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19/11/2012

Accalmie

L'accalmie est un étonnant moment, un moment qui n'intervient qu'apès des vents violents, un moment comme suspendu dans le temps et dans l'espace, un moment de grâce pour reprendre ses esprits, se poser, réfléchir, panser ses plaies, réparer, retrouver ses forces intimes. Tout semble à l'arrêt. L'estomac n'est plus noué, les bouffées de chaleurs sont remplacées par une fraîcheur matinale, les idées noires n'interfèrent plus dans la mécanique de la pensée, les hauts-le coeur laissent la place à l'appétit, les membres se détendent, le dos respire et les mains redeviennent franches. Je pèse mon poids, mon corps semble apaisé et mon coeur ne bat plus la chamade. J'ai une sensation de quiètude un peu abstraite mais agréable et je ressens le détachement. Le détachement, le recul, le lâcher-prise, mon aliénation a déposé les armes, ma névrose cesse de me taquiner et mes douleurs se sont évanouies comme par magie. L'accalmie a frappé, elle s'est installé après une nuit intense de réglements de compte et d'échanges animés, les travailleurs de mon inconscient sans doute qui ne s'arrêtent jamais ont remis de l'ordre pour me laisser souffler, pour que je puisse de nouveau croire possible cet état que je voudrais voir perdurer. Pas de fumée sans feu, pas d'accalmie sans tempête, pas de conscience sans prises de conscience, pas d'actions sans effet. On ne peut pas ne pas changer. Infinitésimalement. Inexorablement. Mon corps se repose mais mon  cerveau carbure, comme s'il pouvait sans retenue emplir tout mon crâne. Quelle étrange sensation que de récupérer toute sa tête! Quelle fascinante présence! Je suis comme régénérée, comme si pendant la nuit de nouveaux neurones avaient déblayé la place et remplacé d'autres morts ou mal en point. Je ressens ces nouvelles connections se mettre en place et j'éprouve un plaisir indescriptible à retrouver ainsi ma capacité à entrevoir et à analyser, ma pensée, ce noyau dur inaliénable qui n'a pas été entamé. J'ai envie d'arrêter le temps, envie que dure et dure ce moment. J'ai si rarement l'occasion de me sentir si proche de moi, ainsi, à jeun. J'ai gagné du terrain. Et je prends doucement confiance. Etre, c'est possible, c'est certain. Là, je suis, à plein et en paix. J'ai envie d'aimer et de créer.

 

08/06/2011

Il y a des jours comme ça

Tout semble simple et fluide. L'angoisse disparaît. La peur n'est pas là. Le corps est au repos comme en veille, en confiance. On dirait que rien ne se passe et pourtant ça mature à l'intérieur, comme les plantes qu'on ne voit pas pousser et qui racinent avant de bourgeonner. Je me sens dans cet état. Ces jours là, d'habitude, je ne fais pas attention, je les traverse comme une flèche et le soir je me dis: " Tiens, la journée est déjà finie?". Mais comme j'écris un peu plus tous les jours, je deviens plus attentive et plus à l'affût, même dans ces moments où j'ai le sentiment que rien n'arrive, je sais bien qu'il ne peut pas rien se produire. Notre pensée ne s'arrête pas, on ne dépose pas son cerveau devant sa porte en disant: "Aujourd'ui, je ne vais pas me servir de toi!", pas plus qu'on y dépose son coeur... Même si on se sent vide ou au repos on est toujours plein et en activité sans s'en douter. C'est étonnant, d'en prendre conscience est stimulant. Etre ainsi plus à soi-même on mesure tous les enrichissements et les apprentissages qu'on fait même sans en avoir l'air, comment finalement on s'affine, on s'aiguise, on s'améliore! Il y a des jours comme ça où plus encore, la conscience apparaît plus présente, pas encombrée par la réflexion ou le tourment, juste donnant accès à sa matière humaine dans toute sa complexité et ses possibles. C'est particulièrement réjouissant.

 

 

23/01/2010

In love!

 

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Je ne sais pas si c'est la note de Terrible sur l'amour bruyant, l'air humide de Paris ou le salon de la mode qui me donne l'âme voyageuse et légère, amoureuse et musicale, c'est tout de même assez rare disons en l'état, mais là j'ai le coeur dansant d'une jeune fille en fleurs, comme une écolière qui vient d'avoir son premier flirt à la boum du Vendredi soir chez sa meilleure copine. Tout de même Hélèna à ton âge, tu pourrais éviter le syndrome Peau d'âne, Alice aux pays des merveilles ou Cendrillon, et cesser séance tenante de faire ta Belle au bois dormant... c'est que je n'en ai pas du tout l'intention, je me délecte de cet état de grâce et compte bien en profiter même si ça peut paraître ridicule et puéril! Evidemment mon entourage n'en croit pas ses yeux et écarquille grand les mirettes mais bon j'assume de faire la cuisine en chantant, de tournoyer un pas sur deux, de sautiller comme un cabri, et d'avoir ce sentiment si exaltant de m'envoler à chaque instant...