Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2010

appréhension

La note de Sandy avec son histoire de lapin, la semaine de cadeau de Didier toute en douceur, le "fuck" de Rainette et la planche de vérité chez Terrible ont temporisé ces quelques jours d'angoisse.

 

875863922.jpg

 

visiblebody2.1205931494.JPG

Le corps, on y pense pas forcément, je veux dire inside, quand tout fonctionne et marche normalement on ne se préoccupe pas de ses viscères, pourtant quand on y songe quelle mécanique étonnante et quelle chimie effarante. J'ai mal depuis quelques mois déjà à l'abdomen, le stress auquel je suis confronté depuis ces deux dernières années ma tordu les boyaux et griffé la paroi de l'estomac générant des ulcères que je croyais réservé aux hommes d'affaires trop affairés, le toubib me traite mais rien n'y fait, pas le bon médoc peut-être pas assez de détente et d'exercices respiratoires zens, trop d'épices dans la cuisine ou alors autre chose encore, la médecine est précise et a à son actif maintenant nombre d'outils sophistiqués pour en savoir plus, me voici donc programmé pour un examen de l'intérieur du ventre sous anesthésie générale, j'ai peur. Je ne sais si j'ai plus peur de l'examen ou du résultat, hum, ou de passer l'arme à senestre, c'est pourtant pas la première fois qu'on m'endort ni la première fois qu'on me visite de dedans ni la première fois que je m'allonge de gré ou de force sur un billard...Un genre cadeau empoisonné que cette appréhension en sus déjà de celles qui me sont familières.

En parallèle et avec cette dose d'introspection qui m'est habituelle aussi je m'interroge du coup sur cette machine que nous sommes dont on ne mesure pas la complexité et la préciosité, c'est notre capital au fond. Plus jeune j'étais fascinée par les planches d'anatomie, d'ailleurs avec la psycho et la physiologie le cours "d'anat" est un des cours que j'ai suivi le plus assidûment pendant mes deux premières années de médecine, j'adorais ça, comprendre du dedans, je continue à m'y intéresser d'une autre manière me plongeant plus volontiers dans les états d'âme de mes contemporains et les miens, comme aujourd'hui d'ailleurs, car paradoxalement cette peur générée par ce qui m'attend me fait prendre conscience de mon état de vivant, un mal pour un bien, le présent pourri qui en devient un pour de vrai, comme tout peu changer de couleur et de saveur pour peu qu'on l'appréhende de façon constructive, on a toujours à apprendre de soi, de l'humain mais je ne vais pas à l'hosto avec alacrité quand même, j'avoue...

Je me sens un peu fragile et vulnérable pour être tout à fait honnête, je me demande ce qu'il peut bien se passer et bien sûr je me fais des films catastrophes, je regarde mes enfants et je pleure, je me dis qu'à la veille de mes quarante cinq ans je n'ai encore rien fait qu'il me reste encore tant à faire, pour faire court je pense au pire et j'ai pas le droit de plus de noyer mon spleen dans l'alcool, c'est pas bon pour ce que je traîne, la boucle est bouclée, fuck! Bon, maintenant que j'ai pu tout écrire ou presque je me sens un peu mieux, et vais me faire couler un bain cadeau du Dimanche, un bon bain brûlant aux huiles essentielles comme la vie...