Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/01/2010

mise au monde

En lisant Valvoline, la nouvelle de Sandra Gordon dans le Moebius n° 123 Filiation & Transmission que je vous recommande chaudement et vivement m'est venue furieusement l'envie d'écrire:

 

7d9211b1d3063_041.jpg

A mes fils.

 

 

Pour toi mon ventre ne s'est pas arrondi comme de coutume quand une femme est enceinte quand se passe en elle le miracle de la création si étonnamment magnifique et magique. Chacun de tes mouvements se voyait à l'œil nu même au travers de mes vêtements pas de jus amniotique pour conjurer tes coups de pieds intempestifs pas de sas liquide entre ta peau et la mienne ce qui donnait un spectacle réjouissant et insolite comme habitée de l'intérieur ce que j'étais finalement. A l'accouchement mon corps à ton service tu es venu au monde dans les cris et rouges sang d'usage moi en larmes si émue et si fière je me demandais comment j'avais bien pu faire pour en arriver à un tel degré de bonheur et de félicité, le baby blues lui est venu plus tard deux trois jours après. Je t'ai nourris au sein autre lien puissant et révélateur plaisir insoupçonné et fécond moments privilèges à jamais imprimés en moi intimité étrange et naturelle, sorte de grâce aussi.

Je repensais alors souvent à ma mère qui avait refusé de m'offrir son lait et s'était fait bander les seins pour éviter la montée. Elle m'a ainsi sevré de ce que j'ai voulu plus que tout t'offrir, faire perdurer ce lien entre nous et pouvoir te donner le meilleur de moi-même. Tu es devenu ce que tu es un grand beau jeune homme généreux et tendre que j'admire et avec qui j'ai encore tant à partager.

Pour toi par contre mon ventre fut rond et la peau bien tendue sans se rompre autre de ces magies de dame nature. Tous ces neuf mois en ta compagnie intérieure furent laborieux pour nous deux je vaquais à l'époque à l'élaboration d'un projet une grossesse en parallèle en quelque sorte qui a vu le jour le jour de ta naissance cela fait partie de ton histoire et de la mienne. Je suis arrivée bien tard à la maternité j'avais des contractions déchirantes depuis plusieurs heures déjà et à peine allongée tu t'es engagé. Sentir la tête de son enfant dans le plus profond et le plus intime de soi est une expérience unique douloureuse et euphorique tout à fait stupéfiante de beauté. Ton tour de tête était bien au dessus de la moyenne d'ailleurs ce qui a affolé le corps médical mais pas ta mère et dans l'obscurité de la nuit sur la table de travail c'est avec un amour insensé que je t'ai mis au sein pour que tu goûtes toi aussi au bienfait du lait s'écoulant de mes veines chargé de toutes les pensées douces et enveloppantes qui t'étaient adressées au goutte à goutte.

Ma mère, elle, ne m'a pas prise dans ses bras ni même regardée ou alors d'un œil rapide pour de toute façon me trouver laide née avec la tête toute molle en forme de poire à force d'avoir eu à lutter pour prendre l'air du dehors. J'en porte encore la trace finalement...

Pour toi, mon dernier lascar les choses se déroulèrent à l'emporte pièce autant d'histoires que d'enfants c'est de bonne guerre. Quand j'ai senti l'heure venue je suis allée à l'hôpital c'est un grand noir en blouse blanche qui m'a reçue je me souviens bien en me disant après m'avoir auscultée cavalièrement : » - Mais non Madame, ce n'est pas pour maintenant ! - Si, vous dis-je croyez moi sur parole, il veut sortir je le sais. - Dîtes donc, c'est vous peut-être la professionnelle ? - Pardonnez cher Monsieur mais combien d'enfants avez vous mis au monde ?- Hum, bien plus d'une centaine. - Moui, je vois, ce n'est que mon troisième c'est peu en comparaison mais à la différence prés c'est que c'est de MON ventre qu'ils sortent, croyez-moi it's time ! » Deux heures après je t'avais contre moi la même émotion intacte le même délicieux délire la même impulsion nourricière le même élan le même enivrant vertige. Quand tu me prends dans tes bras maintenant et que tu viens cueillir un câlin rassérénant je tremble de plaisir à l'intérieur comme l'onde d'une harpe et je frémis des fibres, mon ventre se souvient mes glandes mammaires aussi.

Maman n'a pas pu nourrir ce lien fort entre elle et moi, elle n'a pas pu pas voulu pas su et parce que c'était pour moi peut-être une occasion unique de faire autrement une chance inégalable aussi de retrouver la trace du manque, je vous ai donné jusqu'à plus soif, ce que je vous ai transmis vous me l'avez rendu au centuple et tous les jours qui passent encore, je suis née à chaque fois à chacune de vos naissances, mise au monde, merci.

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Merci. C'est bien beau, tendre et touchant.

Écrit par : Michèle | 06/01/2010

beau texte, sobre et emouvant.

Écrit par : rotko | 06/01/2010

C'est bien, Blue. C'est bien de le dire et de leur raconter leur début.
Et j'ai su en te lisant que j'avais bien fait de ne jamais vouloir d'enfants, c'était intelligent, car je n'aurais pas su être une mère - encore moins une maman - et du reste, je ne le voulais pas.
Mais toi....tu as su donner même ce que tu n'avais jamais reçu.
C'est bien.

Écrit par : anne des ocreries | 06/01/2010

Beau et Poignant!

Mais que reste-t-il aux "grands" ? Ni leur libido ni leur paternité ne leur apportent davantage que l'ombre des jouissances que ressentent et des souffrances qu'affrontent les femmes.

Écrit par : giulio | 06/01/2010

Magnifique et... époustoufflant. Je reprends les moits de Giulio : que nous reste-t-il par rapport à vous.

Bises, Blue.
L'oiseau

Écrit par : The Freebird | 06/01/2010

Respect...
je suis émue ...

Écrit par : Teb | 06/01/2010

Waouh, j'en suis toute remuée, bouleversée.
Ce texte, j'aurais pu l'écrire moi-même, mot pour mot, à part la première grossesse où mon ventre s'est bien arrondi et le dernier qui pour moi est une fille reçue à la maternité par un petit blanc (l'obstétricien pas la boisson !!)
Mais tout le reste pourrait être mes mots, mes sensations, mes ressentis.
Sauf que je n'ai pas ton talent pour écrire !
Merci donc pour tes mots.

Écrit par : sophie | 07/01/2010

Comment une femme fait-elle pour enfanter une seconde fois, sinon en oubliant les souffrances de la première? Et la troisième? La nature est bien faite, ma foi, ou le bon dieu: au bout de tout, y a l'Alzheimer, quand les gosses nous foutent à l'hospice et se réjouissent qu'on ne les reconnaisse plus.

Paraît qu'accoucher se compare à passer une Volvo par un chas d'aiguille. Moi, je sais pas: quand mon gars est né, j'étais soul mort sur une table de taverne en face de l'hôpital Saint-Luc.

Écrit par : Christian Mistral | 07/01/2010

la vie se résume t -elle " qu'à çà " ? sans doute oui pour la plus part des femmes

http://www.youtube.com/watch?v=3_97DF4Fozk

Écrit par : francis | 07/01/2010

Ouch! Tu vas te faire morigéner, dude. J'comprends ton anonymat, héhé.

Écrit par : Christian Mistral | 07/01/2010

Superbe texte sur ta propre naissance,,par 3 fois:)
Je suis mère d'une adolesente..la maternité n'est pas donnée, elle se forge dans tant de nous qu'elle finit par être fonctionnelle,,pas toujours de niveau, on prend les bonnes mesures, mais on est toujours décalé!

Écrit par : noese cogite | 07/01/2010

Oups!

:-)


Sacré francis, là tu pousses ton pion comme tu aimes le faire n'est ce pas, à la provoc! Et Christian me connaît bien, je vais y mordre et vais me faire un plaisir de secouer tout ça!! Hi! hi, juste bien sûr pour te rappeler que non la vie ne se résume pas à ça, mais ce çà c'est la vie même, rien sans çà que je sache!

Voyons, darling, reprenons, Peut-être que la plupart des femmes y pense beaucoup et c'est une chance pour l'avenir de l'espèce car en l'occurrence si plus une seule d'entre elles ne se satisfaisait ou ne trouvait la voie dans la maternité, le monde serait bien vite dépeuplé mais c'est de toute façon une aberration d'y penser puisque c'est en grande partie inscrit dans ses gênes, voir ses hormones, procès mal à propos m'est avis...
Ne pense qu'à çà, bien entendu que non, parfois même çà les détourne d'autres voies ou choses qu'elles aimeraient accomplir ou réaliser ou créer aussi, néanmoins çà reste magnifique...
J'y pense pour ne parler que de moi, çà m'habite et me nourrit mais Dieu que ma vie ne se résume pas qu'à çà, oh que non, et tant mieux pour mes fils d'ailleurs, voyons je ne vais pas dresser la liste de toute ce que j'aime, ni de tous ceux que j'aime, ni de tout ce qui m'anime...
Pour finir gentiment mais fermement, cette vidéo de Jacques en prime, tu me gâtes dis, dans le titillement matinal de ma journée gelée et neigeuse d'aujourd'hui, l'homme serait un nomade, joli, et suis assez d'accord quand je l'entends genre humain, mais là non, c'est l'homme nomade qui veut accomplir ses rêves et qui paf tombe sur femme le malheureux qui veut qu'on lui ponde un oeuf et le sédentarise, merveilleux poison comme il dit, non, pardon, merveilleux ennemi, ben voyons!! Pis quoi encore!

:-)

Pour ajouter et rendre à césar ce qui appartient à césar, je suis un peu peut-être vieux jeu ou has been, mais un enfant ne se fait pas tout seul, et même si beaucoup d'hommes n'aiment pas trop les bébés et les petits bouts qu'ils enfantent par femmes interposées, la filiation est quelque chose qui les émeut au plus haut point, je crois qu'un homme presqu'autant qu'une femme a ce besoin d'enfant , le besoin de sa paternité, de faire passer son sang, de transmettre, ce en quoi ce miracle de la création se fait de concert entre hommes et femmes, même si par ailleurs ça embrouille aussi parfois les relations...

Mais je peux comprendre aussi qu'une femme s'y refuse comme le dit anne, tu peux voir d'ailleurs bien là que ce n'est pas acquis pour toutes, c'est Arletty aussi de mémoire qui revendiquait sa volonté de ne pas avoir d'enfant, Coco Chanel aussi qui avait fait de sa mode son enfant à elle, souvent c'est par peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas en être capable, ou vouloir faire autrement, ce qui est une erreur parfois même si je respecte ça, j'ai ressenti fortement cette peur à ma première grossesse, j'avais aussi l'idée fixe que si j'avais mis au monde une fille je l'aurais tué, c'est dire comme est complexe ce qui peut aussi se passer dans la tête de celle qui attend un enfant, mais un flot d'amour est arrivé comme je n'en avais jamais ressenti et jamais reçu, double miracle presque, car l'idyllique n'existe pas et tout cela est un cheminement.

A ce titre le commentaire de Christian Mistral est tout à fait juste, la nature est bien faite car les douleurs s'oublient comme par enchantement, vrai que je n'en connais pas de plus intenses et l'image de la Volvo dans le chas de l'aiguille est d'une force rare, elle permet une imagerie mentale immédiate car c'est exactement çà, le corps a en lui quand il n'y a pas de complications bien sûr et quand le bébé se présente bien cette ouverture insensée quand on y pense, le corps mais l'esprit aussi pour l'endiguer et le magnifier, transcender en quelque sorte la douleur, là probable que c'est plutôt une qualité féminine que ce soit pour mettre bas ou pour plus tard affronter les revers de l'existence... Hum...

Quoiqu'il en soit, comme tu peux le constater toi-même toutes les femmes ne pensent pas qu'à çà, ni presque toutes, mais peuvent y penser et en parler, y réfléchir, le formuler, une chance non, pour ceux qui ne peuvent le vivre que par procuration...:-)

Écrit par : helenablue | 07/01/2010

Et toc ! bien envoyé....en ce qui me concerne, ce n'était pas la crainte de ne pas être à la hauteur qui a motivé ce refus d'enfanter, c'est que dès l'âge de 10 ans j'avais posé mon choix ; je suis très capable de m'occuper d'un gnard, nourrisson ou pas, j'ai gardé des gosses et vu grandir 4 nièces et 4 petites- nièces/peit-neveu - c'est juste que ça ne m'intérresse pas. Je vais choquer : une femme enceinte, je trouve ça moche, j'ai pas envie de me voir comme ça, pas envie de me sentir colonisée de l'intérieur par un petit vampire, pas envie de le sortir (beurk !), ni d'avoir à m'en préoccuper la vie durant. La maternité, c'est vraiment un truc à quoi j'ai pris soin d'échapper, au point même d'avoir précisé ça en premier à Monsieur l'Homme quand on s'est rencontrés il y a 23 ans, le forçant par là même à se positionner sur son désir d'enfants à lui, car je l'avais bien mis en garde, qu'il n'espère pas me voir changer d'avis ! il a fait son choix ; ne me sentant pas le droit de le priver d'être ^ère s'il avait voulu, je me souviens même lui avoir dit qu'il pouvait s'il voulait en faire "ailleurs", du moment que je n'avais pas à m'y coller. Jusqu'où peut aller l'amour qu'on a pour un homme....en fait, les mômes me rasent au bout de deux heures, et tant que ça n'a pas fini de dégouliner par un orifice ou un autre, j'avoue que j'ai du mal avec. Sinon, de temps en temps, c'est sympa. :) Tu sais, Blue, qu'il y a plein de gens qui me disent "dénaturée" quand je leur dit ça ? Comme si j'étais criminelle de refuser ce à quoi je serais paraît-il "destinée" de par ma physiologie de femme....un enfant, pour moi, dès l'âge de 10 ans, c'était...l'entrave. j'ai déjà eu du mal à accepter un homme et une vie de couple, un gosse ça aurait été vraiment de trop !
Bon, vous m'absolvez quand même ? :))))

Écrit par : anne des ocreries | 07/01/2010

Bonjour,
je profite avant qu'il neige pour passez voir comment se portent mes blogs préférés; je savai que cette "furieuse" envie d'écrire de belles choses avec les illustrations fievreuses qui l'accompagnent ne pouvait pas passer comme ça, du jour au lendemain, ce que ton site me confirme; surtout quand on raconte du vécu. Les oeuvres de LATOUR auraient pu, elles aussi prendre place dans ton commentaire pour ajouter à la lumière singulière des mots écrits ( même si je suppose que tu ne t'éclaires plus à la bougie sauf s'il a des coupures d'EDF). Bref on sort de chez toi comme si on allait trouver dehors, une patrtie de ce soleil que tu as apporté à tes enfants.
On reviendra musarder

amitié

Écrit par : alex | 07/01/2010

@anne:

:-)

Oh, coquine, bien sûre que je t'absous plus par jeu qu'en réalité n'ayant en aucun cas ce pouvoir ni ce droit. Ce que je retiens et qui me fais croire que tu n'es pas dénaturée comme le pense plein de gens c'est que ce choix est assumé, pleinement, revendiqué et partagé, c'est courageux d'aller au bout de ses convictions surtout si elles sont ancrées profonds et depuis si longtemps... les gosses comme tu dis bien sûr peuvent être rasants, énervants, insupportables, imppossibles c'est vrai, il est bien des moments où j'ai pensé rendre mon tablier, et partir en nomade à la Brel réaliser mes rêves les plus fous, et pourtant ils sont aussi attachants, généreux et nous ouvrent au monde, j'ai beaucoup compris en les élevant, et j'en comprends davantage encore maintenant que les voilà adultes sur ce qu'a pu être mon parcours et mes difficultés... Et puis comme tu dis que nous ferions nous pas par amour pour un homme, tu t'imagines pour quatre si j'inclus leur père... Et plus si j'en inclus d'autres encore...:-)
Cela ne me parait pas criminel de ne pas faire ce que on est à priori destiné, ce qui me parait criminel c'est de ne pas prendre conscience ou de ne pas assumer, et encore, les méandres de ce qui se passe chez chacun d'entre nous n'appartient qu'à lui-même, et si on ne peut tout comprendre ni tout accepter on peut en prendre acte et soi-même faire son parcours à sa mesure...

Probable que dans ton histoire personelle, le fait d'avoir eu trop tôt des enfants à charge t'a écoeuré à vie, d'autres seraient peut-être à l'inverse devenu pédiatre, va savoir!

Écrit par : helenablue | 07/01/2010

Un texte magnifique qui suscite chez moi une vive émotion Héléna, je ne saurai dire pourquoi. Le premier jour de l'année, j'ai eu aussi envie d'écrire un texte sur la naissance de mon fils mais je n'arrive pas à me décider de le publier. C'est un peu comme-ci tu me donnais le feu vert.
Merci belle Hélène de nous faire partager de si beaux moments de vie.

Écrit par : Constance | 07/01/2010

à dix ans je n'avais pas d'enfants à charge, mais je SAVAIS que je n'en aurais pas, que je ne marierais pas non plus, que je ne vivrais ni comme mon père ni comme ma mère...je ne connaissais pas plus ma route qu'aujourd'hui, mais je définissais déjà les "jamais ça" qui allaient me pousser dans la vie....sale gosse je fus, tu peux en être certaine ! :))

Écrit par : anne des ocreries | 07/01/2010

Oh! Scuzy! Je me suis faite Menie Grégoire de fortune et n'ai pas bien interprété ton propos :-) !!
Sale gosse , tu dis, quoi par rapport à l'idée de ce que l'on se fait de ce que doit être un enfant, alors moi c'est sur le tard que je suis devenue une sale gosse à rejeter les principes reçus, j'avais alors 18 ans, et puis maintenant que j'approche des 45 je me suis assagie, et je reconnais une part d'héritage dans ce que j'ai pu recevoir, le fameux bon grain au milie de l'ivraie...Il reste que cette détermination du " jamais çà" est une défense sans doute face à des choses que tu ne voulais pas vivre ou pas faire vivre ou tout simplement pour t'affirmer en tant qu'individu, as-tu le sentiment d'être toujours dans cette manière de faire, le "contre"?

Écrit par : helenablue | 07/01/2010

Oui ! sauf que pour moi, ce n'est pas du "contre", c'est de "l'inadapté" - à ce que je me sens être. Je ne me définis pas "contre" des trucs (ils peuvent être bons pour les autres, ce n'est pas un rejet absolu), je me définis "ailleurs" que dans le préfabriqué où on me voulait à toutes forces ! la pouliche renâclait à l'idée du mors et de la selle....je voulais me chercher, non pas me trouver dans le miroir que me tendaient les autres, juste pour me faire aimer ou accepter....je m'en foutais, de ça ; je me disais que si on m'aimait seulement quand j'étais "conforme au plan prévu", alors, c'est qu'on ne m'aimait pas "pour du vrai" - et j'ai toujours cherché "les gens qui m'aimaient pour du vrai", c'est à dire qui ne cherchaient pas à me rentrer de force dans un rôle, un genre, une norme. Je ne me suis battue que pour faire comprendre aux autres que ce qu'ils pouvaient vivre ou accepter, EUX, n'était pas forcément le mieux pour moi, et qu'ils ne pouvaient pas le définir à ma place ! Difficile, ô combien ! mais je dirais qu'en général, oui, je me définis bien dans une démarche du genre "non ça c'est pas pour moi, qu'est-ce qui va me convenir ?" - je tâtonne et je cherche donc toujours le "négatif" (ref photo) de ce qui me fait horreur, ce doit être là que se trouve ce qui est pour moi....chais pas ?
C'est vrai que j'ai du mal avec tout ce qui me restreindrait dans mon "vivre"....Je dis sale gosse, parce qu'il n'était pas possible de me faire faire ou dire un truc quand j'avais décidé que non, ni par chantage, ni par douceur (même chose !) ni par force, et mon père a souvent dû changer de pièce pour ne pas m'assommer tout à fait ! parce que quand j'ai dit "non", vas-y accroche-toi ! :)) ni coups ni bisous n'y seront de rien.....je suis parfois une bourrique bornée !

Écrit par : anne des ocreries | 07/01/2010

:-)

Peut-être craignais tu de mettre au monde plus bourrique que toi!

En tout cas merci de cet échange anne, j'apprécie beaucoup ta "franchitude" et puis suis assez tête de pioche dans mon genre, moins de front sans doute plus en souplesse mais main de fer dans gant de velours, j'ai néanmoins dû faire quelques compromis dans ma vie, j'avoue, essuyer quelques revers difficiles aussi mais avec le recul ils ont été assez formateurs, j'y ai acquis une force, je crois, une sorte de force tranquille, encore un peu bousculée par des crises de doute, mais bon, suis en chemin...

Bises.
Blue

Écrit par : helenablue | 07/01/2010

allez ! on enfonce encore un peu plus le clou... :-)

http://www.youtube.com/watch?v=SN6UIoyX0ho

Écrit par : francis | 08/01/2010

Enfoncer le clou, un tantinet érotique, non?
:-)

Encore un que je préfère quand il chante, tiens!

Écrit par : helenablue | 08/01/2010

Les commentaires sont fermés.