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29/11/2013

Lettre au metteur en scène de "La Vénus à la fourrure"

Cher Monsieur Polanski,


C’est une grande première pour moi que d’écrire ainsi à un metteur en scène à propos de son film. Je me suis d’abord dit, il va me prendre pour une idiote et puis, je vous ai entendu affirmer à la fin de la présentation du film à Cannes : «  On peut penser ce qu’on veut de moi, ça m’est égal ! », je me suis alors ravisée et j’ai pensé : «  Moi aussi ! »

D’autant que ce que j’ai à vous dire à propos de votre « Vénus à la fourrure «  ne sont que des choses agréables qui risquent même de vous paraître un peu dithyrambiques.

Admirable, formidable, génial ! Tout, j’ai tout aimé, tout m’a transportée.

Le cadre d’abord, ce vieux théâtre, ce lieu ambivalent, clos et ouvert à la fois. Un écrin, une caisse de résonance. Cette sorte de bricolage qui invite à l’imagination est une idée magnifique qui fonctionne, on est là dans ce qui se joue devant nous, on a l’impression presque d’y participer.

Emmanuelle, superbe actrice, superbe femme, vôtre dans la vie, m’a littéralement subjuguée. Elle est percutante, hypnotique, drôle, remuante, elle crève l’écran et pourtant elle semble si proche et si familière. On se retrouve en elle, dans chacune des différentes facettes qu’elle exprime à merveille, dans sa capacité à passer de l’une à l’autre, dans son art abouti de la manipulation et du jeu. C’est un grand bonheur que de passer ces 96 minutes en sa compagnie.

Vous disiez être surpris et flatté que votre film plaise aux femmes. Comment pourrait-il ne pas leur plaire ? Comment ne partageraient-elles pas cette jubilation qui a été la vôtre d’ainsi voir un machiste aux idées préconçues se faire complètement démonter par une femme qu’il prend au premier abord pour une grue ?

Dans un des nombreux entretiens donnés à la sortie du film à Cannes, Emmanuelle Seigner parle de ce bonheur qu’elle a eu de jouer la femme qui domine en opposition à la femme qui est encore trop souvent au cinéma comme dans la vie utilisée comme objet.

Mais ce n’est pas tout. Mathieu Almaric, votre Thomas, le metteur en scène en quête de sa Wanda, l’actrice principale de sa pièce, à la fois masculin et féminin, prodigieux et sensible est absolument épatant dans cette joute quasi surréaliste.

Emmanuelle-Vanda et Mathieu-Thomas, se croisant, se cherchant, se découvrant dans un jeu multiple de questionnements et de retournements...

Magistral !

Ce film, cette Vénus à la fourrure qui explore les arcanes du pouvoir sexuel, de la domination, de la séduction, de la manipulation que Sacher-Masoch avait expérimentée dans sa vie, d’abord avec Fanny Pastor dont il s’était engagé à exécuter tous les ordres et désirs pendant 6 mois et puis ensuite avec Aurora Rûmelin qu’il voyait comme l’incarnation de sa Wanda de Dunajew mais qui ne lui donna pas entière satisfaction m’a vraiment, comment vous dire, énergisée. C’est jouissif.

Pardon d’être aussi directe mais c’est un pur bonheur pour l’esprit d’avoir à appréhender une chose si aboutie. Il s’en dégage une telle joie, un tel amour du jeu, une telle drôlerie, une telle intelligence qu’on ressort de la projection de ce film heureux. Heureux et conquis. Avec une furieuse envie d’aimer, d’aimer la vie.

Merci.

Bien à vous.

Blue

  

La Vénus à la fourrure

 

 

 

28/11/2013

Même quand nous dormons

 

Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre

Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac

Sans rire et sans pleurer depuis toujours

Un jour après jour une nuit après nous.

 

- Paul Eluard -

 

 

27/11/2013

Serge Poliakoff, le rêve des formes

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" Une forme doit s'écouter et non pas se voir."

- Serge Poliakoff -

 

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Du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014, le musée d'art moderne de Paris propose une rétrospective du peintre abstrait Serge Poliakoff (1900-1969) regroupant 70 peintures et de nombreuse oeuvres réalisées sur papier entre 1936 et 1969. L'exposition, conçue comme un cheminement s'organisant en plusieurs séquences articulées autour d'oeuvres-clés, depuis les années de recherches lorsque Poliakoff appartient à l'avant-garde abstraite d'après-guerre, jusqu'à ses dernières peintures d'une modernité épurée, est un pur ravissement. J'ai découvert Poliakoff à ma dernière visite à la Fiac, je ne savais alors encore rien de lui, de son parcours, de ses recherches, de ses origines et de sa vie. Mais les deux tableaux que j'ai alors pu voir de lui m'avaient profondément émue, alors ça va sans dire, cette accumulation dans le cadre élégant et lumineux du musée d'art moderne a été une véritable source de bonheur intense, trois toiles plus que les autres m'ont littéralement subjuguée par leur musicalité, Serge était guitariste et a longtemps gagné sa vie en jouant dans des cabarets russes, par leur matière profonde et vibrante et par leur singularité, ce "rêve des formes en soi" qui est le grand mystère à élucider de "l'abstrait"...

 

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" Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu'il est réussi."

- Serge Poliakoff -

 

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Pour Poliakoff, la maîtrise de la couleur est essentielle : il utilise pour cela des pigments purs qui confèrent une qualité énergétique à ses rouges, ses orangés et ses jaunes éclatants. La superposition des tons contribue à la vie sous-jacente de la peinture que le spectateur devine, et participe à l'effet souvent jugé mystérieux de l'oeuvre.

Poliakoff déclare que l'une des qualités de la peinture est d'être géométrique, mais cette géométrie doit être sans sécheresse. Et c'est vraiment ce que je ressens face à ses toiles, l'absence de sécheresse, l'extrême sensualité de l'assemblage forme-matière-couleurs, tout à fait stupéfiant, la surface vibrante de ses toiles semblent éclairée de l'intérieur, l'oeuvre parait vivante.

 

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" Une chaleur humaine teintée de mysticisme auquel s’ajoutent la richesse de la matière " résume avec exactitude et pudeur Dina Vierny. On pourrait aussi appeler ça de la poésie, je la ressens en regardant cette exposition. J’ai l’impression que ces formes angulaires qui se frottent ou se repoussent ont quelques choses à me dire. Peut-être voudraient - elles me suggérer un peu de silence. Poliakoff serait dans son genre un passeur de silence? « Je suis vraiment dans mon cosmos à moi » prévenait-il. Ses toiles invitent à la contemplation...

 

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Être en vie

C’est quoi d’autre la vie que le merveilleux qu’elle nous offre. C’est quoi d’autre la vie que la vie elle-même. Quoi d’autre que d’être en vie !

J’ai sombré parfois dans des désespoirs intenses et je sais ne pas en être à l’abri, j’ai pris des chemins de traverse toute ma vie, j’ai tout remué, tout mis à plat, tout écharpé, épluché, ressassé, tenté de comprendre, me suis confrontée à mes paradoxes, je continue d’ailleurs allégrement, j’ai œuvré pour perdre tout sentiment de culpabilité et Dieu seul sait à quel point cela m’a pris du temps, mais c’est bon, c’est bon, là maintenant, je n’ai pas à me reprocher d’être vivante, et d’être vivante comme je l’entends.

J’ai gagné de haute lutte ce sentiment  de me permettre d’être. C’est enthousiasmant ! Vivre est un tel émerveillement. Entre naître et mourir, il y a tant à faire, tant à dire, tant à oeuvrer, tant à aimer, tant à … les mots se bousculent, s’entrechoquent, s’emberlificotent… c’est tellement, tellement, hallucinant ce qui nous est permis ! D’être en vie !

Vivre est une chance inouïe. Il faut saisir sa chance. Toujours. Dès que possible… Maintenant. Il n'y a rien de plus important que la vie.

 

24/11/2013

L'amitié

Qu’est-ce qu’être l’ami de ? Qu’est-ce qui fait qu’un autre devienne mon ami ? L’amitié amoureuse n’est-elle pas la forme la plus absolue de la relation d’amour possible entre deux êtres ? Pourquoi sommes-nous sensibles aux signes émis par une personne plutôt qu’une autre ? Est-ce que l’amitié est la perception du charme de quelqu’un et en retour celle qu’il a du nôtre ?

 

 

Tony Toste

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" Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté."

- René Char -


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" Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."

- René Char -

 

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Voilà Plumi, Tony Toste est un artiste portugais originaire des Açores, je ne sais rien de lui, si ce n'est qu'il est un " Shy Digital Artist ", comme il se qualifie lui-même et que j'aime beaucoup sa sensibilité. Son travail de photomanipulation me touche, me parle, me remue. Il n'a pas de site, pas de blog et sévit sur facebook en postant chaque jour une de ses oeuvres, je t'en ai sélectionné quelques unes. J'espère que cela va satisfaire ta curiosité...

 

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20/11/2013

Féminité

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- Tony Toste -



15:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, femme, réflexion, émotion

19/11/2013

Tango !

 

 

 

 

18/11/2013

Hans Bellmer

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«Le corps est comparable à une phrase qui nous inviterait à la désarticuler pour que se recomposent à travers une série d’anagrammes sans fin ses contenus véritables.»

- Hans Bellmer -


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" Les produits et valeurs les plus élevés de la civilisation relèvent de la sublimation. Ces produits constituant une des quatre destinées de la pulsion. De fait, la sublimation est une défense contre la pulsion d'une part, et elle est le produit de la pulsion d'autre part. Ce qui signifie que d'un côté on a un symptôme, de l'autre une œuvre d'art. "

- Céline Masson -

 

 

À l'arrivée au pouvoir en Allemagne des nazis en 1933, Hans Bellmer décide de ne plus rien faire qui puisse être utile à l'État. Il confectionne alors, en 1934, son œuvre la plus connue : La Poupée. C'est une sculpture représentant en taille quasi-réelle (1,40 m) une jeune fille multiforme, aux cheveux foncés, coupés en frange sur le front, ornés sur le haut de la tête d'un grand nœud raide, seulement vêtue de chaussettes blanches et d'escarpins de vernis noir, une grande poupée composée de nombreux membres pouvant être articulés les uns aux autres par des boules, une grosse boule, le ventre, sur laquelle peuvent s'articuler encore deux bas-ventres, quatre hanches articulées aux quatre cuisses, celles-ci articulées aux quatre jambes, et un buste à plusieurs seins, la tête et le cou amovibles. Hans Bellmer joue avec sa Poupée et multiplie les variations avec les différents éléments de son corps; tantôt, par exemple, amputée aux genoux, la tête, décapitée, posée en arrière des deux boules des hanches figurant jeune arbre; ou, autre exemple, devenu monstre à quatre jambes, deux en haut, deux en bas, articulées à la boule centrale du ventre, mobile et suggérant la danse et la provocation du désir d'autrui, photographiée ici dans les bois, là sur un parquet, dans un grenier, vautrée tordue sur un matelas, deux jambes habillées d'un pantalon noir d'homme; ou à moitié démantelée, amputée d'une jambe, jetée dans un duvet, froissé par sa chute et son poids. Les photos étaient polychromes, Bellmer les coloriait de teintes changeantes sur la même photo, tantôt pastel, chair, rose pâle, rose plus soutenu, mauve, bleu clair, mais aussi de couleurs vives, rouge, jaune, bleu canard. La Poupée est érotique, c'est une « créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques », par laquelle Bellmer entend découvrir la « mécanique du désir » et démasquer « l'inconscient physique » qui nous gouverne; elle est enfantine, mais également victime de perversions sadiques; ainsi démembrée, violentée, violée, elle correspond au désir de l'artiste de voir la femme accéder « au niveau de sa vocation expérimentale ». ( Source Wikipédia )

 

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17/11/2013

Le retour

Je pensais en avoir fini, ici, avec Helenablue et ces forces mystérieuses et obscures qui nous traversent tous. Je suis allée vers la lumière, elle me fait du bien, mais elle a aussi quelque chose qui me manque, l'intimité sans doute, ou comme disait Venise si justement, je me sens plus à nue. On se confie plus dans la pénombre qu'en plein soleil. On ne parle pas pareil, et on a autant besoin du sombre que du clair.

J'aime le fond noir.

Alors, je vais tenter une expérience, celle de faire comme je le sens, tantôt de nuit, tantôt de jour. Je vais reprendre aussi le cours de mes déraisons et de mes folies, ce que je ne peux faire qu'ici, et continuer mon cheminement.

On est fait d'enfer comme de ciel. Et c'est la connaissance et l'acceptation de l'un et l'autre qui nous fait avancer... Vous ne croyez pas ?