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07/03/2013

My name is Blue!

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- Photo Alexandra ExwhyZen -



Little Girl Blue

 

Je viens de lire le texte d'Anne et je suis toute retournée. Maman! J'écoute Nina Simone, je lis sur elle, et je tombe sur sa toute première chanson. My god! Je n'arrive plus à en vouloir à ma mère, tant mieux, mais je lui en ai voulu profond, intense, haineux. C'est ma maman et c'est tout le problème. Quand on peut penser qu'elle n'a pas compris, pas voulu, pas initié ces choses terribles, c'est plus facile mais quand on l'a toujours en ligne de mire, qu'elle n'a rien fait pour nous faire éviter le pire voire pire encore qu'elle l'a provoqué, c'est un petit peu plus compliqué. Je le regrette, pour elle, pour moi et pour notre relation qui n'arrive pas à s'ancrer dans nos réalités et nos cartes du monde si éloignées.

 

Pour la Rouge

et pour nous tous...

 

 

 

art africain

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- Photo Galerie Alain Lecomte -

 

Je partage deux choses avec mon ami Alain Lecomte, l'amour du jazz (c'est un fin connaisseur et un engrangeur de disques vinyls, il adore les pochettes) et une passion sans borne pour l'art africain. Lui en connaît un rayon, il est même devenu expert en la matière et sa galerie à Paris est bourrée de mystères, d'objets étonnants à la beauté rare. Avant qu'il n'ait ouvert cet espace pour donner libre court à sa passion, nous nous sommes beaucoup vu et avons beaucoup échangé. J'étais complètement ignare sur cet art mais d'une façon irrésistible et viscérale j'étais attirée par lui. Quand j'ai rencontré Alain (un jour il a poussé la porte de ma boutique, j'en ai déjà parlé ici) le courant est vite passé. Quelques objets l'avaient séduits, une poupée Ashanti et aussi une échelle Dogon, au fond du magasin. Il est entré en relation avec moi très directement, me demandant ce que j'aimais dans cet objet. Je me souviens bien, sa question m'avait scotchée parce que je ne l'étais jamais posée! J'aimais cette échelle pour son aspect brut et sculpurale et pour sa texture aussi, un bois de fer patiné par le temps, poli d'un côté et écorce de l'autre. Un objet puissant. J'avais aussi à l'époque près du comptoir, une chaise Baoulé et un tabouret Ashanti considéré comme un symbole de prestige sur lequel j'aimais m'asseoir (je l'ai toujours d'ailleurs mais il a émigré chez moi et c'est toujours vers lui que je me pose quand je reçois des amis). Et là cet homme que je voyais pour la première fois commence à me raconter des histoires de tribu, de rites, de paysages, de son amour de l'art, de sa collection personnelle complètement dingue (je l'ai découverte par la suite) et de son désir profond d'ouvrir une galerie. Je lui propose de but en blanc, de faire une expo déjà dans le cadre de mon espace, ainsi il pourrait tâter du terrain! C'est comme cela que notre amitié est née. Il est revenu quelques mois plus tard avec une caisse de trésors à la main: serrures bambara, poulies sénoufo, masque Punu, masque Fang, masque Dan, Dogon-Kanaga, jumeaux Ewé, appuie-nuque, bijoux, velours Kassaï, j'étais emerveillée... J'ai encore avec moi certains de ces objets, j'aurai du mal à m'en séparer. Léopold Sédar Senghor a écrit: " En entrant dans l’univers de l’art nègre, le voyageur ne découvre pas un monde nouveau qui pourrait seulement rapetisser son univers mais y découvrir un nouveau domaine merveilleux dont un homme semblable à lui, un frère noir, lui remet la clé. Cette clé, c’est l’esthétique de l’Afrique noire : la conception noire de l’Univers". Peut-être est-ce cela qui m'attirait dans cet art, m'ouvrir à un autre monde, sortir du mien? Possible. En tout cas ma rencontre avec cet art fut vraiment thérapeutique. J'y ai trouvé un sens, une symbolique et une fécondité esthétique fascinante. Et puis, ces objets qui me suivent maintenant dans ma vie depuis un petit bout de temps, m'apaisent et me réjouissent. C'est dire leur importance!

 

partage

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- Masque Mukuji Okuji- Punu- Gabon -


 

" Chacun pleure à sa façon le temps qui passe."

- Louis Ferdinand Céline -



06/03/2013

The slav epic

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Le musée Mucha à Prague est petit et mignon, il m'avait laissé sur ma faim. Je pensais voir autre chose d'Alfons, je m'attendais à une émotion forte avec ce que j'avais tenté de comprendre de lui avant de partir ces quatre jous bénis. Finalement je n'ai pas été décue. L'exposition de son épopée slave au rez de chaussée du palais Veletrezni est magnifique et monumentale. Imaginez, vingt immenses toiles célébrant l'histoire slave depuis le début du 19ème siècle. La sensation face à ces tableaux est intense, on se sent immergé dedans.

 

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Alfons Mucha a consacré dix huit années à élaborer et produire cette oeuvre gigantesque pleine de poésie qu'il a offert à la ville de Prague. Un philantrope américain riche et admirateur enthousiaste de la culture slave a financé son projet et lui a permis de le mettre en oeuvre. Avant de s'y mettre il a visité les lieux qu'il avait envie de dépeindre et a consulté des historiens sur les détails des événements pour être certain de rendre au plus près une représentation exacte de ce qui c'était passé. Fascinant. Bourré de détails, on entre dans ses tableaux comme dans une pièce de théâtre. Les robes, les étoffes, les costumes, les coiffes, tout est léché et rendu avec soin et une certaine sensualité. Il se dégage une intensité étonnante liée à une sorte de lumière intériorisée et on a presque l'impression d'entendre les toiles jaser et nous dire des histoires. Au cours de cette expo, je me suis sentie comme dans un grand livre d'images.

 

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Au milieu de ces grands tableaux, seule pratiquement avec eux, certains détails, certaines expressions de visage, certains mouvements ont plus attiré mon attention que d'autres. Chaque fois que je passais devant tel ou tel personnage, il me semblait l'entendre: " Hey, regarde-moi! Comprend ma douleur, ma terreur ou ma joie!"

 

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Après plusieurs heures, j'avais le sentiment de mieux comprendre comment la vie à l'époque avait pu être, intense, déchirante, cruelle et belle. Folie. Folie aussi ce travail qu'a entrepris là Mucha, fou et colossal. Fou de penser que pendant plusieurs années ses toiles ont été enveloppées et cachées pour empêcher la saisie des nazis. Fou aussi l'immensité de l'endroit qu'il faut pour laisser voir un tel opéra. Je ne regrette pas d'être passée par là...

 

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04/03/2013

Fashion-week again

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- Collection Ilaria Nistri -



La Fashion-week, c'est récurent, deux fois par an. Stimulant, étourdissant, fatiguant, stressant et magique en même temps.

Beaucoup pense que la mode est un art mineur. Beaucoup n'imagine même pas à quel point la mode est loin d'être futile et inutile. La mode révèle, la mode instruit sur l'état du monde, la mode fait rêver, la mode s'aventure, la mode est une sorte de miroir, la mode parle du futur en tenant compte du passé, elle est présence, elle est réalité tout en étant evanescence et subtilité. Elle fait partie de ma vie, c'est mon métier et chaque jour qui passe j'apprends d'elle. La mode c'est la manière d'être, le mode de vie, l'expression corporelle, le social, le paraître et la difficulté d'être, le temps, la géographie, c'est un langage, une poésie, une thérapie et un business aussi. Immergée en pleine euphorie créative et concentrée pour tendre au parfait dans ce que je tente de transmettre, je suis épuisée mais satisfaite, j'ai bien oeuvrée et ça n'est pas une tâche aisée.

" La mode se démode, le style jamais " disait Gabrielle, quelle femme tout de même! C'est un des autres intérêts de cette matière qu'il faut toujours faire évoluer, on ne peut s'endormir sur ses lauriers ni vivre dans le passé, c'est avancer qui compte et avoir une vision, un goût, et, une façon d'être femme, à défendre. C'est ça qui me remue et qui me donne l'énergie de plus de vingt fois sur le métier remettre l'ouvrage!

En attendant, de toujours et encore polir et façonner, vais remettre mon grand corps entre les bras ailés de Morphée. Bonne nuitée!



01/03/2013

Jacques Chesnel

Voilà ce que j'aime le plus de blog à blog et de découvertes en découvertes: les rencontres. Christiane m'a emmenée chez son ami Paul, là je lis et me délecte des textes et des commentaires et puis j'essaie de savoir qui est qui et de fil en aiguille j'arrive ailleurs dans d'autres sphères et je rencontre Jacques Chesnel qui écrit, qui peint et qui aime le jazz et qui mélange le tout avec beaucoup de grâce. Partageant avec ce Monsieur, que je ne connais pas, une passion pour les trois artistes qu'il cite dans son site, Thélonious, John et Bill. Bill Evans, je l'adore tant! Je ne résiste pas à vous faire partager ma trouvaille du soir. Voici donc, ses toiles en résonance avec la musique de Monk. Pour Coltrane, faites vous-même votre voyage et pour Bill, suffit de se laisser faire en fermant les yeux...

 

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* Tableaux de Jacques Chesnel


sculpture

Le thème du défifoto de ce mois de Mars est "sculpture". A Prague je n'ai eu que l'embarras du choix pour faire clic-clac à tout va. C'est le choix à l'arrivée qui fut plus difficile et après moult hésitations, j'ai choisi cette image là:

 

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Je me souviens bien de l'émotion que j'ai eu face à cet objet grand comme moi,  il était à l'étage des oeuvres françaises au Veletrzni Palac, l'immense salle était vide d'humains et j'ai pu me régaler seule de Picasso, de Braque, de Renoir et Rodin. J'en garde un souvenir ébloui et serein.