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04/08/2010

la vie est un roman

JeanBarbe300.jpgChronique de Jean Barbe.

(extraits)

 

Dans le monde des livres, la rentrée commence au mois d’août.

Tandis que s’attarde un Soleil brûlant et que les terrasses bourdonnent des rires des vacanciers, dans les librairies des caisses pleines sont déballées par des employés fébriles qui espèrent vendre beaucoup ou disparaître bientôt.

Est-il question d’autres choses, depuis quelques années? La fin du livre en papier? L’arrivée triomphante du livre numérique?

Les nostalgiques se réclament de l’odeur du papier pour affirmer que jamais ils n’abandonneront le livre imprimé. Les prophètes du futur chantent la bibliothèque complète qui tient dans la paume d’une main. Qui a tort, qui a raison?

Le livre électronique remplacera-t-il le livre en papier?

Dans les faits, 98% des livres au Québec sont encore distribués et vendus sous leur forme traditionnelle.

Mais, dans les faits aussi, 98% des romans écrits, publiés et vendus au Québec n’atteignent pas des ventes de mille exemplaires, et la grande majorité d’entre eux disparaissent des rayons des libraires au bout de trois à six mois. Les invendus seront pilonnés, leur pulpe recyclée pour en faire, entre autres, du papier de toilette.

Ah! Le noble métier du livre!

C’est déjà un avantage pour le livre numérique qu’il ne finira jamais en papier-cul...


LE COMBAT SE POURSUIT


Mais pendant que les uns et les autres discutent à n’en plus finir des vertus comparées du livre papier et du livre électronique, c’est un autre phénomène, majeur, qui s’est emparé de la planète: celui de la lecture (et de l’écriture).

Jamais aura-t-on autant lu, partout, tout le temps. La lecture s’est emparée du téléphone par le biais des textos (et de la recherche de contenu). Internet, qu’est-ce que c’est, sinon lire, sans arrêt, tout le temps, ne serait-ce que pour rechercher de la musique, des clips, des films? Et c’est sans parler du courriel, qui a réhabilité, en temps réel, la pratique immémoriale de la correspondance, et dont plus une seule entreprise ne saurait se passer…


Voilà 500 ans, avant l’invention de l’imprimerie, les seuls qui savaient lire étaient les membres du clergé, dont c’était la tâche de recopier, à la main, les œuvres, afin de les diffuser.

Au Québec, au temps du cours classique, seule 30% de la population pouvait prétendre à une véritable éducation permettant de lire et d’écrire et de comprendre les textes lus.

Aujourd’hui, il y a encore près de 25% de la population de 16 ans et plus qui ne réussit pas à déchiffrer un texte simple.

Internet? Oubliez ça.

Avant la révolution numérique, les analphabètes pouvaient prétendre à une vie correcte. Des tas de métiers manuels ou de service n’exigeaient pas une grande facilité de lecture, et l’apprentissage pouvaient s’accomplir dans l’imitation et la répétition des gestes.

Mais internet a changé tout cela. Dans un monde où les frontières se franchissent en un seul double-clic, même un ébéniste, pour tirer son épingle du jeu, doit être capable de voyager dans le cyberespace, et donc, de lire et d’écrire et de comprendre ce qu’il lit et écrit.

Le véritable sens d’une société de l’information, c’est ça. Pas la société du spectacle et des journaux à potins et des vedettes qui font la moue sur les tapis rouges. Une société de l’information: des mots et des images. La capacité de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, dans l’effrayante rapidité de ses changements — pour y survivre!

Et pendant qu’on trippe sur le gadget (le e-book, par exemple), on oublie qu’une importante partie de la population, nos frères et nos sœurs, vivent dans un monde emplis de petits signes étranges qui à leurs yeux ne veulent à peu près rien dire: l’alphabet.

Alors, livre numérique ou livre papier?

Commençons par le commencement, voulez-vous.

L’éducation.

 


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Un sujet qui me semble sans frontières, d'importance et juste et dit avec tant de "percutance"!

Découvert au Vacuum.


 

 

 

18/11/2009

une petite pause s'impose!

Vu chez Rainette!