19/10/2010
boomerang
J'ai pas passé une bonne nuit, des vieilles remontées difficiles et des pensées auxquelles j'essaie d'échapper et qui me rattrapent parce que je les mets en mots step by step... Et là au courrier ce matin, une nouvelle bombe de ma mère, quel timming, quel feeling, quel étonnant personnage quand même, je vais finir par croire qu'elle lit dans mes pensés, au fond peut-être que Dieu existe vraiment et qu'elle lui parle en vrai. Je reçois de sa part un livre appuyé de deux phrases simples qui en disent long, voilà regarde cet homme là témoigne de sa sortie de la drogue justement grâce au ciel et à la prière, et à la Vierge, notre sainte mère à tous, tu vois prends en de la graine, toi habitée par le diable, tu n'as qu'une seule issue, mets toi donc à genoux et demande pardon.
Evidemment je rage, ma réaction première et je me dis câlisse, peuvent pas me foutre la paix avec leur religion et avec leur poème sans cesse le même que je suis habitée par je ne sais quel démon! Moi je suis juste vivante et marquée aux fers d'une terreur difficile et de gestes malheureux, moi j'essaie juste de comprendre et d'agir, j'essaie juste d'écrire et de décrire cette vérité que personne ne veut voir ou ne peut accepter. C'est pas grand chose, je sais, je me tue à dire que le sacrifice n'est pas la bonne voie. Bien au contraire. Et que ce n'est pas en remettant à une pensée magique les clés de mon destin que je vais en sortir et mes enfants non plus et plus élargi encore l'humanité entière...
Oh! J'étais déjà black blue, ils sont coriaces quand même, et personne à l'impossible n'est tenu, non? Bon je vais pas me laisser abattre pourtant parfois j'avoue, je baisserais bien les bras et baiser les pieds du pape, qu'on me donne enfin une sorte de rédemption. Là,là, Blue, pas toi, c'est pas possible, Hein, t'as pas fait tout ce chemin pour craquer au dernier châpitre pas celui des corinthiens mais le tien. L'histoire s'écrit au fur et à mesure, ne laisse pas t'atteindre tous ces faiseurs de miracles et ces empécheurs de voir vrai, tu sais qu'ils ne peuvent pas, tu sais qu'ils souffrent aussi, tu en sais trop en fait...
Respire, écris, ressaisis-toi!
Sigh.
15:03 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : état d'âme, inceste, pensée du moment, souffrance, écriture, échange, amitié, religion, humain
Commentaires
Haut le coeur contre coeur bien haut.
Comme ne pas lire la famille et ses pinces... La griffe.
Le combat.
Nous te lisons.
Écrit par : Didier | 19/10/2010
Merci d'être là, merci de me lire...
Écrit par : helenablue | 19/10/2010
Ta mère ne semble pas comprendre que tu luttes sans haine pour te sortir d'une enfance salissante. Pourquoi donc demanderais tu pardon, toi qui a été la victime d'adultes vils et sales ? Il est possible que cette femme qui t'a donné le jour ait besoin de tenter de t'entraîner vers la seule consolation qu'elle ait trouvée pour se laver de toute cette boue. Toi tu es vivante, tu vibres, tu existes, tu est née une deuxième fois des cendres de cette horreur. Et tu te bats chaque jour pour que le déni familial ne soit pas sanctifié. C'est sans doute ce qui te vaut cette insistance à te rappeler sans cesse que tu dois t'agenouiller et taire ce que tu ne peux pas taire.
Keep on Blue.
Je t'embrasse
Fanfan
Écrit par : piedssurterre | 19/10/2010
Comme dirait Ti-Jean de Crabtree de Joliette "In complètement défubé de la carriole s'te mère" ou "Coudonc a eu'l crucifix cloué dan'l front bin raide !" qu'importe, baiser les pieds du pape bien insuffisant. L'ascension à genoux des escaliers sans fin de le Rotoire Saint-Joseph (méprise bien réelle du terme Oratoire Saint-Joseph par un bambin de 6 ans...) serait plus expiatoire dans votre cas, car cas il y a dans votre cas,le vôtre, j'pense Hum!. D'autant que je connais d'excellents restaurants caraîbéens dans l'coin, pour y panser vos genoux à défaut de corriger l'incorrigible loterie père mère dont il s'agit. Rendons grâce au Diable, le produit au final, ma foi (ma foi ?), pas si mal aux dires des gens qui vous connaissent (reste à vérifier pour quelques-uns d'entre-nous, pauvres pécheurs par absence sic!).
Alors si le genou vous en dit "back to the future" sur les ailes d'un ange qu'on vous exorcise au plus criss!
Écrit par : MakesmewonderHum! | 19/10/2010
Ils auraient dû, s'ils avaient pû, te baptiser sous le prénom de "Amour", celui que tous finissent par sacrifier sur l'autel au nom de... au nom de quoi déjà ... ?
Écrit par : laure K. | 19/10/2010
Il y a du courrier qu'il vaudrait sans doute mieux ne pas ouvrir.
Des baisers. Plein.
Écrit par : Mik | 19/10/2010
Ben quoi? C'est vrai que t'as le diable au corps. C'est pas une grosse nouvelle. Pas de quoi écrire à sa mère, comme on dit.
Écrit par : Christian Mistral | 19/10/2010
"j'essaie juste d'écrire et de décrire cette vérité que personne ne veut voir "
Cette phrase me fait penser à celle de Rimbaud: "Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir".
Poursuivez votre chemin, au moins c'est le vôtre et laissez ces adorateurs de bondieuseries suivre le leur. Ce n'est forcément pas le même.
Écrit par : Feuilly | 19/10/2010
Purin, je croirais entendre ma mère y a 20 ans ! bon, j'ai fini par arriver à ce qu'elle me lâche avec ses croyances, elle se prosterne bien devant ce qu'elle veut comme imaginaire, tant qu'elle me fout la paix avec. Elle a fini par renoncer à s'occupper de ma "rédemption".....demander pardon ! bin j'voudrais bien voir ça ! et à qui, à ce fantasme ? et de quoi, s'il-vous-plaît ? 'manquent pas d'air, les affolés du Livre, quel qu'il soit ! ça fabrique tout de même de sacrés malades - et au fond, c'est bien cela qu'il faut comprendre ! les dérives mystiques, et autres délires religieux, ne sont que de la névrose religieuse. On s'en remet à l'invisible, le visible est trop cru, et puis ça dédouaane de ses responsabilités, ça permet de rester en vie sans se buter, écrasé du poids de la conscience interdite....Car, c'est encore de cela qu'il s'agit, d'une conscience interdite, étouffée sous un dogme tellement aveuglant, tellement imprégnant qu'aucune lucidité ne peut plus se faire jour.
Envoie balader ce fatras poussiéreux ; si tache il y a, ce n'est pas toi qui en es souillée.
Je t'embrasse.
Écrit par : anne des ocreries | 20/10/2010
Amen.
Écrit par : Yvan L. | 20/10/2010
Tu sais, elle est là exprès pour que tu désires toujours et plus que jamais suivre ton chemin. Elle fait bien ça.
Ne laisse pas troubler ton eau bleue.
Écrit par : Venise | 20/10/2010
Difficile de pardonner à ceux qui nous veulent du bien ,l'enfer est pavé de bonnes intentions...
Écrit par : Manouche | 20/10/2010
Tout cela n'est pas vraiment nouveau pour moi, depuis bien longtemps j'ai compris que c'est la seule issue qu'elle ait trouvé pour pouvoir sublimer ce qu'elle ne peut pas voir. Mais bon là, c'est arrivé dans un petit creux de vagues alors ça n'a pas été facile à encaisser, c'est tout. On ne choisit pas ses parents, encore moins sans doute on ne choisit pas de tels traitements de ses parents , en plus en toute inconscience et en toute impunité mais il n'en reste pas moins que papa et maman sont papa et maman.
Bien sûr on peu se blinder, envoyer tout ballader, faire le gros dos! On peut aussi ignorer, fighter, se confronter. Et même si on met une grande distance entre eux et nous, il n'en reste pas moins qu'ils font partie de nous et que donc ils peuvent nous atteindre.
Maman surtout.
Moi elle ne peut pas me lâcher avec ses croyances, je crois que c'est même sa seule façon de m'aimer, au fond c'est pas tout à fait faux que j'ai le diable au corps!! Hé,hé!! Mais ça n'est pas pour autant que je suis diabolique!!!
Elle n'a pas pu trouver d'autre issue que s'en remettre à Dieu, elle expie mais ne sait même pas vraiment quoi, elle pense avoir mis au monde l'incarnation du diable et elle trouve dans tout ça un sens à ses péchés et aux miens aussi sans aucun doute! Elle voudrait tant que tout redevienne comme avant, comme si de rien été, elle attend ce miracle, qui ne viendra jamais, impossible pour moi, j'y perdrais la raison, et cette fois pour de bon.
Je peux la comprendre au fond, j'ai frôlé la folie d'assez près pour savoir qu'il n'y a rien de plus difficile que de ne pas sombrer, qu'il faut pouvoir donner un sens à toutes choses, une explication à ses comportements.
Je n'ai rien à expier, je ne me sens plus coupable, parfois pourtant encore quelques bouffées de honte! C'est qu'avoir vécu des ignominies pareilles, pas si faciles à dire, pas si facile à accepter non plus et loin d'être facile à résorber en soi, donne une une manière d'être aux choses parfois spéciales et pas toujours conforme à la majorité!
Nous n'avons pas du tout le même chemin, c'est vrai, elle a choisi un système qui permet de ne pas voir, et moi j'aime la lumière. Nos routes s'éloignent de puis déjà un certain nombre d'années, pourtant je reste persuadée que c'est à moi de comprendre, au fond je sais que je peux arriver à l'exonérer, il le faut pour pouvoir l'aimer et pour moi aussi. Parfois on me dit qu'on est pas obligé d'aimer ses parents, on est obligé de rien, mais ceux qui nous ont élevés tant bien que mal et parfois avec bien plus de mal que de bien, font partie de nous, et notre complétude passe par ce chemin, non pas de pardon mais de compréhension et d'empathie aussi. Chaque chose en son temps.
Qu'un courrier comme celui-ci provoque encore des relans de colère m'indique que j'ai encore un peu de chemin à faire!
Précieux de vous avoir là autour de moi, avec vos réactions, tendresse, amour , humour!
Merci mes amis.
Écrit par : helenablue | 20/10/2010
Bonne route donc, Blue!
Mis, au fond, est-ce bien nécessaire de tant s'en faire ?
Secouer la tête, lever les yeux au ciel, hausser les épaules, un "forage" de l'index contre ta tempe, voire un discret bras d'honneur pour couronner le tout (mais pas en roulant), permet d'écarter pas mal de conneries.
Écrit par : giulio | 20/10/2010
Hi,hi, c'est pas faux Giulio, pourquoi tant s'en faire j'me demande, et pour les gestes que tu recommandes, je crois bien les avoir tous fait instantanément...
Le problème au fond, c'est pas que je m'en fais, ça c'est de l'histoire ancienne, il y a belle lurette que je les sais comme-ça et que je ne me questionne plus ni ne me torture, le seul petit hic, vois-tu c'est que ça m'atteint encore parfois!
C'est tout, c'est aussi simple que ça!
Les conneries de maintenant ne sont pas bien graves et pas bien méchantes au fond, c'est du gâchis, c'est tout. C'est plutôt celles d'hier qui sont à résorber, c'est là le gros morceau, pas la peine de se voiler la face, de faire l'autruche ou de passer son chemin en pensant magiquement que ça va se résoudre de soi-même, ça n'est pas vrai... En gros , c'est ça que je veux dire!
Tu crois que je coupe trop les cheveux en quatre?
Écrit par : helenablue | 20/10/2010
Blue, continue à avancer sur ces phrases qui en disent si long et qui sont si fondamentales : "Je suis vivante", et "le sacrifice n'est pas la bonne voie". Ne sors pas de cette route et continue à rayonner malgré certains évènements... je sais, c'est plus facile a dire qu'à faire..... mais tiens bon.
Je pense à toi.
Kissous
Amélie
Écrit par : amélie | 20/10/2010
T'inquiétes pas Amélie, je suis une dure à cuire, malgré mon côté tendre, et puis c'est une si longue histoire pour moi, parfois j'ai le sentiment d'avoir cent ans tellement je bataille!
Merci de ton amitié et de ta présence, belle amie.
Kiss, où?
:-)
Blue
Écrit par : helenablue | 20/10/2010
Sans commentaire. Non mais vraiment.
Écrit par : Maxime | 28/10/2010
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