Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2013

Jeudi 7

J'oscille entre la bonne humeur et le découragement. Suis entre-deux. Pourtant je m'étais fait la remarque hier entre deux clientes, toujours encore entrain de se plaindre, que c'était inutile et improductif de se sentir malheureux quand après tout il n'y avait pas de raisons valables de l'être si ce n'est l'impression qu'on pourrait être mieux. Se lever chaque matin que Dieu fait dans les bras de la personne aimée, descendre prendre son thé et bavarder quelques minutes avec deux de ses petits gars, rencontrer Chopin ou Schumann à la première gorgée, laisser son esprit gambader face à la fenêtre ouvrant sur un jardin d'hiver en berne et croiser le regard d'un merle venant faire des repérages pour installer son nid, vagabonder ensuite sur la toile et piocher deci delà des pépites comme " Be in love with your life every minute of it " de Jack Kerouac ou " Je crois que les petites actions sont souvent celles qui nous amarrent ici bas " d'Eric Mc Comber et alors ressentir du plaisir...

J'ai eu envie de partir quelques jours, ça m'a prise d'un coup. Je voulais découvrir un nouveau lieu, voir du pays, faire une nouvelle expérience. Moscou, St Pétersbourg, Zagreb? C'est Prague qui l'a emporté! Prague, la ville magique d'après ce qu'exprime André Breton ou Apollinaire lors du récit de leur visite. Prague, la ville de Kafka et de Rilke, ville alchimique, ville ésotérique, ville romantique avec son pont Charles, le plus bel ouvrage gothique de l'Europe, sa place du marché, son horloge astronomique, ses hôtels particuliers baroques, le château, la tour des poudres, le palais Sternberg, ses musées, sa musique, sa féérie. Tant pis si madame Cheval me dépouille un peu plus, tant pis si c'est la crise, que les temps sont durs et qu'il n'y a pas la place pour une folie d'aucune sorte. J'ai pris mon billet, ça y est, je nous y emmène la semaine prochaine, quatre jours, se changer les idées.

C'est un luxe de pouvoir ainsi décider de partir ou de ne rien faire, c'est une chance de pouvoir ainsi être libre de ses mouvements et de ses pensées. C'est un bonheur immense que d'aimer et d'être aimé, c'est précieux de le mesurer, de se le dire, de l'exprimer. Et pourtant encore, malgré tout ça, on n'a parfois pas la foi et on se noud le coeur avec des pensées sombres, je me demande pourquoi. Pourquoi est-ce si compliqué de s'autoriser à être bien et juste prendre la vie du bon côté, celui qui fait avancer et qui donne des ailes?

Aujourd'hui, c'est Jeudi, non c'est pas raviolis. Vais tenter une expérience, pour voir, vais tenter de penser à ce que je fais, d'être plus là encore que d'habitude, profiter de chaque petits gestes du lever au coucher et voir si cela m'entraîne vers des horizons insoupçonnés. Je crois le faire parfois mais très vite le naturel reprend le dessus et ma journée a filé sans que je m'en apercoive. Là, si j'essayais de ne pas oublier de ne pas oublier d'en être, de la tête aux pieds.

 

Commentaires

Bingo Héléna pour la photo! C'est aussi mon coup de coeur.
Mais...Chuuuuuut. Belle journée et plein d'instants présents.

Écrit par : Louis-Paul | 07/02/2013

Je vais à un atelier de méditation et de pleine conscience, je lis des livres sur le pouvoir du moment présent, et je dois dire que tout cela m'aide beaucoup à savourer chaque instant et à ne pas toujours me projeter dans le futur, ni à perdre du temps dans le passé. Je vis le moment présent, je suis dans le moment présent, je savoure les lieux où je me trouve, je profite des personnes avec lesquelles je me trouve, et je dois dire que c'est vraiment bien. :-)
Bon séjour à Prague, alors, Helenablue. Profites-en bien et savoure chaque instant.
Belle journée à toi.

Écrit par : Françoise | 08/02/2013

BINGO Héléna pour le lapsus!!!!
J'entends Franz Kakka qui s'esklaffe dans sa tombe...
Voilà d'excellents auspices pour aller à Prague.
Lui, il a réglé le problème avec une seule phrase:
«Vous n'avez pas besoin de quitter votre chambre.
Restez assis à votre table et écoutez.
N'écoutez même pas,attendez tout simplement.
N'attendez même pas, soyez calme, tranquille et solitaire.
Le monde libre s'offre à vous.
Ii roulera en extase à vos pieds, il n'a pas le choix."

Franz Kafka

Écrit par : Breuning Liliane | 08/02/2013

@ Louis-Paul:

Motus et bouche cousue! Très jolie ta photo en tout cas...
J'ai bien profité de ma journée bourrée d'instants présents tous les plus disparates les uns que les autres, me suis surprise à passer dans un flot d'émotions toutes les plus différentes les unes des autres! J'ai l'impression d'avoir trois jours en un!
:-)

Écrit par : helenablue | 08/02/2013

@ Françoise:

C'est gentil à vous d'être passée par ici et d'avoir laisser quelques mots. Cette histoire d'instant présent est vraiment stupéfiante, parce que ça tombe sous le sens à priori de savourer l'instant qui passe, de goûter le plus possible le plaisir d'être avec les personnes avec lesquelles on se trouve et néanmoins ça n'est pas toujours possible et ça demande un effort particulier alors que ça devrait être naturel!
Est-ce à cause de l'éducation que nous avons reçu? Ou avons-nous une prédisposition à ressasser notre passé en espérant un futur toujours meilleur?

Écrit par : helenablue | 08/02/2013

@ Liliane:

Oh! ça faisait longtemps que je ne vous avez pas lue ici! Contente de vous y voir toujours ausi attentive! Kakka au lieu de Kafka! Quel lapsus en effet!!
:-)
Suis ravie d'aller à Prague même si je rejoins Franz aussi, on peut voyager de sa chambre avec sa tête, oui, néanmoins l'expérimentation physique nourrit notre imaginaire en retour, vous ne croyez pas?

Écrit par : helenablue | 08/02/2013

Chère Héléna,
je ne pouvais VRAIMENT pas laisser passer ça!!!
Le K chez Kafka est tellement fondamental, il le représente tout entier, Kavka en tchèque signifie choucas, corbeau, corneille, le prénom hébreu de Kafka est Amschel (c'est aussi le prénom hébreu de Paul Celan), c'est le merle en allemand Que d'oiseaux!!! le pauvre garçon qui part en Amérique se prénomme Karl (Rossmann) et celui qui est jugé sans jamais savoir pourquoi, c'est Josef K., dans Le Château, le K est inscrit à la place du "je" initial,. le K est le noyau générateur de toute l'écriture de Kafka et toute sa généalogie y converge. Prenez le temps de regarder son écriture manuscrite et ses petits dessins le K est élégant et svelte c'est en voyant son écriture et ses dessins que je suis tombée en amour avec Franz K. il y a bien longtemps maintenant, il est mon petit frère parce qu'il a accepté d'être si démuni et de le ... dire "On me demande ce que j'ai de commun avec les Juifs. Tout juste si je sais ce que j'ai de commun avec moi-même. Et on voudrait que je reste tranquille dans mon coin, tout juste content de pouvoir respirer." Bon voyage à Prague, Héléna, que vous y rencontriez le fantôme de Franz Kafka il ne peut que vous faire du bien.

Écrit par : Breuning Liliane | 09/02/2013

Prague, une ville habitée par les âmes, à ce qu'on en m' a dit. Tu nous raconteras dis si tu y croises un K...
:-)

Écrit par : Laure K. | 09/02/2013

Bon plan, bon plan !!!!!

Écrit par : anne des ocreries | 22/02/2013

Les commentaires sont fermés.