24/09/2010
histoire de seins
Je n'en avais encore jamais passé, je sais pourtant qu'à partir de quarante ans il est conseillé vivement d'en faire une, mais mon appréhension de la chose me faisait y aller à reculons. Hier dans l'après-midi, j'ai pris le taureau par les cornes et surtout mon téléphone pour prendre rendez-vous, justement comme par le plus grand des hasards il restait une place: " Venez demain madame, avec votre carte vitale à 11h30, on vous attend!". Oups, j'ai dit oui quoique complétement effrayée et tendue, mais bon, fallait le faire alors pourquoi attendre, pourquoi attendre encore! J'avais quand même le sein gauche nettement plus sensible et plus gros que le droit et j'avais beau y trouver des raisons romantiques érotiques ou parce que du côté du coeur, il me fallait passer par l'imagerie, et expérimenter une mammographie. J'ai pas dormi de la nuit tellement j'étais inquiète et puis on pense au pire dans ces situations là, debout dès six heures j'étais pétrie d'angoisse, j'ai tout tenté pour qu'elle cesse, mais n'est-ce-pas, on sait quand elle vous tient à quel point elle étripe. Quand l'heure a approché je n'en menais pas large, pas honte de dire même que j'avais une peur bleue, et puis sur place, toujours sur le qui-vive on me met presque à nu dans une petite pièce de deux mètres sur deux. Là assise à attendre le poitrail découvert bien droite dans mon jean et mes bottes me vient un flash construit presque comme un court, le parcours de l'organe. C'est vrai, je me suis revue les attendre et les sentir pousser, je me suis souvenue non sans grande tendresse avoir nourri mes enfants à leur générosité et puis ressentir à m'en tendre les caresses de l'aimé les chérissant des mains, ils me paraissaient avoir fait tant de chemin, je me disais:" Pas le moment de baisser la garde, allons Blue, ils ont encore à vivre à donner, à exprimer, à susciter et à vibrer, ils ne vont pas aujourd'hui te lâcher d'un coup sec, t'inquiètes!".
Là, en plein milieu de mes réflexions poitrinaires, il me fait entrer dans une pièce froide appareillée à souhait, me met d'abord le gauche dans une sorte de moule à gauffre, pas franchement plaisante comme position et puis le droit, de face et les deux de profil. Il m'enjoint alors de le suivre pour les palper, et puis pour les échographier, c'est pas la même chose, les rayons x voient, et le sonnard lui sonde, beaucoup de précautions, c'est de la prévention, il n'y a rien à craindre. Pendant qu'il parcourt l'intérieur de l'interne de mes seins, il me parle gentiment, il est doux, il est tendre, je me laisse bercer. Il me dit qu'aucune femme à cet endroit précis n'est construite de la même manière, étonnament c'est une matière particulièrement créative, c'est pas comme les os qu'on a tous pareil, tiens je songe que c'est très poétique, puis il découvre à droite un kyste en goguette, rien de plus normal, il paraît qu'on en a tous qui traîne ici et là, quand même il le mesure et le garde en réserve, de l'autre côté, tiens en voilà un autre à peine un peu plus grand et puis, ah, une drôle de tâche noire, il revient une fois puis une deuxième dessus, ce serait un nodule. Un autre nom pour un même genre d'image! "Bon il doit être bénin, mais j'aimerais vous revoir, dans deux mois par exemple pour voir l'évolution." " Ok, docteur! ", je sens l'angoisse m'étreindre, il rajoute dans un regard complice: "Vous savez, c'est par pure précaution, c'est comme faire tenir un pantalon avec une ceinture et des bretelles!", " Ah!".
Là, je me retouve dans la petite pièce, la pièce à réfléchir, je me rhabille doucement, je les caresse un peu même au passage, comme pour les rassurer, dès fois, on a des gestes pour soi tout à fait étonnant. Je me pose sur la chaise à nouveau avant de repartir dans le monde des vivants, je verse même une larme, la santé c'est vraiment important. Je me dis, c'est beau un corps de femme, c'est beau et c'est touchant. Je pense à toutes celles qui ont vécu l'épreuve de quelque chose de grave et de mutilant à cet endroit, je me sens solidaire soudain de leur souffrance. Pouquoi ne mesure-t-on les choses auxquelles on tient qu'une fois qu'on risque de les perdre. En tout cas mon angoisse, elle, est retombée et mon appétit de vivre en est sorti encore plus aiguisé. Mon appétit de vivre et aussi celui d'aimer, et d'aimer corps et âme, fièrement, seins en avant.
14:26 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : corps, santé, examen, écriture, état d'âme, pensée, expérience, humain
Commentaires
Sein sain ceint, scind, le seing des saints.
Écrit par : Mik | 24/09/2010
Heureusement qu'il n'y a rien de grave, chère Hélènablue; tu as eu le meilleur réflexe, à savoir celui de t'être fait radiographier;Un petit bilan annuel de santé est toujours bon pour faire un état des lieux.
Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 24/09/2010
Oui, merci Mokhtar! C'est important de faire de temps en temps ce genre de démarche surtout à partir de la quarantaine! N'importe quel problème décelé à temps est toujours plus facile à résoudre...
Écrit par : helenablue | 24/09/2010
On ne peut pas dire que ce soit agréable. En revanche juste après ça te place une montgolfière sous les aisselles:-)
Écrit par : Zoë Lucider | 24/09/2010
J'suis passé par là ;) je me revoyais dans ta description, mêmes inquiétudes, même soulagement
sauf que moi l'écho a suffit, faut dire qu'ils sont tout minis, la gauffre aurait pas été grosse lol
J'ai aussi une panoplie de petits kystes, j'ai même du en faire ponctionner un.
Mais c'est un faible tribu pour avoir la paix de l'esprit... avant hier j'ai revu une copine, son petit foulard sur la tête m'a alerté... cancer du sein :(
Écrit par : Éléonore | 24/09/2010
Je t'avoue que quand je sens l'instrument écrabouiller mes seins, je ne pense à rien d'autre que me tirer de là le plus vite possible...
;-)
Écrit par : piedssurterre | 24/09/2010
Dors bien, bella.
Écrit par : Gordon | 24/09/2010
"cachez ce sein que je ne saurais voir"
(tartuffe)
t'as une video de ces oscultation, sinon ?
héhé
Écrit par : jp de labo | 25/09/2010
Ouais tu dis Blue!
Après la quarantaine, la garantie est terminée.
Prévention dear.
Pour nous les mecs c'est la prostate qu'il faut vérifier,
comme un "gaige" à l'huile.
Une fois aux cinq milles kilomètres.
;-)
Écrit par : Yvan L | 25/09/2010
@ Zoé:
L'effet air-bag !!
Oui, on se sent un peu plus légère, d'un coup d'un seul!
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
@ Eléonore:
C'est pas faux, il y en a tellement, bon, ceci dit le dépistage est quand même un gros progrés, et même si c'est faiblement rassurant ça l'est néanmoins!
OUps! Pour ton amie, as-tu pu savoir? c'est tellement une saloperie quand ça vous tombe dessus!!
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
@ Fanfan:
hum, ça fait un peu instrument de torture, hen! Mais moi c'était la première fois alors j'ai eu la surprise! Mais c'est avant et après que j'ai pensé, pendat j'étais effrayée!! Et pis finalement, plus de peur que de mal!!!
Comment tu vas ce matin?
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
@ Sandy:
La tête dans les étoiles...
:-)
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
@ jp:
Non pas de vidéo mais de magnifiques clichés translucides et lumineux...
Hé, hé!!!
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
@ Yvan:
"Pour nous les mecs c'est la prostate qu'il faut vérifier,
comme un "gaige" à l'huile.
Une fois aux cinq milles kilomètres."
:-)
Intéressante et suggestive comparaison!!
lyes
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
Rien de bien terrible à une mammo; certaines en ont dès l'ado et doivent en passer toutes leur vie. Mais c'est bien de rappeler ce geste de prévention, comme le frottis, là aussi, des jeunes filles se chopent des cancers.
Etonnant qu'il ne vous aie pas fait une ponction de la tumeur; si j'étais vous, j'en changerais, de sénologue ;)
Écrit par : Gaïann | 25/09/2010
Hum, Gaïann, à dire vrai c'est quelqu'un qui connait son affaire et je lui fait confiance, il m'a déjà déceler des trucs plus graves il y a quelques années et j'ai fait ce qu'il fallait faire!
Je crois, oui , que c'est bon de rappeler que c'est important de s'en occuper, bon nombre de femmes encore néglige ce genre d'examen parce que souvent elles détestent ça! Mais vaut mieux prévenir que guérir!
Maintenant le top du top serait qu'on arive à prévenir plus en amont encore, comprendre pourquoi il y a tant de cancers, est-ce notre alimentation, notre manière de vivre, le stress, et aussi tout l'aspect psychosomatique auquel j'avoue pour ma part beaucoup croire. Notre corps est un atout et puis c'est le seul véhicule posible de notre esprit et de notre âme, il ne faut pas le négliger...
Des révisions s'imposent!
Regulières!
Comme le dit Yvan.
Merci en tout cas de votre attention à mon égard, j'y suis sensible.
Belle journée à vous.
Blue
Écrit par : helenablue | 25/09/2010
Oui, la santé c'est vraiment important et, très rarement, on en a conscience quand on est en bonne santé.
Ton texte est éclairant dans le sens qu'il me fait réfléchir sur les gestes répétitifs qui sont de la routine pour le médecin, mais qui sont uniques pour le patient.
Ton texte est éclairant sur l'inquiétude que "vectent" les examens médicaux et plus particulièrement les examens de dépistage systématique, ça je n'en ai jamais douté.
Ton texte est éclairant sur le comportement des médecins et l'anxiété qu'ils peuvent engendrer.
Si le dépistage de masse du cancer du sein et du cancer colique me semblent justifiés, je suis beaucoup plus dubitatif sur les examens de santé de la sécu, depuis que je suis installé, je n'ai jamais, ou très très peu, vu une pathologie dépisté de cette façon.
Un médecin trouve une maladie quand un patient vient le consulter pour une anomalie, un peu, je vais te faire bondir, comme un automobiliste qui consulte son garagiste.
Le cas du cancer du sein et son dépistage étant, bien évidemment, à part.
Écrit par : Docteur Sangsue | 25/09/2010
monsieur le docteur il faut toujours passer de l'autre coté du miroir et gouter les médicaments que l'on donnne aux enfants...
Écrit par : laurence | 26/09/2010
Quand - Gilbert Chesbron - les seins vont en enfer!
Écrit par : giulio | 26/09/2010
@ Giulio:
?? Euh, je comprends pas...
Écrit par : helenablue | 26/09/2010
Simple jeu de mot, chère Helena, doublé d'un faute de frapp sur le nom au sujet de cette lecture de mes 16 ans. Vois notamment www.paperblog.fr/.../gilbert-cesbron-les-saints-vont-en-enfer/). Sorry! Démoralisant devoir expliquer une blague!
Écrit par : giulio | 26/09/2010
Oups , je suis désolée Giulio, je voulais pas te peiner!!
:-)
Et cette lecture de tes 16 ans , t'en gardes un bon souvenir? je veux dire, pas démoralisant?
Même expliquée, je la trouve savoureuse, je regrette d'avoir un peu, pardonne la vulgarité, la tête dans le cul ce matin!!
Écrit par : helenablue | 26/09/2010
La tête dans le cul et le pif transocéanique, à ce que je vois de ton prochan post. C'est-ce qui 'appelle brasser large. Oui, chère Blue, le bouquin était formid. Si la religion avait toujours été ça, je ne serais peut-être pas quasi-athée ou plus-quam-agnostique aujourd'hui.
Écrit par : giulio | 26/09/2010
:-)
Écrit par : helenablue | 26/09/2010
il est conseillé de faire ce genre d'examen à partir de 40 ans.... Je n'y suis pas encore, mais tu as bien fait de t'y lancer ! et j'espère que cela n'enlèvera rien aux images de féminité qu'ils véhiculent !
bonne journée
Écrit par : amélie | 27/09/2010
@ amélie:
Non, non, ça ne les abime pas!
:-)
Bonne journée à toi.
Écrit par : helenablue | 27/09/2010
Comme tu en parles bien .....
Écrit par : solveig | 13/10/2010
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