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13/01/2013

Pola Kinski

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- Photo de Pola Kinski -

 

C'est toujours difficile pour moi de lire des choses comme ça, d'autant que j'ai toujours trouvé Klaus Kisnki fou certes mais génial, stupéfiant, envoûtant et hors du commun. Jamais évidemment je n'aurais imaginé qu'il puisse avoir à ce point maltraité sa fille. C'est normal. Personne ne peut penser qu'un père ou qu'une mère puisse manquer de discernement, d'humanité, d'empathie. Je ne doute pas que son enfance à lui ait été misérable et torturante, incestueuse et destructrice mais ça me fait mal de voir qu'il n'a pu faire autrement que de reproduire. J'y pense souvent moi aussi, je pense souvent à tout ce qui aurait pu être évité si mon grand-père, ma mère et mon père, leurs parents, leurs grand-parents s'y étaient pris autrement. Et même si j'ai plus ou moins réussi à faire pousser un jardin de fleurs sur ce fumier familial, même si les souffrances que j'ai endurées pour en sortir sont maintenant derrière moi et ont fait de moi la femme que je suis, je ne peux m'empêcher d'avoir mal quand je croise un tel témoignage. Probablement qu'il y a quelques années encore, ça m'aurait mise dans une rage folle. Plus maintenant. Je suis profondément attristée et intimement convaincue que c'est bien que les choses soient dites un jour ou l'autre, pour elle, pour ses enfants et pour nous tous. C'est un sujet tellement difficile à aborder et comment faire autrement pour que ça s'arrête?

- Kindermund, parole d'enfant, de Pola Kinski -


 

Commentaires

L'humain peut être si dégoûtant. Combien de pratiques absurdes et destructrices sont faites dans les familles en ce monde ? Il faut en effet les dénoncer. Bravo pour tout ce courage.

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 13/01/2013

Ta question finale laisse en suspend et dans le vide une note musicale interminable, un problème pshychique et pulsionnelle non résolvable, un arrière goût d'amertume et dont l'écho, le précipité ou la mémoire sensorielle reste à jamais suspendue.
Ces crimes de Famille et d'intime semblent se perpétuer au même titre que la reproduction d'une éspèce, nul homme de Loi n'a été capable de la conjurer hors du corps humain et social.
Mais plus on en parle, plus on le dit, plus on participe quand même je crois, à l'océan des dires. Et viendra peut être un temps où les victimes se soulèveront avec force et en masse pour faire voter des Lois impartiales. Où le corps politique se permettra les moyens de venir arrêter père ou mère au sein d'une famille comme on déboule dans une école pour arrêter une enfant dans une cantine !

Mais on parle de La famille. La sacrosainte famille. Intouchable, elle, inviolable, elle, dans son corps social, dans son unité du saint esprit, Amen. A vos souhaits !

Vraiment, je ne sais pas moi même quelles facultés il faut pour aller trouver le père d'une enfant violée ou menacée et lui dire en face qu'il n'en a pas le droit. En fait, qui a le droit de faire ça sans prendre le risque d'une remontrance sévère voire violente ? Comment peut-on débouler devant un père ou une mère en le menaçant de tout dire parce qu'on sait qu'il viole ses enfants ?
Je me suis retrouvée dans cette situation, avec le père d'une enfant, en petite maternelle. J'étais amie avec la mamie qui est maintenant décédée, et elle m'avait parlé que la fillette mettait du sparadra sur la bouche de son nounours et puis d'autres choses. Elle en a parlé je crois suffisamment au service sociaux pour que la petite soit aujourd'hui placé en famille d'accueil après le décès de sa grand mère.
Ce gars là, je le croisais et le croise encore en bas du magasin chez moi. Je lui demande des nouvelles de sa petite de temps en temps. Je n'aurais pas pû lu dire un mot à ce sujet. Par peur aussi, parce que ma gamine à moi a le même âge et qu'on vit dans le même quartier. Il y a de cela sans doute aussi à taire les choses. Sans doute j'aurais fait autrement s'il en avait eut la garde.
Depuis l'affaire d'Outreau, en France, c'est comme si on ne pouvait plus ni croire en la Loi, ni croire en la parole des enfants. Alors mariage triste ou mariage gay, il faudra bien un jour que l'inceste soit mis au pilori des maux de société, est-ce qu'il faudra attendre pour cela qu'un président ou présidente ait été violée pour en faire avancer les Lois? ou qu'une prise de conscience s'élève pour un droit enfin juste et impartial ?
"Le manifeste des 313" évoqué dans l'article du Nouvel Obs qu etu mets en lien, semble laisser entendre que des prises de conscience s'élèvent pour révèler ce tabou: "Chaque année en France, plus de 75.000 femmes, et presque autant d'enfants sont victimes de viol. Soit un viol toutes les huit minutes. (…) 80% des viols restent aujourd'hui commis par un proche (…). "
Tout est à faire en place publique.

Écrit par : Laure K. | 13/01/2013

La France se mobilise : Nos troupes entrent dans Bamako, Marseille pousse sa grande clameur, les familles grosses de « leur si bien pensant » théorisent sur l'équation de l'amour et leur radicale stupidité insulte notre humanité ... Les institutions sont marchent. Toujours le même pas.
Alors à jamais les mêmes combats ? Dénoncer l'inceste, les viols conjugaux, les gueules fracassées, les enfants terrorisés, la loi du plus fort de son bon droit, les secrets de familles, ou bien d'états.
Ouvrir sa gueule. Pas une clameur. Mais un cri de colère !. Je partage le texte puissant d'Allain Leprest :

LA COLERE
« Ca te vient, ça t´arrive, cent clébards dans la tête,
Une locomotive, un barrage qui pète
Ca te sort d´une graine et ça devient un tronc
Et les branches d´un chêne qui t´éclatent le front
C´est jouir à l´inverse, c´est un ciel à sanglots
Et son grelon qui perce les parois de la peau
C´est pleurer à l´envers, le pétard de la peine
L´orgasme de la haine. C´est s´entr´aimer quand même,
La colère

C´est un piano qui cogne dans l´orchestre des veines
Ce pipeau dont l´haleine sent mille saxophones
C´est la sueur de décembre, mourir en italique
Vouloir nouer ensemble la Manche et l´Atlantique
C´est une épée tendue à la barbe des cons
Une fleur de passion aux pétales pointus
C´est le jour moins le jour, c´est un accouchement
Sans l´aube d´un enfant, les mâchoires de l´amour,
La colère

C´est les yeux qui s´effritent et le poing qui se blesse
Au tranchant des caresses, au baiser de la vitre
"Patron, une dernière, à la santé du diable!"
Et je casse mon verre sur le bord de la table
C´est un rire qui balance sous le ciel des gibets
Et son sexe bandé en haut de la potence
C´est le cœur éclaté mais c´est mieux que se taire
De pouvoir la chanter, comme hurler de colère,
Sa colère

C´est l´anus du Vésuve dessous ma casserole
Un fleuve de pétrole où navigue l´étuve
La langue qui s´embrase, la salive qui brûle
Et le ventre qui hurle pour attiser les phrases
Cette vague de braises au bûcher de la mer
Cette écume incendiaire qui lèche la falaise
C´est un feu de chevaux lancés au cœur des champs
Et le vent qui reprend l´odeur de leurs sabots,
La colère

C´est sauter à deux pieds sur l´édredon des ronces
La rage qui défonce les portes enfoncées
C´est l´opéra du cri, l´orage de tes bras 
C´est cracher du lilas à la gueule des orties
C´est un hymne de fou, c´est l´étincelle noire
Qui porte à la victoire l´agneau contre le loup
Un baiser en dedans à l´amitié complice
Qui mord à pleine dents le cul de l´injustice,
La colère ».

Écrit par : Astrid SHRIQUI GARAIN | 14/01/2013

@Astrid SHRIQUI GARAIN Rock on !...

Écrit par : Guillaume Lajeunesse | 14/01/2013

public complice oui,et Woody comment va sa fi.... Euh! Son épouse?

Écrit par : le bourdon masqué | 15/01/2013

j'ai trouvé cet article, et quelques autres qu en disent un peu long sur la façon dont les institutions traitent ceux qui parlent. Pas gagné.
A titre informatif.
http://dondevamos.canalblog.com/archives/2012/12/26/25998010.html

Écrit par : Laure K. | 15/01/2013

aussi ici

http://patricjean.blogspot.fr/

Un phénomène occulté par la société

L’inceste sur mineur serait gravement sous-déclaré. 90% des incestes ne seraient pas signalés à la justice. La gravité des séquelles sur la santé physique (troubles du comportement alimentaire, addictions…), sur le développement psychique (dépression, pulsions suicidaires…) et sur la vie sociale des victimes (peur des autres…) fait de l’inceste un enjeu sanitaire et sociétal majeur.

Écrit par : Laure K. | 16/01/2013

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