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31/08/2012

Omar m'a tuer...

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- La Femme-Hibou -

 

Pat a étrangement insisté pour que je vois ce film sur cette affaire, en entier. J'avais esquivé au premier visionnement à peu près à la moitié, j'ai exprimé que je sentais que ça allait être au-dessus de mes forces et je craignais la soirée abîmée. J'ai alors quitté la pièce, Pat a fini de voir le film et puis me suis couchée presque sereine d'avoir pu éviter le pire. Hé,hé. Pourtant, ce soir, là, présentement, voilà qu'il récidive, qu'il me demande de voir la fin d'un film que je sais poison dans ma carte du monde. Je plie, acquiesce et accepte ce déroulement. Jesus, Christ!! J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai hocqueté avant de m'effondrer. Non, plus que non, viscéralement non. Je ne suis vraiment pas taillée pour l'injustice et pas prête de l'être. Faudra qu'on me tue pour me faire être autrement que ce que je suis devenue à tort et à travers. Je pensais à Cyrulnik, avant de voir ce film, et je disais à Patrick tout comme lui, que la résilience est loin d'être un acquis. Une blessure narcissique aussi infime soit-elle est à jamais ancrée dans notre vie. On cherche à colmater la douleur, à lui donner un sens, à l'oublier, l'organiser, l'enjoliver, la sublimer, lui donner des lettres de noblessse, n'empêche que quoi qu'on fasse, la blessure est là, et plus elle est profonde et profonde, tatouée dans nos chairs, dans notre vision du monde, plus, quoi qu'on fasse elle se ravive à nous et peut nous plonger dans des détresses effarantes et si terriblement humaines. J'ai foi en l'empathie, je sais qu'elle est source de plaisir dans la relation à autrui mais je n'ai pas encore la capacité de me l'offrir. J'en ai manqué terriblement dans ma vie, je l'ai cherchée désespérement et maintenant j'en suis au stade de l'expectative, j'ouvre mon esprit et mon coeur à mes fins. Mon regard change, mon horizon aussi, il s'éclaire et mes souffrances narcissiques s'estompent pour laisser place à l'improbable: moi. Comme quoi, faut toujours faire confiance à l'étoile qui brille en nous, celle qui matérialise dans notre imaginaire notre existence. Faut savoir et apprendre à s'aimer et à s'étonner, sans cesse, et jamais laisser qui que ce soit, vous tirer d'affaire en vous tuant  ... Faut vivre, bonnant malant, mais pas seulement, faut frisonner, faut se donner, faut y aller, ne pas craindre l'adversité, se permettre, oser, penser, se cultiver, apprendre et plus que tout aimer. Omar m'a toucher. Choukrane. 

 

Commentaires

Oui, tu as raison... Cyrulnik dit d'ailleurs qu'une telle blessure n'est jamais complètement refermée.

Il faut recoudre et recoudre toute une vie... Cette image qu'il emploie (et que tu utilises à ton tour, à ta façon), c'est marquant.

Écrit par : Vieux G. | 31/08/2012

A lire ce que tu écris je pense que peut être question d'injustice l'autobiographie de Gramsci que je viens de mettre en ligne t'intéressera...
http://antoniogramsci.e-monsite.com/

Écrit par : alex | 31/08/2012

En fait tu proposes que l'on devienne vibre-penseur.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 31/08/2012

:-), tiens pourquoi pas! Je ne propose pas, j'exprime ma réalité, ma vie , mes sentiments et ce que je ressens. Vibrant, tant que ça n'est pas un automatisme et qu'il voit grand...
Il faut toujours remettre l'ouvrage...
Mais à mon sens faut pas que le remettre, faut parfois aussi le remettre en cause. On ne mesure pas à quel point on est dentellé, fabriqué et agis par notre histoire. on est tous des produits de son passé mais on peut tous aussi être le germe de l'avenir. A chacun de voir, à chacun de sonder, à chacun d'apprendre la liberté. Comme toute chose n'est pas bonne à dire, toute liberté n'est pas bonne à prendre, parce que chacun de nos gestes, chacune de nos décisions et chaque fois qu'on se mouille pour de bon creusent le sillon. Faut toujours savoir ce qu'on fait et toujours avoir en tête et chevillé au coeur ce pourquoi on le fait. La conscience, pour moi, c'est la liberté...

Écrit par : helenablue | 01/09/2012

« on est tous des produits de son passé mais on peut tous aussi être le germe de l'avenir. A chacun de voir, à chacun de sonder, à chacun d'apprendre la liberté. »

WOW, percutant!

Écrit par : Vieux G. | 01/09/2012

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