12/03/2013
C'est le Nooooord!
Ma petite cour hier matin vers 9 heures, un film de sucre glace recouvre tout...
La même, mais ce matin, à la même heure!!
Toute la journée d’hier et toute la nuit d’aujourd’hui il a neigé. Flocons après flocons, tout s’est recouvert d’un épais manteau blanc. A dix jours du printemps ! C’est beau, c’est blanc, c’est apaisant mais ça n’est pas le pied quand on est commerçant !! Pas de bus, pas de métro, le tramway est à quai, les trains restent dans la gare et les gens… chez eux. Moi-même je ne peux pas me rendre sur mon lieu de travail, la porte d’entrée de ma maison s’ouvre sur un mur de neige, le vent a balayé la poudre dans tous les recoins, impossible de bouger, impossible de sortir, coincée, immobilisée.
« La mort couve la vie sous manteau blanc
Enigme incertaine d'une venue
Nouvelle des caresses des amants
La fonte des neiges sur leurs corps nus.… »
Alors, plutôt que me morfondre, râler, faire la tête ou en vouloir à celui qui là-haut nous envoie ce tapis sucre glacé, je me suis mise à la fenêtre et j’ai laissé mon esprit rêvasser à mes amis du Québec. Eux, le froid, les congères, la neige en masse, ils connaissent bien. Une petite épaisseur de trente centimètres, ça doit les faire sourire en coin. C’est presque rien… Mais pour nous ici, c’est limite la fin du monde. Un nombre incroyable de foyers n’a plus l’électricité, les routes ne sont pas dégagées, personne n’est équipé. Et comment je vais faire pour vendre de l’été, des petites robes légères, des chemisiers en voile, des pantalons corsaires, des petites jupes en lin ? La semaine dernière, c’était le printemps enfin, les petits oiseaux nous faisaient leur refrain et les femmes avaient des envies de changement, de couleurs, de mouvements. Là c’est sûr, chacune doit maugréer à devoir remettre des chaussettes, des collants, des gros pulls ou rester sous la couette plutôt que de s’ouvrir à la douceur du temps.
C’est étrange comme les changements de saison influent sur notre inspiration. On est forcément différent suivant le climat dans lequel on se pose. J’imagine dans les pays où il fait toujours chaud ou ceux où à l’inverse il fait toujours froid. L’individu n’est forcément pas le même. Et nous qui connaissons des saisons et qui avons le printemps et l’automne pour avoir des émotions comme personne, nous sommes chanceux, au fond…
« Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone. »
« Avril, dont l’odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure. »
Alors, impatiente de voir venir cette fonte prévue dans les jours qui viennent, c’est drôle comme soudain la météo prend une place énorme, je recompte mes commandes pour l’hiver prochain. Ici, c'est le Nooooord!
09:13 Publié dans art de vivre, photographie | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : écriture, poésie, art de vivre, québec, photographie, neige, nord, espace, philosophie, partage, humain
Commentaires
Te voilà confinée dans un intérieur ouaté qui pourrait bien ressembler à ceux d' Hamershoi; tiu vois bien que le temps a de la suite dans les idées... :-)
Écrit par : Laure K. | 12/03/2013
Oui, oui... Mais faudrait pas que ça dure trop parce qu'alors, ça va pas être facile de garder son sang froid! Et relativiser... C'est que... j'ai des échéances costaudes, tu vois! Hamershoi ou pas, il me faut assurer!
:-)
Heureusement, la poésie de la vie me rattrape toujours et me fait envie.
Écrit par : helenablue | 12/03/2013
oui, c'est pas gagné...
Écrit par : Laure K. | 12/03/2013
remarque en extérieur ou intérieur il y aura toujours de la "matière grise" ! :-)
Écrit par : Laure K. | 12/03/2013
Oui, hé,hé,hé!!
Écrit par : helenablue | 12/03/2013
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai!
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...
(Emile Nelligan) - ;-), hihi !
Écrit par : anne des ocreries | 12/03/2013
Oui, Emile! Ce grand Nelligan! Comment n'y ai-je pas pensé? Merci Anne!
Tu connais, les variations de Sauvé, tiens, je te les mets!!
:-)
Écrit par : helenablue | 12/03/2013
Et sportive avec ça, façon scandinave. Alors, c'est "pour vendre de l’été, des petites robes légères, des chemisiers en voile, des pantalons corsaires, des petites jupes en lin" que tu te mets à faire le poirier dans la neige contre le mur du jardin ? T'as d'jolies gambettes, tu sais... (quai des brumes... du Nord, bien sûr)
Écrit par : giulio | 12/03/2013
Vague slovène à contre-emploi de continent. Tout pour faire fondre cette neige...tout!
http://www.youtube.com/watch?v=B1nDsvcghXg
Écrit par : MakesmewonderHum! | 12/03/2013
@ Giulio:
Qu'est-ce que tu veux, faut bien que je montre l'exemple et que je garde la forme!!
:-)
Ah! Quai des brumes, j'adore...
Écrit par : helenablue | 12/03/2013
@ MmwH!:
Trop de la balle! Super cette vague slovène à contre-emploi... Mais, vu les températures, là, présentement, suis pas sûre que ça va suffire! Qu'est-ce que je vais faire de mes robes tee-shirts sans manche et des mes pantalons blancs? Sigh!
La neige, je l'aime de loin ou en Décembre et quand elle ne me casse pas le poignet droit, sinon, en Mars, elle est pas ma copine!
Écrit par : helenablue | 12/03/2013
« Et nous qui connaissons des saisons et qui avons le printemps et l’automne pour avoir des émotions comme personne, nous sommes chanceux, au fond… »
Oui, et c'est pour cela que nous avons l'humeur si changeante, elle suit l'humeur du temps. Soleil : sourire, rire. Pluie : morosité, tristesse. Lorsque je travaillais à Lyon, je pouvais deviner, au temps qu'il faisait, l'humeur de ma collègue de travail. Si le temps était gris et pluvieux, elle ne décrochait pas un mot de la journée et il ne fallait surtout pas lui parler sous peine de se faire jeter. Si le soleil brillait, elle affichait un magnifique sourire et riait aux éclats. Etonnant un tel changement d'humeur.
Bonne soirée à toi, Helenablue. Reste bien au chaud et à l'abri. :-)
Écrit par : Françoise | 12/03/2013
Contrairement à Giulio, je ne t'avais pas imaginée faisant le poirier, mais j'allais plutôt t'alerter sur le fait que tu avais oublié d'enterrer un cadavre. Il reste encore du ménage à faire dans ton jardin. Bon, faut attendre le dégel quand même. ;-)
Écrit par : Claudio | 13/03/2013
@ Françoise:
On n'imagine pas à quel point le temps influe sur l'humeur, c'est vrai. Dans le commerce c'est flagrant! A partir de la mi-décembre, beaucoup se plaignent d'en avoir marre de l'hiver, qu'ils n'ont pas le moral, que rien ne va, etcetera et puis quand le printemps arrive après des semaines de bougonnerie, si je puis dire, ils revivent et redeviennent souriants et positifs! Dans une activité telle que celle que j'entreprends le temps et les saisons sont un éléments extrêmement importants! Une parenthèse de neige et de froid comme celle-ci début Mars est vraiment pas un cadeau même si par ailleurs c'est vraiment très beau...
Me suis fait un petit feu dans la cheminée, Françoise!
:-)
Amitiés.
Écrit par : helenablue | 13/03/2013
@ Claudio:
Imposible! Je les mange une fois mort, pas mon genre d'en laisser un morceau pareil! :-)
Écrit par : helenablue | 13/03/2013
Lapsus ou voulu... c'est;
« Les sanglots longs des violons de l'automne bercent mon coeur d'une langueur monotone. »
Laisse-toi bercer pour guérir ces blessures...
J'adore ce poème, fondateur pour moi!
Écrit par : sdf...de luxe! | 16/03/2013
@ sdf...de luxe!:
Bienvenu ici...!
:-)
Écrit par : helenablue | 17/03/2013
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