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24/01/2012

Sandy

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Je suis pas bégueule pour parler de mes amitiés, je considère qu'il vaut mieux offrir des roses aux gens qu'on aime de leur vivant. Sandra fait partie de ces gens qui comptent pour moi. Et je suis loin d'être la seule. Cette femme est authentique, unique et électrique. C'est un bonheur que de la connaître, de la lire et de croiser sa destinée. C'est mon cas, j'en suis la première récompensée. Bon! J'ai macéré un bail dans une valise de char sans bien savoir où j'en étais quand à l'instar de Mistral elle a contribué à mon bizutage, m'en suis sortie, ai fini par trouver la clé! Et puis ces danses à en perdre mon latin! Hé,hé, Sandy, tu te souviens? Avec Christian vous ne m'avez rien épargné, j'ai tenu bon et j'ai bien fait. Diable! Quelle densité dans cette amitié! Quand chez Emcée on s'est prise dans les bras, t'avais les cheveux mouillés et moi le coeur en goguette, intense et vrai! Oh, c'est donc aujourd'hui ton birthday! J'en bois un, tiens, à ta santé ma belle! Pas tous les jours qu'on a deux chiffres pareils, hé, hé!  Le Grand Vent veille et a dans ses tablettes toutes les dates d'importance. Il sait que je t'aime, il t'aime aussi. Nous sommes là pour toi et tout près de toi, belle amie, tribale, géniale.

Bon anniversaire Sandra. Love!

* Pour quand le deuxième roman, qu'on se régale? 


25/05/2011

To Sandy

Yes! Yvan. Terrible!

 

 

 

16/01/2011

à propos des corpuscules de Sandra Gordon...

Parce que c'est mon amie, parce que j'ai aimé son livre et parce que cette critique est vraiment bien sentie, voilà au moins trois bonnes raisons pour que je la partage avec vous:

 

 

Lucie vit une relation malsaine avec un érotomane narcissique. Le jour de ses 24 ans, «écoeurée de la rue Bourbonnière, de Geoffroy et de la barbarie», elle vide son appartement, saute dans sa voiture et fuit vers le nord. Direction: le plus loin possible.

Quand sa voiture tombe en panne, près d'un petit village des Laurentides, elle est bien obligée de s'arrêter. Et, tant qu'à y être, de se refaire un semblant de nid, de santé mentale et de confiance en l'humanité.

Noyé dans le déluge de la rentrée d'automne, ce premier roman d'une blogueuse affranchie a bien failli passer inaperçu. Il suffit pourtant d'en lire les premières lignes pour se convaincre d'être en présence d'un vrai talent.

L'histoire, qui fait se croiser les trajectoires de son héroïne et celles d'un écrivain alcoolique et suicidaire, d'une serveuse au grand coeur et de quelques survenants tragicomiques, rappelle parfois le Ducharme des Bons débarras, version hardcore.

Si l'on peut regretter son dénouement, légèrement surfabriqué, on n'est pas près d'oublier cette voix brisée mais puissante, cette intelligence incisive, cette force autodestructrice. Et l'on restera marqué par ces personnages magnifiquement campés, plus vrais que vrais, et des dialogues d'une rare justesse. Sandra Gordon serait musicienne, on dirait qu'elle a l'oreille absolue.

- Marie-Claude Fortin -

 

 

 

18/12/2010

"Les corpuscules de Krause" de Sandra Gordon

Etonnant de lire le livre d'une auteure devenue une amie au fil d'échange de blog à blog, de mails à mails et finalement de chair quand elle m'a remis son ouvrage en mains propres manifestement aussi émue que moi un soir au Moonshine, le soir de la veille de cette si étonnante soirée où toute la tribu mistralienne et d'autres s'étaient réunis pour le lancement des fameux "Corpuscules de Krause". Je me souviens avoir lu la dédicace avec une larme à l'oeil et puis la préface tôt dans la matinée du lendemain dans le fauteuil trop mou moelleux dans lequel on s'enfonce qui trône face au bureau de Christian Mistral au Bunker, il y avait une lumière dehors particulièrement magnifique et il était prévu une grande ballade en fin de matinée vers le Mont Royal. J'ai souri à la lire, j'ai tout de suite reconnu le style et l'écriture franche, truculente et directe que je lui avais toujours connue et dont j'apprécie la nature. Je n'ai jamais vu autant d'écureuils de ma vie après cette lecture, c'est ça aussi la force de la littérature, elle ouvre le regard et aiguise les sens. Et même si ça n'est pas peut-être dans l'ordre des choses qu'on lise en public la préface d'un roman qui vient juste de sortir, j'ai eu déjà là-bas vraiment envie de le faire, bon, je demande indulgence parce qu'il faut quand même dire que le québécois pour des néophytes comme moi n'est pas franchement facile à appréhender avec l'accent et qu'il m'aurait sans doute fallu quelques cours de sacres pour rendre avec justesse le ton dans le cru de la langue. La musique de Michel Plamondon, notre ami le Plumitif donne un ton d'ailleurs à cette lecture un peu plus angoissant peut-être que ce que Sandra voulait rendre, elle se sert plutôt de l'humour décapant voire noir et de causticité rude matinée de tendresse pour faire dire à ses personnages et notamment à sa Lucie ce qu'elle veut nous transmettre, mais moi à la lecture du livre en entier faite finalement depuis peu, j'avais volontairement voulu attendre pour pouvoir avoir un recul affectif mais ça ne marche pas si bien, j'ai eu vraiment tout au long du bouquin l'impression bien nette d'être avec Sandra Gordon en personne près de moi, j'ai trouvé qu'il y avait en filigrane cette dimension terrible et ce ton tendu, en voici la mouture, mixée par mon cher Barner.

 

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podcast
 

- Prologue des Corpuscules de Krause de Sandra Gordon- Musique Michel Plamondon - Mixage Barner- Voix Blue -

 

 

 

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Au cours de ses quarante sept chapitres, Sandra Gordon nous maintient en alerte, on sent toute la quête de réponses des uns et des autres, chacun à leur manière et tous confrontés à leurs solitudes respectives et à leurs angoisses. Une galerie de personnages qui s'entrecroisent, s'entremêlent, s'entraident aussi au coeur de nulle part qui pourrait être n'importe où. Le langage est cru, parfois cruel même et pourtant en même temps une grande humanité se dégage du livre, une intensité particulière qui nous ramène au sens même de la vie. L'usage du joual accentue pour moi cette truculence et ce côté direct, pas toujours facile quand on ne le maîtrise pas, je devais parfois m'y reprendre à plusieurs fois et ça finissait souvent à voix haute, pour que je saisisse le sens et la puissance de frappe des mots dits de cette façon là ce qui donne un relief et une couleur bien personnelle qui renforce cette impression d'écriture parlée. L'écriture de Sandra Gordon ne fait pas dans la dentelle, elle est direct du gauche, certaines scénes même font vraiment froid dans le dos, d'autres sont tellement caustiques qu'on en sourit même face à l'adversité, sacrée leçon de vie et d'endurance, quelques phrases courtes lucides aussi qui en disent long: "Ça prend trop de place, du monde absent.", "On est toujours seul avec ce qui se passe à l'intérieur de notre corps." Et puis il y a du suspense, cet écrivain qui erre, des secrets bien gardés, des morts dans les tiroirs, des désirs d'exister, des besoins de comprendre, d'aimer et de l'être, de se maintenir à la vie. J'ai particulièrement aimé les monologues intérieurs de Lucie avec elle-même et cette manière de prendre sa vie et son destin en mains, d'avancer sans se faire de cadeau pas plus d'ailleurs qu'elle n'en a reçu elle-même, un peu comme un parcours initiatique finalement. C'est vrai, on aimerait en savoir davantage, on reste un peu sur sa faim, mais c'est tant mieux je trouve, on a hâte au prochain! 

 

*Lire là les différentes réactions à ce premier roman.

 

 

20/10/2010

Touchée !

 

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" ça ne peut pas toujours ne pas arriver! "

- Gaston Miron -

 

 

26/09/2010

Tribal, tripal, trivial!

Une soirée triathlon rock de choc est prévue le Samedi 9 Octobre 2010 à l'Absynthe, 1738 Saint Denis, au coeur de Montréal. Essentiellement organisée par Sandy pour la sortie de ses corpuscules et du disque de son chum Frederic Mas the nice, elle s'est enrichie de main de maître par mon cher Black Angel d'un rendez-vous de toute la tribu pour que je puisse enfin rencontrer mes amis québécois! Oui, cette fois c'est la bonne, I promise I do, Blue in America, on est à J-14 et suis toute en foufelle, je vous dis pas comment, à l'idée d'une si belle aventure! Blog'n'roll! Yeah! My God que ça m'émeut! Ahlala! je capote, je suis vraiment toute émue à l'idée de tous vous voir pis de pouvoir vous prendre tous chacun dans mes bras...Ouain, snif, oups! Voilà le programme des fameuses réjouissances:

 

 

-18 h-

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- dessin fakirdesign -

 

Grande retrouvaille festive, découverte, partage, rencontre haut-sommet, émotions assurées.

 

 

 

 

 

 

-20 h-

 

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Sandra Gordon en personne nous présentera son livre, hâte de l'avoir en main afin d'enfin le lire.

 

 

-22h-

 

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Ambiance musicale et pinottes en écales, du plaisir des sens jusqu'au bout de la nuit! Yes!

 

 

 

A très tout bientôt tous! Enjoy!

Blue

 

 

07/09/2010

7 Septembre 2010

 

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- Sandra Gordon par Martine Doyon -

 

 

Même de loin, je partage son angoisse, sa joie aussi sans doute et sa fierté! Aujourd'hui ça n'est pas un jour comme les autres, c'est la rentrée, la rentrée littéraire de la maison d'édition qui lui ouvre la voie, la voie qu'elle trace depuis toute petite ayant dès son plus jeune âge inventé et écrit des tas de petites histoires, des pièces de théâtre, des paroles de chanson et plus tard des nouvelles. Alors là, au milieu d'une flopée d'écrivains installés et reconnus, je ne les connais pas tous, il y a du beau monde, elle est dans la liste à sa place alphabétique et ça m'a fait chaud au coeur quand je l'ai trouvé là, avant Nancy Huston...

 

"... Les livres sont la source la plus vive d'émois, de compréhension des êtres, de consolation lorsqu'ils vous trompent, d'espérance lorsque vous les aimez, de rigueur lorsque vous devez oublier. "

- Jean Ethier-Blais, Dictionnaire de moi-même -

La maison Lémeac a le plaisir de vous inviter au cocktail de sa rentrée littéraire 2010, le mardi 7 septembre à 17 heures, Montréal

 

 

 

Evidemment, je ne peux pas y être de chair, pour des raisons économiques et logistiques essentiellement et je le déplore, je le déplore vraiment, car il y a des événements dans une vie qu'on se doit de vivre, je trouve, et celui-là en est un.

Sandra Gordon, en plus d'avoir bigrement du talent, une belle sensibilité, un humour décapant et une présence intense dans son écriture truculente à souhait vivante et émouvante, est devenue au fil du temps qui passe une véritable amie en plus d'être comme dirait Christian Mistral, chef de notre tribu, notre Sandy génie! Sa cour à Scrap vaut vraiment le détour, il s'en est passé là-bas au cours des mois passés, et je ne fais aucun souci quant à l'imaginaire qu'elle a dû déployé avec son style bien à elle dans ce premier roman.

 

 

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Alors, pour elle, pour mes amis la-bas qui y seront sans doute, et pour toute la tribu, j'aurais bien volontiers pris le premier avion pour partager ensemble ce moment historique. Bon, ce n'est, que partie remise, je suppose et l'espère, elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin et elle me donnera, c'est certain, une nouvelle occasion de la prendre dans mes bras et de la congratuler. En attendant d'avoir en mains les fameux corpuscules, je vous invite à lire la quatrième de couverture et puis un court extrait là, histoire de vous mettre en bouche:

 

" Pneus usagés, véhicule d'occasion, antirouille et transmission, crémaillères et pompe à eau, débosselage-peinture, installation et balancement, Jacquot-to, le roi des pièces usagées, achat de voiture pour la feraille, alignement électronique, changement d'huile express, mise au point, entretien et réusinage. Sans rendez-vous. Pour mieux vous servir.

Lucie venait de trouver son salut au sortir de la route 117, dans un garage flanqué aux abords de la ville de Saint-Jovite. Une fumée dense s'échappait du capot depuis une dizaine de minutes. Elle éteignit le moteur et se dirigea vers son sauveteur qui, la chienne aux hanches, se frottait les mains enduites d'une substance verte et gélatineuse.

- Ce sera pas avant demain, pauvre fille. "

- Sandra Gordon -


Quatrième de couverture:

Lucie, malmenée par son ami Geoffroy, plaque tout, quitte la ville et roule jusqu'à ce que sa voiture tombe en panne. Elle échoue dans un petit village des Laurentides et y rencontre une faune locale avec ses habitudes qu'elle mettra un certain temps à apprivoiser. Grande lectrice de l'écrivain Korsakoff, elle le rencontrera par hasard alors que le romancier, alcoolique fini, fait le tour des bibliothèques municipales de la région pour y dérober les exemplaires de ses livres et les brûler en plein air, dans une sorte de fournaise expiatoire. Mais l'écrivain cache un secret que Lucie finira par découvrir tandis que son passé la rattrape. 

Les corpuscules de Krause est l'enfant naturel qui serait né des semences de Réjean Ducharme et Charles Bukowski pendant le tournage d'une comédie de situation. Lecteurs politiquement corrects, abstenez-vous. 

Sandra Gordon est née en 1979 et vit à Montréal. Elle tient sur Internet, depuis quelques années, un blogue intitulé La cour à scrapLes corpuscules de Krause est son premier roman. 

- Jean Barbe, éditeur © Leméac Éditeur

 

 

*

Moi, ça m'arrache s'tie, Sandy, je te l'dis tout de go, de ne pouvoir en être, surtout que je sais que là, sans rire tu vas avoir ton voyage, câlice, bon, t'inquiètes! C'est bien d'aller jusqu'au boutte du chemin, jusqu'au boutte de sa nuit, de ses espérances, de ses rêves, de ses réjouissances! Enjoy, my dear, enjoy mon amie, mon coeur est avec tisote, tout entier, tout à toi!  

Blue

PS: Dans un dernier sursaut, disons, de folie douce, tsé bien que j'en ai en masse, j'ai zieuter les horaires, bon! (tousse,tousse) Si je prends l'avion au départ de Paris à 16h10, ça veut dire TGV de 13h de Lille, c'est bon malgré la grève aujourd'hui à la SNCF il est maintenu, j'peux être alors à Montréal  YUL à 17h30, là je saute dans un taxi direct le p'tit Moulinsart, je te vois rayonnante au milieu de tes pairs, superbe! Je suis toute en foufelle de croiser enfin quelques amis québécois, je verse une larme, et bois à ta santé, cheers! J'en profite pour remercier Johnny B; de son invitation, d'embrasser Black Angel et sa douce soie Emcée, peut-être de jaser avec Kevin et poser mes foufounes un instant avec vous tous, magique!! et puis une fois de plus je te fais un bec et je me sauve telle un elfe, 22h45 YUL de nouveau, arrivée demain CDG 11h30 heure locale, juste à temps pour mon rendez-vous chez Vivienne Westwood à 12h15, ça peut encore le faire! Bon Dieu qu'est ce que j'vais me mettre, j'peux quand même pas arriver attifée comme la chienne à Jacques!! Hé,hé,hé...


 

06/01/2010

mise au monde

En lisant Valvoline, la nouvelle de Sandra Gordon dans le Moebius n° 123 Filiation & Transmission que je vous recommande chaudement et vivement m'est venue furieusement l'envie d'écrire:

 

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A mes fils.

 

 

Pour toi mon ventre ne s'est pas arrondi comme de coutume quand une femme est enceinte quand se passe en elle le miracle de la création si étonnamment magnifique et magique. Chacun de tes mouvements se voyait à l'œil nu même au travers de mes vêtements pas de jus amniotique pour conjurer tes coups de pieds intempestifs pas de sas liquide entre ta peau et la mienne ce qui donnait un spectacle réjouissant et insolite comme habitée de l'intérieur ce que j'étais finalement. A l'accouchement mon corps à ton service tu es venu au monde dans les cris et rouges sang d'usage moi en larmes si émue et si fière je me demandais comment j'avais bien pu faire pour en arriver à un tel degré de bonheur et de félicité, le baby blues lui est venu plus tard deux trois jours après. Je t'ai nourris au sein autre lien puissant et révélateur plaisir insoupçonné et fécond moments privilèges à jamais imprimés en moi intimité étrange et naturelle, sorte de grâce aussi.

Je repensais alors souvent à ma mère qui avait refusé de m'offrir son lait et s'était fait bander les seins pour éviter la montée. Elle m'a ainsi sevré de ce que j'ai voulu plus que tout t'offrir, faire perdurer ce lien entre nous et pouvoir te donner le meilleur de moi-même. Tu es devenu ce que tu es un grand beau jeune homme généreux et tendre que j'admire et avec qui j'ai encore tant à partager.

Pour toi par contre mon ventre fut rond et la peau bien tendue sans se rompre autre de ces magies de dame nature. Tous ces neuf mois en ta compagnie intérieure furent laborieux pour nous deux je vaquais à l'époque à l'élaboration d'un projet une grossesse en parallèle en quelque sorte qui a vu le jour le jour de ta naissance cela fait partie de ton histoire et de la mienne. Je suis arrivée bien tard à la maternité j'avais des contractions déchirantes depuis plusieurs heures déjà et à peine allongée tu t'es engagé. Sentir la tête de son enfant dans le plus profond et le plus intime de soi est une expérience unique douloureuse et euphorique tout à fait stupéfiante de beauté. Ton tour de tête était bien au dessus de la moyenne d'ailleurs ce qui a affolé le corps médical mais pas ta mère et dans l'obscurité de la nuit sur la table de travail c'est avec un amour insensé que je t'ai mis au sein pour que tu goûtes toi aussi au bienfait du lait s'écoulant de mes veines chargé de toutes les pensées douces et enveloppantes qui t'étaient adressées au goutte à goutte.

Ma mère, elle, ne m'a pas prise dans ses bras ni même regardée ou alors d'un œil rapide pour de toute façon me trouver laide née avec la tête toute molle en forme de poire à force d'avoir eu à lutter pour prendre l'air du dehors. J'en porte encore la trace finalement...

Pour toi, mon dernier lascar les choses se déroulèrent à l'emporte pièce autant d'histoires que d'enfants c'est de bonne guerre. Quand j'ai senti l'heure venue je suis allée à l'hôpital c'est un grand noir en blouse blanche qui m'a reçue je me souviens bien en me disant après m'avoir auscultée cavalièrement : » - Mais non Madame, ce n'est pas pour maintenant ! - Si, vous dis-je croyez moi sur parole, il veut sortir je le sais. - Dîtes donc, c'est vous peut-être la professionnelle ? - Pardonnez cher Monsieur mais combien d'enfants avez vous mis au monde ?- Hum, bien plus d'une centaine. - Moui, je vois, ce n'est que mon troisième c'est peu en comparaison mais à la différence prés c'est que c'est de MON ventre qu'ils sortent, croyez-moi it's time ! » Deux heures après je t'avais contre moi la même émotion intacte le même délicieux délire la même impulsion nourricière le même élan le même enivrant vertige. Quand tu me prends dans tes bras maintenant et que tu viens cueillir un câlin rassérénant je tremble de plaisir à l'intérieur comme l'onde d'une harpe et je frémis des fibres, mon ventre se souvient mes glandes mammaires aussi.

Maman n'a pas pu nourrir ce lien fort entre elle et moi, elle n'a pas pu pas voulu pas su et parce que c'était pour moi peut-être une occasion unique de faire autrement une chance inégalable aussi de retrouver la trace du manque, je vous ai donné jusqu'à plus soif, ce que je vous ai transmis vous me l'avez rendu au centuple et tous les jours qui passent encore, je suis née à chaque fois à chacune de vos naissances, mise au monde, merci.