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07/05/2011

Le poète

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- Le poète - Ossip Zadkine -

 

 

" La lumière du poète est la contradiction. La poésie ne requiert pas d’adeptes mais des amants. Elle sème des ronces et des bris de verre pour que les mains qui la cherchent se blessent par amour. "

- Le fait poétique - Lorca -

 


 

Commentaires

Sacré Federico. Grand-mère avait 67 ans et moi quatorze quand elle me le fit découvrir. Sacrée grand-mère.

Écrit par : Christian Mistral | 07/05/2011

Wouahou! Sacrée grand-mère indeed!
Moi, j'en ai 46 et je viens de le découvrir!

Écrit par : helenablue | 07/05/2011

Elle était si émue en me racontant son tragique destin. Émue et indignée. Elle le découvrait aussi, dans une biographie qui avait retenu son attention à la bibliothèque. Alors tu vois, tu as 21 ans d'avance sur elle.

Écrit par : Christian Mistral | 07/05/2011

:-)

Écrit par : helenablue | 07/05/2011

Talentuoso Federico Garcia Lorca, nacido y muerto en Granada , victima del facismo,
Inolvidable.

Écrit par : Manouche | 07/05/2011

ça, c'est puissant, j'aime beaucoup.

Écrit par : anne des ocreries | 07/05/2011

La lumière du poète est la déraison de l’alliance des mots avec des images filigranes qui aussitôt vues disparaissent pour laisser place à de nouvelles et ainsi de suite… à chaque lecture.

Écrit par : J.Earthwood | 07/05/2011

dear Blue,
Merci d'avoir pensé à Federico Garcia Lorca, cet immense être de courage et de conséquence avec soi-même qui a su incarner à merveille l'exigence d'amour, de sincérité et de profondeur vitale dont se nourrit la poésie!
Il a éclairé tant de nuits de mes seize ans ainsi que d'autres poètes de la résistance espagnole. Lorca, sublime et immortelle grenade de Grenade!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 07/05/2011

J'aime beaucoup cette sculpture de Zadkine représentant le poète, qu'en penses-tu, cher Mokhtar?

Écrit par : helenablue | 07/05/2011

Zadkine et Garcia Lorca, ça aère !
Ces trois vers résonnent fort.

Écrit par : laure K. | 07/05/2011

Je songe à Garcia Lorca lié au poteau, juste avant qu'on ne le fauche, les yeux bandés, l'oreille tendue percevant le déclic des chiens de fusils: j'aime à penser que son ultime espoir, sa force et son réconfort ressemblaient à ce que Mokhtar dit aujourd'hui et qui est si beau:«Peut-être, dans 75 ans, quelqu'un quelque part se souviendra-t-il de moi comme d'un être de courage et de conséquence avec soi-même...» Je suis persuadé qu'au dernier instant, le plus génial des poètes ne pèse pas sa vie à l'aune de sa poésie, mais s'inquiète entièrement de la sorte d'homme qu'il a été ainsi que de la sorte d'homme qu'on dira qu'il était.

Écrit par : Christian Mistral | 07/05/2011

Dar Blue
Cette sculpture dit éloquemment cet être traversé transtemporel et transcosmique qu'est le poète, ses tourments en écho à ceux de l'humanité, son être arboricole de gîte ontologique à tous les errants, à tous leurs cris d'amour, de désespoir et d'espoir! Merci de ce choix!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 07/05/2011

@Christian Mistral
Merci de rappeler cette si prophétique phrase de Lorca! ça doit lui faire chaud au coeur, nous voyant, dans notre belle ronde, lui rendre ce tant mérité hommage!
Les êtres entiers ne s'oublient jamais!

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 07/05/2011

Moi je vous offre cette chanson de ferrat sur féderico Garcia lorca.
Voici un lien sur youtub de la chanson de ferrat
http://www.youtube.com/watch?v=IZO6qrQ1COY
Et voici quelques paroles:
Les guitares jouent des sérénades
Que j'entends sonner comme un tocsin
Mais jamais je n'atteindrai Grenade
"Bien que j'en sache le chemin"

Dans ta voix
Galopaient des cavaliers
Et les gitans étonnés
Levaient leurs yeux de bronze et d'or
Si ta voix se brisa
Voilà plus de vingt ans qu'elle résonne encore
Federico García

Voilà plus de vingt ans, Camarades
Que la nuit règne sur Grenade

Écrit par : bizak | 08/05/2011

@Suite des paroles de la chanson de garcia lorca:
Il n'y a plus de prince dans la ville
Pour rêver tout haut
Depuis le jour où la guardia civil
T'a mis au cachot

Et ton sang tiède en quête de l'aurore
S'apprête déjà
J'entends monter par de longs corridors
Le bruit de leurs pas

Et voici la porte grande ouverte
On t'entraîne par les rues désertées
Ah! Laissez-moi le temps de connaître
Ce que ma mère m'a donné

Écrit par : bizak | 08/05/2011

Je vais y aller d'un très discret et très entier : « Merveilleux ! »

Écrit par : Guillaume L. | 08/05/2011

@Mokhtar

J'ai bien peur d'avoir encore écrit confusément, à moins que vous ne me taquiniez: je supposais bien sûr qu'il aurait pu se dire quelque chose comme ça, ce quelque chose que vous avez concrétisé ici. Je le lui souhaite a posteriori, n'étant plus en mesure de croire qu'il s'en réjouit maintenant au Paradis depuis que j'ai malencontreusement perdu la Foi.

Écrit par : Christian Mistral | 08/05/2011

@Christian Mistral
L'essentiel c'est que l'esprit de sa lettre y est vraiment et que Lorca est loin d'être mort.

Écrit par : Mokhtar EL Amraoui | 08/05/2011

@Christian

Le fait que tu utilises la majuscule pour Foi, et que tu dises l'avoir perdue plutôt que d'en parler comme un enfantillage tel que le feraient certains, n'est-ce pas la preuve qu'il en subsiste quelques traces lumineuses, à l'intérieur de toi ?

Écrit par : Guillaume L. | 08/05/2011

Non. C'est une marque de respect pour cette grande perte, du prix que je lui accordais, ainsi qu'une marque de respect pour ceux qui l'ont toujours.

Faut pas essayer de me psychanalyser, Vieux G. Aussi bien m'accoster dans une ruelle avec un jacknife: je sors mon gun.

Écrit par : Christian Mistral | 08/05/2011

@ Christian:

Tu dis l'avoir perdu malencontrueusement et que c'est une grande perte, pour ma part, alors qu'elle avait aussi grand prix et que je lui donnais beaucoup d'importance, cela m'a plutot libérée de l'avoir perdue et m'a ouvert davantage l'esprit sans pour autant perdre en humanité.
Tout comme toi, je respecte ceux qui l'ont toujours même si je me permets de trouver que ça ne les rend pas forcément meilleurs ni plus ouverts...

Écrit par : helenablue | 08/05/2011

Moi, plus je grandis, je veux dire, plus je rajeunis, plus je suis sans Foi ni Loi.
Oh! là! là! Que ça vous ne fasse pas, surtout, peur!
La foi: je la cherche toujours, je ne l'ai pas trouvé, donc forcément je ne l'ai pas!
La loi: surtout pas dans sa lettre, avec les "entre les lignes" et rédigée par des despotes.
Je suis ce que je suis, je n'ai rien à prouver, rien à justifier, je n'ai pas demandé à naître, je ne demande pas à mourir, j'aime la vie et la devise: aimez vous, laissez vivre. J'aime aussi cette citation de Edgar Morin:
-"L'idée de vérité est la plus grande source d'erreurs que l'on puisse envisager; l'erreur fondamentale consiste à s'approprier le monopole de la vérité"
et aussi cette citation:
-" Si ma chaussure est étroite, que m'importe que le monde soit vaste"
et une autre (je l'aime bien celle-là):
-"Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe" (corse)
-

Écrit par : bizak | 08/05/2011

Ça t'a libéré de tes parents et de leur religiosité carcérale: la Foi n'a rien à voir là-dedans, et tu ne l'as jamais perdue. Tu n'es pas une athée convaincue, dont les lectures et les raisonnements philosophiques bloqueraient tout possible retour à une idée de Dieu. Tu sais aussi que la Foi des gens ou l'absence d'icelle est sans rapport avec leur ouverture ou la notion de meilleur et de pire. Les gens sont les gens: pour chaque ordure crapuleuse agissant avec la Foi on trouvera un humaniste généreux qui ne croit pas en Dieu, et vice versa. La Foi, ça ne se discute même pas: c'est ce qui se passe dans les profondeurs humaines individuelles, un rapport unique et personnel avec la question du sens de la vie et celle de la nature de la mort.

Écrit par : Christian Mistral | 08/05/2011

Oui, c'est vrai. J'ai pas perdu la Foi, je crois en l'humain en nous!

Écrit par : helenablue | 08/05/2011

ton commentaire avec la reproduction du "poete" de ZADKINE m'a fait me souvenir d'un livre sur la vie de l'artiste "le maillet et le ciseau" (Albin michel 1968) que j'ai retrouvé dans ma petite bibliothèque. Ilexpliquait dans son journal que le travail du bois était sa chose: " c'est dans ce travail que j'ai trouvé la paix". De tout jeune il a été marqué par le personnage d'ORPHEE "je le regarde toujours sans cesse à travers les années"..." entité, c'est à dire un nom qui est synonyme temporairement de beaucoup de choses pour un certain nombre d'être humains. Je suis devenu une de ces entités et je devrais ressentir du contentement.Or, je ne ressents pas ce contentement.... Je n'ai pas choisi de travailler le bois ni un préalable technique issue d'une esthétique élue...Mon fort intérieur était l'ébéniste l'homme qui aime animer le bois."

merci pour cette remise en mémoire.

Écrit par : alex | 08/05/2011

@ alex:

Le travail de l'ébéniste serait-il comparable à celui du poète, l'homme qui aime animer le bois et qui fait danser les mots?

Écrit par : helenablue | 09/05/2011

Un blog superbe
radical
et si humain

Écrit par : galibert | 12/05/2011

Comparable, oui, je pense. Mais pas interchangeable. Comme tu sais, Papa est un ébéniste immensément habile, et moi, ma foi, je bidouille la rime avec un certain bonheur. S'il fallait qu'une sentence cruelle ne s'abatte sur nous deux et force chacun à faire l'ouvrage de l'autre, en supposant même que nous apprenions comment, la perspective des flammes infernales immédiates nous semblerait infiniment plus désirable.

Je ne manierai jamais ni maillet ni ciseau, ni ne trouverai la paix de l'âme dans l'intimité de mon atelier plein de sciures parfumées en suspension dans l'air. Papa ne maniera jamais un stylo pour dégrossir les mots et tailler un poème. Non pas que nous demeurions imperméables à nos métiers mutuels, bien au contraire: quand il s'est convaincu que j'avais acquis la maîtrise de mes outils, tout comme lui, et que je travaillais aussi de nouvelles formes, notre entente s'est immensément bonifiée. Il n'y a guère de différence entre écrivain et ébéniste, outre que c'est totalement pas la même chose, héhé. Surtout quand une distraction est cause que l'un ramasse le poinçon et l'autre la plume. De retour au travail l'instant d'après, l'un attaque délicatement son dernier paragraphe et ce faisant déchire le vélin avec cette plume qui n'en est pas une: on croirait une peau de biche, dépoilée puis râclée puis étirée puis tendue puis tannée puis séchée puis assouplie et blanchie puis prête à devenir une robe de mariage pour la petite: sa mère coud comme les squaws d'antan, ou ma grand-mère, et au milieu de l'ouvrage on remarque cette balafre, cette blessure béante sur le cul de la petite en train de se soumettre au sixième essayage devant sa mère qui corrige mentalement son patron en mesurant à l'oeil. Elle coud comme Rimbaud versifiait avant d'aller vendre des fusils, ces vêtements qui naissent sous ses doigts sont de la poésie, parfois cousue de fil blanc, mais solide.

Une fois la petite inspectée, il s'est avéré que la déchirure ne touchait que la biche. Elle ne risquait pas de souffrir, on a pris le temps de préparer du café en respirant à fond, de se remettre de nos épouvantes, surtout de notre soulagement: j'ai souvent constaté qu'un profond soulagement ne va pas sans un caverneux soupir prolongé pour l'accompagner, l'un ne va jamais sans l'autre, vous les verrez sur le Tapis Rouge devant le Chinese Theatre, vous les verrez en train de braquer une banque au Kansas, vous les verrez fuyant les flics dans une course-poursuite époustouflante, mais si vous les voyez, ils seront ensemble, séparés d'au plus dix pas.

Mon café terminé, je me suis levé pour jeter la peau de la biche dans le poêle à bois Je ne voulais plus jamais avoir ça sous les yeux. Pas seulement pour l'amour de cette petite sotte si chère. Surtout, c'était pour la biche. Personne ne mérite de mourir deux fois, ni homme ni bête. Et puis j'avais eu le temps d'examiner discrètement l'entaille en détail. Une flèche de chasse ne cause pas ce genre de percée qui déchire, et qui ressemble à ce que ravaude l'épisiotomie. Ce beau cuir tendre, souple et blanc, cette peau nuptiale, elle en parle à sa mère depuis qu'elle est toute petite: Quand je serai grande, à mon mariage, je porterai ça, une seconde peau, je serai vêtue tout en me sentant nue, et nous serons heureux...

C'était un carreau d'arbalète qui avait causé cette laide déchirure, Une arme interdite pour la chasse chez nous. Tension de 200 livres, vitesse de trait avoisinant les 250 pieds à la seconde. Manifeste.

La petite s'est mariée en blanc, mais pas dans la robe dont elle rêvait. Quant au sauvage qui avait crevé la peau du rêve, il fut retrouvé, mais je manquerais de prudence en admettant que je sais ce qui lui est arrivé.

Écrit par : Christian Mistral | 15/05/2011

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