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02/07/2013

Thomas Devaux, la photographie au pinceau

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Au premier coup d'oeil, on dirait du dessin ou de la peinture. Ses visages de femmes ont des traits délicats. Ses corps se détachent sur des fonds de couleur épais, noirs ou rouges, comme des murs peints. Pourtant, il n'en est rien. A partir de simples clichés pris dans les backstages des défilés de mode de Paris ou de Milan, Thomas Devaux, 31 ans, recrée un tout autre monde. Il fait de ses photos de corps et de textures sa matière première. Après quelques heures de travail sur Photoshop, ses mannequins d'un jour ressortent transformés, parfois à peine reconnaissables. Ne prenons pas ce garçon pour ce qu'il n'est pas, un photographe de mode, mais pour un serial photographer à l'affût de nouvelles proies: une robe en dentelle, une chevelure brune, une main, un bébé... Autant d'éléments qui vont lui servir à recomposer un univers bourré de symboles.

 

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C'est avec le collage que l'ex-étudiant en cinéma, devenu photographe de défilé par hasard, a commencé à sévir. Il s'est emparé d'images prises dans de vieux livres d'art réalisés par héliogravure dont il aimait l'esthétique noir et blanc charbonneux, pour les recomposer numériquement à sa façon. En 2009, il se met à retoucher ses clichés de mannequins. Il matérialise l'arrière-plan, redessine le modèle. "Non pas pour obtenir des corps parfaits ennuyeux, mais pour figurer des métaphores", explique-t-il. Dans une photo intitulée La Culotte, une belle brune aux lèvres rouge sang n'a qu'un oeil ouvert, l'autre est effacé pour, dit-il, "mieux exprimer qu'elle est à l'intérieur d'elle-même". Dans sa dernière série, également titrée Attrition en référence au terme médical "usure", il va encore plus loin. Les corps sont plus décomposés, l'étrange et le fantastique surgissent, rappelant les tableaux des maîtres symbolistes, Odilon Redon et Gustave Moreau. Thomas Devaux n'est pas peintre, mais son art de la retouche fait déjà de lui un magicien.  (Source L'Express)

 

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En intitulant l’une de ses séries “Attrition”, il semble insister sur l’idée d’usure. Une notion qui n’implique pas toujours la détérioration. Car si les marques du temps détruisent certains aspects, elles en révèlent également d’autres. Finalement, son oeuvre abime la beauté pour la sublimer hors des canons conservateurs et fachisants. Elle rassemble des approches traditionnelles et les ouvre à la modernité. Elle intègre la dimension cyclique de l’existence et rappelle que ce qui nait meurt et ce qui meurt renait sous une nouvelle forme.

 

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Commentaires

découverte trés interressante et travail de la photo original tu as raison de dire que ça fait parfois penser à Odilon Redon et G Moreau.
C'est ça que j'aime chez toi t'as l'oeil partout pour nous dénicher des nouveautés insolites et de jeunes talents

Écrit par : alex | 02/07/2013

great !

Écrit par : Lorka | 02/07/2013

Cette idée de retravailler l'esthétique clean et clinique des magazines par l'enrichissement de couches, des transformations et translations, d' en faire sortir la matière est en somme une démarche de sur-réalisation.
Sur-représenter l'irréel du diktat "parfait", et chercher les nuances des êtres photographiés qui ne sont et ne seront jamais aussi lisses qu'on tend à les présenter sur le présentoir;
De la plastique au plasticien.
Oui. Fascinant travail.

Écrit par : Lorka | 02/07/2013

Merci de l découverte, c'est intéressant....

Écrit par : anne des ocreries | 09/07/2013

D'une magnificence criante !

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 11/07/2013

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