17/08/2012
Trinidad -1-
Ce qui frappe en premier à Trinidad, ce sont les couleurs. Elles sont partout, du bleu, du rose, du jaune, de vert, de l'ocre, du grenat, sur les murs, les toits, les boiseries, les parapluies qui servent d'ombrelles et bien sûr les voitures, ces grosses américaines des fifties. Les rues étaient très calmes en plein milieu de l'après-midi, faut dire que le soleil cogne fort, il est à la verticale et tous s'abritent dans les maisons basses, sombres avec parfois des petits patios de verdures au fond. Il y a deux Trinidad. Celui qu'on voit là, sur les photos d'n haut, le Trinidad en cours de rénovation, repeint, refait, réhabilité pour les touristes. L'endroit où on peut déjeuner ou dîner, boire un verre, entendre de la musique et flâner dans des ruelles de gros galets à s'en tordre les pieds. Et puis il y a l'autre, plus dans son jus, avec ses façades décrépites, et ses maisons plus simples bourrées de charme plus encore, les images parlent d'elles-mêmes. Là on y croise des carrioles à cheval, des vélos taxis et des vendeurs à la sauvette qui ont sur leurs étals leurs petites productions de légumes ou de fruits. Certains vendent des gâteaux multicolores, d'autres fabriquent des jus de fruits frais ou des sortes de pizzas qu'ils servent dans un bout de papier gras. Tous les gens qu'on croisent vous saluent d'un "Ola!". Veulent tous savoir d'où on vient et si on a dans nos bagages du savon qui manque cruellement pour eux depuis qu'il a été retiré des cartes de rationnement. Les cubains font la queue pour tout, pour acheter un bout de pain, un poisson ou pour se faire couper les cheveux sur l'unique siège d'un coiffeur qui officie sur le bout de terrasse devant sa maison. Trinidad, une grosse bourgade coincé entre la forêt tropicale et la mer des Caraïbes. Verdoyant, aéré, tranquille. Un lieu pour peindre, pour écrire. Un lieu propice à la farniente. Les cubains là-bas sont pas stressés et pas bruyants, il y a peu de trafic et seulement quelques bus pour emmener les touristes à la plage, des bus chinois climatisés et d'autres plus vétustes voire délabrés pour transporter dans d'autres conditions les familles cubaines presque toujours entassées. J'ai vu aussi des camions de l'armée russe transformés qui emmènent ceux qui le souhaitent moyennant finance du centre ville à la mer à cinq kilomètres de là...
11:54 Publié dans art de vivre, Voyage | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : trinidad, cuba, écriture, voyage, photographie, art de vivre, ambiance, partage, humain
Commentaires
j'aime beaucoup ces couleurs, et puis l'évocation que tu fais du lieu ; je voyage. Merci, Blue !
Écrit par : anne des ocreries | 17/08/2012
Ça donne l'envie d'y aller.
Pour les files moi aussi je fais la filée quand je vais au supermarché aux heures de pointes.
Écrit par : gaétan | 17/08/2012
@ Gaétan:
Sauf que toi tu fais la queue pour régler ton caddy, eux la font pour tenter de remplir leur sac de ce qui leur est proposé, pas de choix et pas d'abondance...
Impressionnante aussi sont les files à l'entrée des banques, faut dire que pour simplifier il y a deux monnaies, une locale qui vaut vingt fois moins que la convertible indexée sur le dollars!!
Écrit par : helenablue | 17/08/2012
tu n'as pas été dépaysée rien qu'à Lille il y 11 centres "Restos du cœur". Quand je pense à Marie-Hélène(une cousine de mes mômes) épouse du rejeton(haut cadre chez Bombardier) d'une tenancière de cliniqueS à Lille elle a sombré dans une dépression catastrophique en s’apercevant que des élèves de "sa" classe vivaient dans une misère crasse.
Alors les comparatifs basta.
Écrit par : le bourdon masqué | 18/08/2012
Désolée de te titiller là où ça fait mal, bourdon. Je ne dis pas que c'est la panacée par chez nous, il y a encore à mon sens des progrés à faire et avec une volonté commune, je pense ça possible. La pauvreté existe partout, et tout près de chez moi aussi. La dîfférence, c'est que là-bas elle est générale sauf dans les endroits délimités réservés aux touristes. Comme me le disait mon hôte, personne ne meurent de faim mais tout le monde a appris à se contenter de peu. Franchement, que tu le veuilles ou non, c'est impressionnant de voir tant de gens manquer de tout. L'embargo américain n'a certes pas arrangé les choses, d'où un parc de voitures qui ressemble à un musée mais pas seulement, les politiques successives au nom de la révolution n'ont guère permis l'épanouissement d'un pays qui pourtant a une richesse humaine et géographique hors pair. Alors malgré la magie qui opère ici, je pense normal de mesurer mes propos et ne pas m'extasier outre-mesure tellement c'est beau!
Écrit par : helenablue | 18/08/2012
"titiller" oui le terme est délicat, mais ce n'est pas à toi que je m'en prends mais à la façon de le dire, le fond la forme en gros.
Bzzz...
Écrit par : le bourdon masqué | 18/08/2012
Pourtant comment me dissocier de ma façon de dire et de ressentir?
Écrit par : helenablue | 18/08/2012
Je commence a percevoir un morceau de paysage, a travers toi, évidemment.
Écrit par : lorka | 19/08/2012
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