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27/03/2011

pensées printanières

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14/01/2011

flash back

J'étais au restaurant juste en face de l'endroit où je sévis six jours sur sept, il devait être à peu de minutes près treize heures. C'est rare que je me pose pour le déjeuner mais là j'en avais franchement besoin, exténuée par la masse de travail abattu la veille et le matin même. Je me suis assise lourdement devant le feu à gaz craignant même que les flammes n'emportent ma tignasse, il faut dire que c'est assez étonnant ce petit feu en hauteur qu'a installé dans son espace mon auvergnat d'en face que je connais maintenant depuis plus de vingt ans; on a ouvert ensemble nos espaces respectifs mais on est toujours restés assez distants, ce n'est pas un grand bavard ni un grand affectif, quoique depuis quelques années je trouve qu'il s'assouplit, sans doute depuis qu'il est devenu papa, je ne sais pas, mais je pense que d'être père peut permettre à un homme de laisser un peu plus son coeur prendre la relève et lui ouvrir les portes de sa sensibilité, lui permettre de l'exprimer, du moins pour certains êtres qui sont comme çà un peu tendus renfermés sur eux-mêmes...

Juste à la petite table d'à côté, justement un père était attablé avec sa petite fille, elle devait avoir environ sept ans, elle était trop mignonne avec ses petites tresses châtaignes et ses petites boots fourrées. Elle regardait son père avec des grands yeux, il était particulièrement doux et tendre avec elle, souriant, lui racontant des tas de choses, s'intéressant à ce qu'elle aimait, ce qu'elle désirait, ce qu'elle vivait, ce qu'elle voulait manger..."Des frites et du jambon, j'aime ça les frites et le jambon!", Quelle excellente idée! J'étais tellement occupée avec ma fatigue et mes soucis du jour que je n'ai pas venu venir tout de suite les remontées qui imprégnaient doucement mon cerveau, pourtant habituellement je suis plus vigilante, mais là, je n'ai pas tout de suite prêté attention à ce que produisait sur moi cette jolie et proche scénette et j'ai commandé une bière, une blanche de Brugges c'est celle que je préfère! 

En buvant tranquillement perdue dans mes pensées, j'ai eu d'un seul coup comme une affluence dans la gorge, des sanglots étouffés empêchaient le liquide mousseux de s'écouler normalement jusqu'à mon oesophage et je fus prise d'une sorte d'étranglement vraiment incontrôlable! J'ai eu d'un coup d'un seul une remontée d'images; cette petite fille que j'entendais dire à son papa " J'ai pas mon cahier d'images, celui pour dessiner...", moi au même âge... Je repensais soudain à mes petits carnets, ce que j'écrivais à l'époque, ces petits journaux intimes bourrés de mots, de dessins, de photos. Tous ces petits morceaux de moi, de mon passé, de mon petit coeur de petite fille que papa et maman, plus de dix ans après, ont jeté au feu cruellement sans me demander ce que je voulais bien en faire, sans savoir une fois de plus ce qu'ils faisaient. Double blessure de l'intime, corps et esprit, ils m'avaient presque tout pris, ils avaient tout atteint!

J'ai ravalé mes sanglots muets d'enfant d'alors, j'ai fini ma bière, en ai repris une autre, je n'ai pas opté pour le jambon-frites, j'avais commandé en arrivant le plat du jour, un coq au vin qui n'était pas loin de me rappeler celui que faisait ma mère. Et je me suis redis une fois de plus que ce beau gâchis de l'époque toute cette engeance tout cette souffrance tout ce merdier faisaient décidément partis intégrante de moi et que c'était chouette de voir d'autres possibles, que ça me faisait chaud au coeur de savoir qu'une petite fille pouvait ainsi être aimée et respectée par son père, je crois d'ailleurs qu'à ce moment là je lui ai souri et qu'un flot de tendresse et de reconnaissance m'a emplie d'air la tête et de douceur l'âme. J'ai fini allègrement mon repas et suis repartie bien plus légère que je n'étais entrée tout en leur souhaitant une bien belle journée. Si je ne m'étais pas retenue, je les aurais, tous les deux, volontiers embrassés!

 

 

 

09/01/2011

arrêt sur image

La libido en berne

Je me traîne

Dans les méandres de la trace

Qu'il a plantée en moi.

Tenace.

Vorace.

Papa!

 

 

19/11/2009

truismes et "trolleries"

 

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Une trollerie dans une grotte amie m'a quelque peu perturbée et réveillée de vieilles angoisses, quelques mots lachés genre Basquiat de la plume qui d'un jet ont fait d'un de mes rêves un truisme cauchemar réveillant du même coup une écorchure interne que je pensais jusqu'alors résorbée. Bien sûr c'est facile et sans doute bien confortable de se réfugier derrière une folie assumée et de langage et de pensée pour impunément pouvoir dire tout et n'importe quoi de belle manière parfois je dois dire, et sans manquer de lucidité voir d'un certain humour non plus, comme des éclairs de génie, bien sûr il ne faudrait pas être atteinte par les propos d'un soi disant troll se présentant fou mais qui ne l'est pas forcément plus ou moins que vous et moi, ça m'a interpellée sur ce qui anime ce genre d'essai littrératuroartisticoprovocateur, il faudrait tout passer à quelqu'un sous prétexte qu'il délire ou qu'il écrit entre deux verres ou que sais-je encore et bien, peut-être, mais cela n'empêche pas certaine petite chose comme moi d'être atteinte toute carapacée que je semble être par une phrase trollerienne ou pas  telle que: "ben helenablue est une grosse truie qui fout sa propre expérience de souffrance à deux balle sur le dos des autres pour justifier son orgueil judiciaire, c'est tout." ça m'a fait mal, même si en premier lieu j'ai pris le parti d'en rire elle a fait son chemin insidieusement dans les méandres de mon cerveau et a rejailli dans mes songes.

Certaine cicatrice reste fragile.

 

 

 

 

27/10/2009

Nostalgie

A Barbara,

 

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 la nostalgie est noire et blanche...

 

 

 

 

( photo de Michael Kenna, mots d'Anny Duperey)