04/07/2014
Le souffle des ressacs
" Les mots chantent
D'avoir retrouvé
Leurs branches lumineuses."
- Mokhtar El Amraoui -
Comme chaque matin je reçois une tonne de courrier, des factures surtout, des rappels à l’ordre, des publicités de toutes sorte, et en ce moment pléthore d’invitations pour le salon du prêt à porter qui a lieu ce week-end à Paris. Au milieu de toute cette paperasse qui me donne des suées froides, j’ai le bonheur de remuer une enveloppe différente des autres, adresse manuscrite, expéditeur enchanteur, vignette lointaine. Oh ! Serait-ce ne dernier recueil de mon ami Mokhtar ? Oui, c’est lui ! Je frémis de plaisir. J’ouvre au hasard et je tombe sur le court poème de la page 109 : Souffle…
" Donne à la glaise des mots
Leur souffle de crépuscule
Et à tes mains leurs aile des jours. "
Je me régale. Je lis avec émotion la dédicace, et murmure à mon doux poète : oui, il me plait beaucoup ton nouveau bébé… Je décide alors de continuer, au fond la poésie est faite pour adoucir nos jours aussi, pour nous emmener, pour nous faire rêver… Là, à nouveau, page 71, j’en ai des frissons dans le dos avec son : Ton souffle, tes pas !
" Ton souffle, tes pas
Et toutes ces étoiles d’ombres
Que sème ton corps éclairé
Au silence du vent
Qui écoute la flûte des mers
Le bercer de tes fleurs Semées dans les paumes chaudes de tes rêves !
Ton souffle, tes pas !
Un papillon enivré par son butin de lèvres
Et un soleil qui joue aux damiers des ombres !
Ton souffle, tes pas !
Et une belle rosée de souvenirs
Parfumée à l’envol de nos jours à venir ! "
Oh ! Comme c’est beau.
J’appelle Mokhtar pour le remercier de tant de grâces… On ne s’est pas parlé depuis fort longtemps, pourtant on retrouve instantanément cette complicité qui nous est chère… rosée de souvenirs…
Merci bel ami d’enchanter ainsi notre existence et longue vie au Souffle des ressacs qui emporte comme ces étoiles ivres qui s’embarquent par milliers dans ta chevelure nocturne offerte au vent ! (Offrande p :92)
12:13 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, amitié, livre, mokhtar el amraoui, émotion, découverte, partage, humain
23/12/2012
La transhumaine
Nous ne savons rien.
Nous passons notre vie à ouvrir et refermer des portes,
à retourner des cartes, à en ignorer d’autres,
Face cachée sur la table d’un étrange jeu de lois.
Nous suivons un labyrinthe en tissant notre fil.
Nous arrêtons nos voix, nous prolongeons nos pas.
Nous écoutons si vite notre instinct, tentons de suivre notre raison, accueillons nos intuitions.
Aveugles, toujours…
Nous devançons.
Nous sommes en l’équilibre sur nos choix :
Entre le regret et le remord,
Nous accomplissons des figures qui graveront les rides dans le visage de nos saisons.
«Les signes ne se trompent pas»
Voilà ce que nous récitons nous lorsque le souffle s’éteint en nous.
La graine du destin germe bien dans le terreau du renoncement.
«Les signes ne se trompent pas».
Mauvais présage, grelottant dans la grisaille de notre âme.
Nous ne savons rien.
La belle affaire sera bagage suffisant!.
C’est ici grand état de misère sans doute ,
Mais s’ouvre à nous la rose de braise.
Il nous faut reconnaître la longueur et le poids de cette misère pour lacer avec force nos brodequins de vers fous .
On trie, on recrache ce qui se cachait en toute évidence, ce qui, dans le regard de «l’autre que nous», ne renvoyait qu’indifférence et suffisance béante de l’engeance.
Il faut donc partir.
Passer portes, et labyrinthes, enfourner un peu de nous dans la besace de notre cuir.
Et prendre cet espace sans aucune ombre à notre route.
Une plaine courbe -vierge- immense.
Le ciel accourt alors vers nous et nous courons au devant de la terre.
Chair, sève, poussière d’étoile, les trois royaumes sont en nous.
Nous portons le monde, voici notre paquetage.
Il contient tout..
Partir seul puisqu’après tout cela ne regarde que nous.
Laisser en taverne crasse, les signes,
Et dans l’âtre mourant jeter les restes du supposé.
La sciure saura recouvrir les crachats de l’à peu près.
Il faut partir, comme on prend la mer
alors que l’on sait depuis toujours qu’elle ne se donnera jamais.
Il faut partir puisque nous devons rejoindre ce que nous ne savons pas.
La transhumaine commence.
Ici , nous ne savons rien.
Ni le temps des couleurs , ni le poids de l’obscur, ni la naissance des sources, ni même le son de la harpe de nos peines.
Ailleurs tout a le goût du vivre. Ici, la soupe se débat entre nous.
Alors nous tenterons.
Nous ne savons rien et avons faim de tout.
- Astrid Shriqui Garain - Magnifique poétesse découverte chez Mokhtar El Amraoui -
09:55 Publié dans Blog, poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poésie, blog, astrid shriqui garain, mokhtar el amraoui, émotion, partage, humain
09/12/2012
Le chant de mon oud
12:31 Publié dans art, Musique, poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, poésie, musique, mokhtar el amraoui, trio joubran, émotion, partage, humain
28/11/2012
Halim Karabibene
08:41 Publié dans art, poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, poésie, tunisie, halim karabibene, mokhtar el amraoui, blog, partage, humain
21/11/2012
Le blog de Mokhtar
Je n'avais plus de ses nouvelles depuis un bail. Parfois, je pensais à lui, il avait tant exprimé et partagé ici. La semaine dernière encore, relisant un de ses poèmes je me demandais ce qu'il devenait, s'il écrivait encore et si la poèsie était toujours le centre de son monde. Quelle surprise, quelle belle surprise il m'a fait hier en m'envoyant par mail son bébé. Mokhtar El Amraoui a maintenant un blog, il s'est lancé! On en avait parlé à l'époque de nos échanges répétés, il hésitait, ne se sentait pas prêt. Et bien, le temps de la gestation est révolu, voici notre ami dans l'arêne et je vous invite à le visiter et à lire sa poésie toujours aussi agréable à redécouvrir, c'est ici.
17:49 Publié dans amitié, Blog, poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : blog, poésie, amitié, mokhtar el amraoui, écriture, partage, humain
19/05/2011
A Mokhtar
عيد ميلاد سعيد وعمر مديد
Aïd miled saïd wa omrone madid
Bon anniversaire et longue vie!
Rumeurs
De bouches à becs, la rumeur scintille
Et charge de ses flux
La dentelle des vagues.
Les feuilles des jours,
Au vent, frétillent.
- Mokhtar El Amraoui -
08:20 Publié dans amitié, poésie | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : amitié, anniversaire, poésie, mokhtar el amraoui, rencontre, blog, échange, humain
03/04/2011
Les radeaux bleus
En réponse au tableau « Le Grand Bleu » d’Anne des Ocreries
- Le Grand bleu - Anne des Ocreries -
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, Il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves célestes enfouies,
Pour nous offrir des parchemins
Qui redonnent leurs couleurs
A nos baisers, à nos cœurs, à nos mains
Et, à nos caresses, leurs fruits
De pinceaux en fleurs,
En échos d’appels à nos amours bleuies,
En rouleaux d’immenses cieux
Tantôt joyeux, tantôt meurtris,
Tantôt radieux, tantôt gris
Où se retrouvent les pleurs
Et les rires de nos yeux,
Entre enfer et paradis,
Entre agonie et tableaux bleus,
Radeaux de survie !
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves terrestres enfouies,
Où les couleurs, pour le grand bleu,
De mille feux, rechantent la vie !
- Mokhtar EL Amraoui -
11:14 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : art, poésie, peinture, mokhtar el amraoui, blog, anne des ocreries, rencontre, échange, interactivité, création, humain
21/03/2011
Mokhtar El Amraoui, de la poésie
- Noces cosmiques - Mokhtar El Amraoui -
J'ai beaucoup d'affection pour notre ami mateuro-bizertin Mokhtar El Amraoui. Pour l'homme d'abord, philanthrope, délicat et érudit et pour le poète, engagé, enveloppant et musical. J'ai déjà parlé ici de son recueil " Arpèges sur les ailes de mes ans" qui regroupe tous ses poèmes depuis son plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, deux recueils en un, en fait, Elans d'espoir et Rayons de lune pour funambule absent, un régal dont je goûte chaque jour un petit morceau. Son livre fait son petit bout de chemin et suscite dans son pays; certains de ses poèmes sont mis en scène, d'autres récités dans des classes ou des réunions littéraires, Mokhtar a même été convié à venir en parler à la télévision et à la radio dans le cadre des intermèdes littéraires sur Radio Tunis. J'aurais aimé vous mettre en lien cette interview passionnante et passionnée mais l'enregistrement est trop chaotique aussi je vais juste vous faire partager certaines de ses paroles:
" La poésie ne fonctionne pas en dehors d'un corps, d'une chronométrie biologique... la poésie et la vie sont intimement liées, ce sont les deux faces d'une même médaille en quelque sorte."
" La poésie est vitale pour moi. C'est mon oxygène, c'est mon être."
" J'essaie de faire passer cette passion poétique. L'enjeu pour moi est un enjeu de civilisation... La poésie est la mer qui englobe tous les autres arts. Si on n'a pas de perception poétique, on n'a rien."
" La poésie est une éducation de l'être, une éducation écologique, une éducation du regard, du respect de l'autre... Elle est une existence réelle, elle n'est pas une chimère, la poésie est un événement et un avènement. Quand je vous regarde, je regarde votre posture, vous êtes un poème, vous m'inspirez..."
" Le poème permet d'apprendre à respecter la fleur, le jardin, à écouter le vent, à entendre la beauté, à la saisir à travers tous les pores."
" Le poème doit chanter également cet amour, cette fusion entre les êtres... La femme est l'allégorie de la sève, sans femme il n'y a rien."
" Je dédie, dans mon recueil, un poème à ma mère, un vibrant hommage à cette femme qui m'a ouvert la grande porte de l'imaginaire. Grâce à elle et à travers ses contes qu'elle nous racontait, elle a ouvert mon acuité visuelle interne profonde et cosmique, sans le dire directement. Elle m'a appris à regarder les étoiles."
- Effluves - Mokhtar El Amraoui -
Voici, en plus, trois inédits de Mokhtar El Amraoui: le premier " Cris " écrit à 22 ans et, "Le triomphe de la patience", il y a quelques jours; deux poèmes hors du recueil, deux poèmes qui me touchent beaucoup, et puis un troisième auquel il tient plus particulièrement "Appels", sans doute par ce qu'il est en phase avec les préoccupations écologiques qui secouent le monde en ce moment. Il y a du prémonitoire voire du médiumnique dans la poésie de Mokhtar El Amraoui.
- Espoir - Mokhtar El Amraoui -
Cris
Elle se tait
Mais ses yeux me disent le ciel
De mes étoiles qui se lèvent
Et font pleurer la mer de mon naufrage
Où je m'agrippe à ses pas qui me fuient,
A son ombre qui se déplie sur cette herbe
Où la lune m'a tant de fois éclairé de ses bris,
Blessant mon coeur ensanglanté et ses cris!
Me voue-t-elle à l'enfer de l'oubli,
Moi qui lui offre toute ma vie?
Devrais-je patienter encore
Et rêver d'un ultime sursis?
- Mokhtar El Amraoui -
-Pensées - Mokhtar El Amraoui -
Le triomphe de la patience
Les ailes de mes mots assoiffés
S'envolent au loin,
Pour dire à ma bien-aimée
Les beaux rêves de nos lendemains.
L'espoir, pour les reprendre,
Caresse, de son velours tendre,
Les sourires de notre inéluctable retour
Dédiés aux cimes de nos enfances
Qui s'accrochent aux étoiles de nos fières espérances
Trop longtemps éteintes, mon amour!
Regarde-les! Elles se rallument après toutes nos souffrances,
Pour notre nouvelle naissance!
La clef de tout triomphe immense
Est le cri orageux de tant de fière patience!
- Mokhtar El Amraoui -
- Le rêve du phénix - Mokhtar El Amraoui -
Appels
Ne me téléphone plus !
Ce matin, je suis pris par ma caravane de nuages crieurs
Qui dégrafent les sceaux de tant de prairies
Gardées par les fiers aigles des premiers orbes immaculés !
Mon numéro, je l’ai donné à cet arbre qui agonise,
Pour l’entendre me gémir
Sa complainte d’électrocuté,
Dans la nuit de ses nids incendiés!
Ne m’appelle plus !
Je me suis évaporé en senteurs d’algues
Immergées dans la sueur des éboueurs édentés,
Le long des boulevards carnivores sans échos
Lacérés par l’acide des sirènes, aboyant
En battue, derrière ma dispersion d’anges clochardisés
Par la bouse des comptes en banque cravatés
Qui cravachent les rêves de nos insomnies étoilées !
Ne m’appelle plus
Mais crie ma gueule qui explose en pétales
Sacrifiés au cadavre incinéré de la dernière lune !
Gueule mes cris de mer plastifiée,
De poissons et d'oiseaux déboussolés
Par les Christophe Colomb des espoirs mazoutés
Englués dans les exponentielles des mensongères relances
Crachant leurs fers de lances
Aux millénaires bébés
Qui agonisent sans becquées !
- Mokhtar El Amraoui -
- Elleil - Mokhtar El Amraoui -
10:31 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : poésie, art, dessin, rencontre, mokhtar el amraoui, amitié, humain
15/02/2011
Espasmes
- Photo Maia Flore -
Dans l'alchimie de tes songes enflammés,
Des refrains de cigognes
Ravivent les ailes sonores
D'une mémoire qui n'a jamais cessé de voyager.
Des jets de couleurs bruissent,
Au fond d'un choeur qui gémit,
Suppplie et se repent.
- Mokhtar El Amraoui -
17:34 Publié dans photographie, poésie | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, photographie, art, état d'âme, humain
16/01/2011
Dignité et Liberté
Hommage à tous les martyrs tunisiens, à leur tête Mohamed Bouazizi, qui sont morts pour la dignité et la liberté de la Tunisie.
Félicitations pour tous les Tunisiens qui récoltent les moissons de leur libération, après de longues années de combat courageux et déterminé!
Liberté
Nulle plainte,
Nul regret,
Si c’est pour toi
Que je meurs
Liberté.
Nul regret,
Nulle plainte,
Tu es le seul chemin du bonheur.
Si l’on meurt pour toi,
La mort n’est plus un malheur
Et tant qu’on vivra par toi,
La vie ne sera plus un leurre.
Liberté
Sans toi, la mort,
Sans toi, la vie
Ne seraient plus qu'erreurs.
- Mokhtar El Amraoui -
11:10 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : dignité, liberté, tunisie, histoire, mokhtar el amraoui, libération, humain
25/12/2010
Coeur à Mateur
" Ecrire, c'est danser le monde!"
- Mokhtar El Amraoui -
- Fresque sur mur intérieur de la mairie de Mateur -
15h30, Mokhtar El Amraoui donne un récital à Mateur, sa ville natale, je sais que ça le touche au plus profond de lui, alors nous y sommes nous aussi. Car comme le dit lui-même le poète " l'ailleurs est ici ", "appel, vocation, contact direct, la poésie se tisse dans ce rapport avec le monde, avec l'autre qui nous interpelle!". Je vous invite à l'entendre lors d'un entretien qu'il a donné à la radio tunisienne dans l'émission Intersignes parlant de sa poésie, avant-hier le 23 Décembre, il vous suffit de cliquer sur la date dans ce lien, l'enregistrement n'est pas d'une qualité extrême mais les propos tenus sont denses et touchants, Mokhtar tel que lui même.
" J'écris avec le râle de ma valise
Remplie d'algues et de corail.
J'écris avec l'encre de mon ombre,
Affiche de mes nuits.
J'écris avec une langue comète
Aux rides assoiffées.
J'écris les nymphes
Caressant mes pieds d'étrangers,
La spirale verte
De ma titubante amnésie."
- Mokhtar El Amraoui - J'écris (extrait) - Arpèges sur les ailes de mes ans -
15:30 Publié dans amitié, poésie | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : mateur, mokhtar el amraoui, poésie, rencontre, amitié, échange, tunisie, humain
14/12/2010
le blues du bleu
11:13 Publié dans art, écriture, Film, Musique, poésie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : mokhtar el amraoui, michel plamondon, laure kalangel, poésie, film, musique, art, rencontre, cinépoème, blog, humain
29/11/2010
La poupée d'Hélène
La poupée d’Hélène
à tous les enfants victimes de l’inceste
Hélène dort, les poings fermés,
Rêvant de la poupée ensanglantée
Qu’elle avait,
Quand violée,
Elle explosait,
En cris déchiquetés,
Moquée,
Brûlée,
Frappée,
Souillée !
Hélène dort,
Bercée par la houle d’or
De ses cheveux affolés
Pris d’assauts répétés
Par son putride bourreau
Mais jamais tendrement caressés
Par ce maudit grand –père
Qui aurai dû, pour elle, être le meilleur cadeau
Dont elle aurait été si fière !
Elle, ou ce qui, d’ailes, reste en elle,
Toujours cassée,
Sainte pucelle,
Par ce vil pervers,
A l’appétit vorace de lâche carnassier
Qui la prenait, dans ses serres,
Puis la reprenait, entre apéro et dessert !
Les anges pleuraient de rage et de colère,
De voir le minuscule ange
Se débattre dans tant de sang et de fange !
De honte et de douleur, tous les cieux
Venaient la pleurer,
Dans ses yeux,
Qui suppliaient, déchirant de leurs larmes épuisées,
Le lourd silence d’airain des vieux clochers pieux !
- Mokhtar EL Amraoui -
22:46 Publié dans art, poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : mokhtar el amraoui, poésie, photo, inceste, lutte, écriture, sublimation, dépassement, humain
24/10/2010
" pyrophagie "
Pyrophagie
" Un souffle enflammé
Jaillit de nos entrailles étouffées.
Dans nos ventres confondus,
L'amour somnolait."
- Mokhtar El Amraoui -
16:32 Publié dans état d'âme, poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : musique, beethoven, poésie, mokhtar el amraoui, génie, coeur, passion, amour, rencontre, échange, émotion, humain
08/09/2010
La sphinxogenèse bleue
Le groom céleste, qui la conduisit
Jusqu'au fil tranchant du funambule,
La tenait, encore graine, dans la paume de sa main.
Lui seul avait chronométré ce jour des hautes conjonctions,
Quand les autres étaient tapis,
Derrière leurs verrous, tout grelottants!
Il criait, en voyant la canne du danseur aveugle
Déchirer l'abîme de l'éclipse:
"Solalune! Solalune! Solalune!"
Quartiers ouverts aux orbes des germinations!
Et la canne d'enfanter ses courbes,
Dans la posture de tant d'éveils.
Princesse bleue, dansez-moi votre inchoative venue!
Ô quenouilles des rencontres!
Tramez de désir,
Chantez à loisir
Cette sphinxogenèse si féline!
C'est d'elle la grande fêlure,
Passage bleu-gris
De constellations habitant leurs maisons,
Aux lancers de nos tarots.
Vole cri, vole,
Jusqu'aux cimes,
Pour la dire,
Cette semence
Ivre de rosée
Qui se souvient de son âme phréatique!
Elle glissera sur les arbres,
Comme un duvet d'épi solaire.
"Elle naît, elle naît!" dirent les bardes.
Clameurs d'élans libres.
Ils l'annoncèrent,
S'offrant dans le parfum
Qui, à jamais, la dessine
Avec cette canne accordéon ouverte en horizons.
Sa danse ailée
Lui rappelait le galop des glaçons
Dans son verre ivre
Du martèlement des gouttes de pluie
Sur le clavier des arbres souriant
En tourbillons feuillus.
Ils l'accueillaient, ELLE,
Se continuant en élytres
De feux d'être,
En élytres de larmes
Eclairant l'eucalyptus de la gare,
Jusqu'au point où la valise du départ
Se posa en bris qui séparent,
En sanglots de mouchoirs
Là où, torride, le vent la reçoit encore,
Sous les toits abandonnés, depuis bien des saxifrages.
Ah! sabliers de mes douleurs,
Tailles de mes silex érigés
En sarments calligraphes!
Récitez-lui vos serments
Pour qu'elle surgisse et revienne de ses mots morts,
Fille bleue grisée d'éclipses!
- Mokhtar El Amraoui -
08:49 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, beauté, émotion, art, bleu, partage, rencontre, humain
12/08/2010
Rayons de feu
Soleil,
Toi qui te noies chaque jour
Et réveilles inlassablement mon ombre,
Sur les marches des heures,
Ton silence de feu
M’habille d’une chaude nudité
Assoiffée d’écumes et d’algues abyssales.
Tu couronnes la colombe bleue,
Ma muse, qui a détrôné l’oubli !
Mes mains tournesols
Lui tressent une mémoire inca
Où baigne, pour elle, le vent des flûtes
Qu’appelle le roucoulement des fleuves
Chantant leurs chaudes mélodies.
- Mokhtar EL Amraoui -
09:49 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, rencontre, émotion
29/07/2010
La symphonie errante
Je cherche mes rallonges telluriques,
Mes incommensurables sphères
Dans les dilatations de l’exil,
L’ombre ivre de ma soif
Dans la sècheresse de l ’arôme somnambule.
Je cherche mes imprécations
Creusant les sillons du retour
Contre les serres des vautours,
Ton ombre aux aguets
De cet éveil cinglant,
Erection du soleil
A la symphonie errante du dromadaire !
Je cherche le râle éclaté
De mes vertèbres-lyres en délire,
S’étouffant de leurs notes déportées,
Mes soupirs tonnant de bleus fuyants
Dans l’inatteignable voyage
De ce papillon qui s’éreinte
En poursuites trébuchantes,
Au-delà de ses rêves brisés !
Je rêve de comètes,
D’astres flamboyants,
De méduses-lunes
Ouvertures transparentes
Des inextinguibles profondeurs !
Je rêve, muet,
Dans la soif de tes pas,
Sur les sables du voyage
Auquel je t’invite vers les prairies rouges
Et leurs feux bleus !
Ô muse de mon départ !
Astre scintillant
Sur les lèvres ouvertes des vagues !
Il n'y a plus de toits !
Pluie d’encens rouge
Sur tes seins embaumés
Dans le linceul de l’extase des rencontres crépusculaires !
Viens de mes reviens fatigués !
Je te prêterai les ailes immaculées
De mes Icare exilés.
Je te montrerai
L’axe de l’impact pluriel,
L’agonie du cogito carnivore,
Manteau d’erreurs spectrales !
Viens !
Accroche-toi aux tiges sans amarres
De cette forêt éclatée !
Reviens de mes viens
Qui valsent dans l’aube
Des intraduisibles fermentations !
Nous écrirons la grandeur du menu moineau,
Echeveau des sens triangulés !
Cet azur qui nous appelle
Nous retrace dans nos fibres de nouveau-nés !
Reviens,
Au commun des immortelles mésanges assoiffées !
Je te composerai,
Sur le clavier des escaliers,
Une symphonie qui te mènera
Jusqu’à mon perchoir d’exilé!
- Mokhtar El Amraoui -
00:11 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, errance, recherche, quête, partage, rencontre, désert, humain
14/07/2010
murmures derrière les murs...
- Toile de Bernard Pouchin - technique mixte -
L’emmurée
Derrière ce mur tout blanc,
Je devine la nuit de tes lèvres,
Le voyage de ton désir ligoté
Dans ta langue enflammée
Qui éclate dans le fracas
De ton appel que tu ravales,
Au creux des cris de tes supplices !
Murs ! Murs ! Murs ! Murs !
Naissance de soleils arrêtée !
Derrière ce mur tout blanc,
Dans ta nuit ambulante,
Tu deviens, impuissante,
Paquets de marbres,
Silences, peurs et soumissions !
Derrière ce mur, bien loin des arbres,
D’autres murs, sous terre,
T’enserrent, t’enterrent
Dans les spirales, tout en vaines prières,
De tes silences de momie !
Bouquets de braises endormies
Que seul le souffle de l’amour, ma belle,
Pourra rallumer en une infinité d’ailes !
- Mokhtar El Amraoui -
15:34 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : peinture, poésie, mokhtar el amraoui, délivrance, amour, art, humain