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21/10/2012

Aujourd'hui, 15 heures, théâtre du Rond-Point

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Commentaires

Retour sur le 15 octobre. Vous écrivez toujours (sur votre blog) parce que vous avez encore quelque chose à exprimer… Stupide? Pourtant : le temps a passé, les mots qu'il faudrait (pouvoir) dire ne sont pas (encore) sortis. Ce que l'on a tant de mal à dire seul, on cherche quelqu'un qui permet aux "bons" mots de sortir. Mais les gens ne viennent pas, ou bien toujours les mêmes, on ne sait pourquoi. On cherche. Une main, une voix, une épaule. On trouve ou pas, il faudra bien plonger, chercher, comme une perle au fond de l'océan. Vous avez dit une partie de ces mots en rentrant du théâtre ce soir. Laissez-les danser, ce sont de petits étincelles virevoltantes d'un monde qui s'est enfui depuis longtemps. JM

Écrit par : jm | 22/10/2012

Bien. Autant poser des choses sur la table d'ici et voir ce qui en sort.

Je m'essaye à ma voix polémique qui me dit ceci:

Vous ne pensez pas sérieusement que l'on peut causer d'inceste dans les villages ou les dîners en ville Madame Hélénablue? Aucune pièce, aucun film n'a fait bouger les frontières, ni peintures, ni littératures et le sujet sera toujours "trop", que ce soit pour les spectateurs de Vintenberg, les lecteurs d'Angot, ou vos propres lecteurs, j'en passe et des meilleurs sur le nombre d'oeuvres affiliées au thème. Qu'est-ce qu'on peut pouvoir faire sinon de rentrer en empathie ? qu'est-ce que vous voulez qu'on en fasse nous, de tout ce merdier ?...

Hum, voilà ce que me dit une part de moi-même que je congédie aussitôt pour trouver ceci:

Je ne sais pas si on guérit de ça.
Mais il n'est pas difficile de comprendre à quel genre de sujet obsessionnel on a à faire. Que Thomas Vintenberg enfonce le clou quatorze ans après Festen ( 1998), que Christine Angot revienne treize ans après son livre L'inceste ( 1999), que ses deux faiseurs d'histoires contemporains aient connus le succès avec ses oeuvres là n' y changent rien. Ils n'ont pas finit de dire, d'écrire, de révéler et de représenter les dégâts de l'inceste et de la maltraitance infligée à leur enfance et leur corps défendant. La question est: en auront-il jamais finit un jour avec ce sujet ?

S'agit-il de rendre justice autrement que par celle des hommes? S'agit-il de rendre visible et audible le silence et les secrets ? Alors en ce cas, qu'il s'agisse d'inceste, de viol, de violence morale, d'abus de pouvoir il est une et même parole que je crois commune.Moi qui suis bien loin de ce sujet, mais pas si loin du secret, parce que même les petites fées ont des secrets lourds à porter, j'essaye de comprendre ce que représente les traumatismes au niveau de l'enfance. Puisque le berceau de la société est là.

Peut-on croire que les choses soient si immuablement emmurées, comment pouvons-nous passer les frontières du mal dit, du mal à dire, sinon par les mots écrits jour après jour ici ou là. Comment transformer l'indicible, rendre visible l'impensable ? où l'art transforme et congédie toute forme d'impuissance à l'expression de soi ?

Nous avons formuler un projet avec Héléna, il y a l'idée d'une enveloppe corporelle à soumettre, et à remplir, des frontières fait de mots et d'espace à établir et à chercher. Comme donner une forme au chaos, le structurer en un temps, un acte et un lieu. Cela rejoint à peu de chose prêt une tentative théâtrale mais qui serait filmée. Donc oui, le théâtre, oui l'espace du vide pour structurer le chaos, oui la nécessité de s'incarner dans la chair et dans les mots et de ressasser de redire et de réécrire l'histoire. Je ne sais vers quoi on va, je ne suis pas sûre d'être capable d'encaisser tout ça moi-même, je trouve ça dangereux, passionnant, aventureux, et notre désir commun de chercher me fait dire qu'il faut tenter l'expérience. Je compte sur notre confiance/conscience/expérience mutuelles pour réussir à transformer ce qu'il en ressortira. Peut être ce ne sera pas elle au final qui incarnera ses mots, peut être que si, je crois qu'il faut faire confiance à ce qui s'imposera.
Voilà, ça macère encore et encore et pour cause, ce n'est pas encore sorti, hors de ce blog, comme le fait remarquer JM. Hors je crois que plus la parole sera prononcée haut et fort, mieux elle sera entendue et accueillie et peut être libératrice. Douce illusion de l'art, soit....
Essayons, un peu pour voir ... vous en serez les témoins éclairants et éclairés. Toutes suggestions seront lues et entendues.

“ ...Pendant tout ce temps, cette douleur s’introduisait dans le rôle, elle jouait, elle aussi, elle me montrait comment on pouvait jouer de tout, même de ça... ”
A propos de Savannah Bay ( Marguerite Duras - Madeleine Renaud)
http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1606

La macération est un procédé qui consiste à laisser séjourner un solide dans un liquide pour en extraire les composés solubles, ou bien pour qu'il absorbe de ce liquide afin d'en obtenir le parfum ou la saveur, pour le conserver ou pour qu'il s'y décompose.

Écrit par : Laure K. | 22/10/2012

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