur et cette peur là est viscérale, pas facile à éradiquer. Si la parole ne peut se libérer d'abord que sous un anonymat paraissant inutile et stérile, c'est déjà une première étape, toute petite, fragile mais une mise en mots. La deuxième serait de ne pas avoir honte de l'avoir vécu et d'alors pouvoir se dire et se montrer à visage découvert, ça implique qu'on assume les sentiments de culpabilité qui affluent avec, remettre en cause ses parents est un processus violent et bigrement difficile, se rendre compte qu'on a été utilisé, bafoué, pas respecté dans ses besoins d'enfant et prendre toute la mesure des implications que cela a pu avoir dans notre vie d'adulte est aussi bien loin d'être facile et agréable d'autant que pour celle ou celui à qui s'est arrivé, jamais justice ne sera faite, les protagonistes étant morts ou plus justiciables. Et pourtant, prendre acte, faire sienne son histoire quelle qu'elle soit, redevenir entier et non plus des morceaux éparpillés et sans sens est le seul moyen de sortir de ce processus de victimisation mortifère. En restant dans un statut de victime on continue à faire perdurer les gestes assassins. Il faut sacrément du temps et du courage et de l'humilité pour devenir un adulte vraiment quand on a pas pu être un enfant à part entière.

Écrit par : helenablue | 24/05/2011

Le commentaire de A. relève de la confession intime, il m' a parut évident que ce pourquoi Héléna a commencé cette écriture et ce blog ait des résonnances de façon cyclique. Même si j' avoue parfois ne pas pouvoir l' entendre, et changer de page ou simplement ne pas y poser de commentaires.
De bras ouverts, on en manque cruellement.

Écrit par : laure K. | 24/05/2011

Les bras ouverts ne suffisent pas dans ce genre de processus, parfois même ils détournent l'individu qui se sent conforté. Ouvrir son esprit, son écoute, ça n'est pas ouvrir les bras.
De façon cyclique, j'ouvre le débat, et là particulièrement en écho à l'actualité. Celle qui passe entre les mailles du filet!
Néanmoins j'ai parfaitement conscience d'en être sortie, je suis en vie, et surtout je suis vivante! Mais, mais, et mille fois mais, je réitère la difficulté d'un tel processus.
Pourtant " charité bien ordonnée commence par soi-même!".

Je n'ai pas de leçon à donner, je ne suis même pas sûre d'avoir la solution ni même d'avoir pris le bon chemin, ce que je sais c'est que je suis là, à tenter d'en parler et même d'en débattre et que j'ai en face de moi tous les jours trois hommes en devenir qui compte sur moi et ça c'est ce qui compte au-delà de toute considération psychologique, philosophique ou cutanée! Je me démerde avec ce que j'ai, avec ce que je sais, avec ce que je sens, avec ce que je suis. Et je tente de le partager.

Écrit par : helenablue | 24/05/2011

Un dicton kabyle dit à peu prés ceci:
"Ne resssent l'effet du tison que celui ou celle qui s'y est brulé!"

Écrit par : bizak | 25/05/2011

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