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09/03/2012

Les belles-soeurs, la musicale...

 

Du 8 Mars au 7 Avril, Théâtre du Rond Point, Paris. Vais pas pouvoir manquer une chose pareille!

 

 

12/08/2010

régalade

Bon, Prométhée V nous avait déjà mis en bouche après le grand Mistral et le Terrible Yvan, j'en avais laissé trace mais elle a disparu, je vous la remets là en mémoire, et voilà que pour me combler d'aise, voilà qu'en résistance Plumitif s'y met et nous offre un mets de belle consistance que je vous laisse apprécier à sa juste valeur, et bien, rouge de plaisir je suis, c'est exact Black Angel tellement je me régale de toutes ces fables réécrites dans ce si beau langage! Et voilà qu'à peine je digère ce doux festin que notre ami MakesmewonderHum! nous offre à son tour sa version en joual d'une fable choisie régalante à souhait! Quel festin mes amis, quel festin royal!

 

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El lièv' pis 'a tortue.

Ça sert à rien d'courir; y'faut qu'tu partes vite.
Le lièv' pis 'a tortue, cé la preuve, mon chum!
« J'te gage, qu'a dit, que j'arrive a'a roche
plus vite que toué. - Té-tu conne?
qu'y dit pour y répondre,
j'cours ben plus vite;
tu doit êt' folle raide!
- Toué té con! Té pas game! »
Fake on a décidé du butin
pis on l'a mit a'a fin.
Pis on s'en sacre ben
de savouère koss'que cé.
Le lièv' avait rienqu'à faire quat' bonds
pis criss y'ara été rendu, mais dé vrais bonds,
tsé, comme quand l'chasseur lui courre après,
pis qu'y détale au plus maudit.
Fak y'a pris le temps d'bouffer du gazon
de dormir pis d'écouter
le vent dans sé z'oreilles, 
pis y'a laissé la tortue marcher mollow.
A y va, a s'donne,
a s'dépêche du mieux qu'a peut.
Lui y trouvera' ça trop facile
de gagner sans pouvoir se vanter
fak y prend son temps pour
partir tard. Y broute, y dort,
y boué une bière.
Mais toute d'un coup, quand y'a voit,
l'autre épaisse, su l'bord d'arriver a'a grosse roche,
y part comme une flèche; mais y'a eu beau courir
ça a servi à rien : cé la tortue qui a gagné.
« Eh! Ben! qu'a crie, cé qui l'cave?
Ça sert à quoi de faire le fin?
J'ai gagné pareil! Pis imagine
si t'ava une maison su'ton dos! »
- Samuel-Prométhée le Dr. MotherHand -

 

 

Le Crosseur rendu Placeux d’bidous

Un m’ment donné un crosseur 
Qui commença à n’arracher
S’é dit qu’une tête de vendeur
Ça s’ra plus facile à faire pâsser
Fa qui s’déguise en placeux d’bidous
Y t’sort un diplôme mande moé pas d’où
Pis y s’loue un bureau en haut d’une tour
Crisse un vra spote de vautour
Dans porte c’é jusse si y a pas écrit 
«Votre fourreur favori» sti
Mais là toute état ben beau
Y resta jusse à attende le garlot
L’enfirouâpeux l’sourire fendu jusqu’au oreille
Ava la même câlisse de face de gogo
Que n’impode quel crisse de donneux d’conseils
Anyway si l’argent des tits épargnants fa dodo
Ben tu peux être sûr qu’les zozos font pareil
M’a lé laisser dormir en paix
Qui s’é dit comme ça not’e finfinaud
Mais y en a quand même faite un peu trop
Y a pas pu s’empêcher d’faire son frais
D’aller montrer partout sa face d’épais
Sé dents en or 
Pis sé bajoues de porc
OK l’monde sont maillets
Sont caves comme ça s’peut pas 
Mais tchèque té claques mon gros verrat
C’pas tant d’être pauves qui lé dérange
Même pas de s’faire fourrer à tour de bras
Non c’é jusse les yâbes qui jouent aux anges
Faut qu’tu choisisses : avoir du front ou ben une frange
Si t’é t’un crosseur joue pas aux saintes nitouches
C’é plus safe en tabarnouche

.
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L'Oure pis les deux gâ
(L'Ours et les deux compagnons)

S’t’une fois 2 beaux câssaux câssés bin raide, pas iune token din poches.
Y pognent le p’ti vieux qui empaîllait toutes les bébittes autour du v’lage.
--Aye ! Gareau on n’a un esti bon deal pout toé.Jusse,jusse pour toé.
On t’â spotté in nourse mon homme, gros comme ton garâge, yé bô.
Dé amanchures de pattes plus larges qué cornes du beu à LaFarge au boutte du rang.
Quanque tu va i vouère la peau, le cash vate sonné jusque danl' cul.
Trois pis quatte manteaux pis au moins deux tapis, enh ! Mon Moisan ?
--Ouiiiiiiii Ti-mé, au moins.
Lâ mon Gareau faudrait au moins in p’ti-vingt pour’eul gaz dans l’truck.
--O.K mé pas pluss que 2 jours,j’vous connais mé 2 tabaslak(s).
Y’embaques toué deux dans l’pick-up, y’embreille pis y parte yinque su ‘une gosse..
Dans l’bois ? Non à T-a-v-a-r-n-e du gros Paquin.
Y’en bouève une criss de shot pis y’en beurre large s’ul deal.
Y r’parte s’ul l’aut gosse ,bin bin frostés dans boucane des tires d’en arrière.
Au bout du chemin à Cadoche Piché y rente dret dans l’bois.
Pogne le sentier encore dans slutch du printemps ,virre pas loin du boutte pis brake dret là.
Devant yeusse deux, une grosse taboire de motte qui boucane un peu (tannière)
--Yé tu là ? Oui, oui y ronfe encore un peu.
--Té bin sûr qui fait pas l’mort toé ? Naön.
--Va chercher du gaz, avoye vite, vite, Moisan on va le pogné là là.
Le smate y’arrose la cabane partout, t’allume ça avec qu'eul Zippo.
Kaboum de pattlow! Ayoye toé.
(L’ ours sort de la tannière, la toison tout en feu)
--Aye yé là donne moi le douze, vite.
Le taouin de bozo ti tire la bouête de balles au complet.
Bang ! Bang ! Bang ! pis bang ! encore.
--On lâ, mon moisan, on lâ bin u.
--Ouen mé y’a pu d’peau pantoute, Gareau va tête en osti.

Hum !

*La morale du gâ qui a bâti le Parc Lafontaine , c’est pas juste de ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué mais également, que la fin ne justifie pas toujours les moyens.

- par MakesmewonderHum! -


 

11/08/2010

Fable d'Yvan dit la Fontaine...

Christian l'a beurré ben d'aplomb et Yvan nous l'a fait, et quel morceau de choix, je vous laisse apprécier le joual québécois à son apogée!

 

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Eul Corbeau pis le R'nârd

 

Une fois ct'un étourneau qu'yavait
un fromage-qui-pue dans yeule,
perché su'a branche mais bon,
yavait pas d'dents donc c'était son bec en fait.
(Ce pourrait être une autre histoire arrêtez
de m'faire niaiser à la fin!)
V'là ti pas un r'nârd affamé qui r'nifle l'odeur
du fromage d'enfer pis qui décide
deul beurrer ben d'aplomb pour l'avouère.

"Aille toé mon bel oézau nouère,
cé tu qu'té beau comme cé pas permis?!
Té tellement beau, beau pit d'amour.
Si tu chantes aussi ben qu'té plumes
r'luisent au soleil, tu vas m'aveugler!
Té le Roi des Branches et du Sapinage!
Chante pour moi Corbeau!

Ni un ni deux, criss.
Ça pas pris deux secondes
pour qu'il roucoule comme
un pigeon en desserrant l'bec:
Croouuu Croouu!

Et hop eul fromage dans yeule
du R'nârd qui s'enfuya en riant
à gorge déployée pendant qu'eul
corbeau full fru gerbait sa frustration:

St-Simonac de Géribouère
de Cinqsixboîtes de Tomatesvartes,
mon fromage, tabarnaaaaa...K?....Che?

Eul prochain ne sera pas bientôt,
jeul jure!

"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens
de celui qui l'écoute"...

 

- par Yvan Le Terrible -

 avec sa morale personnalisée:

" Faut se méfier des licheux(ses) de bottines,
et des siphonneux(ses) d'énergie de tout accabit."

 

 

* Dis, Big Mac, si tu nous en faisais une petite aussi de derrière les fagots, hum?

 

 

Et pis pour mes amis québécois et vous z'ôtes, voici d'même en chti ch'corbiau et chl'Arenard.

" Y a tout d'même eune morale à propos d'not arnard...
A force eud s'in venter, cha a fait l'tour delle tierre,
Et y a pu d'aut' moniaux que l'arenard a pu s'faire.
Ben si à st'heure dz' arnards, te nin vo pu grinmin
Ché qu'à trop ouvrir l'bouc y zont tous quervé d'faim "

 

18/12/2009

Il y a des jours où les mots sont de trop

 

 

J'ai beaucoup aimé cette note de Gaétan Bouchard, notre ami Butch, je ne la pensais pas prémonitoire pour lui et son art... Et parce que je ne suis pas du tout insensible à ce langage, que je trouve particulièrement truculent et riche, tonique aussi, savoureux, bon cela m'est très personnel j'avoue je ne cherche pas à vous convaincre mais quand même il y a une petite musique... Je me fais ici  le relais de la publication pirate que produit Christian Mistral sur son blog, les fameux "mots de trop" de Gaétan, ceux qu'il ne faut pas écrire à ce qu'il paraît...

 

 

TEXTE INÉDIT QUI COMPORTE UN TITRE


Un gars qui écrit des livres m'a laissé entendre que j’pourrais publier un texte inédit qui comporte un titre dans la revue Mollusque, une revue de littérature toé chose.  
 
C'est un numéro thématique sur les Sauvages. Hostie, j'en suis un. Ça tombe bien. 
 
Ça fait qu'après m'être gratté la tête une couple de fois, j'me su's dit que j'pourrais ben torcher un p'tit que'que chose pour Mollusque.  
 
D'abord, mon père disait qu'i' était pas un Sauvage pis qu'les Bouchard v'naient d'la Normandie. 
 
Fuck, i' v'naient même pas d'la Normandie les Bouchard! I' v'naient comme i' pouvaient quand l'occasion s'présentait. Pis i’ d’vaient v’nir souvent parce qu’i’ étaient dix-neuf enfants du côté d’mon père. 
 
La mère de mon père était une Sauvage, une Algonquine ou, comme on dit à c't'heure, une Anishnabé. A v’nait d’la réserve d’Oka. Le père de mon père a grandi à deux miles de Métis-sur-Mer. Pis du côté d’ma mère, c'est pareil. Des descendants d'Acadiens métissés de Micmacs qui vivaient à Sainte-Clothilde-de-Horton su' l'bord d'la track, comme des Gitans. 
 
Nous autres, des Bouchard d'la Normandie? Christ de joke de curé, oué... D'la christ de marde. On nous a pâlis maudit calvaire de pompier sale! Comme si on était des Juifs sous l'occupation allemande, en France, en 1944. Pâlis pour notre bien, bien sûr. Pour ne pas passer pour des hosties d'Sauvages. J'm'appelle pas Simon Ben Gourion mais François Dupont! J'm'appelle pas Makwa Grizzli mais Gaétan Bouchard!   
 
Ces hosties de curés-là ont toutte faitte pour crisser ça dans 'a tête de mon père, qu'on n'était pas des Sauvages, mais des chevaliers de la table ronde, avec une fleur-de-lys dans l'cul.  
 
Tabarnak! On a gardé de nos racines que le paillard français qui a trempé sa bite dans 'a p'lote de nos grands-mères. Maudit christ de saint-cibouérisation d'calice! 
 
Ça fa' qu'un m'ment d'nné e'j'me su's dit qu'c'était assez. Toutte disait que j'étais un Sauvage. C'était écrit dans ma face saint-chrême, dans 'a face de mon père, de mes frères, de ma mère, de mes ancêtres. On était des Métis calice! Pis on l'est d'venu, avec des cartes toé chose pis toutte le kit.  
 
Mon pays, c'était encore l'hiver. Mais c'était aussi l'île Mékinak, l'Île de la Tortue. Pis j'me su's mis à comprendre plein d'affaires sur moé et mon pays. D'abord que je ne savais rien de Saint-Laurent et Saint-Maurice. Comme tout le monde autour de moé. C'qui fait que j'ai rebaptisé mes noms de lieux : le fleuve Magtogoek, la rivière Métabéroutin, pis toutes sortes d’affaires de même. Pis ça fait juste commencer. C'est pas fini. Christ que non c'est pas fini. 
 
J'me suis mis aussi à écouter les arbres. Fuck, c'est pas d'ma faute, mais nous autres les Sauvages on sait qu'i’ nous parlent, les arbres, les roches pis toutte le reste, juste parce que c'est comme ça. Nous sommes animistes, ouais. On pense qu'i' a d'la vie dans toutte. C'est ben dur à comprendre ça, hein? 
 
Moé, les arbres me parlent. Pis i' m'disent crissez-nous don' patience tabarnak!  
 
-Arrachez pas mon écorce torrieu! Fendez-moé pas en quatre pour rien! Wo! Menute! J'su's pas tout seul là-dedans... J'fais vivre des oiseaux, des moénaux, des pas beaux... Toutes sortes d'affaires de même... Christ! Wake up! 
 
Ouin, ouin. Les arbres me parlent. Pis si j'peux prendre une feuille de moins, j'va's l'faire. Pour être en parfaite symbiose avec le Grand cercle de la vie.  
 
Ça se pourrait donc que mon texte ne soit pas publié dans Mollusque pa'ce qu'i' faudrait que j'leu' z'envoie une version imprimée par courrier postal, aux éditions Diptyque, à l'adresse de j'sais p'us trop qui, à Monrial. C'est sûr que j'f'rai pas ça. 
 
Moé j'aime trop les arbres pis ça m'tente pas d'imprimer ça sur papier quand toutte se fait si simplement de nos jours par les voies électroniques. Hostie on n'est plus au temps des mandarins. C'est pas des rapports à doubles interlignes que j'fais, mais d'la littérature.  
 
-Hostie d'Sauvages! qu'i' vont s'dire en r'cevant mon texte. Faut toujours qu'i' fassent chier en plus qu'i' savent pas boire! 
 
Ben oui, ben oui.  
 
Vous vous attendez à quoi, que j'vous liche le cul? 
 
No way. 
 
J'su's un Sauvage hostie. 
 
Wou-wou-wou-wou-wou-wou! 
 
 
Makwa Grizzli 
Alias Gaétan Butch Bouchard