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28/04/2014

Dialogue

 

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25/04/2014

Barbara Hepworth

Si j'avais dû être sculpteur, j'aurais aimé être cette femme là. Ces sculptures me donnent un frisson rare et j'aime sa manière non seulement de les créer mais de les entourer...

 

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Blue

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11:01 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, blue, émotion, partage, humain

20/04/2014

Fanny Nushka Moreaux

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Pour Nushka

« Chloé, dit-elle, toi, l’image, approche » ; Chloé, Vera, Lou ou Claire, n’ont de cesse de revenir en mémoire à chaque montée d’escaliers. Ces exclamants fantomatiques, à la peau de cire, qui tendent une main ont pourtant le regard rempli de soupçons. Entre postures fantomatiques et tournures d’anges, d’où viennent ces corps, ces traits étoilés, ces grains d’harmonie. Nushka leur offre des marches, des escaliers, des draps, des chaises, des pierres et des poutres, pour les faire tourner, prendre soin d’eux, les mettre en avant, les renverser. Ils volent mais elle ne les regarde plus qu’en tant qu’énigmes de la vie moderne, Lucian Freud n’ayant pas tout résumé. Mais nous sommes à Paris, et ces escaliers sont stendhaliens, ils grimpent jusqu’aux nuages, entrent dans une peinture sourdante d’un lieu sous terre – écho du monde social d’Orphée – sur des tableaux désarmants, une réalisation pulsionnelle qui enlève, frappe, saisit ; c’est un labyrinthe de peintures naissant, une matrice inamovible formalisée en un palladium de trois volontés : hostinato rigore, douceur, légèreté. Jenny Saville, à Oxford, nomme aussi la fabrication d’une œuvre d’un terme étrange avant de laisser chacun s’exclamer: les belles choses, les désarmantes, se font sans tenir de compte ; et ces lambeaux d’étoiles de Nushka, de tissus et de peaux, côtoyant un si fort besoin de tracer et de scier le temps, transportés de toits en toits, donnent mille feux à une œuvre qui montre, pas à pas, d’une beauté irisée, ce que peut la peinture : former le désir au goût de l’éternité.

- Jeremy Mercier, 8 juillet 2012, Oxford -

 

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Nushka est née en 1983, elle vit et peint à Paris.

Diplomée de Sciences Po, puis d’HEC en juin 2010, Nushka peint depuis plus de dix ans. C’est le patrimoine et la culture qui ont attiré Nushka à Science Po, le management culturel qui l’ont conduit à HEC. Nushka considère en effet que la création est un tout, le résultat d’un savoir multi-facette. D’où sa soif d’apprendre, partout, n’importe où.

C’est au côté de trois peintres qu’elle a appris la peinture et le dessin : le peintre américain Zawacky lui a d’abord enseigné l’art du trait à Detroit. Maggie Siner l’a ensuite acceptée à ses côtés pour lui apprendre la mécanique des couleurs. Nushka la considère encore comme son mentor et entretient avec elle une relation forte d’élève à maître.

De retour à Paris, elle rencontre la peintre Hashpa qui lui enseigne la sensualité du modèle et l’art délicat de la composition.

C’est pourquoi la peinture de Nushka allie une maîtrise technique et un style, des sujets des plus modernes. Son pinceau mêle harmonieusement inspirations américaines et européennes, une dualité qui sous-tend l’originalité de son travail.

 

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31/03/2014

Songe d'une journée de printemps

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- Thomas Dodd -

 

 

18/03/2014

Lou Ros

 

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" Le trait vivant et vibrant au lieu du beau trait net et droit."

- Lou Ros -

 

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Rendre compte de la peinture de Lou Ros implique nécessairement le passage par la reconnaissance de sa proximité avec ceux qui viennent avant : de Bacon à Jenny Saville, ces visionnaires de la chair. Jeune peintre (né en 1984) Lou Ros a commencé sa pratique dans la rue. Mais très vite, le graff, rapide, éphémère et spontané, laisse place à des œuvres plus élaborées et plus construites. Très vite aussi, le corps émerge comme sujet premier de toiles dont le sens, et c’est une constante dans son travail, est moins dans le propos, le thème abordé, que dans la capacité qu’a la matière peinte à rendre compte des palpitations du réel.

 

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De l’autoportrait à l’autre portrait.

« Le propre d’une face, c’est bien sûr de se tenir en face de nous. C’est, aussi, de faire du face-à-face une relation de regard. Point n’est besoin de voir distinctement un faciès, une physionomie, des traits, pour qu’une face nous regarde, pour que sa distance nous affecte et nous touche. Il suffit pour cela que nous prêtions à ce qui nous fait face le pouvoir de nous rendre un regard, le pouvoir de lever les yeux sur nous. »

Extrait de « La ressemblance par contact » de Georges DIDI-HUBERMAN

 

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 - Lou Ros -

 

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10/03/2014

Domenico Grenci

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01/03/2014

Robert et Shana Parkeharrison

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24/02/2014

Scott Bergey

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- Oeuvres de Scott Bergey -

 

 

09/02/2014

Masques

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- Nina Leen - Margaret Severn -

 

 

02/02/2014

Regard

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- Sculpture Pierre Martin -

 

 

" Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont mais tels que nous sommes."

- Anaïs Nin -

 

  

23/01/2014

De l'importance de l'art ...

Je ne sais pourquoi j'ai eu cette idée subite de m'interroger sur l'importance de l'art dans ma vie, pas plus que je ne sais non plus pourquoi j'ai posé cette question à un certain nombre d'entre vous en vous demandant de dire en quelques mots cette importance. La plupart, la majorité devrais-dire, de ceux que j'ai interrogés n'ont pas pu, faute de temps, ou pas tenu d'y répondre. Certains ont tenté de l'écrire, sans succès, d'autres ont carrément oublié et d'autres enfin se sont impliqués et m'ont retourné leurs réponses.

La première réponse reçue est celle de Mistral : sobre, efficace et concise :

" L'art, c'est ma vie. Ma vie, c'est de l'art."

- Christian Mistral -

 

Elle rejoint d'ailleurs celle que je reçue quelques heure après d'Henri Zerdoun, me remerciant d'avoir pensé à lui et m'écrivant ne pouvoir théoriser sur ce qui fait sa vie. " Je pratique dans mon quotidien afin de faire de celle-ci une oeuvre d'art. " Me précisant d'ailleurs que ce choix se paie parfois très cher, ce choix d'être libre et pas du tout formaté.

Je me suis rendue compte d'ailleurs après ces deux réponses que j'avais essentiellement posé ma question à des artistes...

 

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...from where does the inspiration needed to create spring?

the power that a man feels when creating and that moves him,first,and the world,second,is an energy that holds us and heals us.
this is nourishing firstly and,secondly, motivating for others..
the energy in art is that essential to me!
 
- Photo et réponse de Tania- Thune Larsen -
 
 
 
Guillaume Pâquet et Plumitif, furent les deux seuls tribaux à répondre à ma demande de façon plus fournie:
 
 
Je sais depuis toujours que je ne pourrais survivre sans l'art.
La musique, essentiellement, m'est aussi vitale que l'air et l'eau.
Déjà quand j'étais enfant et que j'étais malade, la seule façon de me faire sentir mieux était de m'installer à côté d'une machine diffusant de la musique.
Je me souviens d'un épisode de gastro-entérite (bon appétit, ami lecteur) particulièrement virulent que j'ai vaillamment combattu grâce à Nathalie Simard et sa version de la chanson thème de Goldorak. (http://www.youtube.com/watch?v=VT6Houdz7iI).
Encore aujourd'hui, quand j'entends cette chanson, je suis pris de spasmes irrésistibles...
 
Maintenant que j'ai moi même des enfants, je suis à même d'observer toute la place que prend l'art dans l'évolution de l'humain, sans trop qu'on s'en rende compte. Tous ces dessins, ces pas de danse, ces mises en scène enfantines, expression du corps la plus pure, sans d'autres buts que de communiquer le bonheur de vire, d'être.
Simple rappel que sans art, la vie n'a pas d'âme.
 
 
 
 
 C'est la meilleure voix (voie) que je me suis trouvée depuis longtemps déjà... et je persiste.
 

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malgré l'obscurité

j'entends le cri perçant

d'une langue pointue

pleine du lointain

de l'agonie qui s'ennuie

 

Ne rien faire d'autre, malgré la nature inintelligible de l'extravagance, que de discourir dans n'importe quelle langue, à même l'innocence des révélations réciproques.

 

D'autres auront la flamme factice et fumeuse du désir pitoyablement jeté dans l'improbable soupir d'un lendemain aphone.

 

- Texte et oeuvre du Plumitif -

 

 

 J'ai aimé la réflexion de ce cher MakesmewonderHum chaviré qu'il est par l'art et les artistes:
 
" L'artiste arrive à dépouiller son être et ses sens de tout ce qui les encombre inutilement, ainsi, toute sa concentration lui sert à remplir les merveilleux espaces vides de la création."
 
 
Et puis cette réponse de Laure :
 
" Art.
Mot qui sonne trop fort aux oreilles pour en palper toute la substantifique épopée.

"Aimez-vous l'art ?" demandait mon acolyte à un époque, aux passants, afin de leur soumettre sa marchandise de cartes postales; ça marchait à tous les coups, à part pour les très pressés. 
Attraper les gens avec l'art ce serait comme de demander si on aime le soleil ? 
Aimez-vous le soleil ? ... euh oui, Ah! ça tombe bien, j'ai en stocks de très beaux rayons!

L' art au quotidien est une infernale quête de justesse de soi au monde, et de soi aux autres.  Ne pas trop y penser et acter au mieux. "
 
 
 
Christiane me livra la sienne en ces termes :
 
" L'importance de l'art dans ma vie ?
une démarche pour aller de la fêlure à la paix, une déchirure, l'improbable rencontre de la joie ( le noir absolu du tragique, parfois),  une recherche irrassasiable liberté, l'impraticable langage du silence, de l'empêchement ;  des fulgurations jamais achevées, la méditation : incandescence intérieure... un paradoxe, quelque chose en suspens, une ascèse, une attente, un effacement de l'impossible, un supplément d'âme, une façon d'être... contre ! une insurrection ! la présence de l'être humain si fragile ou une absence au monde, un bonheur sensuel, une pulsation des couleurs, un étonnement, une géographie intime... "
 
- Christiane Parrat -
 
 
Et mon amie Angelica me répondit ainsi :
 
Chère Blue.
 
Tant d'écrivains illustres se sont penchés sur ce sujet. Pour compacter ce dont tu parles, j'aurais besoin d'écrire un roman, le roman de ma vie. comment trouver les mots pour dire ce plongeon dans son propre océan pour chercher dans ses profondeurs l'indicible, ce qui nous sublime et nous montre ce chemin vers qc de divin, la source d'énergie créatrice de tout artiste. Ce manque, vital, que l'on éprouve dans l'Art qui, à la fois, est la plénitude du manque.
 
Il me paraît donc vain et dérisoire de dire en quelque phrases l'importance de l'Art d'un point de vue philosophique en général et d'un point de vue très intime en particulier, me dépassant...
 
Pardonne moi de ne pas participer à ton initiative .
 
Je t'embrasse.
 
 
Enfin, toujours un peu sur ma faim, je reçus coup sur coup, à nouveau deux réactions d'artistes, l'un sculpteur, Christophe Carrière et l'autre philosophe et écrivain, Marc Alpozzo, transformant un peu ma question :
 

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  La création...C'est un instant qui déborde...qui se trace...se fusionne...Se nourrit des entrailles..des
 
cris...des larmes...Des découvertes...des fuites...d'un présent à construire.
 
 
- Photo et mots de Christophe Carrière -
 
 
 
 
 
 

Je suis un écrivain-nomade

Par Marc Alpozzo

 

Puisqu’il m’a été demandé de répondre à cette question : « Pourquoi écrivez-vous ? » je commencerai in extenso par dire que j’écris depuis tout jeune parce que je suis très tôt parti en voyage. Une bonne raison je pense de me qualifier d’écrivain-voyageur. Voyageur au sens de son étymologie : être sur la voie. Voilà pourquoi je me suis toujours senti un tel écrivain alors même que je ne partais nulle part.

 

L’écriture c’est pour moi la possibilité donnée de parcourir mon chemin sur la voie infinie. Et lorsque je sors de chez moi, que je quitte le clavier de mon ordinateur, et que je continue d’écrire sur de petits cahiers Moleskine® qui ne me quittent jamais, je ne modifie pas spécialement mon état. Toujours je demeure sur la voie quoi que je fasse. J’avance lentement. Mais tout texte, toute rencontre, toute idée contribue à ce cheminement. J’ai été placé sur la voie depuis le début, alors même que je ne connaissais pas encore la signification de celle-ci. Et j’y ai avancé longtemps en aveugle. Depuis toujours même je considère que j’y chemine en nomade.

Je me souviens de ces mots de Deleuze à propos du nomadisme : « Le nomade n’est pas forcément quelqu’un qui bouge : il y a des voyages sur place, des voyages en intensité […] » On peut donc, dit-il, « nomadiser pour rester à la même place en échappant aux codes. » Dans ces quelques réflexions se trouve tout ce qui m’a toujours amené et ramené à l’écriture : le refus de la domestication, une ouverture sans bornes sur le monde, une culture bariolée et protéiforme. Or, c’est bien ce que suggèrent Jacques Ménétrier et Jean Duignaud à propos du nomade : il refuse les codes et conventions ; il sera toujours en dehors, réfractaire à tout discours de clôture. Voilà pourquoi précisément je me dis écrivain-nomade.

C’est en même temps un qualificatif qui peut embrouiller. Et c’est tant mieux ! Sans quoi ça ne donnerait pas à réfléchir. En fait j’écris surtout depuis toujours pour en finir avec la recherche d’un certain ordre. Mais dans le même temps, et c’est paradoxal, j’écris pour trouver un ordre, et tirer au clair ce qui m’apparait autour de moi, depuis le début, comme une sorte de grande confusion. Écrire m’apparaît alors comme une tentative de faire la lumière sur des zones laissées obscures par une représentation du monde qui imagine que tout cela va de soi.

Je crois que l’écrivain doit en finir avec la pensée linéaire et la rationalité auxquelles j’ai toujours préféré la pensée circulaire, le labyrinthe, l’errance, l’éclosion d’une énergie. C’est pour cela que j’écris : non pour renverser un ordre, mais plus pour trouver un déploiement. C’est également pour donner le goût de lire, le goût d’écrire, et le goût de vivre. J’ai toujours voulu partager mes expériences littéraires ou philosophiques, et mes textes n’ont eu de cesse de se présenter tels des passeurs  en dehors de tout jugement, tout principe, et loin de toute dialectique. En fait, j’écris comme je médite : par à-coups, de manière dérivante, sans but. C’est vrai, je cherche une profondeur. Mais pas nécessairement de cohérence continue. Je ne crois pas à la moindre cohérence dans la continuité en l’homme. Je crois plus aux pouvoirs de l’instant présent ; un instant présent qui, systématiquement, nous ordonne de renouveler l’idée posée l’instant précédent, de renouveler le pacte passé, le pari tenu…

Disons le, j’ai toujours écrit tous mes textes (articles et livres) comme un cartographe. Jamais je n’ai procédé au moindre inventaire, alors même que je crois en une fin de l’histoire. Cette expression très hégélienne ne m’a pas toujours convaincu. Il me semble avoir écrit quelque part qu’elle m’inspirait quelques doutes. Je n’en ai plus aucun aujourd’hui tant elle me parait visible à l’œil nu. Voilà pourquoi je crois qu’il ne s’agit plus d’écrire aujourd’hui – sauf à vouloir faire l’inventaire avant fermeture définitive ! – en cherchant à s’inscrire dans une histoire de la littérature ou des idées. D’histoire il n’y a plus. Je préfère de loin ceux qui pensent et écrivent à partir d’un monde ouvert sur l’extérieur, libéré de tout processus historique, de tout processus dialectique : je pense à une écriture phénoménologique qui chercherait à se séparer du connu, qui se déploierait en dehors même de sa propre culture. Je l’appellerai une écriture transhumante. Ce serait une écriture qui refuserait tout cloisonnement ; qui refuserait de se laisser enfermer dans les codes académiques, ou les règles émises par l’Occident. Je pense qu’écrire c’est toujours accepter de se confronter à l’inconnu, et donc accepter que les différences se concilient dans une unité des cultures, une totalité qui serait un éternel dépassement. Si on vit également ainsi, je crois alors qu’on pourrait tout gagner. Ne plus orienter nos désirs selon ce qu’on nous a appris, mais laisser notre désir intérieur nous guider très simplement.

Je viens de le dire, nous sommes manifestement à la fin de l’histoire. Désormais, il n’y a plus de sens. Le sens de l’histoire à disparu. C’est précisément cette présence dans l’absence qu’il s’agit alors d’habiter. Cette présence/absence très tôt je l’ai vécue et questionnée. Voilà aussi pourquoi j’écrire depuis l’âge de sept ans. On doit donc cesser pour écrire, mais aussi pour sa propre vie, de prolonger les voies déjà tracées, et accepter de se mettre toujours en danger.

Pour bien faire comprendre cette idée, je dirais qu’il faut définitivement en finir avec la certitude cartésienne. Elle est datée. Elle appartient à ce qu’un ami appelle l’ancien agôn. L’écriture ne doit plus être fidèle à un discours de la méthode ; elle gagnerait à suivre le discours du chemin. Je l’appelle la voie. Parce que le chemin plus que la méthode vous donne cette ultime chance de vous perdre.

Or, je dirai que j’ai toujours écrit pour me trouver, mais que j’ai systématiquement emprunté des chemins qui m’ont amené à me perdre, ce qui m’a donné la chance systématique d’être en perpétuel devenir.

Je refuse donc tout processus logique, cartésien, car je le trouve trop scientifique, trop rationnel : du connu il m’emmène vers le connu. Or, si l’écriture n’est pas cet abîme qui s’ouvre sur l’inconnu, alors à quoi sert-elle donc ? Je ne cesse donc de le penser : les prosateurs qui refuseront de mettre leur honneur en danger, leur peau sur la table (comme l’écrivait Céline), qui n’accepteront pas de regarder la vérité en face, leur vérité, qui refuseront cette écriture qui les amènera en face pour demeurer dans un processus artificiel et cartésien resteront pour toujours des écrivains de salon. À la prose creuse qui nourrit les dîners mondains j’ai toujours préféré la parole pleine (comme la définissait Lacan.)

Être écrivain-voyageur c’est donc avant tout un état de vie, une manière d’habiter le monde sans jamais rechercher à se fixer quelque part, dans un lieu, une idée, une langue, une école ou une patrie. C’est écrire sans but ni fin, acceptant l’aspect insensé du désir, poursuivant le fil de ce désir, parcourant un itinéraire méditatif duquel éclora la vérité sur soi ; une vérité intérieure, une connaissance de soi que l’on ne redoutera plus.

Et ce sera surtout une belle manière de s’autoproduire en permanence, comme le dirait Edgar Morin.

 

À paraître en librairie du même auteur :

Seuls. Éloge de la rencontre, Les Belles Lettres (mars 2014)

Le Saut Nijinski. Journal d’un éveil, Regard & Voir (novembre 2014)

 
 
 
 
Après toutes ces réponses , il était peut-être temps que je mette à mon tour des mots sur l'importance de l'art dans ma vie.
 
L'art m'a sauvé la vie.
 
De m'ouvrir à l'art, de m'y intéresser, de m'en émouvoir, de rencontrer des artistes, de les aimer, de me laisser emporter, et de moi-même m'autoriser à mes élans artistiques, de les partager, d'écrire, de ne jamais craindre d'explorer encore et encore, et de laisser venir ce que l'art perturbe, remue, nourrit, fermente et enfante en moi, donne tout son sens à ma vie. Ce en quoi je rejoins complètement Christian, l'art c'est ma vie et ma vie, c'est de l'art. Je ne la conçois qu'ainsi !
 
 
Merci aux uns et aux autres d'avoir répondu à mon invitation, c'est tellement toujours un tel plaisir d'échanger et de réfléchir ensemble, une sorte d'art de communiquer si j'ose dire, d'art de s'ouvrir les uns aux autres. D'ailleurs pour ceux qui passent par ici et si le coeur leur en dit, ça m'intéresse drôlement de savoir l'importance de l'art dans leur vie...
 

 

16/01/2014

Femme regardant un homme endormi

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- Pablo Picasso -

 

00:12 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, émotion, amour, partage, humain

12/01/2014

Motoi Yamamoto

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- Motoi Yamamoto -


 

"Ce qui est beau, c'est ce qu'on saisit alors que ça passe. C'est la configuration éphémère des choses au moment où on en voit en même temps la beauté et la mort."

- Muriel Barbery -



05/01/2014

Expansion

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“ From the moment we are born, the world tends to have a box already built for us to fit inside.  Our umbilical cord never seems to be severed; we only find new needs to fill. If we disconnected and severed our attachments, would we shatter our confinements and expand beyond our shell? Would the world look different?  Would we recognize ourselves? Are we the box that we are inside, and to be authentically ‘un-contained’ would we still be able to exist? This is the irony of containment. As long as we don’t push on the walls of our surroundings, we may never know how strong we really are.”  

- Paige Bradley -

 

 

03/01/2014

Manuel Mendive

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« Tout ce qui vient de la terre m’intéresse »

- Manuel Mendive -

 

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Les créatures de Mendive, qu’elles soient zoomorphes, phytomorphes ou même fantastiques, sont des mélanges que les mots peuvent difficilement expliquer : ils envahissent l’espace et transcendent la matière. Le pouvoir communicatif de sa peinture est reconnu à Cuba comme à l’étranger. Prix National des Arts Plastiques en 2001, c’est l’un des peintres au spectre géographique le plus large. Il s’identifie au public des Caraïbes, des Amériques, d’Afrique, mais il captive aussi en Europe. En effet, Venise, Paris, L’Espagne, Vienne par exemple, mais aussi des pays d’ Asie jusqu’en Extrême-Orient accueillent également les tableaux du peintre cubain.

Chez Mendive, il existe un mélange convaincant entre l’académisme et la force des racines. En plus d’être un peintre connu dans le monde entier, c’est sans doute le plus populaire à Cuba et celui qui mobilise le plus ses compatriotes.

 

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Ce havanais naquit dans le quartier de Lawton et vécut dans la municipalité du Cotorro. Il fut le porteur d’un langage éblouissant que certains considèrent comme mystérieux. Il n’est pas nécessaire de connaître les Arts Plastiques pour comprendre son œuvre, où sont présentes les racines africaines de Cuba. Son intention n’est pas comparable à celle d’autres créateurs dont l’œuvre ressemble à un catalogue didactique : Mendive ne perce pas le mystère de la légende, il lui redonne vie, la nourrit d’éléments sortis de son imagination et la laisse à la portée du spectateur pour que ce dernier puisse s’interroger et réfléchir.

 

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Sa façon de parler est lente, presque musicale. Il est robuste, et depuis un certain temps ses cheveux blancs sont tressés à la façon de ses ancêtres africains. Les personnages qu’il peint lui ressemblent parce que l’image de l’artiste est façonnable.

Il en existe d’autres, mais pour les cubains, Mendive est le peintre des corps par excellence. Sa façon particulière de peindre des tableaux qui se déforment face à l’eau, de faire de la peinture sur une toile aussi sensible que l’épiderme, constitue une de ses principales caractéristiques. Mais il a su aussi prendre en compte le contexte social : la rue, les quartiers, la ville.

 

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Le message de Mendive pourrait se résumer dans le propos de Sala Raul Oliva : Toute forme de discrimination engendre souffrance, gêne, haine, exclusion, violence et vulnérabilité. Son art est une belle leçon d'humanité. Sa manière de l'offrir au monde aussi...

 

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25/12/2013

Vally Nomidou

 

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Vally Nomidou utilise papier et carton pour donner corps à ses filles et ses femmes vulnérables et fragiles. La couleur n'est pas ajoutée, elle naît des différentes nuances et qualités du papier lui-même...

 

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22/12/2013

Andrew Wyeth

art de vivre,musique,art,peinture,émotion,découverte,partage,humain

 

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- Toiles d'Andrew Wyeth - 




podcast

- Gymnopédies - Satie -


 

" Hâte-toi de bien vivre, et songe que chaque jour est à lui seul une vie."

- Sénèque -



11/12/2013

Erwin Blumenfeld

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Principalement connu pour ses photos de mannequins en une des magazines américains Vogue et Harper Bazar dans les années 40 et 50, le juif allemand Erwin Blumenfeld (1897-1969) a avant tout commencé sa carrière en Europe et loin du monde de la mode. Ce sont ces heures noires d'une Europe en guerre que le Jeu de Paume a voulu mettre en lumière. Le spectateur suit ses premiers pas dans le monde de l'art qui prennent la forme de dessins et collages en tout genre et dans lesquels la guerre et Charlie Chaplin ("Charlie", 1920) sont des thèmes récurrents. Puis, après cette période dada, arrive la photo. Des portraits en studios, majoritairement de femmes, des nus, du noir et blanc... C'est la naissance d'Erwin Blumenfeld le surréaliste. On y comprend qu'il aime transformer la réalité et jouer tantôt avec le sujet, en insérant des objets déformants dans le cadre (comme un miroir dans ce nu déroutant "M's torso in mirror"), tantôt avec les négatifs en chambre noire. La solarisation, la distorsion des visages, la superposition, surexposition et multiplication des négatifs deviennent sa marque de fabrique. On les retrouve tout au long de sa vie non seulement dans ses travaux de mode mais aussi dans ses œuvres plus personnelles et engagées ("Hitler, Graunfresses, Hollande", 1933, superposition de négatifs d'un portrait d'Hitler avec des radiologies d'un crâne). De salle en salle, on ne perd jamais ce fil conducteur qu'est l'art de la vraisemblance et on ne fait qu'apprécier de plus en plus cette parfaite technique photographique qui semble lui être innée. 

- Caroline Pomes -


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La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

- Paul Eluard -


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" Tant de mains pour transformer le monde, et si peu de regards pour le contempler."

- Julien Gracq -


art,photographie,exposition,paris,émotion,partage,humain

 

 

09/12/2013

Christian Schloe

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Christian Schloe - Austrian Surrealist Digital painter - Tutt'Art@ (101).jpg

 

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" Tout peut arriver dans un monde qui détient une telle beauté."

- Christian Schloe -