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19/06/2011

Papa

Papa,

Normalement, par le calendrier, c’est ta fête today. Pourtant, pour moi, sigh, ça n’est pas si simple! Pour ce qui est du père de mes enfants, c’est sans problème. Là, quel ravissement!

Non, c'est entre toi et moi que c'est plus compliqué, tu devines bien pourquoi même si t'as oublié. Tu as été mon père longtemps, tant que je n'avais pas accès à ma mémoire, tu l'es toujours pourtant maintenant que je l'ai retrouvée, mais je ne sais qu'en faire! Je veux pas faire dans le pathos, de ton côté, tu l'as bien éprouvé. Mais je ne peux non plus pas m'enfouir dans le non-vouloir voir, dans le non-vouloir être et dans le non vouloir-dire, père!

Le déjeuner entre hommes fut drôle, généreux, magnifique. Tu sais, papa, j'avais autour de moi mon homme, mes fils, et puis un petit gars que je porte dans mon coeur depuis longtemps. C'est le meilleur ami de ton petit-fils que tu ne connais pas par la force des choses et par sans doute ton incapacité à les voir comme elles sont, je ne t'en veux pas, comment pourrais-tu les appréhender alors qu'elles n'ont jamais été à ta portée? Lui, son père lui a mis une beigne et l'a foutu dehors. Il doit s'en mordre les doigts, l'enfoiré de papa, comme toi quand tu m'as dit que je ne faisais plus partie de la famille si je disais vrai. Dis-moi, aurais-je pris le risque de mentir à ce prix? Tu verrais ce p'tit gars, papa, que t'en serais le premier étonné tel que je t'imagine. Tel que je voudrais que tu sois.

N'empêche, je suis bien emmerdée. Je ne sais pas quoi faire, c'est la fête des pères, je devrais avec joie te la souhaiter, au pire sans grand plaisir. Mais je n'y arrive pas. Pourquoi? Pourquoi papa, fuck, pourquoi?

 

 

Commentaires

Routes en parallèles qui ne se croisent jamais. Dans un monde à trois dimensions, aujourd'hui le temps en est la quatrième.
Se croiser, d'un regard, d'une minute.
Bzzz...

Écrit par : le bourdon masqué | 19/06/2011

Aucun enfant n'a un développement parfait Blue ! C'est fatigant ces fêtes qui nous le rappellent à chaque année, merde.

Écrit par : rainette | 19/06/2011

Ché pas Rainette, si c'est si fatiguant...

Pat a été au marché ce matin, parce que je voulais un bouquet de Lys, pour recevoir mes enfants, j'aime tant ça les fleurs! Surtout les blanches, et le marchand lui a dit ne pas être content que la fête des cimetières ne rapportait plus autant! " Ben c'est la fête des pères!" lui dit Pat en payant, " Oui, c'est pour nous une deuxième Toussaint!"... A croire qu'on les vénère autant morts que vivants!

Au fond, non, ça a du bon, ça ouvre des discussions. En tout cas pour ma part, je n'ai pas à me plaindre, les rires ont fusé, les coeurs se sont ouverts et ce fut une occasion de plus pour mes fils de parler d'un grand-père qu'ils ont très mal vécu. Je trouve cela bénéfique et plutôt positif. Finalement le calendrier donne des occasions, à nous de les saisir.

Rien n'est parfait, pas plus le développement d'un enfant que quoique ce soit, tout est à faire, tout est fragile, tout est fort à la fois, tout est tangible. L'important c'est, à mon sens, d'en être conscient.

Je vais écrire à mon père. La première fois depuis quinze ans.

Écrit par : helenablue | 19/06/2011

Jour de pincement de coeur, moins pour moi que pour L.
Mais elle était si pretty dans sa robe mauve sur scène tout à l'heure qu'on préfère rester sur les notes fleuries d' "un rêve bleu"... le temps viendra où peut être un jour aussi elle aura envie de lui écrire. Pas dans 15 ans, j'éspère pour eux deux.

Il faut bien tirer de temps en temps sur les fils de l'espoir, Blue,
quitte à en souffrir on n'en meurt pas moins, on n' en vit que plus.

Bize Bella Blue

Écrit par : laure K. | 19/06/2011

@ Laure

Les fils de l'espoir sont tenus mais possibles. J'ai écrit à mon père, et il m'a répondu. Non par écrit , comme il me l'a toujours dit, il ne sait pas écrire. Peu importe, à peine ai-je envoyé mon message qu'il empoignait son tel. pour me répondre, papa.

On ne sait jamais de quoi l'avenir est fait. ce qui est certain c'est qu'en semant des bombes, ou en envoyant des skuds, ou en minant des champs, on ne récolte que misères, horreurs et amputations.

Perso, je préfère semer une graine d'une autre nature, ni douce, ni amère, juste.
Elle demande pas mal d'élaboration dans un laboratoire qui n'appartient qu'à chacun, de l'engrais, du fumier, de l'eau, de la chaleur, une dose de pelletage intensif, du courage, de l'inventif et beaucoup de confiance, du temps aussi.

On ne récolte que ce qu'on sème, faut pas se gourer de graine!

Espérer, pour moi, dans mon vocabulaire fait partie de ces verbes comme respirer! Souffrir n'est pas une fin en soi et ne doit pas devenir une faim. Juste un passage obligé, parfois. L'important est de vivre à plein poumon et de se le permettre, sans aval,du père ou de la mère, juste en son nom.

Écrit par : helenablue | 20/06/2011

Bonne fête des pères au tien, qui t'a faite. Comme tu es. Je lui dois beaucoup.

Écrit par : Christian Mistral | 20/06/2011

@ Christian:

Qu'il t'entende!

Écrit par : helenablue | 20/06/2011

C'est curieux cette fête des pères elle coïncide avec ce que nous appelions dans le temps "la fête de l'aviation". Le cimetière du Bourget est à 2kms (à vol d'oiseau). Sur que tout ce raffut va casser les pieds de mon père, pourvu qu'il ne ne retire pas sa ceinture, "avec ce cuir il va-t-en cuire".
Dimanche prochain avec Brice nous irons au Paris Air Show. Si mon fils me le demande j'irai au cimetière.

Écrit par : le bourdon masqué | 20/06/2011

Evidemment, tu as raison, et ça m'ennuie que tu aies raison.
Il faut posséder en soi une sacrée dose de tolérance et d'endurance pour sortir la fleur au fusil face aux skuds.
Je ne suis pas du genre à tendre l'autre joue, je n'en suis pas capable, même si cette méthode fait ses preuves dans la durée. Parfois j'y arrive, parfois non.
Oui, il faut un courage certain et de l'envie à le faire plutôt que de tout foutre en l'air.
Merci Héléna, pour l'éclairage suggestif et tamisé même s'il est difficile à entendre, à accepter, et encore plus à digérer.

Écrit par : laure K. | 20/06/2011

Ce n'est pas tant tendre l'autre joue que ne plus être en dépendance et se présenter face à l'autre en adulte et non plus en enfant. Là en l'occurrence. C'est se permettre d'être, simplement.
Et, je suis la fille de ce père là. Et il est mon papa! M'a appelé " sa grande", hier, ça m'a fait tout drôle, depuis tout ce temps. J'ai grandi, ceci dit, il a raison!

La vie offre des cadeaux, aussi, parfois! la fameuse rose qui pousse sur le fumier. Faut savoir les prendre et les apprécier à leur juste valeur et rester ouvert et humble, mais pas une carpette, hein, faut pas tout embrouiller, s'agit pas de se rejeter dans la fosse aux lions, s'agit de voir que le lion est vieux, malade, et qu'il a une peur viscèrale de mourir et puis sans doute besoin de penser qu'il a été un bon lion!

Hier, au copain de mon fiston, je citais Watlawitz, Qui disait que tu es "guéri " quand tu peux faire quelque chose qui pourrait même faire plaisir à tes parents!
Je lui expliquais succintement qu'être en rébellion constante était une façon de rester dépendant au fond, toujours contre ou tout pareil, c'est la même chose. Il est pas sot, le jeune et il a pigé. Mais chaque chose en son temps ( merci Christian). C'est un chemin de longue haleine ( Non Venise, j'ai pas oublié l'ail!) et un chemin semé d'embûches mais un chemin nécessaire pour la paix de son âme! Du moins en l'occurrence, ici, la mienne!

C'est un processus naturel et plein d'humanité. Je me sens en conformité. Et ça me donne plus de force encore pour combattre ce qui me semble indamissible et injuste, oui, je suis une grande fille maintenant!

Écrit par : helenablue | 20/06/2011

Je me souviens que la haine ne sert surtout qu'à rester "lier". Vrai. Parvenir à faire quelque chose pour ses parents juste pour leur plaisir, c'est arriver à se détacher de sa propre histoire et sans doute arriver à mieux donner et recevoir. A aimer, finalement. J'en suis heureuse pour toi de ce cheminement.

Écrit par : laure K. | 20/06/2011

Rien à ajouter, elles semblent s'ajouter, d'elles même, avec une certaine perspective
d'ouverture comme l'entrebaîllement de portes que l'on croyait fermées à jamais. Les choses de la vie ne sont jamais au beau fixe lorsqu'on les provoque, délicatement, avec mesure.

Y a t'il parmi nous des pères qui ont oublié de l'être? Pour ceux-là, il y aura toujours de nouveau départ à chaque jour en direction du quai des retrouvailles.

Écrit par : MakesmewonderHum! | 21/06/2011

boaf, ces fêtes préfabriquées, on a peut-être tort d'y attacher tant d'importance et de tant les sacraliser, des fois, je trouve. T'en fais pas.....une fois passée, c'est remisé pour un an ! vis ta vie ! t'as pas fini d'avancer, alors pourquoi t'en faire pour celle-ci ?

Écrit par : anne des ocreries | 21/06/2011

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