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15/10/2012

à propos d'helenablue

christiane semmler.jpg

- Oeuvre de Christiane Semmler -


Quand j'ai commencé ce blog, il y a plus de quatre ans, je ne savais absolument pas ce qui m'attendait. J'ai commencé timidement à parler de ce qui m'était le plus à portée, mes états d'âmes, mes goûts, mon amour de l'art, de la poésie, de la littérature, de la psychologie. J'ai très vite pris goût aux échanges et souvent il s'en passait plus dans les commentaires que dans ce qui apparaissait évident à l'écran, et j'ai fais des rencontres, de belles, de merveilleuses rencontres. Je suis allée jusqu'à rencontrer de chair ces fameuses rencontres et j'ai tissé des liens solides et indéfectibles qui sont importants et vitaux pour moi. Au fil du temps, cet sorte de "dernier salon où l'on cause" a changé d'orientation malgré moi et à mon grand dam. De plus en plus de gens viennent me lire, de moins en moins rentrent en contact, réagissent, s'expriment. Ne suis-je donc plus si accueillante, est-ce faute de temps, ce lien particulier qui pouvait faire qu'en confiance beaucoup d'entre vous avait envie d'un peu se dire est-il rompu, la magie de ce lieu cesse-t-elle d'opérer? Est-ce que je vous effraie? Je suis bien triste de devoir me rendre à cette évidence que je n'ai pas pu garder vivante cette qualité relationnelle avec le monde. Dans mon métier, je croise pourtant beaucoup de gens, et je tisse des liens puisssants avec certains d'entre eux. Ils sont d'une autre nature. C'est bien rare que je leur ouvre mon coeur et que je leur parle comme je peux le faire ici; c'est plutôt eux qui ouvrent le leur. Certaines interactions cependant se mettent en place, et je découvre alors d'autres facettes de la vie de quelques uns juste parcequ'ils viennent me lire ici. Pourquoi un blog, pourquoi écire, pourquoi ce besoin d'être lu et plus encore ce besoin de savoir ce que provoque chez l'autre ce qu'on écrit, ce besoin d'entrer en contact avec l'humanité? Je ne sais pas comment et pourquoi ce besoin est né en moi ici. Mais il est là, bien vivant et demande sa dose. Sa dose d'interactivité. De réciprocité. Pour avancer, pour élargir son champ de pensée, pour ouvrir davantage son coeur, son esprit, son horizon. Pour voyager de tête en tête. Pour fabriquer une matière grise commune, pour réfléchir, pour se renouveler, pour grandir. J'ai toujours pensé et je le pense tous les jours qu'il y a plus dans deux cerveaux que dans un, que la somme des deux fait forcément plus que leur addition mathématique, qu'il y a émulation à entrechoquer ses idées, à les défendre, à les confronter, à les sentir proches de celles d'autres pensées. Que prendre le risque d'échanger, de pas être d'accord ou à l'inverse de l'être est source. C'est ce que je voulais arriver à faire, à créer, un endroit particulier où se fabriquerait de la pensée en dehors de nos vies saccadées et pleines qui parfois nous laisse un peu vidés sur le bas-côté. Helenablue n'a pas fini de m'étonner mais je suis vraiment blessée de n'avoir pas réussi à vous convaincre de la richesse qu'on peut produire ensemble entre nous.


12/09/2012

blog et vie -1-

La dernière fois que j'ai vu ce monsieur c'était au mois de Juillet, en plein milieu des soldes. Il voulait, en plus de faire plaisir à sa fille en lui offrant une tenue parfaite, me remercier du petit texte que j'avais écrit ici sur sa femme Françoise, décédée en début d'année, et qu'il relit souvent. Dans la longue lettre manuscrite que je lui avais adressée à ce moment là, j'avais joint une copie de ce texte et le lien sur mon blog. Il est passé me voir aujourd'hui à la boutique, pour me saluer: "Je vous ai vue, je me suis arrêté et me suis garé comme dans le temps, devant chez vous. Vous faites presque partie de la famille, vous savez, Blue... Je vous lis sur votre blog, et ça me fait de l'effet. Vous aimez ça écrire, c'est fou! ". Après nous être entretenus de choses et d'autres: des vacances sans elle pour la première fois, de la conjoncture économique, des besoins de ses petits enfants et du vide difficile à vivre, il me dit: "Comment va votre bébé, parce que votre blog, c'est ça n'est-ce-pas? Il faut vous en occuper!" J'étais toute retournée: " Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas le lâcher!" Il est reparti souriant et soulagé, sa main battant l'air pour me dire au revoir, rassuré de savoir qu'il allait me retrouver, entre mes mots, tôt ou tard...

 

28/06/2011

Bloguer

Penser, frémir, réaliser, ressentir, finaliser, mettre en mots, désirer, s'épanouir.

Rencontrer, partager, apprendre les uns des autres, se mesurer, s'exprimer, se polir, s'affiner, s'éprendre.

Ravir et l'être. Courir et discourir, montrer, dévoiler, cacher, avancer masqué ou en pleine lumière.

Intervenir, appréhender, assumer, apprendre, comprendre, échanger, être.

Bloguer n'est pas une vue de l'esprit, n'est pas non plus une gourmandise ni un effet, c'est un acte qui engage, qui permet de grandir et surtout qui époustoufle. Une source qui donne à son jardin une disposition nouvelle, libre, ludique et universelle! Sans frontières.

Blue est mon moi, ce que je suis, ce que j'aurais dû être, mon expression artistique, ma réalité. Chacun en pense ce qu'il veut ou ce qu'il désire. Je suis.

J'ai vraiment tant appris de ce monde "parallèle", paraît-il, que je reste septique. On nous dit que ça n'est pas la vraie vie, que si par malheur tu y mets le doigt, tout ton bras y passe! Non  mais, vous rigolez! Que tout ça fasse peur, Ok, que ça soit subversif, pas dans les clous, pas gérable, pas toujours de bon goût, Ok. Mais que ça soit peanuts, sans valeur et sans conséquences, nada!

J'ai avancé ici bien plus qu'en quinze longues années de thérapie et je vais vous dire pourquoi ce genre est si précieux: vous pouvez être ce que vous avez le besoin et l'impulsion d'être, pour le meilleur comme pour le pire, n'est-on pas fait des deux?

Trois années sur la toile m'ont plus apporté que toutes mes tentatives psychologiques. Hum, je ne suis pas vraiment juste, après ce que j'ai vu, compris, ingéré et progressivement digéré ailleurs, j'ai trouvé là un moyen singulier d'exister et de voir enfin quelqu'une dans le miroir derrière ce regard jamais tellement généreux à mon égard, le mien. Mes yeux ont changé de couleur, ma vue s'est apaisée.

Bloguer est tout un art. 

Vivre l'est tout autant.

Aimer, le carburant.

Être, le stimulant.

 

 

Doit-on sous des prétextes idiots de "parce que ça n'est pas dans l'ordre des choses" et que "tu ferais mieux de faire un jogging quotidien que t'adonner à ces bizarreries" ne pas bloguer... Quid des neurones, sont pas dans les jambes que je sache?

 


podcast

- Jeanne Moreau- Le nombril -

 



23/07/2010

dans le miroir de l'armoire...

 

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- Anne des Ocreries - Autoportrait -

 

"C'est dans le grenier de ma grange toute déglinguée que je les planque, dans ma grange-cathédrale au toit cassé nimbée de lumière parfois qui abrite tant bien que mal tous mes rêves et mes délires.

C'est dans l'énorme armoire à glace vieille comme le monde que je les range mes précieux mes trésors tous mes accumulés depuis des années qui sont ma raison de vivre et ma raison de croire en des possibles.

Tous mes plus beaux mes majestueux mes aventureux mes poètes mes ressources, tous mes livres chinés reçus trouvés et ainsi collés les uns aux autres à l'abri des intempéries derrière le miroir au tain griffé et grisé par le temps qui passe.

C'est là que je vais quand je cherche à m'inspirer, c'est là que je vais quand je cherche à m'évader à m'enfuir à me retrouver aussi et c'est dans ce miroir là que je me sens la plus belle, là que je me sens exister que je me sens vivante, devant ce miroir qui abrite tous les mots de la terre."

 


A Anne, de Blue.

Avec toute mon amitié.

 

 

14/06/2010

écrire

L'écriture est un remède, une nécessité aussi, j'ai le ventre qui crie et la main qui écrit, les mots me viennent et s'égrainent avec ferveur pour conjurer ou extraire, je les laisse faire. J'aime le langage épistolaire, vivant et décousu, très en direct si je puis dire avec la vie, jeune beaucoup plus jeune je m'écrivais, drôle de s'écrire pour se construire, je me faisais du chère, très chère et dans d'autres moments plus fréquents et moins fastes du pauvre hère ou stupide femelle, cela m'est resté.

Depuis que j'ai ouvert cet espace, je ressens un changement en moi comme une sorte de porte qui s'entrouvre tous les jours un peu un peu plus et qui m'ouvre à une part de moi-même insoupçonnée. Est ce parce que je livre et ouvre mon cœur, parce que je mets en mots et en images mes émotions et sentiments, est ce le regard de l'autre cet autre que je ne connais pas, est ce parce que je me permets d'exister, beaucoup de questions c'est vrai, besoin de comprendre et d'apprendre. Tout ça prend une importance vitale au même titre que l'heure de méditation quotidienne du rêve éveillé ou d'un sommeil réparateur parfois si difficile à trouver, écrire me devient indispensable comme peut l'être la respiration, c'en est une d'ailleurs parfois gênée par des états émotionnels trop intenses et submergeants. Je suis fascinée par ces gens de l'art qui maîtrisent les mots et les font danser en vers ou en prose, ces mots qui viennent parfois me chercher profond, si profond... Très sensible à la musique je le suis également par la musicalité d'une certaine littérature et de la poésie, c'est pour moi une nourriture, pour l'esprit et pour le cœur, je crois bien que tout cela rend meilleur... Écrire matérialise la pensée et l'imaginaire c'est fascinant et parfois souffrant aussi, ludique et révélateur jouissif et émouvant tout un panel d'émotions et de flux qui me traversent, et laisser faire laisser venir les mots ouvrir la digue ne pas retenir et néanmoins  tenir la barre me passionne; parfois les mots transpirent et s'écoulent comme si je n'avais plus ce frein de vouloir bien faire et alors c'est magique.

Quoiqu'il en soit l'acte d'écrire est un don... un don de soi.