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13/05/2012

exorcisme

Je dors mal, plutôt je m'endors mal ces jours derniers. J'ai comme l'impression d'être masochiste, on dirait que je prends un malin plaisir à me faire du mal par la pensée. Des tas de scénarios catastrophes affleurent à mon esprit et je les alimente inconsciemment, je peaufine, j'en rajoute, je romance. Je perds chaque fois que je me couche un être aimé. Une nuit sur deux je re-perds celui de l'avant-veille, je recommence à souffrir, je recommence à trembler, je me pince au sang pour me réveiller. La mort s'est invitée dans mes pores, je l'affronte en transpirant et me réveille en larmes le coeur chancelant. Cette nuit encore, elle est venue me mettre à l'épreuve, c'est usant. On dirait de ces vieilles peurs d'enfant. My God! Faut absolument dire aux gens qu'on aime qu'on les aime de leur vivant. Faut pas attendre pour prendre dans nos bras et serrer contre notre poitrine notre enfant, notre ami, notre père, notre amant, notre grand-mère, notre blonde, pas attendre pour manifester la tendresse qui nous anime, pour exprimer la gratitude qui nous étreint, pour écrire un petit mot doux, préparer un bon petit plat, passer du temps, aller au cinéma avec ces gens qui comptent, pas attendre pour converser avec eux car quoi de plus merveilleux que ce partage de l'intime? " On nous rabâche qu'on ne peut pas vivre sans amour, mais sans oxygène, c'est encore pire!", quand Peter m'a rapporté ce propos du Docteur House hier soir, j'ai souri, dans la foulée il a ajouté: " Oui, oui, je sais maman, pour toi l'oxygène et l'amour, même combat!". M'enlevant ainsi les mots de la bouche, il m'a embrassée et m'a prise dans ses bras. What else? Mes jours sont moins pires que mes nuits. Comment puis-je me défaire de ces pensées mortifères? Cette nuit fut une des plus difficiles. A peine me suis-je allongée que mon homme et un de mes fils périssaient. Levée en nage, j'ai bu un verre de lait frais et me suis recouchée dans l'espoir de n'avoir plus à m'écorcher vive, et là, c'est mon meilleur ami qui se faisait la malle, celui qui est plus qu'un ami pour moi, allais-je me recoucher une troisième fois? Allais-je devoir ainsi perdre tous ceux qui me sont chers et devoir vivre dans ma chair cette souffrance terrible? J'ai décidé de rester debout et puis d'écrire pour tenter de sortir de moi ces images morbides et renouer avec ce qui m'importe le plus: VIVRE, vivre passionnément, vivre en harmonie, être à la vie. Respirer et aimer.

 

Commentaires

Être hanté jusque dans le refuge du rêve, je connais aussi. Je compatis.

La stratégie de l'écriture constitue une bonne idée ! Je ne sais pas si ç'a porté ses fruits, mais ce texte, il est — bien que l'intention à la racine était, sans doute, plus psychologique que littéraire — il est, voilà, hypnotique. Il donne envie d'être avec toi et de te comprendre...

Ces jours-ci, pour une raison que j'ignore, je m'éveille en sursaut, comme ça, dans la nuit. À l'éveil, ce n'est pas mieux. L'impression que je vais m'évanouir, ou, sans raison, imploser. Lorsque j'ai un moment, je pars en ville, calepin en main. Et j'écris furieusement pour m'occuper l'esprit. Ça ne masque pas l'angoisse, selon moi, ça la convertit.

L'écriture est un très bon substitut, dans certains cas, aux antidépresseurs, l'écriture permet de recadrer la gueule des fantômes s'extirpant du passé, de concentrer toute l'anxiété fumigène dans la fiole dorée d'une idée littéraire...

Je sais, ce n'est pas grand-chose, ce n'est pas une recette miracle, et ce n'est pas réellement ce que tu as besoin de lire ou d'entendre, étant donné que ce réflexe d'écrire est présent chez toi. Mais ne tarde jamais à écrire, on ne commence jamais trop tôt.

Sache que, pour moi, mettre en mots de longues idées, à l'attention de quelqu'un, c'est ma façon de dire à cette personne que je pense à elle.

Je te souhaite de te rétablir rapidement, car si tu aimes la vie, cette dernière t'aime aussi.

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 13/05/2012

tu as bien fait, d'écrire ça. Un exorcisme comme un autre. La pensée est serpentueuse surtout à l'horizontal, elle se cogne au plafond sans fond et expurge nos vipères, non sans mal, non sans mots. Elle se dompte, l'esprit est fort. Mais rêver de mort n'est-ce pas est à l'inverse vivre plus intensément ?

Je t'envoie la douceur d' un déjeuner sur l'herbe, d'une coccinelle sur l'épaule et de revivifiantes caresses du vent. Respirer, physiquement, se rattacher à ses cellules souches et corporelles, au microcosmos, au plus petit de l'être, pour ne pas sombrer dans l'infini néant.

Amitié, mon amie.

Écrit par : Laure K. | 13/05/2012

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