Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/07/2013

Giuseppe Penone dans les jardins de Versailles

giuseppe_penone_versailles_1_credit_elisabeth_carecchio.jpg

 

« Avoir la possibilité de faire dialoguer mon travail avec celui de Le Nôtre à Versailles est un grand privilège. Le jardin est un lieu emblématique, qui synthétise la pensée occidentale sur le rapport homme-nature.

Construit pour exalter le pouvoir d’un homme, il souligne en fait la force et le pouvoir de la nature qui minimise l’action de l’homme, obligé à un travail pérenne de manutention pour le préserver. La complexité du dessin suggère la multiplicité des regards, et son extension et grandiosité contraste avec la dimension infime de celui qui le parcourt. L’homme seul disparait dans le jardin au profit de l’esprit de la collectivité humaine qui a généré une telle organisation de la nature.

Mon travail provoque en moi une réflexion analogue : le mimétisme objectif des œuvres annule mon action de sculpteur et concentre l’attention sur l’extraordinaire intelligence de la croissance végétale et sur l’esthétisme parfait présent dans la nature.»

- Giuseppe Penone -

 

spazio_di_luce_2-_credit_tadzio-jpg.jpg

IMG_3677.jpg

 

Dominique Hasselmann, avec ses cinq notes sur Penone, dans son blog Le Tourne-à-gauche, m'avait mis l'eau à la bouche. C'est ainsi que Dimanche, jour de la fête nationale et après avoir regardé à la télé le début du défilé sur les champs Elysées, je décidai d'aller faire un saut à Versailles pour admirer les impressionantes scultptures de Giuseppe Penone tout en retrouvant avec un grand bonheur la majesté et l'ordonnancement époustouflant des jardins du château. Le soleil était cet après-midi là au zénith et la musique de Lully qui emplissait avec grâce et légéreté l'air chaud d'un après-midi d'été enfin arrivé ravissaient mes sens déjà bien alertés tant ce lieu me coupe le souffle chaque fois que j'y vais. Vaux le Vicomte aussi me fait ce même effet avec peut-être plus d'émotions encore, l'échelle plus humaine du lieu sans doute et moins d'immensité.

Les avis sur cette exposition des bronzes et marbres de Penone dans les allées et pelouses du jardin de Lenôtre sont contreversés, il y a toujours lors d'initiatives de ce genre les pour et les contre, ceux qui s'en moquent, ceux que ça hérisse et ceux qui apprécient, je fais partie de cette troisième catégorie. 

 

IMG_3768.jpg

P1010225.jpg

IMG_3680.jpg

 

Comme tout artiste de l'Arte Povera, Giuseppe Penone fait preuve d'une sensibilité peu commune en ce qui concerne le corps, et plus particulièrement le corps en relation avec la nature, la terre. Son œuvre se caractérise par une interrogation sur la sculpture et son rapport avec l’homme et la nature. Sur le temps, l’être, le devenir, l’infini, le mouvement, et par la beauté affirmée de ses formes et de ses matériaux. Convaincu que le paysage est chargé de signes inscrits dans la mémoire des matières végétales, organiques et minérales, il tend dans ses œuvres à révéler une présence humaine, à l'intérieur de ces sculptures qui rappellent une virginité, une pureté de la nature. Il veut y intégrer cette sensibilité, cette culture humaine comme s'il ne faisait que la découvrir, la révéler, et il tente de la provoquer, de l'extraire, en créant des empreintes liant étroitement humanité et pureté de la nature. (par les moulages, sculptures..). Ainsi, le geste de l'artiste met en évidence dans les espaces sans culture (humaine), des signes profonds de la présence, voire du destin de l'homme. Son œuvre montre aussi la métamorphose que le temps produit sur la matière.

Il met l’accent autant sur le processus créateur que sur l’œuvre, et s’identifie au fleuve, au souffle, à ce qui est par essence mouvement et vie. Révélant le mouvement incessant au cœur du cycle naturel qui, avec le temps, altère les êtres et les choses, Penone semble faire sien le célèbre adage héraclitien*: panta rei, tout s’écoule, rien ne reste tel. ( source Wiki )

 

IMG_3688.jpg

P1010236.jpg

IMG_3692.jpg

 

Evidemment Versailles c'est aussi les jeux d'eau, un ravissement et les sculptures de marbre, les allées, les bosquets, on se prend vite au jeu d'imaginer ce que devait être la vie alors, on se prend à rêver à des costumes chatoyants, des rires, des conversations raffinées et des parties de plaisir au milieu des charmilles. C'est d'ailleurs dans un de ces bosquets que je suis tombée sur mon oeuvre préférée de Penone, Elevazione. Cet arbre de bronze, racines en suspension, flottant dans les airs, sage et charimastique m'a fait une forte impression et suis restée un long moment à ses côtés à méditer.

 

bosquet_etoile-credit_tadzio.jpg

IMG_3762.jpg

IMG_3754.jpg

P1010288.jpg

IMG_3739.jpg

P1010290.jpg

" Le bosquet de l'étole apparaît comme une chambre, un espace fermé que l'on découvre avec un effet de surprise. Alors que dans le grand axe les sulptures sont distantes les unes des autres, il y a dans le bosquet concentration, confrontation directe d'une oeuvre à l'autre. On peut voir cette installation de sept sculptures comme une réflexion sur l'arbre, sa croissance, son mouvement, son équilibre. Un arbre fixe dans sa sturcture chaque instant de son existence, et la forme et le développement correspond à une nécéssité vitale. Dans un arbre, il n'y a pas une seule branche inutile. Ce qui est sec ou mort, donc inutile à la survie, est mémorisé dans le bois. Pour moi, cela fait de l'arbre une sculpture parfaite, de forme et de matières stables, qui répnd à une nécessité. Chaque sculpture devrait être conçue ainsi. L'arbre, dans ce sens, est exemplaire."

- Giuseppe Penone -

P1010298.jpg

P1010295.jpg

P1010308.jpg


Les heures s'écoulèrent, paisibles. Doucement le soleil se fit moins fort, et les eaux cessèrent de gicler des fontaines, il était temps de rentrer et de quitter ce bel endroit si inspirant sans oublier de poser une dernière fois pour la postérité et pour le bon plaisir de mon photographe personnel attitré...

 

vue-perspective-credit_tadzio.jpg

IMG_3695.jpg

P1010341.jpg

 

* Exposition Giuseppe Penone du 11 Juin au 31 Octobre 2013

 

13/08/2010

brainstorming

 

plusieurs cerveaux.jpg

- Photo prise à Paris 5ème, quartier Mouffetard -

 


 

19/10/2009

une journée particulière

Parfois et c'est pourtant rare je ne me fixe pas d'objectif et j'erre, enfin plutôt je me laisse porter au gré de la fantaisie des choses qui m'arrivent parce qu'il arrive toujours quelque chose au fond finalement il ne peut pas ne rien se passer. J'avais dans l'idée de m'offrir un livre bien particulier, " L'odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux. Conversations avec Francis Bacon" de Frank Maubert, et bien sûr comme de coutume il n'était pas disponible, j'ai du le commander et en m'égarant dans la librairie, je suis ressortie avec la biographie de Diane Arbus et un autre petit ouvrage sympathique, Pensées provocs et autres volutes de Serge Gainsbourg, drôle de choix pour un Lundi d'Octobre bien maussade et irrégulièrement ensoleillé.

artwork_images_424175658_163936_diane-arbus.jpg

podcast

" A dire vrai

Je suis un faussaire de compagnie

Un preneur de large

Un joueur de courant d'air

Un repris de justesse

Un éternel évadé

Un faiseur de trous

Et un casseur de verrous

Un sauteur de murs

Et un forceur de serrures"

 

- Serge Gainsbourg -

 

Pas le programme prévu, du moins le peu de prévu prévu préférant l'imprévisible et puis j'ai gambadé à travers cette ville que je connais bien croisé quelques têtes connues d'autres qui me connaissent, pour finalement échouer à une terrasse de café Grand Place leur chocolat chaud est à mourir et me suis laissée faire... C'est immense d'y arriver, plus rien n'avait d'importance mon esprit voguait d'âme en âme, j'observais flirtais légèreté de l'instant, c'est un vieil ami qui m'a ramené à la réalité, ne manquant pas d'humour il s'est assis là devant moi toujours rêveuse ne le voyant pas vraiment il s'est d'un coup mis à rire quand j'ai commencé à chantonner, complètement surréaliste et incongru mais délicieux de fraîcheur, nous sommes partis dans des confidences chaudes et intimes ne relevant pas du tout encore une fois du prévisible vu l'heure, l'endroit le contexte mais la chimie a ses mystères et pour transformer le plomb en or il n'est pas besoin de faire trop de manières, juste être à ce que l'on est et à l'autre, un moment de grâce infinie et badaboum le rappel à l'ordre le portable qui sonne de part et d'autre la logique l'efficacité le pragmatisme qui reprend ses droits à coup de vibreur intempestif. Délicieux moment en réalité mieux qu'en rêve, pour l'heure je l'aurais bien embrassé goulûment par gourmandise mais me suis retenue, suis repartie avec mes livres et le chocolat aux lèvres mais le coeur avec des petites ailes et Gainsbarre dans la tête!

 

" Nous nous sommes dit tu

Nous nous sommes dit tout

Nous nous sommes dit vous

Puis nous nous sommes tus."

 

- Serge Gainsbourg -

 

 

 

 

16/08/2009

ballade en arrière pays

 

allée de platanes.jpg
plaque giono.jpg
maison de giono.jpg
vu de haut.jpg
arbres.jpg
clocher.jpg
porte.jpg

Forcalquier, Manosque, Gréoux les bains, Tavernes, Fox-Amphoux, Salernes, Roquebrunne, Frejù ...Sept heures de route pour parcourir les 250 km nous séparant de la grande bleue, autant de surprises de ravissements de découvertes de rencontres chargées d'histoire de senteurs la lavande fraîchement coupée, la chaleur est dense et le bain de mer à l'arrivée récompense et désaltère. Quelle belle campagne qui respire la douceur de vivre, le temps arrêté et la poésie de la vie, réconfortant au fond et immuable, étonnante richesse et diversité sur ce bout de route, la végétation jamais la même mais toujours présente, le son lui ne change pas il est silence ponctué du cri des cigales, et le soleil chauffe à l'identique. Un pays inspirant, oui, une fois de plus j'en prends acte et je respire, je fais le plein de lumière et de saveurs.