Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/05/2013

fête des mamans ou de l'immense plaisir de mettre au monde

Certaines journées sont différentes des autres, comme celle-ci. Celle qui fête les mères. J'avais dix-neuf ans à la naissance de mon premier fils, j'étais encore une jeune fille et il a fait de moi une jeune mère. A suivi un autre compère trois années plus tard et un troisième encore une paire d'années après. C'est une grande fierté et un grand bonheur pour moi que d'avoir enfanté, que d'avoir donné la vie, que d'avoir mis au monde. C'est insensé et pourtant si simple. C'est si magnifique, si merveilleux de sentir son corps fabriquer un être, de le sentir bouger au plus profond de soi, de voir dans la douleur sa tête apparaitre, de le prendre dans ses bras et d'accompagner ce petit bout de vie vers un destin plus grand. C'est fort d'être maman. C'est puissant, ça bouleverse, et ça rend humble aussi. On découvre à quel point on est faillible et en même temps pleine de ressources. Ce sont mes enfants qui m'ont faite maman. Et c'est à eux que je dois d'être celle que je suis maintenant. Alors puisqu'ils ne cessent de me dire qu'ils m'aiment et que je compte pour eux, je veux leur dire aussi que j'ai une grande chance d'être celle qui a pu leur offrir la vie et que j'ai un plaisir fou et une grande fierté de les voir vivre, de les sentir aimer et de les savoir au monde comme ils sont : lucides et émerveillés.

 

07/03/2013

Little Girl Blue

 

Je viens de lire le texte d'Anne et je suis toute retournée. Maman! J'écoute Nina Simone, je lis sur elle, et je tombe sur sa toute première chanson. My god! Je n'arrive plus à en vouloir à ma mère, tant mieux, mais je lui en ai voulu profond, intense, haineux. C'est ma maman et c'est tout le problème. Quand on peut penser qu'elle n'a pas compris, pas voulu, pas initié ces choses terribles, c'est plus facile mais quand on l'a toujours en ligne de mire, qu'elle n'a rien fait pour nous faire éviter le pire voire pire encore qu'elle l'a provoqué, c'est un petit peu plus compliqué. Je le regrette, pour elle, pour moi et pour notre relation qui n'arrive pas à s'ancrer dans nos réalités et nos cartes du monde si éloignées.

 

22/09/2012

un départ

Mon fils aîné part tout à l'heure à l'autre bout de la planète, à l'aventure, pour un an. Il part avec sa douce voir le monde et découvrir comment vivre autrement et l'un avec l'autre sans la contrainte d'un quotidien pesant. Ils en parlent depuis si longtemps. Hier, c'était son anniversaire, mon corps a réagi, j'étais anéantie: bouffées de chaleurs, vertiges, malaises, je n'étais que l'ombre de moi-même. Ce matin, c'est une grande tristesse qui m'envahit. Pourtant je suis heureuse pour lui, pour elle, pour eux et je trouve merveilleux de pouvoir faire cette expérience et de goûter ainsi à l'existence. La Polynésie, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, c'est si beau, c'est si loin aussi... J'ai beau me raisonner, me dire qu'on ne fait pas les enfants pour soi, que c'est un homme maintenant, qu'il faut couper un jour ou l'autre le cordon, toutes ces choses qui se disent et que tous veulent penser, mon enfant reste mon enfant. S'il lui arrive une tuile, je ne pourrais être là, s'il est triste, je ne pourrais pas le consoler, s'il souffre, je ne pourrrais pas le soulager et s'il est heureux, je ne pourrais le partager. "T'inquiète, on va skyper!". Oui, je sais qu'on va pouvoir se parler au travers l'océan avec ces petites machines. Je sais que je vais pouvoir vous suivre sur facebook, que vous allez communiquer, qu'on va s'écrire des mails et qu'on va souvent penser les uns aux autres, mais c'est pas que je sois inquiète, non, je suis émue. Je suis une maman qui voit partir son enfant, j'ai la gorge serrée, l'estomac noué, le coeur qui pleure et sourit en même temps. Mon tout petit devenu si grand!

 

03/06/2012

Une maman parmi tant d'autres

A 19 ans je me suis retrouvée maman. C'était jeune pour l'époque et bon nombre de mes amis n'ont pas compris que je puisse l'accepter avec tant de bonheur. Je le voulais depuis l'âge de douze ans, je ne concevais pas la vie sans pouvoir être un jour maman. C'était jeune, c'est vrai, étais-je vraiment apte, étais-je vraiment mûre pour accueillir un petit être en devenir qui comptait tant sur moi, ai-je été à la hauteur de ses attentes, à l'écoute de ses besoins, à la mesure  de ce qu'il avait à vivre? Peut-on être une maman parfaite? Bien entendu que non, mais jeune comme je l'étais je ne me posais pas vraiment la question, j'étais dans le feu de l'action pleine d'espérance, pleine d'innocence, pleine d'idées nouvelles et d'élans du coeur. J'ai fait comme j'ai pu, comme j'ai pensé bien, comme je le sentais venir. A 21 ans, mon deuxième fils est arrivé, pas plus angoissée que pour le premier, j'ai géré, j'ai fait au mieux avec toute l'inconscience et l'énergie qu'on peut avoir quand on a 21 ans. A 24, j'étais maman de trois enfants. C'était pas mal de chambardements et de temps! Prise dans le feu de l'action, je m'occupais de mes trois gaillards avec ferveur et passion, je reproduisais certains préceptes reçus de ma propre mère, quelques recettes de ma belle-maman et j'ajoutais à grandes lampées mes propres manières de faire. C'est bien plus tard, plus de dix années après la naissance de mon premier que j'ai commencé à réfléchir sur le pourquoi du comment et que je me suis rendue compte de mes multiples erreurs, faux-pas, manque d'empathie et d'écoute pour mes petits gars. C'est à ce moment là que j'ai commencé à leur permettre de se dire davantage et à vraiment les aimer pour ce qu'ils étaient et non plus pour ce que je voulais qu'ils soient, on projette tant d'images sur ses enfants sans bien se rendre compte. Le plus beau cadeau qu'ils puissent me faire en ce jour de fête c'est d'être tels qu'ils sont, d'exprimer leur amour, leur tendresse et leur pardon pour cette jeune maman qui a été la leur avec sa myriade de défauts et celle que je suis toujours avec ses doutes et ses fragilités. Quoi de meilleur pour une mère que d'être aimée et comprise par ses enfants devenus grands?

 

08/02/2012

holiday on ice

201103051253_w350.jpg

 

Toutes ces histoires de glace et de glisse m'ont replongée dans un souvenir lointain et diffus. Maman ne m'emmenait jamais au spectacle, pas de théâtre, pas de cinéma, pas d'Olympia! Je n'ai vu avec elle que Marie-Paule Belle qu'elle adorait en concert et les petits chanteurs à la croix de bois qu'elle appréciait plus encore. Pourtant, une année pas comme les autres et de connivence avec son père, elle nous emmena tous, mon frère, ma soeur, mon père, le sien, ma grand-mère et moi nous régaler du spectacle d'Holiday on Ice. Je partageais avec elle volontiers son intérêt pour le patinage artistique qu'on regardait à la télé et celui de la danse que je pratiquais depuis mon plus jeune âge. J'avais oublié ce spectacle, il m'est revenu cette nuit avec le même éblouissement que celui de mes douze ans! J'avais été transportée par les lumières, les décors, la musique et les prouesses des uns et des autres. Je m'étais juré en sortant de là de faire du music-hall!  L'avenir en décida autrement! N'empêche que cette soudaine madeleine gelée m'a mis du baume au coeur. J'ai donc en moi presque accessible des souvenirs réjouissants et constructifs au sein de ma famille! Fallait-il qur je tombe pour qu'ils refassent surface? J'ai été surprise, je dois bien le dire juste après ma chute dans la rue. La première personne qui m'est apparue et que j'ai appelé en mon for intérieur entre deux sanglots, c'était... ma maman!

 

20/12/2010

adhérence

09%20Vierge%20%E0%20l'Enfant.%20Liberale%20di%20Verone[1].jpg

Et là,
je me sens comme une petite fille qui voudrait juste pouvoir faire un gros long câlin réconfortant à sa maman, l'entendre me dire je t'aime et comme tu es jolie, comme je suis fière de toi. Sentir son corps chaud, son odeur, sa tendresse enveloppante douce et sécurisante, pouvoir m'abandonner dans ses bras aimants, ce petit geste simple que je n'ai jamais eu, et qu'elle n'a jamais su ou pu se permettre.

Fragilisée.

 

15/07/2010

lettre à ma mère

Maman,

 

Les années passent et je ne peux toujours pas t'appeler chère maman, je crains d'ailleurs que cela me reste impossible à mon grand regret.

Je t'ai haï, maman, j'ai haï te haïr, j'ai même eu très peur d'éprouver cette émotion avec autant d'intensité, de violence, d'évidence aussi. J'ai eu très peur de devenir monstrueuse et meurtrière tant la puissance de feu de ce sentiment nouveau pour moi à l'époque, il y a de ça plus de dix ans maintenant, m'a terrassée et m'a crucifiée de douleur.

Nous avions pas mal de différents et ça depuis un moment, ça faisait pas mal de temps qu'on ne pouvait plus se parler ni s'entendre ni même s'approcher tant la blessure était grande. Tu n'as jamais supporté cette vérité qui est la mienne, tu ne le peux davantage aujourd'hui mais cela n'a plus la même importance dorénavant, j'ai fait ce que j'avais à faire pour sauver ma peau et celle de mes fils, devenir ma propre mère; néanmoins je ne peux m'empêcher de penser souvent à ce moment précis de ma vie, ce moment où j'ai finalement tué ma mère, tué ma maman idéalisée, tué celle que j'aurais voulu et eu besoin que tu sois, ce jour où j'ai fait sauter pour de bon ce verrou "amnésiant" et aliénant qui aurait pu me rendre vraiment folle pour de bon, ce moment précis de ma vie où j'ai hurlé et craché du fond de mes entrailles: " maman je te hais". J'ai vraiment eu peur des mots, moi qui ne les craignais guère, peur de leur intensité peur de leur influence peur de la vérité de l'horreur dans laquelle tu m'avais plongé depuis ma naissance.

Maintenant je l'ai bu jusqu'à la lie cette haine, j'ai même compris qu'elle pouvait revêtir les mêmes atours que l'amour, s'infiltrer dans les mêmes voies les mêmes canaux, "l'ahour" devrais-je dire, car après l'avoir ressenti si profondément dans toutes les fibres et méandres de mon être, elle s'en est allée pour faire place au véritable amour, pas pour toi maman, cela me sera toujours probablement difficile j'éprouve à ton égard plutôt une sorte de compassion, non, je te parle de l'amour tout court, l'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'art, l'amour de l'autre, de mon corps, de mon sexe, de la femme que je suis devenue, l'amour de l'homme, du masculin, de l'alter ego et l'amour de mes enfants, l'amour de mes enfants de la maternité de la famille. Car vois-tu, ce qu'il y a de plus douloureux pour moi et qui le reste encore, ce n'est pas tant que tu n'aies jamais pu m'aimer que celui que tu ne m'aies pas permis de le faire.

J'ai bien essayé d'y tendre, oh oui, de toute la force dont j'étais capable, je me suis écartelée jusqu'au presque point de rupture pour éprouver exprimer partager cet amour auquel je n'avais pas accès, et ça n'est qu'en le découvrant, qu'en débloquant la source en déverrouillant le passage que j'ai mesuré à quel point j'étais loin de la réalité.

Vivre l'amour est bien plus intense bien plus stupéfiant de beauté et de simplicité, bien plus nourissant que ce que je n'imaginais.

Tard, mais pas trop tard je l'espère, quoique certains jours j'en doute et que cela me désespère, tard mais pas trop tard j'ai pu l'offrir en cascade à mes fils déjà grands et qui me l'ont rendu au centuple eux-mêmes soulagés de cette libération tant attendue.

Si tu savais, maman, à quel point tout cela endommage, à quel point tout cela t'a toi-même endommagée et à quel point on renoue avec soi-même en explorant ce chemin de la vérité et de l'épreuve, ce chemin que tu as toujours redouté et comme je peux le comprendre, tu t'autoriserais à ton tour cette haine en amont, qui, une fois sortie de soi ouvre la porte à la vie même dans toute sa quintessence.

Take care, maman.

Ta fille

 

10/11/2008

happy birthday

 

IMG_4867.JPG

for you ,  my sweet son !