Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/05/2011

D'un clavier à l'autre

  Ce matin, dévorée par mon angoisse nocturne et par des pensées moroses et résolument noires, j'ai comme à mon habitude, après le premier pissou du réveil, allumé mon ordinateur pour découvrir mes mails, et là, rien! Rien de nouveau depuis hier. Le ventre déjà bien noué et le coeur bien sombre, j'ai entrepris comme chaque jour la tournée de mes amis blogueurs. Le Dimanche, j'ai plus de temps alors ça s'étire davantage, je vais un peu plus chez chacun et parfois je m'attarde, je redécouvre, je relis des vieilles notes, comme une sorte de rituel qui a toute son importance dans mon existence. Certains se campent devant leur poste de télé, d'autres ouvrent la presse au petit déjeuner, je le faisais aussi avant cet outil là; d'autres encore se préparent pour aller à la messe, ou se rendre au marché, certains enfin font la grasse matinée. Mon plaisir, à moi est de faire la tournée des blogs comme on fait celle des bistrots, j'ai le sentiment parfois que c'est du pareil au même, une quête de contacts, d'échanges, de stimulations, d'écoutes sans danger par contre d'avoir la gueule de bois.

Ainsi j'ai mesuré une fois de plus l'impact qu'a sur moi ce genre de voyage d'un clavier à l'autre, d'âme à âme. Est-ce la concentration ou le plaisir que je prends à lire untel ou untel, les sourires qu'un post sur trois arrivent à me faire venir ou la douce sensation de grande intimité avec certains et certaines qui s'est construite au fil du temps, la mise en branle des neurones et l'explosion d'émotions en tout genre, les réflexions auxquelles je suis invitée riches et variées? Toujours est-il que l'angoisse semble s'apaiser et la vie reprendre un sens. Beaucoup plus efficace et moins nocif que le Prozac, encore que pour ce qui est de la dépendance, cela reste à mesurer!

J'aime aussi et je le fais relativement souvent re-voyager dans mon propre espace, je relis les commentaires et les discussions qui ont pu naître et se développer sur certaines notes et puis toutes ces marques d'affections qui toujours me touchent, ça me remet du baume au coeur, ça me redonne du courage et ça renouvelle mon envie et ma passion d'écrire. A lire les mots des autres, parfois à lire les miens, je prends conscience que l'écriture est un excellent transmetteur et transmutateur, aphrodisiaque, jouissif, énergisant, stimulant. Je me sens requinquée et prête à vivre plus sereine et plus créative cette longue journée plutôt ensoleillée. 

Bon Dimanche à vous!

Blue

 

17/04/2010

strates

__P1180758.jpg

- photo Alain Barre -

Je sais, je la connais bien pour l'avoir éprouver plusieurs fois plus ou moins intensément, je sais que quand elle s'installe elle me terrasse m'inhibe et réveille de vieilles peurs lointaines enfouies oubliées, et la voilà de nouveau plus difficle encore à vivre sous un soleil printannier, pas attendue pas désirée, cette fichue angoisse tord boyaux noue tripes bouffées de chaleur et suées nocturnes. J'ai peur, c'est pas trop de l'écrire, peur pour moi peur de vieillir et de plus avoir la force de me battre, peur pour mes enfants déjà bien éprouvés par la dépression violente de leur père et qui ont du coup plus de mal à encaisser mes baisses de moral, peur viscéralement peur de tout. Alors quelle équation pour sortir des ténèbres quand on a ce sentiment que le sort s'acharne et qu'on vous repasse les plats, quand on a plus la force de s'émerveiller d'être vivant aimé aimant...

Il reste toujours pourtant même bien au fond cet inaliénable ce besoin ce fol espoir d'en vouloir et d'y croire, "t'es solide" me disent-ils, " plus que nous tous réunis", me sens plutôt roseau que chêne et je sais qu'on a tous un seuil d'alerte, se sentir vulnérable permet de le connaître et ne pas surestimer ses forces! Mais puisque le soleil brille puisque la nature m'appelle et m'encourage à la rêverie et la légéreté, je me laisserai bien guider par elle et entre deux bouffées d'air reprendre contact avec cette vivance et avec l'appétit.